Chapitre 253 : A leur recherche

ShiroiRyu
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Chapitre 253 : A leur recherche

« Elyséa, je peux te dire mon idée ? Si ça ne te dérange pas trop, bien entendu. »

« Ca ne me dérange pas … Arrête de te faire du souci pour rien. Alors … Qu’est-ce qu’il y a exactement, Kéran ? C’est quoi ton idée ? »

« Tout simplement … Enfin … Je pensais chercher des Doctes. »

Des Doctes ? Elle haussa un sourcil avant de faire un sourire. Oh … C’était une bonne idée, une très bonne idée même. Elle tapa dans ses mains avant de s’exclamer :

« Parfait ! Je considère que nous savons où nous rendre alors, Kéran ! Il faut que l’on aille vers une ville et … Pourquoi cette tête ? »

« Elyséa ? Tu ne veux pas y aller seule dans la ville ? Je resterai aux alentours, bien entendu … Ne t’en fait pas, je ne ferai rien de mal, rien du tout. »

« Et pourquoi est-ce que tu veux rester éloigné du reste de la ville ? »

« A cause de mon corps. Je ne veux pas effrayer et … »

Il s’arrêta, se prenant une violente baffe de la part d’Elyséa alors que cela lui arrachait un cri de douleur. Avec la peau brûlée, c’était horrible mais … Il ne pleura pas. Elyséa ne le giflait pas sans raison, le prenant par le bras.

« Et moi je suis morte. J’emm… J’embête les gens qui sont effrayés par ton apparence extérieure. Allons en ville maintenant. »

« Qu’est-ce que tu comptes faire ? Il faut quand même que tu retournes dans mon corps, non ? Alors, c’est mieux que … »

« Je ferai ce que je désire. Pour le moment, je reste à tes côtés. »

Mais c’était gênant … Il voulait se camoufler ! Il chercha à prendre une capuche pour la mettre sur son crâne, cherchant aussi d’autres habits. Voilà. Avec tout ça, il devait pouvoir se cacher complètement. Aucune parcelle de son corps n’était visible et il avait toujours le visage baissé, ainsi, on ne verrait pas celui-ci.

« Tu es stupide. Le plus important, ce n’est pas ce que la majorité pense de toi mais ce que tes proches pensent non ? »

« Ce n’est pas comme ça … que ça marche, Elyséa. Tu le sais bien … Dans ce monde, les apparences sont plus qu’importantes. Moi, je n’ai plus aucune importance … car mon apparence est devenue horrible. »

« Et ? Ton apparence extérieure. Tu restes la même personne en toi … et je considère ça bien plus important que tout le reste. Kéran … Est-ce que mes paroles n’ont aucune importance à tes yeux ? Est-ce que tu préfères ce que je pense de toi ? Ou alors ce que les autres pensent de toi ? Qu’est-ce qui trouve grâce pour toi ? »

« Tes paroles … C’est ce qui compte pour moi mais … Le regard des autres … »

« Le regard des autres, tu l’ignores. Kéran … Tu crois vraiment que je me préoccupe de ce que Katérina pense de moi ? Elle m’insulte de tous les noms, me traite de traînée, croit que je couche avec toi. Est-ce que je m’énerve réellement pour cela ? »

Non … Pas du tout. Elle restait souvent d’un calme olympien alors que Katérina était véhémente, très véhémente même. Mais bon … Elyséa était toujours très calme, très professionnelle. Enfin, un modèle.

« Ce n’est pas le cas … Elyséa … Mais je ne suis pas toi. »

« Mais je suis en toi. Tu vas devoir accepter ce que tu es devenu … comme moi lorsque je suis morte. Est-ce que tu comprends ? »

« Je comprends … mais je ne me pense pas capable de faire ce que tu veux … Enfin … Comme tu voudrais, Elyséa, je suis désolé. »

« Tu n’as pas à l’être, Kéran. Je ne vais pas t’y forcer. Je pensais me promener avec toi en pleine ville mais j’abandonne cette idée, ça vaut mieux. »

« Hein ? Mais pourquoi ? Attends ! Qu’est-ce que tu fais ? Elyséa ! Je n’ai rien contre … »

Il ne pouvait pas lui parler comme ça ! Enfin ! Elle ne l’avait même pas écouté ! Elle était déjà rentrée en lui, son corps se sentant soudainement bien mieux. Plus aucune douleur … ou rien … Rien du tout même.

« Comment est-ce que ça se fait ? Je … »

« Je vais te soulager de ta douleur. Tu ne ressentiras plus rien du tout tant que tout cela reste normal, Kéran. Tu peux te déplacer et te battre maintenant. Mais je ne pourrai pas te confier mes pouvoirs, je pense. Je ne peux rien faire de plus, désolée. »

« Hein ? Désolée pour quoi ? Tu n’as pas à t’excuser à ce sujet ! Tu fais du très bon travail ! Ne t’en fait pas, Elyséa, c’est très bien, merci ! »

« Soit … Si tu me le dis, merci beaucoup. »

MAIS HEY ! C’était à lui de la remercier, pas l’inverse hein ? Il la remerciait pour tout ce qu’elle faisait pour lui, voilà tout ! Rien de plus … C’était une chose tout ce qu’il y avait de plus normale à ses yeux.

« Merci vraiment pour tout, Elyséa … »

« On va arrêter les remerciements et aller en ville, d’accord ? Et n’aies pas peur de ce que tu es. Tu es un jeune homme magnifique. »

Hahaha … Oui … Peut-être … Il aimait bien quand elle parlait de la sorte, il le reconnaissait … Mais bon … Ce n’était pas tout. Il fallait trouver des Doctes maintenant !

La marche fut aisée, très aisée même. Il se surprit à courir pour voir comment ça faisait. C’était étonnant … Enfin, étonnant que ça ne lui fasse pas de mal. C’était vraiment … surprenant … mais plaisant. Très plaisant même ! Enfin à ses yeux … Après, il n’était pas sûr que ça soit le cas pour les autres.

« Elyséa ? Toi et moi … Je voulais savoir … »

« Hmm ? Oui ? Kéran ? Savoir quoi ? Finis tes phrases. »

« C’est pour la vie, n’est-ce pas ? Je m’imagine pas passer une journée sans toi. » murmura le jeune homme, terminant sa marche pour se reposer un court instant.

« Kéran, un moment, je partirai … quand tu seras définitivement heureux. »

« Tu ne peux pas ! Tu sais parfaitement que … Si tu pars, mon corps ne le supportera pas ! Pas après toutes ces années ! Tu comprends parfaitement que … »

« Kéran, ton corps est en parfaite santé. Tu ne risques plus rien depuis le temps … Enfin, j’aimerai dire ça … Oh … Avec ce qui s’est passé, je viens d’oublier que … Kéran, il faut bien que je te laisse seul avec ta femme, non ? »

« Je m’en fous. Ma femme devra accepter ta présence, c’est tout. »

« Kéran, elle croira que je suis ta maîtresse et cela causera plus de problèmes qu’autre chose. On ne peut pas … Ne te comporte pas comme un enfant. »

« Alors la femme que j’aime partira. Tu es trop importante pour moi, tu es … Je ne sais pas comment dire ça … Un peu fusionnelle ? Toi et moi, on se comprend non ? On s’ai… Enfin, on s’adore tous les deux non ? Est-ce que tu crois que je dois te laisser souffrir de notre séparation à cause d’une autre personne ? Est-ce que tu crois que je ne veux pas que TOI, tu sois heureuse ? Tu en as le droit, tu le mérites. Alors, non, je laisserai personne te voler ce que tu as normalement … et cela depuis des siècles. »

« … … … Je vais tenter quelque chose, Kéran. »

Quelque chose ? Voilà qu’elle sortait de son corps, se tenant en face de lui, souriant de toutes ses dents blanches. Avec tendresse, elle prit sa main, commençant à la serrer fortement sans pour autant lui faire mal.

« Tente de faire quelques pas, Kéran. »

« Oui mais … Si tu n’es pas en moi, je risque de souffrir et … »

« Fais donc ce que je te demande, Kéran, s’il te plaît. Un petit effort. »

C’est bien parce qu’elle lui demandait hein ? Mais il s’exécuta, surpris de voir … qu’il n’avait aucun problème pour marcher. Oh ! Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il pouvait marcher normalement ? Malgré l’état déplorable de son corps ? Par quelle sorcellerie était-ce possible ? Il ne comprenait pas du tout mais …

« Nos mains permettent à mes pouvoirs de venir en toi. Ce n’est pas grand-chose et … »

« Est-ce que tu veux passer la plupart de ton temps à mes côtés et non plus en moi, Elyséa ? »

« Si tu préfères que je retourne en toi, je … »

« Je veux savoir ce que toi tu veux, c’est aussi simple que ça, Elyséa. Tu peux me répondre alors ? S’il te plaît ? Qu’est-ce que tu désires ? »

« J’aimerai rester avec toi … au-dehors de ton corps si c’est possible. »

Voilà une réponse qu’il lui convenait … La chaleur qu’il sentait en lui … qui montait … Ah … Il … Il avait envie de faire une folie. Une bêtise … Quelque chose d’absurde. Sans chercher à avancer, il se tourna bien pour faire face à Elyséa, celle-ci le regardant avec étonnement.

« Et alors ? Kéran … Qu’est-ce que tu fais ? A cette allure, si tu fais une pause toutes les deux minutes, nous n’arriverons même … »

Ce fut elle qui s’arrêta. Malgré ses lèvres décharnées, Kéran l’avait stoppé dans ces paroles alors qu’elle semblait stupéfaite … Comme lui auparavant. Car le jeune homme était à quelques centimètres d’elle, ses lèvres si proches, tellement proches qu’elles se touchaient presque. Elle ? Elle était paralysée, incapable de ne faire ne serait-ce qu’un simple mouvement, attendant la suite des évènements.

« Je n’y arrive pas … Je n’y arrive pas du tout ! JE N’Y ARRIVE PAS ! »

Il poussa un cri de rage avant de retirer sa main, Elyséa le regardant avec neutralité. Du moins, c’est ce que son visage montrait. Tout son corps tremblait de confusion.

« Kéran … Tu es fidèle … Tu es le plus fidèle des hommes que je connaisse. Je … m’excuse pour les deux fois où je t’ai embrassé. Je n’aurai jamais … jamais dû. »

« Ta faute ? Ce n’est pas de ta faute ! Ce n’est pas de ta faute si tu es comme ça ! Pas du tout ! Pas du tout ! On ne va pas se reprocher une telle chose, toi et moi ! ON NE VA PAS ! Elyséa ! Tout ce que tu es, ton corps, tes pensées, tes émotions, tes sentiments, tes paroles, tes gestes ! Tout ! Tout est supérieur à mes yeux ! TOUT ! Tu es … comme un idéal féminin pour moi. Tu es une sorte de perfection incarnée. Une beauté sublime dont je ne voudrai jamais me séparer. Tu es tellement magnifique, tellement superbe …tellement … toi. Tout ce que tu es Elyséa, je … Je … »

« Arrête, Kéran. C’est bon. Tu es un homme marié, tu aimes Katérina. Je crois que j’en ai trop fait dernièrement. Je n’aurai pas dû quitter ton corps. Je crois que cette idée que je t’ai proposée était très mauvaise, vraiment mauvaise. Dorénavant, je vais juste me contenter de rester en toi … en silence, d’accord ? Et si tu as des ennuis, j’utiliserai mes pouvoirs mais nous ne devons plus converser … plus du tout. »

« Elyséa … Je … Je … Je … »

« Ne parle plus. Chut … Kéran. »

Elle s’était mise à quelques centimètres de lui, posant un doigt sur ses lèvres. Elle lui souriait tendrement … comme auparavant mais le jeune homme était en train de sangloter. Pourtant, il se retenait de verser des larmes. Il était un homme … pas un jeune garçon. Il serra les poings, des morceaux de chair tombant au sol. Il ne devait pas pleurer. Il ne devait pas ! Pourquoi est-ce qu’il se faisait aussi mal ? Pourquoi ?

Il en était certain … Même Katérina … Même si Katérina ne voulait pas d’Elyséa, il resterait avec Elyséa. Il avait fait son choix … Alors pourquoi aller chercher Katérina ? Est-ce qu’il lui devait quelque chose ? Peut-être que le mariage était trop rapide ? Il n’avait même pas su avant qu’on le lui dise … que c’était une robe pour ça.

Il amorça un mouvement pour prendre Elyséa dans ses bras mais celle-ci se dissipa dans une fumée noire, s’enfonçant dans tout son corps. Un bref instant … Celui où elle s’insinua en lui … Il avait senti une forte chaleur … comme sa peau nue contre la sienne.

Puis plus rien … Il tenta de dire un mot mais rien ne sortit de ses lèvres. Il abaissa ses mains, marchant avec lenteur en face de lui. Les minutes s’écoulèrent et le seul bruit qui résonnait à ses oreilles était le son de son souffle.
D’habitude, il conversait avec Elyséa. Ils parlaient de tout et de rien, de la pluie et du beau temps. Ils parlaient de n’importe quoi mais … aujourd’hui … A partir de cet instant, lui comme elles savaient que c’était bien mieux de ne plus rien dire.

« Ohla ! Qu’est-ce que … Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est contagieux ? »

« Ce sont juste quelques brûlures … Ce n’est pas une maladie. »

Voilà qu’il se tenait devant quelques gardes devant les portes d’une ville, celle dans laquelle il avait décidé de se rendre. Normalement, il y avait toujours un ou deux Doctes là-bas. Ca devrait être plus facile d’obtenir ce qu’il veut.

« Quelques brûlures ? Vous plaisantez ? »

« Non … Je ne plaisante pas … Ces brûlures ne me font pas souffrir. Vous pouvez les toucher si vous le voulez. »

« Non merci … Qu’est-ce que vous venez faire ici ? »

« Je suis à la recherche de quelques Doctes, c’est tout. Il y en a toujours dans les grandes villes comme ça, normalement. J’ai besoin d’eux pour un renseignement. »

« Un renseignement ? Des Doctes ? Vous en faites partie ? » demanda le soldat, plus que réticent à le laisser rentrer visiblement.

« Non … Pas du tout, je ne possède plus de pokémons. Ils sont morts par … Est-ce que je peux rentrer, s’il vous plaît ? »

« D’accord mais ne causez pas de problèmes, on vous a à l’œil. » déclara l’un des hommes avant de le laisser pénétrer dans la ville. Il était démotivé.

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