Chapitre 257 : L’assaut

ShiroiRyu
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Chapitre 257 : L’assaut

« Hmm … Quand même, quels idiots nous avons été. »

« Au sujet de ces mains ? » demanda Kéran alors qu’elle hochait la tête positivement.

« On ne va pas en reparler plus longtemps mais bon, se faire … du mal pendant plusieurs jours car nous nous en voulions … C’est stupide, non ? »

« Très stupide à mes yeux et aux tiens, j’en suis sûr. »

Héhéhé. Elle rigola alors qu’elle marchait à côté de lui, main dans la main. Elle portait la même tenue que dans les rêves et il reconnaissait qu’être mort, c’était assez … utile dans ce genre de cas. Elle avait quand même de sacrés pouvoirs pour changer de tenue de la sorte. Mais bon … C’était Elyséa, n’est-ce pas ? Il ne pouvait pas se douter d’autre chose en la regardant, elle était si spéciale, tellement spéciale à ses yeux.

« Nous avons encore énormément de chemin à faire, Kéran. La marche ne te dérange pas ? »

« Tant que tu me tiens par la main, je ne souffre pas … donc non. »

« Tant mieux … Tant mieux … Tu veux manger ? Tu t’installes contre un arbre pendant que je vais cuisiner et … »

« Tu sais, on peut cuisiner à deux aussi hein ? C’est moi qui le fait d’habitude. »

Oh … Alors, elle acceptait pleinement la proposition du jeune homme. Main dans la main, ils commencèrent à préparer à manger pour la soirée, les deux personnes ne décroisant jamais les doigts de l’autre, bien décidées à ne pas se séparer.

« Alors ? Comment est-ce que tu trouves le repas, Kéran ? »

« Hmm … Pas si mal, ça change un peu de nous deux, oui … Ca change … »

« Kéran ? Tu crois que l’on devrait se fixer quelques limites ? Par rapport à ce qui se passe ? Tu aimes Katérina, n’est-ce pas ? »

« Je … Oui … Mais des limites, tant qu’on ne dépasse pas certains stades et puis … Enfin … Elyséa, tu es vraiment vraiment vraiment … très importante pour moi. »

« Comme tu l’es pour moi, mon petit Kéran. Comme tu l’es pour moi. C’est difficile de se retenir, très difficile mais … Nous sommes des adultes, des grandes personnes. Nous sommes responsables et je ne veux pas que tu te sentes coupable. Alors, même si je ne devrai pas en reparler, je tiens à te signaler que ça sera moi qui signalera à Katérina ce qui s’est passé… pour ce que je t’ai fait. Ce sont des erreurs … Des erreurs que j’assume et … »

Il l’arrêta, venant la prendre dans ses bras pour la serrer avec une certaine force qui vint la faire un peu gémir, mais pas de douleur. C’était autre chose … Il l’avait arrêtée, l’enserrant dans ses puissants bras alors qu’il lui chuchotait qu’ils pouvaient bien s’étreindre. Ce n’était pas … interdit, n’est-ce pas ?

« Tu joues avec le feu, Kéran. Je tiens à te le signaler. »

« Alors, je n’aurai qu’à me brûler les ailes … Et puis, je … Je crois que je suis déjà dans un sale état pour ça, Elyséa. »

« Allons … Ne parlons plus de ça, Kéran. J’ai mal formulé mes mots. »

« Oh mais il n’y a aucun souci à ce sujet, pas du tout même … Très loin même. » murmura le jeune homme, gardant son étreinte autour des hanches d’Elyséa.

« Qu’est-ce que c’est que ce regard étonné, Kéran ? » demanda-t-elle alors qu’il était vrai qu’il semblait un peu surpris. Il souffla :

« Je ne suis pas habitué à toucher ta peau nue … Et puis surtout à te serrer de la sorte, quand tu es dans cette tenue, c’est tout. »

« Cette tenue te dérange, Kéran ? Je peux en changer et … »

« Pas du tout, elle ne me dérange pas, tu es très bien comme ça. Ce qui me dérange, c’est mon corps actuel et ce qui se passe. J’ai l’impression de m’être trompé lourdement depuis le début… mais comme toi, j’assumerai mes erreurs jusqu’au bout. »

« Tes erreurs, tes erreurs … Tu n’en as pas fait tant que ça, Kéran, tu sais ? Loin de là même … Oh … On peut dormir tous les deux ici ? Dans la réalité ? »

« Bien sûr que oui, Elyséa ! Je n’attendais que ça de ta part ! Oups … Euh … Enfin, je suis d’accord pour que l’on dorme ensemble. »

OUI ! Alors, il fallait préparer le « lit » ! Ils n’avaient pas de tente mais ils avaient fait quand même quelques achats. Normalement, il n’y avait qu’un seul sac de couchage car Elyséa dormait en lui mais pour aujourd’hui … Oh, il y avait aussi une petite couverture et un minuscule traversin qui permettait à peine d’installer une tête ou deux.

« On est un peu serrés dans ce sac, tu ne trouves pas ? »

« Oh … Y a de fortes chances car il est prévu que pour une personne mais … Ce n’est pas embêtant pour moi … Pas du tout même … Et normalement, il y a de la place pour mettre une petite couverture donc bon … Avec toi dedans, ça ne changera pas grand-chose. »

« Oh … Ma présence, tu vas l’ignorer ? »

« Ca va être très dur, Elyséa, très très dur. Et je ne veux pas t’ignorer. C’est bien la seule chose dont j’ai plus que besoin. »

Et il le lui prouvait. Mains sur les hanches, il emmenait Elyséa contre lui. Ses mains entouraient ses hanches puis caressaient son dos. Il était … Enfin, son corps était encore de réagir correctement, heureusement … Mais il gardait sa décence. Et Elyséa lui souriait avant de baisser la tête. Il fit la même chose de son côté, son front touchant celui de la jeune femme. Ils avaient fait des erreurs tous les deux … voilà tout.

« Les voilà donc toutes les deux. Est-ce que tu es prêt ? »

« Deux ? Toutes ? Qu’est-ce que cela veut dire ? »

« Je ne vois pas Kéran, c’est étrange, très étrange même … Mais ce n’est pas un problème. L’autre femme ne causera aucun problème à nous deux. »

« Il en est hors de question. Je ne me déplacerai pas pour ça. Tu peux t’en occupe de ton côté. Je ne bougerai pas de cet endroit. »

L’homme aux cheveux noirs resta parfaitement immobile, regardant ses deux bras sans bouger d’un pouce. Quand il disait quelque chose, il le pensait. Il n’avait pas envie de perdre plus de temps avec ces stupidités. Le Noctunoir émit un grognement :

« Vraiment … Ce Kéran, nous le briserons ensuite. Je veux juste apprendre à Katérina la triste réalité … Qu’elle comprenne qu’elle doit se soumettre. »

« Vraiment, tu es tordu avec ta fille. Enfin, j’en ai rien à faire. De toute façon, je ne suis pas ton partenaire ou autre. Je veux juste retrouver Kéran et le tuer … Dès que ça sera terminé, je m’en irai de mon côté. »

« Bien entendu … Bien entendu … Il ne pourrait en être autrement de toute façon. » chuchota le Noctunoir. Il croyait vraiment qu’il allait le laisser faire ? Dès que tout cela serait terminé, il reprendrait cette substance verte qu’il avait trouvée un jour dans les environs de la montagne des dragons. Hahaha !

« Alors … Qu’est-ce que tu comptes faire ? Y aller tout de suite ? »

« Non, non … Je vais être patient … Je vais les observer et puis, elles semblent se diriger vers cette montagne … Je pense que l’on sera bien plus forts là-bas. Continuons de les observer. »

« Tu me rends malade, espèce de pervers. »

Un tel compliment de la part d’un homme aussi fou et qui avait perdu son bras contre Kéran ? Oh … C’était assez comique en soi.

« Merci de cette remarque très touchante de ta part. »

« Tu devrais plutôt ignorer ce que je te dis … comme ma présence. »

Oh ? Rien que ça ? Héhéhé … Le Noctunoir disparu dans le sol tandis que l’homme aux cheveux noirs observait la Magirêve avec lenteur. Celle-ci semblait très soucieuse.

« Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a encore ? Pourquoi est-ce que tu me regardes ? »

« Je suis inquiète au sujet de cette gelée … Elle est comme maléfique. Tu devrais essayer de la retirer de ton corps. Peut-être que … »

« Touche-moi ne serait-ce qu’une fois et je t’extermine ! »

« Mais Hansanio, c’est pour … »

« Ton bien ? Ne raconte pas n’importe quoi ! Je sais parfaitement que tu attendras le moment où je serai le plus faible pour me posséder ! Ne compte pas me tromper ! »

« Mais mais … Non ! Ce n’est pas du tout ça ! Tu te … »

« LA FERME OU JE TE TUES ! ET DEFINITIVEMENT ! »

Un grand rire se fit entendre de la part du Noctunoir, celui-ci appréciant plus que de raison ce qu’il voyait entre les deux personnes. Divertissant, très divertissant même. C’est comme ça qu’il aimait que tout se passe ! C’était exactement ainsi et pas autrement !

« Alors … Pourquoi est-ce que tu ne le fais pas maintenant ? »

Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Elle voulait faire la fière ? C’est ça ? Elle croyait qu’il ne le ferait pas ? Qu’elle ne le tente pas ! Sortant son épée, il la pointa vers la Magirêve, la menaçant de son arme.

« Ne me force pas à faire quelque chose que … »

« Tu regretterai, Hansanio ? Si … c’était vraiment le cas, tu aurais agi depuis longtemps. Mais cette gelée verte te fait perdre la tête … Encore plus que tes pensées depuis tout ce temps. »

Il ne répondit pas, s’éloignant tout simplement de la Magirêve. Il ne comprenait pas lui-même pourquoi il ne s’était pas débarrassé depuis tout ce temps de la Magirêve. D’ailleurs, il ne connaissait même pas son nom.

« Toi … Je suis en train de me dire … une chose … »

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a Hansanio ? Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? »

« Je cherche … Ah … C’est quoi ton nom ? Ton vrai nom ! Dis-le-moi maintenant ! »

« Oh, depuis le temps, je l’ai oublié, je suis désolée. » répondit la créature avec un petit rire cristallin. ELLE TROUVAIT CA DRÔLE ?!

« Tu te moques de moi ?! Et je suis censée t’appeler comment ?! »

« Rien que le fait que tu veuilles m’appeler … Ah … C’est … Enfin, c’est vraiment plaisant. Tu peux me donner le nom que tu veux. »

« Je ne t’appellerai que par ton nom de Magirêve pour la peine. »

Ca ne lui déplaisait pas vraiment. Elle le laissa faire alors qu’elle recommençait à voleter à côté de lui. Elle était là au cas où … Cette gelée verte, elle s’en méfiait grandement et elle trouverait un moyen de la retirer d’Hansanio. Le problème, c’est que grâce à cette gelée, le bras était revenu … comme si de rien n’était. Est-ce qu’une telle substance était vraiment maléfique ou non ? Peut-être qu’elle se trompait lourdement ? Peut-être …

« Elyséa ? Tu arrives à dormir ? »

Aucune réponse de la part de la jeune femme. Lui ? Il était en sueur. Ah … Et il était réveillé. Elle était … proche … tellement proche. Si proche … Avec lenteur, un doigt se glissa sur les lèvres de la jeune femme. Oh …

« Elles ont l’air si douces. J’aimerai bien y goûter. »

Oh, cela avait déjà été le cas mais … Sous le coup de la surprise, il n’en avait pas réellement profité. C’est étrange, très étrange même mais … C’était plaisant … Enfin, il croyait. Avec lenteur, il enfonça le doigt dans la bouche d’Elyséa. Qu’est-ce qui lui prenait de faire ça ? C’était par rapport à ce qu’elle avait fait avec la pomme ? Quelques secondes plus tard, il extirpa son doigt, recouvert de bave, tremblant un peu de ce geste.

« C’est … C’est ça enfin … Ce qu’elle faisait naturellement. »

C’était donc ça ? Peut-être qu’il devait … Et pourquoi pas ? Il regarda son doigt, commençant à le lécher avant de le mettre en bouche. C’était bien … la bave d’Elyséa qu’il était en train de sucer et de boire. Il était rouge … très rouge. Il avait l’impression que tout cela n’était qu’un rêve, un rêve absurde.

« Qu’est-ce qui me prend d’agir de la sorte, je … »

Il s’arrêta dans ses paroles, regardant Elyséa … qui avait ses yeux bleus grands ouverts. Elle était réveillée depuis quand ? Elle avait vu ce qu’il avait fait ? Il était fichu ! Vraiment … fichu. Plus que fichu même !

« Kéran … Ouvre la bouche. »

Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qu’elle … Il s’exécuta, ouvrant la bouche alors qu’elle rentrait un doigt dans la sienne. Elle le retira quelques secondes plus tard, l’enfonçant dans la bouche de Kéran avant qu’un second doigt, lui, ne vienne récupérer sa salive. Pendant qu’il « tétait » le doigt d’Elyséa, il comprit ce qu’elle comptait faire mais il l’arrêta de l’une de ses mains. Avec vivacité, il vint récupérer sa propre salive pour mettre le doigt dans la bouche d’Elyséa. Elle sembla étonnée mais il comprit qu’elle était heureuse d’après son regard saphir. Enfin, après quelques secondes, ils arrêtèrent, Elyséa étant la première prendre la parole.

« C’est saugrenu, n’est-ce pas ? »

« Tu as bon goût … Enfin … Là, ce que je viens de dire est saugrenu, oui. »

« Hahaha … Kéran, j’ai remarqué que tu étais réveillé, j’espère que ce n’est pas de ma faute. Et puis bon … Oh … »

Elle s’arrêta de parler tandis que Kéran la serrait contre son cœur. C’est bizarre qu’avec elle, il avait l’impression de n’avoir jamais souffert, jamais été brûlé complètement. En fait, il avait l’impression qu’il existait juste pour elle. C’était étrange … Durant toutes ces années où il ne connaissait pas son existence, tous ses mois où avait appris à la connaître … et maintenant … Elyséa était … une femme … somptueuse et délicieuse. Mais il était marié.

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