Chapitre 25 : Comme d’habitude

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 25 : Comme d’habitude

« Je suis encore dans un hôpital, n’est-ce pas ? »

Il avait dit cela avec une certaine nonchalance, de façon désabusée alors qu’il pouvait à peine bouger et parler. Bien entendu, il n’y avait pas que ça, il y avait aussi le fait qu’on ne lui avait pas encore expliqué toute l’histoire.

« Je me demande des fois ce que j’ai fait pour mériter cela. »

« AH ! Vous êtes réveillé ! Docteur, docteur ! L’enfant de la chambre 305 est réveillé ! »

L’enfant ? Ryusuke gromelle légèrement ,visiblement embêté qu’on le considère ainsi. Néanmoins, la porte s’ouvre, laissant paraître un homme d’une cinquantaine d’années en blouse blanche accompagnée par une infirmière qui doit déjà se rapprocher de la trentaine.

« Hmm ? Ryusuke ? C’est cela ? Est-ce que tu m’entends ? Tu comprends ce que je dis ? »

« Bien entendu que je comprends. Je ne suis pas devenu sourd ou bête hein ? »

« Visiblement, il semble avoir encore toute sa tête, c’est donc une bonne nouvelle. Est-ce que tu te sens capable de pouvoir communiquer avec la police ? »

« Je le crois mais … où sont les autres ? Et je suis à quel hôpital, est-ce que mes parents ont été prévenu ? Et où est-ce que … »

Il n’a pas vraiment le temps de terminer sa phrase que de sous le lit, une longue ombre décide de sortir. Un corps bleu, quelques bandages sur ce dernier, il peut apercevoir la tête de la Draco de la cascade. Qu’est-ce qu’elle fait ici exactement ?

« On peut m’explique tout ce qui s’est passé ? Pourquoi y a t-il cette Draco ? »

« Je crois qu’au final, vous allez avoir besoin de beaucoup d’explications. Hmm … Ca ne sera pas à moi de vous les donner normalement. »

Et voilà tout. Il a à peine le temps de réfléchir correctement à la situation qu’il se retrouve soudainement endormi. Aussitôt, la Draco se tourne vers le médecin, le regardant avec un certain énervement. Celui-ci reste calme, disant :

« Bien qu’il soit réveillé, ce qui est une bonne nouvelle, il a encore besoin de repos. Je pense que tu as remarqué l’état de son corps. Néanmoins, maintenant, il vaut mieux que tu veilles sur lui, est-ce bien compris ? »

« Draco, dra … » s’exprime posément la pokémon, visiblement satisfaite de la réponse du docteur. Celui-ci et l’infirmière quittent la pièce, la pokémon venant ensuite se mettre en boule au bout du lit, installée bien sagemenrt sur ce dernier sans en profiter.
Elle émet un long bâillement, observant la sphère rouge et blanche posée à côté de Ryusuke, sur la table de nuit. C’était la sienne. Celle sur laquelle l’adolescent allait devoir veiller pendant de longues années maintenant. C’était la moindre des choses.

« Alors, Naro, prêt pour ton transfert ? Un criminel comme toi ne mérite pas d’être dans une prison aussi petite. On va t’emmener ailleurs. »

« Hahaha ! C’est pas comme s’il allait pouvoir parler vu son état ! »

L’homme est couché sur ce qui lui sert de lit dans une posture des plus effrayantes. Comme un mort. Il faut dire qu’avec des plâtres sur les bras et les jambes, il nécessite des soins particuliers mais en même temps, il ne parle guère.

« Bon, de toute façon, vu ce qu’il a tenté de faire, on peut pas le garder ici. De plus, on a pas l’infrastructure nécessaire pour ce genre de types. »

« De toute façon, tu peux prendre tout ton temps hein ? C’est pas comme s’il risquait de s’enfuir. Hahaha ! Allez hop ! On se dépêche ! »

Ils ont du chemin à faire pour fourgon pour l’emmener jusqu’à sa nouvelle cellule. Naro reste immobile, ne cherchant guère à regarder le policier qui se moque de lui alors qu’ils débutent le trajet pour l’emmener vers sa nouvelle demeure.

« Quand même, quel cinglé s’en prend à des gamins dans un bois ? Il faut être vraiment tordu dans son genre. Heureusement que les enfants sont en sécurité, hein ? »

« Oh que oui ! Et que les pokémon ont été ramenés dans un centre pour qu’ils se fassent adoptés et aient un bien meilleur dresseur. »

« Vous êtes lassants. Vous ne pouvez pas vous taire ? De toute façon, c’est foutu. »

« Foutu ? Ta vie ? Oh que oui, tu risques de t’en prendre pour perpets. Au minimum, tu en as pour vingt ans à faire en prison. Dommage pour toi, n’est-ce pas ? »

« Non, c’est foutu. Personne ne pourra s’en tirer, ils viendront me chercher. »

« Ils ? De quoi est-ce que … AAAAAAAAAAAAAH ! »

Un choc des plus effroyables se produit au moment où une camionnette percute le fourgon, venant le renverser. Les policiers comme Naro sont secoués et sévèrement blessés mais Naro ne semble pas réagir alors que des hommes armés se présentent devant le fourgon.

« Bon, éliminez-les. Et ne vous inquiétez pas pour le camion, ce n’est pas un problème. »

Deux tirs se font entendre, Naro attendant le troisième qui n’arrive pas. Non. Lorsqu’il rouvre les yeux, il est déjà en train d’être soulevé par ces personnes. Qu’est-ce que … cela veut dire ? Avec lenteur, il murmure d’une voix sans inquiétude :

« Pourquoi est-ce que vous vous ne débarrassez pas de moi ? »

« Ce n’est pas ce qu’ils veulent. Ils ont visiblement d’autres projets pour toi .Au moins, tu sembles encore conscient que tu vas avoir de sacrés problèmes, n’est-ce pas ? Tant mieux, ça sera plus plaisant à voir alors. Prépares-toi, on t’emmène sans douceur. »

De toute façon, il ne se faisait pas d’illusions à ce sujet. L’homme reste stoïque tandis que dans la voiture, celle-ci est souvent secouée par des bosses. Il ferme les yeux, non pas pour chercher le repos ou autre mais simplement car son corps l’empêche de les garder trop longtemps ouverts. Naro soupire quand un homme lui dit :

« Et évite de croire que tu peux te permettre de t’endormir ici, compris ? »

« Je ne risque pas de faire grand-chose vu comment le chemin est difficile à pratiquer pour nous emmener jusque là-bas. Vous ne voulez pas me dire ce qu’ils veulent me faire ? »

« Comme si on peut le savoir à la base hein ? On est pas dans les petits papiers des chefs nous, donc bon, maintenant tu te la fermes et tu attends. »

« Oui oui, j’ai parfaitement compris. » dit Naro, gardant les yeux fermés alors que les secondes s’écoulent, devenant des minutes puis deux bonnes heures. Oui, le chemin est vraiment aussi long que cela pour l’emmener jusqu’à sa mort.

Finalement, ils arrivent … et voilà qu’il est soulevé comme un simple ballot de paille. Il finit par se retrouver assis sur une chaise alors qu’il est plongé dans l’obscurité. Une seule voix mécanique s’adresse à lui sur un ton des plus déplaisants :

« Naro, Naro, Naro. Qu’allons-nous donc faire de toi, non ? »

« Ce que vous voulez, ce n’est pas moi qui décide à ce sujet. Je sais que j’ai échoué. »

« On dirait que l’échec a réussi à te calmer, non ? C’est bien la première fois que tu sembles aussi calme et tranquille. Est-ce à cause du fait que tu sais que la mort est si proche ? »

« Je ne peux plus rien faire dans mon état, j’ai échoué, je n’ai pas réussi à capturer cette Tarsal. D’ailleurs, vous devez être au courant : elle a évolué en Kirlia. »

« Nous le sommes … et notre projet n’en sera que meilleur bien qu’elle va devenir de plus en plus difficilement contrôlable mais c’est parfait. »

« Alors qu’attendez-vous de moi maintenant ? Si vous voulez me tuer, faites-le rapidement, ça sera plus facile et vous pourrez passer à autre chose. »

« Encore une effronterie de ta part. Tu ne fais que les cumuler, n’est-ce pas ? Qu’allons-nous donc faire de toi ? Je me le demandes bien. Ah … C’est vraiment dommage. Peut-être qu’une séance de torture te fera le plus grand bien. »

« Je suis déjà brisé de partout, ce n’est pas vos tortures qui changeront grand-chose … Ah ! Je commence à comprendre. Hahaha … pourquoi je n’y ait pas pensé plus tôt. Cette Tarsal … Enfin cette Kirlia, elle était à vous, non ? Car elle ne s’est pas privée pour me torturer. »

« Et il en sait trop maintenant … Tu es désespérant, Naro. Occupez-vous en. »

Voilà. Il est soulevé de la chaise avant d’avoir les yeux bandés. Encore une fois, on ne lui laisse guère la possibilité de réagir mais qu’importe, c’est lui-même qui a décidé de cela.

« Vraiment ? Même pas un cri de douleur ? »

Une longue heure passa tandis que l’homme avait eut ses plâtres retirés. Malgré cela, les larmes coulaient de ses yeux, ce qui montrait des blessures importantes et une douleur des plus effroyables. Des marques de fouets mais aussi des trâces de brûlure, il y avait de tout pour le faire atrocement souffrir.

« Rien à faire, on dirait qu’il a déjà été brisé avant même d’arriver là. »

« C’est ce que … je m’évertue à vous dire, bande d’idiots Si vous voulez me tuer, il vaut mieux commencer dès maintenant, que vous en terminiez rapidement. »

« Et ça se permet de faire le fanfaron. Mais qu’est-ce qui a cloché ici ? Bon sang, cassez-lui encore plus les membres ! Qu’il comprenne ce qui va se passer ! »

« Y a plus rien à casser ! Ses doigts sont déjà brisés ! En récupérant sa radiographie, on dirait bien que la Kirlia l’a à peine laissé en état pour vivre, rien de plus ! »

« Tsss … Laissez-le donc ainsi. Peut-être que la faim le tiraillera jusqu’au dernier moment. Nous avons mieux à faire de nos journées. »

Et voilà. Il est complètement seul, plongé dans le noir. Il ne sait pas combien d’heures sont passées mais le ventre commence à gronder. Et que dire de son corps qui le lâche. Il pue. Peut-être que son corps ne lui obéit plus mais son odorat est encore bon.
« Ah … Tu t’es uriné et déféqué sur toi ? Déplorable, vraiment déplorable. »

Une voix masculine, plutôt jeune, s’adresse à lui. Il se sent détaché avant que son corps ne tombe lourdement au sol. Un petit « Oops » amusé se fait entendre. Il l’a fait exprès. Qui est-ce ? Il n’a jamais entendu cette voix auparavant.

« Que me … voulez-vous ? Vous êtes du groupe … n’est-ce pas ? Alors vous devriez … »

« T’éliminer ? Il vaut mieux avoir un corps utile et bien vivant plutôt qu’un cadavre qui ne servira plus à rien, n’est-ce pas ? Ou je me trompe ? »

« Que … me laisser vivre ? Dans cet état ? Et ? En quoi est-ce que je pourrais … »

« Allons, allons, si je te laissais tout découvrir tout de suite, où serait la surprise, non ? »

« D’accord. Je vous accompagne, ce n’est pas comme si j’avais le choix de protester, n’est-ce pas ? Par rapport à tout cela, non ? Alors pourquoi est-ce que vous me posez la question ? »

« Tout simplement pour me divertir. Voyons voir … Hop ! »

Il se retrouve soulevé comme un sac de pommes de terre. Bien entendu, il ne sert qu’à cela … mais cette voix masculine. Est-ce qu’elle va vraiment lui offrir une seconde chance ? Une nouvelle existence ? Un nouveau but dans sa vie ? Il n’en sait que trop rien. Mais maintenant, on lui offrait de pouvoir vivre … encore un peu plus longtemps donc pourquoi pas ?

Dans l’hôpital, l’adolescent aux cheveux bruns se réveille à nouveau. Encore une fois, il pose son regard sur le plafond, l’étudiant pendant de longues secondes malgré l’absence de lunettes. Ce n’est pas comme s’il en a réellement besoin.

« On m’a endormi … de force ? Je manque telement de sommeil ? »

« Draaaaaaaaaaa… » soupire doucement une créature à la voix angélique à côté de lui. Son regard se baisse pour remarquer la Draco non-loin de lui. Du moins, elle est au bout du lit, bien sage, semblant se reposer tranquillement.

« Et visiblement, c’est une habitude chez les pokémon de croire qu’ils peuvent faire ce qu’ils désirent avec moi ou quoi ? »

Car bon, vu comment elle s’installe, il n’est pas sûr qu’elle ait compris. D’ailleurs, il n’y a pas un problème à ce sujet ? Pourquoi est-ce qu’elle est là ? Normalement … hum … Non, en vue des bandages sur son corps, elle a été soignée, chose normale.

« Elle a vécu de sales moments à cause de moi et Kasiopé. Il vaut mieux que je la ramène quand tout sera fini pour ses soins. »

Ou du moins qu’il soit sûr qu’elle soit en bonne santé et apte à se débrouiller à nouveau seule dans la nature. Pour le moment, il peut bien se permettre cela. Avec lenteur, sa main passe sur le sommet du crâne de la Draco, ses doigts glissant sur ses oreilles en forme d’ailes. C’est amusant de se dire qu’elles ressemblent à des ailes de plumes tandis qu’un Dracolosse a plutôt des membranes comme les Nosferalto.

« Je me demande ce que serait un Dracolosse avec des ailes de plumes ? »

La question ne se pose pas puisqu’il se l’imagine dès maintenant. Le résultat est assez … laid en un sens. Du moins, il ne se l’imagine pas comme ça. C’est même une très mauvaise idée de sa part. Brrr ! Pourquoi est-ce qu’il a eut cette idée au final ?

« Je suis vraiment stupide des fois. Hmm ? Qu’est-ce qui se passe ? »

Voilà qu’il sent du mouvement au bout du lit. Ah. Elle se réveille. Quel idiot. Il a réussi à réveiller la Draco. Celle-ci ouvre ses yeux brillants comme des pierres précieuses, tournant son visage vers lui. Hmm ? Ah oui, bien entendu.

« Bonjour, mademoiselle la Draco. » dit-il avec nonchalance. « J’espère que vos blessures ne vous font pas trop mal. Enfin, je l’espère vraiment. »

« Draaaaaaa… Draco, dra, draco. » répond t-elle à son tour. Son corps se meut lentement vers l’adolescent, sa tête arrivant à la hauteur de son visage. Elle le regarde et commence à observer chaque plâtre et chaque blessure.

« Rien de grave, du moins, je l’espère. Même si mon pied qui était cassé est au final le seul qui semble maintenant réparé ou presque. Comme quoi, dans mon malheur, j’ai eut de la chance. Enfin bon, je me dis : Dès que tu vas mieux, on te ramène sous ta cascade, d’accord ? Tu ne vas pas rester avec les humains alors que tu es un pokémon sauvage, non ? »

Elle penche la tête sur le côté, ne comprenant pas les propos de Ryusuke. C’est après quelques secondes de réflexion qu’elle finit par saisir ce qu’il veut dire mais surtout ses yeux pétillent d’une légère malice. Il n’est pas au courant, n’est-ce pas ?

« Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que vous cherchez à vous moquer de moi ? »

Non, non. Elle hoche la tête négativement comme pour signaler qu’elle ne cherche pas à trouver de l’amusement par rapport à l’adolescent, loin de là. Elle a juste son regard qui se pose brièvement sur la sphère rouge et blanche ? Avec vivacité, elle se place devant, pour la camoufler à la vue de Ryusuke. D’un petit coup de queue, elle la fait glisse jusque sous le lit.

« Mais qu’est-ce qui vous prend ? Enfin bon … je pense que je n’ai plus rien à faire. »

Pourquoi le prévenir tout de suite ? Même si la situation ne semble guère se porter sur l’amusement, elle a décidé qu’elle allait se jouer un peu de Ryusuke, non pas par méchanceté gratuite, simplement que la situation semble porter à confusion et que cela n’est pas déplaisant. Après, tout, qu’est-ce qui peut l’en empêcher ?

Laisser un commentaire