Chapitre 21 : Violente

… … … … … Trois autres mois étaient passés … … … Et sa relation avec Metsubi avait pris des proportions des plus effrayantes. Des proportions qu’il n’aurait jamais imaginées il y a de cela quelques mois. Aucune attaque de légendaire n’avait été subie envers eux … comme si ils étaient protégés par une bonne étoile … Mais à côté, le monde semblait courir à sa perte …. Autant utiliser les grands mots … Un quart de la population mondiale humaine avait disparu, et il en était pas loin d’avoir la même chose pour les pokémons.
Tout n’avait pas de si mauvais côtés. A cause de ces événements, l’esclavagisme et toutes ces choses malsaines commençaient à disparaître. Les humains avaient besoin des pokémons … Et les pokémons, malgré ce qu’ils avaient subi, aidaient les humains. Alors pourquoi ? Alors … Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il se retrouvait allongé sur le sol, deux traces de griffures ensanglantées sur la joue ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que les yeux de Metsubi étaient noirs envers lui ? Pourquoi ?

« MAIS TU ES COMPLETEMENT FOLLE OU QUOI ?! » hurla Crusaé alors qu’elle s’approchait de lui pour voir l’état de sa blessure. « Per… Personne … »

« Ca … Ca va … Je crois que je vais utiliser mes marques pour me soigner. » murmura le jeune garçon en pensant à Solor, ses deux marques brillant avant qu’un liquide ne vienne s’écouler le long de sa joue ensanglantée, faisant disparaître le sang.

« Mais qu’est-ce qui t’as pris ?! » s’écria Crusaé alors qu’elle se tournait vers Metsubi. Celle-ci émettait un petit grognement furieux en direction de la jeune fille aux cheveux blancs. Grognement qui inquiéta Personne au point de tirer Crusaé en arrière.

« Tu veux bien me dire ce qui ne va pas, Metsubi ? Ca empire … non ? »

« Ne … Ne … vous approchez pas de … … de … moi. »

« Dis-moi ce qui ne va pas, Metsubi ! Si ça te ne plaît plus de rester avec nous, tu … Tu … Tu peux nous quitter hein ?! »

Malixo posa son regard sur le jeune garçon. Il venait finalement de le dire … Depuis six mois qu’il se retenait … Depuis six mois … Crusaé semblait aussi surprise que Malixo. Metsubi quand à elle serrait les poings.

« Non mais vraiment … Metsubi ! Pourquoi est-ce que tu fais ça ?! Pourquoi est-ce que tu m’as frappé ?! Je voulais juste savoir si tu voulais … »

« NE ME PARLE PLUS ! Vais dormir ! »

« NON MAIS ATTENDS UN PEU ! »

Ca ne servait à rien. Elle disait vouloir dormir mais elle s’éloignait comme à son habitude. Elle allait dormir dehors. Mais … Mais … POURQUOI ?! Il voulait savoir pourquoi ça n’allait pas ! Pourquoi est-ce qu’elle avait fait ça ?! Pourquoi est-ce qu’elle ne voulait pas lui parler ?! Il commença à sangloter, Crusaé venant le serrer dans ses bas pour le consoler. Il voulait quand même … l’aider malgré tout ce qu’elle faisait depuis des mois.

Trois … mois … Quatre-vingts dix … jours … Ah … Et maintenant ? Le printemps était terminé pour laisser débuter l’hiver … Et c’était son anniversaire mais … Il avait vraiment dit que cette fois, il ne voulait rien du tout. Rien de rien … Il ne voulait rien du tout … Et ils avaient accepté sa demande … Mais avec Metsubi …

C’était pire que tout … Le monde pouvait s’écrouler autour d’eux … Il n’avait de yeux que pour elle … Même quand Crusaé le serrait contre elle pendant qu’ils dormaient ou alors quand il était triste … ne changeait rien. Il voulait Metsubi … Il voulait aider la jeune fille … Et il savait qu’il était stupide, qu’il était vraiment stupide.

« METSUBIIIIIIIIIIIIIIIIII ! »

C’était un cri déchirant qu’il avait poussé en courant vers elle, la jeune fille s’étant écroulée au sol à cause du froid. Elle n’avait pas voulu de manteau, elle avait voulu mettre le plus de distance avec eux … Et … Et … Lui, il refusait complètement ça !

« Metsubi ! Tu as trop froid ! Arrête tes bêtises ! Arrête, arrête ! Sois comme avant … pour mon anniversaire, s’il te plaît … »

Pour son anniversaire ? Malgré tout ce qui s’était passé en six mois … Il voulait vraiment qu’elle redevienne comme avant ? Elle se releva, s’enfouissant dans ses bras avant de le serrer de toutes ses forces contre elle.

« … … … … … Ca ne sert à rien … … … … … »

Elle avait murmuré cela en baissant la tête, ses cheveux blancs aux points châtaignes cachant son visage. Elle … ne pouvait pas les regarder … Elle ne pouvait pas voir Personne qui ouvrait son manteau, Metsubi s’enfouissant dans celui-ci.

« Je suis vraiment désolé, Crusaé … Sincèrement … Je sais que ça doit te faire mal mais … »

« … … … … … Je suis une grande fille mais je ne suis pas aussi expressive que Metsubi. Ha hahaha … hahahaha. » commença t-elle à rigoler alors qu’elle ne relevait pas la tête, Malixo passant une main sur ses cheveux blancs pour les caresser.

Elle ne devait pas … s’en faire … Elle aimait un garçon … qui ne l’aimait pas … Donc il y avait de fortes chances que son cœur ne soit pas comblé. Il fallait peut-être aller voir ailleurs ? AH ! JAMAIS ! Même si …

« Hey ! Crusaé ! Regarde Metsubi … Elle va mieux ! Elle a juste un peu froid mais elle est contre moi ! Regarde, Crusaé ! »

« Personne … Tu es un idiot. Arrête de faire pleurer les filles. » répondit Malixo alors que le jeune garçon haussait un sourcil.

Faire pleurer … les filles ? Crusaé ! Elle était en train de pleurer ! Il observa Metsubi qui semblait comme apaisée d’être contre lui … comme si … cela faisait plusieurs mois qu’elle attendait ça … et Crusaé qui s’éloignait, la tête baissée.

« Crusaé ! Attends un peu ! Crusaé ! Met… subi ? »

« Vas aussi … vers elle … »

La jeune fille aux couettes noires se retira du manteau de Personne, essayant de lui faire un sourire sans y arriver. Elle … Elle était déjà contente avec ça. Le jeune garçon aux cheveux noirs commença à courir vers Crusaé, la serrant contre lui en disant :

« Attends un peu, Crusaé ! Pourquoi est-ce que tu ne t’arrêtes pas quand je te le dis ?! »

« Car tu es capable de pardonner … Même à ceux qui veulent s’éloigner de toi … Que ça soit moi … Ou Metsubi … Tu nous pardonnes malgré ce que l’on t’a fait … »

« Et alors ? C’est où le problème ? Moi, je veux que vous restiez toutes les deux avec moi, c’est tout ! Alors, c’est possible ! Et je ne veux pas que tu sois triste aussi ! Moi, je veux que vous soyez heureuses toutes les deux ! »

« Ce n’est pas possible … Arrête de penser comme ça, Personne … Arrête … Tu n’es pas mon élu en fin de compte. » souffla la jeune fille avec tristesse.

« On s’en fiche que je sois l’élu de quelqu’un ou non ! »

Pourquoi est-ce que les deux filles ne pouvaient pas être heureuses ?! Il se demandait si … Si … Si … Et puis … Quand Metsubi venait dans ses bras, Crusaé semblait toujours très triste. Il ne s’était jamais réellement posé la question mais …

« Crusaé ? Je … Euh … Je voudrais savoir … Euh … Euh … »

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda t-elle, gardant la tête baissée alors que Metsubi était retournée auprès de Malixo. Le jeune homme observait la jeune fille avait un peu d’étonnement mais remarquait bien à ses deux yeux blancs qu’elle était redevenue normale. Mais normale pour combien de temps ? Et pourquoi tout ce manège pendant des mois ?

« Est-ce que … Euh … Je sais bien que tu es une grande fille, que tu as beaucoup plus d’années que moi, que tu es très forte normalement, que si tu avais pas le collier, tu me ferais très mal … Enfin euh … Crois pas que je suis comme Malixo mais … Euh … Est-ce que tu m’aimes ? »

POUF ! Elle eut une soudaine bouffée de chaleur, ses joues rougissant violemment alors qu’il ne pouvait pas les voir puisqu’elle n’était pas face à lui et elle avait la tête baissée. C’était le moment de le lui dire … C’était le moment … Elle pouvait le repousser et lui crier « Même pas en rêve ! » mais … Cela serait se mentir …

« Et bien … Je crois qu’au bout de quelques années … A force de rester humaine … Et puis aussi de passer du temps avec un garçon de mon âge … Il se pourrait que … »

« Il est l’heure, Personne. » murmura une voix avec lenteur, une violente bourrasque de vent venant séparer le jeune garçon de Crusaé.

Cette … Cette voix … Ils la reconnaissaient parfaitement ! Elle l’avait signalé il y a plus de neuf fois … Elle l’avait qu’elle reviendrait … Elle … Elle se tenait là, entre le jeune garçon et la jeune fille, ses deux yeux rubis croisant ceux de Personne.

« Las … Lasty … Vous n’aviez pas menti … Vous êtes toujours aussi belle. »

« PERSONNE ! Qu’est-ce que je t’ai déjà dit ?! » hurla Malixo alors que le jeune homme fonçait aussitôt vers Lasty, son poing droit parsemé d’éclairs.

La jeune femme s’envola aussitôt pour éviter le coup de Malixo, atterrissant au loin. Ses yeux rubis restaient fixés pourtant sur Personne. Elle avait empêché Crusaé de le dire … C’était mieux ainsi … Car l’heure des séparations et des adieux allaient tomber. Et il valait mieux … que l’un comme l’autre … ne sache rien …

Metsubi avait aussitôt son regard devenu noir, se plaçant devant les autres comme pour montrer qu’elle allait combattre. Néanmoins … Lasty posa ses yeux sur elle, soupirant longuement avant de dire :

« Tu ferais mieux de rester en retrait … Tu te fais beaucoup trop de mal, jeune fille. Je suis au courant pour tout … »

Comme cette personne était au courant qu’elle avait tout fait pour que ça soit elle … qui mette un terme à l’existence du jeune garçon. Pourtant, Metsubi restait parfaitement debout devant les autres, bien décidée à se battre contre elle.

« Je ne me répéterai pas … Mais peut-être que tu préfères mourir que faire cela ? Ou alors as-tu honte de ce que tu dois faire ? Tu n’as pas le choix … donc tu essaies de t’en créer un autre … Laissez-vous tous mourir … tranquillement … Je vous jure que je serai douce. »

Le pire dans tout cela était la sincérité qui transparaît à travers ses paroles. Elle espérait vraiment qu’ils acceptent de mourir ? C’était complètement fou mais … Elle l’espérait.