Chapitre 17 : Trop bien pour lui

« Melo melo ! »

Elle est fière de lui alors qu’il est maintenant avec ses nouveaux habits. Vraiment ? Même s’il n’a pris que les habits là, la vendeuse lui a dit qu’elle allait jeter ses haillons. Comme elle le désirait bien que … dans le fond, il se sentait un peu triste.

Les habits, ça faisait peut-être deux ou trois ans qu’il portait les mêmes. Bien entendu, ils avaient été trop courts au bout d’un moment mais … c’était chargé de souvenirs. Enfin, peut-être pas des meilleurs souvenirs non plus.
« Meloetta ? Melo … meloetta ! »
Elle lui demande s’il est triste mais il fait un hochement de tête négatif. Bien sûr que non qu’il n’est pas triste. Il est content, très content même. Elle veut l’aider, elle veut vraiment l’aider. Elle se montre affectueuse pour une pokémon, vraiment très affectueuse même.

Mais … lui, depuis le moment où il l’a protégée de cette personne qui voulait la rendre célèbre, il n’a jamais réellement montré de signe d’affection, loin de là même. Il est resté toujours stoïque et calme. Il n’est pas fait pour elle.

« Melo ? Meloetta ? »

Maintenant, elle s’approche vraiment de lui, posant son front contre le sien. Il peut voir ses yeux près des siens. Elle est si proche, elle est inquiète. Il le sait parfaitement … il le voit dans son regard. Mais il détourne le sien, la repoussant doucement.

« Melo … » murmure-t-elle, attristée à son tour.
Ce n’est pas comme si elle était capable de lire dans ses pensées de toute façon. Il hausse les épaules, regardant la petite créature avec lenteur. Il ne peut pas s’en empêcher. Quand il la voit, aussi chétive et fragile, il aimerait la garder mais non, il n’a pas le droit.

« MELO ! MELOETTA MELO ! »

Elle crie subitement alors qu’ils sont au beau milieu de la rue, lui-même marchant sans réelle conviction, cherchant à quitter cet endroit pour aller dormir à la belle étoile. Mais elle, elle en a décidé autrement, se jetant contre lui.

Elle est en train de faire une scène là. Elle est en train de faire une scène. Elle se rend carrément ridicule. Elle ferait mieux d’arrêter plutôt que de traîner trop longtemps contre lui. Mais non, elle reste logée contre lui, frottant son visage contre son torse.
« Meloetta melo melo meloetta loetta. »

Elle n’est quand même pas capable de lire dans les pensées, non ? Elle est peut-être une pokémon psychique ? Comme il ne veut pas la voir se battre et qu’il n’a jamais même eut cette idée en tête, il ne sait rien de ses pouvoirs. Ah … bon … qu’elle arrête de sangloter ou presque. Il caresse sa chevelure émeraude, cherchant à la réconforter.

« Il semble aimer sa pokémon. Regarde comme elle s’est calmée aussitôt. »

Et voilà, les gens sont encore en train de les regarder tous les deux. Il voulut ouvrir la bouche, un son se préparant à sortir mais rien ne vient néanmoins. Il soulève la petite Meloetta, la mettant sur ses épaules avant de désigner du doigt un magasin pour acheter un peu de nourriture. Pour la peine, aujourd’hui, ils vont acheter ce qui plait à la pokémon.

« Melo ? Meloetta ! »

Elle ne veut pas manger s’il n’est pas content ! Mais il lui fait un petit sourire, caressant sa chevelure verte pour bien la rassurer. Mais cela ne semble pas convenir à la pokémon qui quitte son épaule, le regardant avec un peu de colère.

« Melo … etta. Melo ! Melo meloetta melo ! »

De la pitié ? Ce n’est pas vraiment ce qu’il veut inspirer ou il veut qu’elle croie. Enfin, pas du tout même. Mais elle se met quand même en colère. Il a l’impression d’avoir affaire à une femme butée. Pourtant, il n’a rien fait pour mériter cela, loin de là même. C’est étrange, vraiment étrange mais bon … Il ne peut rien y faire.

Dans ce genre de cas, il vaut mieux laisser couler et attendre qu’elle se calme non ? Ca ne marche pas comme ça avec les femmes ? Et les pokémons ? Devant le regard courroucé de Meloetta, il n’est pas vraiment sûr que ça va s’arranger. Lui qui veut s’éloigner de Meloetta, il doit faire comment pour la calmer ?

Il tend ses bras avec lenteur, la petite créature s’arrêtant dans sa colère avant de rester stoïque pendant quelques secondes. Puis, comme au ralenti, elle s’approche, tendant ses petites mains avant de se loger contre lui. Bon maintenant ? Il doit faire quoi ? Caresser le dos de la créature pour la soulager et la calmer.
Elle est unique en son genre, non ? Du moins, c’est ce qu’il trouve. Enfin, elle lui donne cette impression de ne pas exister en deux fois. C’est vrai … comment est-ce qu’il a pu tomber sur une telle pokémon ? Lui qui n’en a jamais eu auparavant.

C’est dur … vraiment dur. Il ne se sent plus motivé à aller manger maintenant. Même s’i a un peu faim, il va plutôt recommencer à jouer de la musique. Il vient s’asseoir sur un banc, prenant son ocarina alors qu’il ne sortait pas le Crikzik de sa pokéball.
Non, pour cette fois, il allait jouer sans raison apparente. Il commence à jouer de l’ocarina mais les yeux de Meloetta deviennent roses et il le voit pour la première fois. Elle peut utiliser des pouvoirs psychiques pour soulever la gamelle et la déposer devant eux. Elle veut quand même faire ça ? Enfin … comme elle désire.

Mais elle est assise sur ses genoux et elle le force à passer ses bras autour d’elle. Mais s’il fait ça, il ne peut pas jouer de l’ocarina. Sauf s’il se penche en avant pour ramener son visage à la hauteur de la petite créature. D’ailleurs, celle-ci en profite pour l’embrasser sur la joue alors qu’elle place ses mains sur les siennes, recommençant à chantonner gaiement. Peut-être qu’il n’est pas obligé de jouer de l’ocarina ? Mais pourtant, il va le faire, juste pour plaire à Meloetta et lui faire retrouver le sourire.

Il retrouve rapidement son public et la voix de Meloetta a quelque chose de différent par rapport aux dernières fois. Elle semble vraiment plus tendre et chaleureuse, comme si elle veut que ça l’atteigne en plein cœur.
Il s’arrête de jouer de l’ocarina mais la pokémon continue son chant, ne voulant pas s’arrêter. Elle ne chante pas pour le public autour d’elle, pas du tout. Elle chante pour quelqu’un tout spécialement. En fait, elle bouge sur les jambes de l’adolescent, se retournant pour pouvoir son visage. Elle continue de chantonner avec affection alors qu’il regarde la gamelle au sol. Même dans cet endroit, l’argent coule à flot. Déjà les vêtements sont remboursés. Elle est un vrai petit miracle dans sa vie.