Chapitre 24 : Un pouvoir effrayant

« Bon sang ! Mais qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui se passe ? »

Elle ne comprend pas. Elle se sent un peu différente. Elle se sent bizarre. Cette musique est comme envoûtante. Elle lui donne envie de se battre … de se battre contre les trois hommes et leurs pokémons. Pourtant, elle peut garder le contrôle de son corps et elle sait que le Crikzik fait pareil. Mais, il fait vraiment ça ?

« Euh, j’ai vraiment pas envie de rester. Vous n’entendez pas, vous deux ? »

« Bien sûr que si ! » réplique l’homme qui dirige les deux autres. « J’entends parfaitement et je sais pas ce que c’est ! On la capture tout de suite et … »

« FEROSINGE ! FERO FERO ! »

Une boule de poils crémeux vint frapper l’homme en plein visage, le faisant tomber en arrière alors qu’un Férosinge se présente en face d’eux. Les deux autres hommes vont l’aider à se relever alors qu’il reprend la parole :

« BORDEL ! Qu’est-ce qu’il me veut ce macaque ?! PERSIAN ! Bousilles-le ! »

« Persian … Persian ! »

Le chat refuse d’attaquer, reculant un peu alors que les trois hommes se demandent ce qui se passe. Même les deux autres pokémons n’osent pas bouger ou à peine, si ce n’est que pour reculer. Ils se retournent, remarquant plusieurs Férosinges et divers autres pokémons des bois qui se trouvent autour d’eux. Que cela soient des Pomdepiks, des Cheniselles ou alors d’autres genres de pokémons que des insectes.

« Dites, vous croyez pas que c’est lui qui a fait ça ? »

Lui ? Les trois hommes sont maintenant apeurés par l’adolescent qui continue de les fixer, les yeux rageurs, le violon toujours dans les mains, l’archet frottant les cordes. Les trois hommes crient en même temps :

« C’EST LUI ! C’EST LUI QUI LES CONTRÔLE ! »

Ils poussent d’autres cris avant de s’enfuir, leurs pokémons les suivant à la trace. Puis finalement, l’adolescent ralenti la vitesse de sa musique au violon. L’air autour de lui est maintenant bien plus doux et tendre, les pokémons présents autour de lui commençant à partir les uns après les autres, comme apaisés.

« Melo ? Meloetta ? Melo … »

Elle veut savoir si c’est bien lui mais comme elle s’en doute, il ne répondra pas. Elle le regarde avec étonnement alors qu’il stoppe sa musique. Il s’approche du Crikzik, le caressant pour lui dire qu’il le soignera dès que possible.

« Crikzik. Crik crik … » répond le pokémon avant de se faire rentrer dans sa pokéball.

Elle cherche à s’approcher de lui mais il met une main en avant. Avec ce qui s’est passé, il préfère ne pas chercher à ce qu’elle vienne vers lui. Pas du tout même. Il commence à faire quelque pas pour s’éloigner mais elle décide de le suivre. Elle le retrouve quelques mètres plus loin, assis contre un arbre, les genoux repliés vers son visage.

« Melo ? Melo melo. »

Elle lui demande si ça va mais il ne répond pas, comme à son habitude. Il a le regard fuyant, les yeux bleus n’osant pas fixer la petite pokémon à la chevelure verte. Pourquoi est-ce qu’il fait ça ? Elle ne comprend pas du tout.

« Meloetta ! MELO MELOETTA ! »

Elle cherche à le faire réagir mais aucune réaction de la part de l’adolescent. Aucune … Elle approche sa main de lui mais il la fixe de ses yeux saphir et elle la recule à nouveau. Pourquoi un tel regard ? Pourquoi ?

« Meloetta ? Melo ? Melo Melo ? »

Elle lui demande maintenant s’il est blessé et il ne répond pas. Alors, elle se doute qu’il doit être blessé ! Aussitôt, ses yeux bleus deviennent roses et elle force l’adolescent à se remettre dans une position correctement assise avant qu’elle ne vienne s’asseoir sur lui.

Elle commence à palper ses bras et ses jambes, puis elle prend son visage à deux mains. Il tente de se montrer imperméable à toute émotion mais c’est dur, vraiment très dur même. Elle est tellement inquiète pour lui, tellement inquiète …

« Melo, melo. »

Elle pousse un petit soupir de soulagement avant de rester assise sur lui. Sauf que les mains de l’adolescent commencent à passer sur ses bras et ses jambes. Il semble vérifier si elle aussi elle n’est pas blessée. Mais il fait de telle sorte qu’elle commence à pousser des petits rires car il la chatouille par inadvertance.

« Melo melo melo ! »

Elle continue de rire alors qu’elle sent maintenant que les doigts sont là pour la chatouiller et non plus pour voir si elle est blessée ou non. Elle se laisse faire tout en tentant de se débattre pour de faux alors qu’elle est contente. Elle croyait que ça n’allait pas, que l’adolescent avait un plus gros problème qu’en apparence.

Ou alors, elle se trompe ? Les chatouilles se stoppent alors qu’elle se tourne vers lui pour le regarder pendant de longues secondes. Elle a envie de l’étreindre et de lui montrer qu’il n’est pas seul mais les yeux de l’adolescent sont ailleurs. Elle a l’impression qu’il se considère comme différent. Est-ce qu’elle devrait faire ça ?

« Meloetta ? Melo, melo ? »

Elle cherche à comprendre ce qui se passe par la tête de l’adolescent mais elle n’obtient rien. Quelque chose s’est produit après qu’il ait décidé de jouer du violon, de jouer cet air. Elle le sait, elle l’a parfaitement compris. Elle ressent maintenant un peu de peur en lui.