Chapitre 5 : Légère peur

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : Légère peur

« Alors ? Comment est-ce que tu trouves la nourriture ? »

« C’est … meilleur que la nourriture achetée ou dans l’hôtel. »

« Toi, tu es un vilain flatteur. Est-ce que tu le sais ? Je ne suis pas cheffe cuisinière comme ceux que tu vois dans les restaurants ou dans les hôtels. Pas du tout même. »

« Ca reste quand même très bon. »

Il affirme avec une véracité indéniable alors qu’elle ne peut s’empêcher de sourire. Pendant qu’il mange, elle se lève, préparant le canapé pour le mettre en clic-clac. Aussitôt, le canapé se transforme en un lit de fortune. Elle sort aussi une couverture et un coussin, Hémaltone se levant après avoir fini de manger. Il vient la rejoindre dans le petit salon.

« Qu’est-ce que vous faites, mademoiselle Faldéla ? »

« Pourquoi est-ce que tu me vouvoies ? »

Il ne sait pas. Cela lui est venu naturellement en tête, comme à son habitude. Ce n’est pas une bonne chose ? Peut-être alors que … non ? Enfin, il ne comprend pas ce qu’elle fait mais elle vient étendre la couverture avant de reprendre :

« Tu comptes bien dormir ici, non ? Alors, tu vas t’installer tranquillement. »

Il n’ose pas la contredire et vient aussitôt se coucher alors qu’il vient à peine de manger. Elle continue de sourire avec tendresse. Elle vient s’asseoir à côté de l’adolescent qui se frotte les yeux, peu habitué à cela. En fait, pas du tout habitué même.

« Pardon, mademoiselle Faldéla. C’est juste que … c’est la première fois que je dors chez quelqu’un. Je ne sais vraiment comment réagir. Je ne sais pas du tout comment faire et … »

« Ne dit plus rien. » coupe t-elle en mettant un doigt sur sa bouche pour le faire taire. Qu’il se repose et trouve le sommeil, c’était le plus important.

Il sombre rapidement dans le sommeil, ne pouvant guère faire autrement alors qu’elle réfléchit à tout ce qui s’est passé dans cette journée. Elle l’observe en même temps, remarquant qu’il s’est endormi profondément. Elle pousse un soupir attendri, haussant les épaules avant de dire :

« Je n’ai pas vraiment à me préoccuper de tout ça visiblement. Héhéhé. Dors bien, Hémaltone. Demain est une autre journée. Tu auras encore beaucoup à faire. Ne gâchons pas ton existence dans la musique alors que tu viens à peine de rentrer dans son monde. »

Le monde de la musique est aussi dangereux que les autres voire même plus. Mais ça, il ne le sait pas encore. Et elle fera tout pour que ça ne soit jamais le cas. Malheureusement, pour Meloetta, elle sait que c’est déjà trop tard. Ou alors, peut-être que si ? Elle ne sait pas encore. Demain est une autre journée et elle a le sentiment que beaucoup de choses peuvent se passer quand il est là. Un dernier regard vers Hémaltone … et la voilà qui part vers sa chambre.

Le lendemain matin, il entend un drôle de bruit. Des voix ? Puis le chant de Meloetta ? Il ouvre subitement ses yeux avant de se redresser. Faldéla est là, souriante et assise sur un fauteuil à côté du canapé.

« Je … je suis où ? » bredouille l’adolescent aux cheveux verts.

« Chez moi, Hémaltone. On dirait bien que sa voix t’a réveillé, n’est-ce pas ? Je vais préparer le petit-déjeuner. Tu dois surement avoir faim. »

Sa voix ? Meloetta ? Il tourne la tête vers l’écran de la télévision. C’est vrai qu’il y avait Meloetta sur l’écran mais quand même. Enfin, non, ce n’est pas ça le problème, pas du tout. C’est quoi ? AH ! C’est ce qui est dit à l’écran !

« La petite Meloetta sera … »

Il cherche à ne pas entendre le reste mais c’est déjà trop tard. Il se met à trembler de tout son corps. Elle va revenir ici ? Après un bon mois ? Pour un concert ? C’est ça ? Il ferait mieux de quitter la ville et de ne pas se montrer. Il ne doit pas se montrer !

« Qu’est-ce que tu fais donc ? Reviens vite t’asseoir sur le canapé, tout de suite ! »

« Je dois partir, mademoiselle Faldéla. Je ne peux pas me montrer à Meloetta, je ne peux pas.  Je ne peux vraiment pas ! Je suis vraiment désolé mais … »

« Assis, Hémaltone. Tu es un peu sous le choc mais ça se comprend. Si tu ne t’assoies pas maintenant, tu peux déjà tout oublier d’hier. »

C’est violent, très violent quand elle dit ça. Mais il s’exécute et retourne s’asseoir sans un mot. Elle a un petit plateau qu’elle dépose sur la petite table devant l’adolescent aux yeux bleus. Il regarde la nourriture et la boisson chaude en rougissant légèrement.

« C’est bon … c’est très bon même. » bafouille Hémaltone, ne sachant guère quoi dire alors qu’elle hausse un sourcil. Il n’a même pas encore touché !

« Alors, je ne te laisserai pas t’enfuir comme un voleur alors que je sais que tu veux que le bonheur de Meloetta, n’est-ce pas ? Et tu penses qu’en partant, ça la rendra heureuse ? »

« C’est pas ça, c’est juste que … je ne sais pas ce que je pourrai dire si je la vois, c’est tout. »

« Alors, tu n’auras qu’à réagir sur le moment. Je pense que ça la rendra bien plus heureuse que tu ailles la voir et la félicites plutôt que de courir et t’enfuir lorsqu’elle te remarquera. Ça lui donnera plus l’impression que tu cherches à l’éviter. »

« Ce n’est pas du tout ça ! Pas du tout même ! Je ne pense pas à ça ! Pas comme ça ! »

Alors, c’est décidé ! Dès les prochains jours, ils vont se préparer à accueillir Meloetta comme il se doit ! Pour l’heure, ils ont beaucoup à faire ! Mais pour le moment surtout, c’est l’heure de manger. Un petit-déjeuner copieux attend l’adolescent, trop peu habitué à avoir le traitement d’une personne normale, c’est pourquoi elle est là.

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