Chapitre 28 : En un instant

ShiroiRyu
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Chapitre 28 : En un instant

« Aaaaaah ! Vraiment … j’ai du mal à y croire. »

« Qu’est-ce qu’il y a, Faldéla ? Tu as mal au crâne ? Si c’est trop, tu ferais mieux de te reposer, non ? Tu te fais du mal, un peu trop même, depuis quelques semaines. »

« C’est du travail, Hémaltone. Et je ne peux pas le faire reculer indéfiniment. Si je veux te faire plaisir et si je veux réussir tout cela, je dois me concentrer. »

« Je le sais bien mais bon … s’il te plaît, fais attention. C’est tout ce que je demande, je m’inquiète un peu pour toi, quand même, tu sais hein ? »

« Je m’en doute, Hémaltone, je m’en doutes, mais tu n’as rien à craindre. Je ne suis pas faite de sucre hein ? Si j’avais un réel problème, tu serais le premier au courant, hein ? »

Il hoche la tête faiblement, peu convaincu à cause des yeux de Faldéla. Est-ce qu’il avait un peu exagéré sur ses amusements avec ses pokémon ? Faldéla lui disait à chaque fois ne de pas se préoccuper de tout ça, de la laisser faire mais pendant combien de temps ?

« S’il te plaît, Faldéla, laisses-moi t’aider. Il y a bien dans un domaine où je peux t’épauler, non ? Car sinon, qui est-ce que … »

« Hémaltone, Hémaltone, Hémaltone. Je vais te dire quelque chose … et je veux que tu l’inscrives dans ta mémoire pour toujours. » lui chuchote Faldéla, prenant son visage à deux mains avant de coller son front contre le sien. « Dis-toi une chose. »

« Laquelle, Faldéla ? Tu me fais peur quand tu parles ainsi, vraiment très peur. »

« Je n’ai pas un don comme toi. Tu es une future légende de la musique. Tu es un garçon comme Mozart ou Beethoven. Tu dois connaître leurs noms, non ? Tu es une personne comme il n’en existe qu’une fois tous les cent ans. Tu es un virtuose. Tu ne dois pas te préoccuper d’autre chose que de la musique. C’est à moi de régler ce problème. »

« Mais mais mais … attends un peu quand même ! C’est mieux que … »

« Non, ce n’est pas mieux ! Allez, je dois acheter quelques livres encore. Vous restez ici tous les deux ? Je ne reviendrais pas avant quelques heures. Vu tous les déplacements que je dois faire, j’ai l’impression que ça ne sera pas une partie de plaisir. »

« Tu es sûre ? Vraiment ? Faldéla ? Nous pouvons t’accompagner non ? C’est mieux que rien, tu ne crois pas ? Et comme ça, tu ne seras pas ennuyée. »

« Non, non et non ! Hémaltone ! Quand est-ce que tu vas comprendre cela ? »

Elle se relève puis dépose un tendre baiser sur ses lèvres, un papier en main, évoquant le nom des différentes livres à voix haute. Ah oui ? Rien que ça ? Il déglutit mais la laisse partir sans chercher à l’arrêter. Il vaut mieux ne pas l’embêter.

« Fais juste attention à toi, Faldéla. Avec ta fatigue, ce n’est pas recommandé, tu sais. »

Elle émet un petit rire puis part définitivement de l’appartement. Le jeune homme retourne auprès de Meloetta, s’amusant avec elle pendant tout ce temps. Comme Faldéla lui a conseillé, lui-même commence à écrire les partitions de ses musiques.
Maintenant qu’elle lui en a parlé, il cherche à retranscrire ce qu’il imagine. Généralement, le gros souci, c’est que ça ne résonne pas aussi bien à ses oreilles … comme s’il perdait la spontanéité de cet instant. Meloetta lui tapote doucement le crâne, lui disant qu’il y arrivera surement s’il fait bien attention, il n’est pas n’importe qui !

« Je sais bien, Meloetta, je sais bien, je ne devrais même pas écrire mes partitions, juste les jouer sans avoir besoin d’aide, j’imagine, n’est-ce pas ? »
« Meloetta, melo, meloetta melo melo ! » lui répond la pokémon avec enthousiasme tandis qu’il s’empêche de sourire. Il ne se sent pas si bien que ça.


Il a une boule dans le ventre. Il a l’impression qu’il devait accompagner Faldéla, qu’importe ce qu’elle disait. Pourquoi est-ce qu’il avait cette impression ? Bah ! C’était juste stupide ! Meloetta vient le rassurer, tapotant doucement son front avec sa petite main.

« Tu ne serais pas en train d’imiter Faldéla, toi, par hasard ? »

Elle a un grand sourire, signe que c’est le cas. Est-ce que ça le dérange ? Il fait non d’un mouvement du crâne tandis qu’elle continue. Au final, la journée se passe plus tranquillement qu’il ne le croit. Oui ! C’est parfait ! Grâce à Meloetta, il n’a plus de problèmes en tête.

« Bon, ce livre, ce livre et ce livre. »

« Vous êtes sûre que vous arriverez à tout prendre, mademoiselle ? »

« Ne vous inquiétez donc pas. Si je ne fais pas d’efforts ne serait-ce que pour soulever quelques livres jusqu’à chez moi, je n’en ferais alors guère pour ce que contiennent ces livres. Bonne journée à vous. »

Elle fait un grand sourire au caissier avant de quitter tout simplement la boutique, observant les deux sacs remplis de livres. Brrr ! Elle n’a pas vu le temps qui passe tandis que la fin de journée approche. Il commence à se faire tard, non ?

« Je ferais mieux de rentrer, Hémaltone doit m’attendre. J’espère qu’il s’est fait à manger. »

Encore qu’en le connaissant, bizarrement, elle se doute un peu du contraire. Ah … Et dire qu’il n’y a déjà plus personne dans les rues à cette heure. S’approchant d’un passage piéton, elle regarde à gauche et à droite, observant le feu rouge. Aucune voiture, parfait ! Avec cette fatigue qui l’envahit, il ne faudrait pas commettre de bêtises, non ? Elle traverse gaiement. Elle allait devoir tout faire pour qu’Hémaltone soit heureux. Peut-être se faire pardonner d’avoir pris trop de temps avec les livres, ce n’était pas une mauvaise idée.

Une dizaine de minutes plus tard, l’ambulance était là, déposant un drap sur un corps. Les badeaus étaient présents, une marque au sol, accompagnée par de nombreux livres tachés de sang, livres récupérés par la police qui avait bloqué toute circulation.

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