Chapitre 21 : Une simple confirmation

ShiroiRyu
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Troisième partie : Atteindre l’attentat

Chapitre 21 : Une simple confirmation

« Reine Seiry, est-ce que je peux vous demander quelque chose ? »

« Bien entendu, Olistar mais de quoi s’agit-il ? N’hésite donc guère. Tu n’as pas à être effrayé. » murmura la reine Seiry, observant le garçon aux cheveux violets avec douceur.

« Cela peut attendre ce soir, ce n’est pas pressant. Je vous remercie néanmoins. »

« Ce n’est donc pas si important contrairement à ce que je pensais ? Soit, soit. »

Elle eut un petit sourire aux lèvres tandis qu’il s’inclinant doucement, la regardant avant de quitter le couloir où elle se trouvait. Le pire était les nombreux regards de la part des soldats présents. Bien entendu, ils continuaient de le haïr.

« Et cela malgré le nombre d’années que je suis ici. »

Humpf. Ce n’était pas si important pour lui. Loin de là … Oh ? Tiens, Earnos venait de finir les cours, n’est-ce pas ? D’ailleurs, lui-même avait réussi à terminer avant l’heure, c’était bien pour cela qu’il était parti plus tôt que prévu.

« Bonjour, Earnos. Comment vont les cours, tu peux me le dire ? »

« Bien, pourquoi cela aurait été différent, Olistar ? »

« Tout simplement pour savoir. Tu as donc fini les cours, qu’est-ce que tu comptes faire ? »

« Simplement rentrer chez moi, rien de plus, rien de moins. » murmura Earnos, haussant les épaules comme pour bien montrer qu’à l’heure actuelle, il en avait strictement rien à faire de tout ce qui se passait autour de lui. Il reprit : « Et toi ? Qu’est-ce que tu fais de tes journées ? A part tenter de me surveiller sans que je te remarque, sauf que ça ne marche plus ? »

« Oh, ça marche toujours aussi bien sauf que je ne le signale pas, Earnos. Pour te répondre, je dirais tout simplement rien : à part étudierm les poisons pour voir si je peux les produire avec ma queue de Rapion, rien de plus, rien de moins. Mais c’est étrange que tu me poses la question. Est-ce que tu t’intéresserait à ce que ce que je fais maintenant ? Non pas que ça soit un problème, loin de moi, c’est même assez plaisant de savoir cela. »

« Ne va pas t’imaginer des choses, ça vaut mieux pour tout le monde. Tu risquerais de croire que j’ai un intérêt pour toi. Heureusement que ce fichu tournoi est terminé depuis quelques semaines, on m’a déjà oublié, c’est tant mieux en un sens »

«  Tu sais que la reine Seiry est venue elle-même te voir dans la chambre ? Je pense que tu es déjà au courant à ce sujet, n’est-ce pas ? Alors, qu’est-ce que cela te fait ? »

« Qu’est-ce que cela doit me faire exactement ? La reine Seiry est la reine Seiry. Je ne suis pas là pour savoir ça … et encore, c’est juste elle, rien de plus. Enfin, je la protégerai, comme tous les insectes du royaume le feront s’ils en étaient capables. »

« C’est à peu près cela … Enfin bref, je vais te laisser tranquille. »

« Tiens, c’est toi qui part en premier cette fois ? Un petit problème ? »

« Non, simplement une future discussion avec la reine Seiry, rien de plus. » déclara Olistar, remarquant que les yeux d’Earnos venaient de se plisser. Celui-ci demandant aussitôt :

« Et pour quelle raison est-ce que tu as besoin de lui en parler ? Je trouve cela très étrange hein ? Mais bon … le mieux est d’éviter de trop le dire à voix haute, compris ? »

« De peur que certains m’agressent à cause de cela, n’est-ce pas ? Ca ne serait pas la première fois mais il vaut mieux pour eux que cela ne se fasse pas savoir. Ils auraient de gros soucis. »

« Oui oui, on le sait parfaitement. Tu es le petit protégé de la reine Seiry et celui qui te touche aura de gros soucis à l’avenir hein ? Je ne suis pas stupide, je connais les règles, tout ça. »

« Oh, tu connais si bien que ça les règles ? Alors pourquoi est-ce que tu dis une telle chose ? Car si tel était le cas, tu devrais pourtant te dire qu’il y a une personne encore plus protégée par la reine Seiry et je ne parle pas de la princesse Terria. »

« Alors de qui est-ce que tu parles ? Je ne vois pas … »

« Tu n’en as donc strictement aucune idée ? J’avoue que je trouve cela un peu triste, Earnos. Mais bon, je ne vais pas faire ce travail à ta place. »

Voilà qu’il repartait de son côté, ignorant les paroles de l’enfant aux cheveux blonds qui demandait bien plus d’explications qu’il n’aurait jamais ! Celui-ci émit un grognement, montrant bien par là qu’il n’appréciait guère ce qui se passait.

« Je vous jure, ça ouvre la bouche puis ensuite, ça décide de la fermer, on doit faire comment dans ces cas précis ? Et puis, qui donc est-ce que la reine protégerait encore plus qu’Olistar ? C’est le petit Rapion trop important. »

Stupide, c’était particulièrement stupide car il n’en avait aucune idée. Il retourna chez lui alors qu’Olistar restait adossé à un mur, croisant les bras. Il n’y avait qu’une personne mais il voulait en être sûr. Le soir arriva bien assez tôt et finalement, il remarqua la reine Seiry qui avait décidé de faire comme à son habitude une dernière balade dans le jardin.

« Ponctuel, je vois donc, Olistar. Alors, qu’est-ce donc cette question qui te taraude ? »

« Si cela ne vous dérange pas, j’aimerai pouvoir vous la poser en privé, sans que quelqu’un ne cherche à en savoir plus à ce sujet. Une simple mesure de précaution. »

« Oh. Soit … Gardes, veuillez me laisser seule avec ce jeune Rapion pour une dizaine de minutes, je pense que cela sera suffisant, non ? »

« Ca le sera, reine Seiry. Je ne vous retiendrais guère longtemps, je vous le promets. »

« Je te fais confiance, Olistar. Vous pouvez donc partir, vous avez le droit à une pause. »

Bien qu’ils n’apprécient guère cette idée, ils acquiescèrent d’un mouvement de tête. Olistar fit quelques pas en avant, la reine marchant doucement derrière lui, profitant de la vue idyllique autour de lui avant de signaler calmement :

« Alors donc, que veux-tu savoir de moi, Olistar ? »

« Qu’est-ce que vous êtes réellement pour Earnos, madame la reine. J’ai gardé cela pour moi pendant des semaines mais j’ai put voir vos nombreux regards en direction d’Earnos. La princesse Terria elle-même vous a remarquée un jour dans la chambre où Earnos se faisait soigner pendant le tournoi. Vous lui avait fait des gestes qu’une reine ne ferait pas à l’un de ces nombreux sujets. J’aimerais savoir la vérité. »

« Ne dois-je pas aimer mes sujets les uns comme les autres ? »

« Bien sûr que si, vous êtes la reine du royaume des insectes. Mais il y a une différence. Pourquoi Earnos et pas une autre personne ? Pourquoi lui ? »

« Oh … tout simplement car il est spécial. Si tu me poses ces questions, c’est que tu dois savoir alors que je connais ses parents depuis longtemps, non ? Quand il était à peine capable de tenir debout, il m’a fait la promesse de nous protéger, moi et ma fille. Et malgré leurs déboires, je sais qu’il le fait encore aujourd’hui. »

« Des personnes qui promettent de servir et protéger la famille royale, cela existe depuis bien longtemps. C’est qu’il y a autre chose mais quoi ? Dites-le, je vous prie. »

« Il est unique. Cet enfant est unique. J’ai le sentiment que le royaume des insectes dépendra de lui dans quelques années. Tu peux appeler cela une intuition. »

« Est-ce que vous l’appréciez à sa juste valeur ? Ou simplement par rapport à ce que vous avez dit exactement, madame la reine ? »

« Et toi ? Que penses-tu réellement d’Earnos, Olistar ? J’ai put remarquer que tu étais souvent à ses côtés depuis son arrivée dans le château. »

« Je le trouve … très intéressant, dirais-je. »

« Oh ? Tiens donc. Intéressant à quel point ? » demanda la reine avant de se pencher vers le jeune Rapion, son visage à sa hauteur comme pour lui dessus.

« Intéressant de part son caractère, ses actions, ses paroles. »

« Je vois, je vois. Qu’il est bon d’être jeune et plein de vie. Je regrette encore mes tendres années qui sont maintenant derrière moi, aaaaah. »

« Ne vous inquiétz donc pas, reine Seiry. Vous resterez toujours la souveraine de ce royaume. Et un jour, votre fille Terria prendra votre succession. »

« C’est exact, Olistar. Mais pour répondre à ta question concernant Earnos, je peux alors te l’avouer puisque tu me le demandes tant : « Je le considère comme mon fils. » »

« Re… Reine Seiry ? »

Pour la première fois, il montra une véritable surprise aux paroles de la reine. Celle-ci gardait toujours son sourire aux lèvres, imperturbable malgré ce qu’elle venait de déclarer. Il n’avait pas rêvé. Elle venait de prononcer quelque chose que jamais une reine ne devait dire.

« Je le considère comme la chair de ma chair, le sang de mon sang et plus encore … »

« Je n’aurais jamais dût poser une telle question, madame la reine Seiry. Je me retire. »

Et aussitôt, il avait baissé la tête, se rendant alors dans sa chambre pour s’y enfermer. Couché sur le lit, il haletait, son coeur battant la chamade. Pour la première fois, il avait l’impression qu’il avait découvert un secret qu’il n’aurait jamais dut découvrir.

« Dommage, j’aimais beaucoup cette petite discussion. Je pensais qu’Olistar aurait voulut en savoir plus à ce sujet. Dommage … »

La femme-Apireine releva sa manche droite, laissant paraître une longue cicatrice dessus. De sa main gauche, elle passa doucement un doigt dessus, chuchotant :

« Earnos … Tu es vraiment unique, oui. »

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