Chapitre 28 : Oppression

ShiroiRyu
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Chapitre 28 : Oppression

« Hémaltone, tu veux aller te reposer un peu ? Je t’en pries. »

« Prier ne changera rien, Flutina. Ne t’en fait pas, je vais bien, très bien. »

Ce n’est pas ce que son visage dit. Elle le voit. Elle voit les cernes sur les yeux d’Hémaltone. Il dort à peine, il attends qu’elle soit enfin endormir pour chercher le repos, ne serait-ce que quelques heures. Elle l’entend aussi qui se lève pendant la nuit, pour surveiller par la fenêtre. Elle sait que parfois, il réveille Meloetta pour qu’elle vienne avec lui faire un petit tour d’horizon Elle sait tout cela mais elle ne peut rien y faire malheureusement. Son corps ne suffit plus pour rassurer Hémaltone.

« Alors s’il te plaît … viens dans mes bras, tu le veux bien ? »

Pourquoi refuser une telle chose ? Il hoche la tête et plonge dans ses bras. Néanmoin, elle fait tout pour qu’il ait la tête contre ses seins généreux, caressant sa chevelure d’un air évasif.

« Fais dodo … mon petit Hémaltone. Fais dodo … car je veillerais sur toi. »

« Une telle chanson est un peu ridicule … mais continues donc, Flutina. Je ne sais pas trop pourquoi mais je la trouves reposante. »

Oh ? Elle avait dit cela sans réellement penser aux conséquences. Elle est là, ouvrant la bouche pour se mettre à chantonner doucement, invitant les pokémon d’Hémaltone à dormir eux aussi. Car oui, ils doivent se reposer. Elle est la seule à rester intacte de tout ça. Hémaltone comme ses pokémon ont fait un cocon protecteur autour d’elle pour qu’elle ne soit pas en danger, voilà tout.

« Vous en faites beaucoup trop pour moi alors que je ne mérites pas toute cette attention. »

Elle attend qu’Hémaltone dorme enfin pour finir par se lever. Elle quitte le canapé, allant dans la chambre pour s’installer à son bureau. Sur celui-ci, bon nombre de feuilles sont présentes. Il faut dire qu’Hémaltone tente d’écrire pour penser à autre chose. Malheureusement, la méthode ne marche pas forcément, au grand désarroi du jeune homme.

« Il a même perdu goût à sa musique. »

C’était le constat effroyable qu’elle remarquait à ce moment précis lorsque qu’elle prend une feuille de papier. Les mots commencent à glisser sur la feuille de papier mais elle s’immobilise subitement, comme prise de nausée.

« Non, non … je ne dois pas faire ça, je ne peux pas. C’est laid, vraiment très laid. Ça ne doit pas se faire, je ne suis pas comme ça, non non. »

Rien qu’avoir eut cette idée était répugnante. Elle s’en voulait terriblement. JAMAIS ! NON ! Jamais elle n’aurait dût penser une telle chose ! Elle émet un petit rictus de dégoût avant de déchirer ce qu’elle avait commencé à écrire, jetant les morceaux par la fenêtre pour que nul ne sache ce qu’elle avait écrit. Elle est en sueur, râlant un peu contre elle-même. HORRIBLE ! Elle est tout simplement horrible d’avoir pensé ça !

« Je ferais mieux de retourner auprès d’Hémaltone, oui. »

Pourtant, elle ne part pas vers la salle à manger mais vers la salle de bain. Là-bas, elle s’observe dans le miroir. Elle est laide de l’intérieur. Elle le sait, elle est affreuse de faire souffrir Hémaltone de la sorte. Tout ça pour qu’elle continue d’être heureuse.

« Les écrits restent, les paroles s’envolent mais les souvenirs perdurent. Je ne pourrais jamais … jamais … jamais … effacer tout ça. »

Et ce n’est pas ce monde habitué à l’absence de vie privée qui se gênera pour s’amuser à ses dépends à elle. Voilà pourquoi elle voulait libérer Hémaltone. Elle voulait qu’il puisse être tranquille et heureux de son côté, sans jamais s’attarder sur elle.

« Mais il ne voudra pas. Je dois le forcer à ça … qu’importe la solution qu’il faudra pour y arriver. Hémaltone … Hémaltone … »

Elle continue de répéter son nom, sanglotant, du sang coulant dans le lavabo. Elle s’en voulait tellement qu’elle avait finit par s’ouvrir la lèvre en se la mordillant. Finalement, voilà qu’elle est à nouveau auprès du jeune homme. Elle cherche à lever son bras gauche pour pouvoir s’enfouir dessous, déposant un rapide baiser ensanglanté sur ses lèvres.

« J’ai faillit commettre une bêtise mais je ne suis pas comme ça. Plus comme ça. Je suis assez forte pour Hémaltone. Je le suis, oui. Je le suis. »

Elle l’était car elle voulait son bonheur. Elle l’était car c’était ce que méritait Hémaltone. Il méritait d’être heureux et elle devait tout faire pour que ce bonheur lui soit accessible. Pour cela, elle allait devoir encore faire plus d’efforts maintenant.

« Je t’aime tellement, Hémaltone. Je t’aime tellement que même les autres ne peuvent pas le comprendre. Je t’aime tellement, Hémaltone. Oui. »

Elle est bien, là, installée dans les bras du jeune homme. Elle n’a pas envie de bouger, elle n’en sent pas l’utilité. Elle veut juste rester là, comme si de rien n’était. Elle est heureuse. Tellement heureuse qu’elle n’arrive pas à l’expliquer.

« Est-ce qu’elle dort, Meloetta ? »

« Je crois que oui, Hémaltone. Elle est bizarre … malgré tout ce que tu fais. Je ne peux pas t’aider. Ses pensées, malgré les jours qui s’écoulent, ne semblent guère accessibles. »

« Ca ne fait rien, tu fais de ton mieux, je ne vais pas te reprocher ça maintenant. Merci pour ton aide, Meloetta. Tu as fait de l’excellent travail. Mais maintenant, c’est à moi de régler ce souci. Il faut que je saches ce qui la tracasse. »

« Fais attention, Hémaltone. Elle est beaucoup plus fragile qu’on ne veut le croire. »

Il n’a aucune hésitation dans ça. Il le voit parfaitement maintenant. Elle, la jeune femme qui tremblait comme une feuille dans ses bras. Comment ignorer sa détresse ? Avec tout ce qu’il fait, il reste pourtant dans l’impression que malgré tout ça, il ne pourra jamais avancer.

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