Chapitre 26 : Des rebelles dans la cité

ShiroiRyu
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Chapitre 26 : Des rebelles dans la cité

« Earnos ? Est-ce que je peux te parler, s’il te plaît ? »

« Bien entendu, qu’est-ce qu’il y a encore ? J’ai l’impression que tu veux toujours me parler. Tu as quelque chose à te reprocher ou autre ? Tu as l’air d’avoir une meilleure forme que les autres fois, quelque chose de bien dans ta vie ? »

« Disons plutôt dans celle des autres si je peux me permettre l’expression. Je me disais, est-ce que tu serais là cette nuit ? Debout, je veux dire. »

Il remarquait l’air surpris de l’enfant aux cheveux blonds. Il était vrai que demander une telle chose était vraiment très saugrenu, surtout de la part d’Olistar. Avec suspicion, il murmura d’une voix lente en le fixant :

« Et pour quelle raison est-ce que tu veux savoir ça ? Généralement, la nuit, je préfère dormir plutôt que de rester debout si tu vois ce que je veux dire. »

« Je vois parfaitement ce que tu veux dire mais ce n’est pas de ça dont je veux parler exactement, loin de là. Mais bref, on peut se retrouver aux alentours de la nuit ? Euh … d’environ minuit plutôt. »

« Minuit ? Mais tu es fou ou quoi ? Ou alors, il vaut mieux que ça ait une très bonne raison. Qu’est-ce qui te prend de me demander une telle chose ? Je peux savoir ? Regardes-moi plutôt et dis moi la vérité, ça sera bien mieux. Alors, qu’est-ce qu’il y a ? »

« Juste … si tu veux venir ou non. Je m’en vais. »

Et voilà, il n’avait pas réussi à lui expliquer la raison première pour laquelle il voulait qu’il vienne avec lui. Néanmoins, délaissant complètement Earnos, il attendit à minuit pour voir s’il allait arriver. Minuit dix, il n’était toujours pas là.

« Bien entendu, pourquoi est-ce qu’il serait venu ? Je dois être bien plus suspicieux que je ne le pensais. Il faut dire que l’on ne me fera jamais confiance. »

Mais il ne s’en voulait pas. Il méritait une telle chose. Qi pouvait-il considérer comme un ami ici ? Personne, malheureusement. Il n’y avait personne et il ne pouvait pas se le reprocher. Quelle idiotie. Vraiment, un simple idiot. Mais bon … Depuis son arrivée au royaume, il y a de cela des années, il avait changé. Et les lettres de Novon étaient bien plus vindicatives qu’auparavant. Il haïssait toujours autant le royaume.

« Hey, Olistar, je suis là ! Désolé du retard mais … je pouvais pas partir comme ça aussi facilement. J’ai dût me montrer super discret. »

« Earnos ! » s’écria l’enfant avant d’abaisser rapidement sa voix.

Ne pas montrer sa joie inutilement. C’était bête mais … il était content de voir qu’Earnos était venu sans savoir pourtant ce qui allait se passer. Il invita l’enfant à grimper sur un toit avec lui, lui montrant comment faire mais Earnos croisa les bras, signalant qu’il n’était qu’un simple garçon-Aspicot et rien d’autre. Olistar lui murmura :

« Essaie donc d’utiliser tes dards, tu verras que c’est beaucoup plus aisé ensuite. »

« Mes dards ? Bon, d’accord mais racontes-moi plutôt ce qui se passe. »

« Tout simplement … que depuis quelques semaines déjà, je surveille les alentours du château et de chez toi pour une simple et bonne raison : il y a des personnes qui se promènent à des heures tardives avec des intentions des plus mauvaises. »

« Co … Comment ça ? Des personnes ? Pour faire quoi ? Tu sais que … j’ai que huit ans moi ! Enfin, je crois, enfin, je sais plus, moi. »

« Des personnes comme celles qui ont chercher à blesser la reine Seiry voire pire. »

La reine Seiry ? AH ! Aussitôt, les dards sortirent des paumes des mains d’Earnos avant qu’il ne grimpe sur le toit pour atterrir à côté d’Olustar. Celui-ci évita de sourire, disant doucement en regardant droit devant lui :

« Bref, je me charges de surveiller les alentours mais je ne sais pas … j’ai une mauvaise impression depuis quelques jours. Je n’arrive jamais à trouver et à suivre ces personnes. J’ai l’impression que ce soir, quelque chose dramatique va se produire. »

« Dramatique ? Tu n’exagères pas un peu ? Mais tu as donc besoin de moi ? Et qui te dit que je vais croire ce que tu vas dire hein ? »

« Car c’est ce que j’espère venant de toi, rien de plus. »

« Tsss, vraiment, me faire confiance pour ça, je vous jure. Bref, on peut y aller mais je te préviens, je ne suis pas aussi doué que toi pour tout ça. »

Qu’importe, rien que le fait qu’il l’accompagne était déjà très important à ses yeux. Il le remercia d’un hochement de tête positif, faisant un petit sourire avant de se remettre en route. Sauter de toit en toit, ce n’était pas trop difficile, n’est-ce pas ?
Earnos, contrairement à ses dires, n’avait aucun mal à l’accompagner. Pendant plus d’une heure, ils parcouraient la ville dans ses moindres recoins. D’ailleurs, c’était toujours surprenant de donner le terme de royaume alors qu’il s’agissait juste d’une immense ville avec ses nombreux quartiers et autres.

« Rien de rien, tu es sûr de ton coup, Olistar ? C’est étonnant non ? »

« Non, non, ça n’a rien d’étonnant. Ils ne cherchent pas forcément à se montrer ou autres. Ne t’en fait pas, je sais qu’ils vont un moment se louper et … »

« ALERTE ! ALERTE ! Des rebelles s’en prennent aux soldats du royaume ! »

Rebelles ? Soldats du royaume ? Les deux garçons se regardèrent pendant quelques secondes mais ce fut Olistar qui prit les devants, s’écriant avec vivacité :

« C’est sûrement trop tard ! Vite ! Earnos ! Il faut que tu m’accompagnes ! »

L’accompagner ? C’est vraiment étrange, surtout quand peu à peu, ils finissent par se rendre à un endroit qu’il ne connaît que trop bien. La boutique de fleurs de madame Florensia. Aussitôt, le garçon aux cheveux blonds s’arrêta avant de dire :

« Qu’est-ce … Pourquoi tu m’emmènes ici ? Ne me dit pas que tu me suivais ! »

« Non, ce n’est pas toi que je suivais, Earnos. Ni la princesse Terria, surtout que vous avez fait la paix ,toi et elle, n’est-ce pas ? »

« Limite tout le royaume est au courant depuis le temps mais bon, je ne suis pas là pour me poser des questions à ce sujet. Pourquoi ? Pourquoi ici ? »

« Car madame Florensia est en danger. Ces personnes voudront sûrement la tuer. »

« La tuer ? HEIN ? Mais pourquoi ? C’est juste une vendeuse de fleurs ! Rien de plus ! » s’écria l’enfant avant qu’Olistar ne lui mette la main sur la bouche.

« Est-ce que tu veux la sauver, oui ou non ? Tu n’as pas le temps d’y réfléchir, Earnos. »

« Je veux la sauver ! C’est madame Florensia, la plus gentille des femmes qui existent dans ce monde. Même madame Douély n’est pas comme ça. »

Oh ? Madame Douély ? Cette Munja ? Il était vrai qu’il n’avait plus vraiment chercher à en savoir plus à son sujet, ah … vraiment … Bon, ce n’était pas le plus important, loin de là. Ils restèrent tous les deux bien cachés, Olistar reprenant :

« Ne dit rien du tout, d’accord ? Ne parle pas, ne fait rien. »

« Pourquoi cela ? Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Je peux savoir ? »

« Tu vas vite comprendre. Mais prépares-toi aussi à agir en conséquence. » reprit rapidement l’enfant aux cheveux violets, son dard déjà sorti. Tout n’était qu’une question de patience, patience qui fût récompensée par l’arrivée de cinq êtres encapuchonnés qui défoncèrent les vitres de la boutique de fleurs avant de pénétrer à l’intérieur.
Rapidement, les lumières furent allumées à l’intérieur, que cela soit au rez-de-chaussée ou alors à l’étage supérieur. Et voilà, un geste de la main d’Olistar et ils étaient tous les deux partis pour rentrer dans le bâtiment.

« Alors, Earnos, s’il te plaît, il va falloir que l’on fasse très attention. Ils sont bien plus nombreux que nous et donc bien plus dangereux. Je te rappelle : ils vont tenter de nous tuer. En fait, ils n’hésiteront pas s’ils nous voient. Il faut que l’on soit discret. »

« D’accord, d’accord, j’ai compris, Olistar. Tu sais, je ne suis pas fou non plus ! C’est comme une partie de cache-cache que l’on doit absolument gagner. »

Ils allaient dire ça comme ça, il valait mieux pour ne pas trop embêter Earnos avec toute cette histoire. Ah, vraiment, des fois, la simplicité de l’enfant-Aspicot arrivait à le surprendre mais dans une telle situation, elle n’était pas mauvaise, loin de là.

Pas à pas, ils pénétraient dans la boutique de fleurs. Des cris se faisaient entendre autour d’eux, que des voix masculines qui parlaient entre elles. Mais toutes cherchaient une seule et même personne : La fleuriste. Earnos paraissait désabusé et inquiet, regardant longuement Olistar comme pour tenter de trouver une solution.

« Discrétion, ne parle pas. C’est tout ce que je peux te dire, Earnos. »

Il avait bien compris le message la première fois. Il n’avait pas besoin de le répéter une seconde fois. Ah … Ah … Pfiou, ils se rapprochaient, non ? Surtout que les voix aussi. Zut ! Se cacher derrière les fleurs entreposées !

« Aucune trace ? Mais où est-ce qu’elle est passée, bon sang ?! »

« Je ne sais pas, moi, il ne faut pas me le dire hein ? Comme si j’étais devin ou un truc du genre ! Pas de ma faute si elle a complètement disparu de notre champ de vision ! »

« Les autres sont déjà à l’étage et il est impossible de s’échapper. On a bloqué toutes les issues, comme ça, c’est facilement réglé. Ce n’est qu’une question de minutes. »

« Et il ne faut pas hésiter à l’éliminer. Si on se loupe, ils nous feront la peau. »

« HEY ! LES GARS ! On a finit par la bloquer dans un coin ! » hurla une troisième voix, Earnos sortant juste la tête de sa cachette pour voir deux êtres encapuchonnés partir vers la droite. Il était temps de les suivre ! Et vite !

Accompagné par Olistar, ils se rapprochaient à pas de loup de l’endroit où les hommes avaient réussi à piéger madame Florensia. Celle-ci était adossée à un mur, n’ayant néanmoins guère peur, tenant deux faux dans ses mains.

« Ne vous approchez pas de moi ! »

« On fait quoi d’abord ? On en profite ? C’est quand même une occasion unique non ? »

En profiter ? De quoi est-ce qu’ils parlaient ? Earnos regarda Olistar, attendant le moment où ils allaient intervenir tous les deux. Car ils allaient intervenir, n’est-ce pas, hein hein ? Pourquoi est-ce qu’Olistar ne réagissait pas ?

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