Chapitre 19 : Evacuer ses sentiments

ShiroiRyu
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Chapitre 19 : Evacuer ses sentiments

« Bon, je vais écrire et … »

« Hémaltone, plus besoin. » murmure la jeune femme aux cheveux blancs. Elle passe une main sur la sienne, la caressant avec douceur.

« Il faut que j’écrive. Il le faut quand même, Flutina. Si je ne fais rien, je risque de devenir fou à ne rien faire. Je ne veux pas retomber dans tout ça. »

« Meloetta et moi … sommes là pour toi. Tes pokémon, aussi. »

Il n’est pas plus rassuré que ça mais tente de lui sourire. Elle veut qu’il soit heureux et pour ça, elle n’hésite pas à tout faire pour qu’il soit apaisé. La journée se passe tranquillement alors qu’ils continuent de chanter et jouer de la musique.

« Et voilà, c’est parfait, merci, Hémaltone. Dodo maintenant ? »

Il ne lui répond pas. Il va juste dans la chambre alors qu’il se couche dans le lit. Flutina arrive à son tour, s’installant auprès de lui. Elle trouve vite le sommeil alors que lui-même reste bien éveillé, poussant un profond soupir. Une heure plus tard, le silence plane et il finit par se lever. Il n’est qu’à peine vingt-deux heures. Il regarde dans l’obscurité éclairée par la lune. Meloetta dort, les pokémon aussi. Avec lenteur, il tourne la clé de l’appartement, sortant de celui-ci pour éviter de faire trop de bruit. Lorsqu’il referme la porte, Meloetta a les yeux grands ouverts, retirant la couverture avant de se téléporter. Elle ne sait pas ce qu’il fait mais c’est justement ça qui l’inquiète un peu. Hémaltone ? Sortir seul ?

« Il fait plutôt froid pendant la nuit. »

Il se dit cela avec amusement alors qu’il lève la tête en direction des cieux. Ah oui, il y a quelques nuages mais on peut apercevoir des étoiles. Il fait plutôt beau … du moins, le ciel est dégagé. Dans les rues, il regarde à peine devant lui, ignorant les regards interloqués. C’est vrai qu’il n’est pas chaudement habillé mais il n’a pas froid. Il se dirige vers le parc où il avait embrassé Flutina il y a de cela plusieurs mois.
Assis sur un banc, il ne remarque pas la présence de la petite Meloetta dans son dos, cachée derrière une poubelle. Le regard baissé vers les cailloux au sol, il semble songeur, prenant une profonde respiration. Après une quinzaine de minutes, il se remet en marche, quittant le parc pour traverser une nouvelle fois plusieurs rues.

« Je n’ai plus qu’un endroit où me rendre. »

Qu’importe si les gens le considèrent comme un voleur. Sans se soucier de cela, il arrache quelques fleurs dans les jardins des maisonnettes qui parcourent la rue sur laquelle il marche. Il finit par former un bouquet des plus potables, se dirigeant vers un cimetière. Devant une tombe, il pose le bouquet de fleurs, chuchotant :

« Faldéla. Si tu savais … dans le fond, je n’ai pas encore eut le temps de passer du temps pour te voir. Tu sais ? Je suis avec Flutina maintenant. C’est le véritable nom de Kastry. J’ai compris pourquoi tu cherchais à ce que je sois avec elle dans le fond. »

Il émet un faible sourire, ne voulant pas repenser à la mort brutale de la jeune femme. Il n’a pas put la voir mais c’est tant mieux. Elle repose en paix alors qu’il s’agenouille devant la tombe. Ne pas pleurer … il ne le faut pas.

« Tu sais, Faldéla. J’envisage de te rejoindre mais aussi rejoindre Flutina. Il doit lui rester moins d’un trimestre à vivre en vue de son état. Elle parle à peine, je remarque des tremblements pendant qu’elle marche, elle ne sait plus écrire, elle ne sait plus lire. Tout se perd chez elle et c’est pour bientôt. Alors pourquoi vivre ? De plus, tu sais, j’ai faillit faire du mal à Meloetta, une chose que je ne me pardonnerai jamais. »

Il passe une main devant ses yeux. Il a besoin de parler. Il doit continuer à parler pour évacuer tout ça. Ce surplus d’émotion qui l’envahit sans même qu’il ne puisse le combattre. Il prend une profonde respiration, reniflant avant de dire :

« Mais si je meures, qui ira s’occuper de Meloetta ? Et des autres ? Je ne peux pas les abandonner mais est-ce que je suis condamné à vivre seul dans le fond ? Tu sais, j’ai utilisé ma musique pour faire souffrir d’autres personnes. Je ne pensais pas devoir faire cela un jour. La musique ne doit pas être utilisée pour le mal, c’est ce que Meloetta m’a répété. »

Elle est cachée derrière une tombe mais elle n’ose pas se rapprocher encore plus. Si seulement, elle avait un moyen de pouvoir apaiser la douleur d’Hémaltone mais elle n’en a aucun. Peut-être que si ? Elle … ne sait pas. Elle devrait y penser mais elle ne l’a jamais fait auparavant. Peut-être que oui ? C’est à essayer au lieu de perdre son temps. Si cela peut soulager la peine du jeune homme, elle doit faire de son mieux !

Une lumière se fait voir dans le dos d’Hémaltone mais celui-ci ne réagit pas. C’est lorsqu’il se retrouve soulevé et enlacé par deux mains qu’il commence à être surpris. Cherchant à se retourner, une force psychique l’en empêche avant qu’une voix ne lui souffle dans l’oreille :

« Tu n’as pas à t’inquiéter, Hémaltone. Je suis là pour toi. »

« Meloetta ? C’est donc toi que j’avais … ressenti n’est-ce pas ? Mais attends, tu … »

« Il ne faut pas que tu te retournes. Je suis déjà incapable de contrôler cette illusion. J’ai vu que tu étais parti en pleine nuit, je t’ai suivi car je m’inquiétais. »

« Tu n’as pas à t’en faire, Meloetta. Je vais bien, vraiment bien. Je crois juste que j’avais besoin d’évacuer tout ça. Ça me fait du bien. »

« Oui mais … bon … tu sais, je suis là … même quand elle partira, hein ? »

« Je m’en doute, Meloetta. Je m’en doute. Nous devrions retourner à l’appartement. Je ne me sens pas vraiment rassuré de savoir Flutina seule. »

Il se retourne, pouvant apercevoir pendant quelques secondes une femme à la robe noire, sans épaule. Elle a de longs cheveux verts, comme ses yeux ainsi qu’une sorte d’oreillette sur l’oreille droite, de couleur noire, l’oreillette représentant une note de musique. La jeune femme porte une émeraude circulaire sur le front. Il cligne des yeux une seule fois, Meloetta se trouvant en face de lui. Elle vient s’installer dans ses bras pendant qu’il part vers chez eux.

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