Chapitre 56 : Le Dévoreur

ShiroiRyu
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Chapitre 56 : Le Dévoreur

« HIIIIIIIIIII ! Ne nous tue pas ! Nous n’avons rien fait de mal ! »

« Je m’en fous ! Vous êtes toutes seules et bien trop faibles ! Ca va être un régal ! »

« Toi… Je peux savoir ce que tu fais ?! »

« Quoi ?! ENCORE ! »

Il se redressa dans son lit, haletant tout en remarquant la sueur qui s’écoulait de son front. Ses cheveux bruns étaient trempés et il n’appréciait pas ça. Il ne s’était jamais dans cet état auparavant. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Que c’était sa dernière chance ? Il ne lui restait plus grand-chose de toute façon ! Il n’avait plus le choix ! Giradès semblait avoir comprise son petit manège.

« J’y arriverais… coûte que coûte héhéhé. »

Il se donna une légère contenance, sautant du lit pour se diriger vers la salle de bain. Il avait mauvaise mine… Une très mauvaise mine… Ses yeux rouges étaient… C’était quoi ça ?! Il passa une main sur les gouttes qui s’écoulaient de ses yeux.

« Des larmes ? Tssss ! Je ne suis pas comme elles ! »

Non ! Il ne l’était pas ! Il n’aimait pas cet endroit ! Il détestait même l’idée d’habiter ici ! Il retourna dans sa chambre, observant un cadre avec une photo à l’intérieur. Il serra les dents de rage, soulevant le cadre avant de le jeter en direction de la fenêtre. Il poussa un petit cri quasiment inaudible avant de faire apparaître une faille juste devant la fenêtre. Le cadre s’enfonça dans la faille avant de réapparaître quelques secondes après sur la table de chevet.

« Pfiou… J’ai eu de la chance. Encore un peu et la fenêtre explosait. Je devrais peut-être aller me recoucher… ou alors partir. »

Oui, c’était la meilleure solution. Il devait peut-être laisser un mot comme quoi, il n’avait jamais réussi à les apprécier, chose totalement véridique. Oui, c’était la meilleure solution ! Il quitta la chambre, se dirigeant vers la cuisine en observant le décor autour de lui. Les murs étaient bleus, quelques tableaux étaient exposés et il eut un léger tic en les regardant. Ces tableaux… étaient les siens.

« Bon… Où se trouve le papier et de quoi écrire ? »

« Tu es déjà réveillé ? Il n’est que cinq heures… »

Il sursauta sur le coup, regardant la jeune fille qui se frottait les yeux comme si elle avait du mal à les garder ouverts. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Elle s’approcha de lui, passant à côté comme si il n’existait pas avant d’aller se servir un verre d’eau. C’était Elena. Elle semblait presque somnambule et elle repassa à côté de lui. Elle ne le voyait pas ? Hahaha ! Elle était tellement endormie qu’elle ne le remarquait pas.

« Bonne nuit, Bal. Tu devrais te recoucher. »

Il arrêta de sourire alors qu’elle se dirigeait vers sa chambre dans laquelle elle dormait avec sa sœur jumelle. Aie… Elle savait donc très bien que c’était lui ! Bon ! Il devait se dépêcher avant qu’il ne soit trop tard ! Un morceau de papier, un stylo et zou, il écrivit une explication vaseuse et complètement incohérente comme quoi, il ne devait pas rester ici. Il déposa le papier sur la table, se dirigeant vers la porte d’entrée avant de l’ouvrir. Il la referma avec délicatesse, s’éloignant de la petite maisonnette. Il n’y avait personne à part eux à plus d’un kilomètre, c’était un petit coin paisible et tranquille. Ils mangeaient principalement des fruits et des légumes mais il ne demandait jamais de viande de toute façon. Bahhhh ! Ca n’allait pas lui manquer tout ça ! Un brouillard noir se positionna devant lui alors qu’il marchait depuis cinq à dix minutes. Une partie du brouillard laissa place à deux yeux rouges, une voix féminine sortant de la masse de fumée noire :

« Je peux savoir ce que tu fais ? »

« Je vais m’occuper moi-même de Xano et des autres. Je n’ai pas besoin de ces trois personnes. Je peux facilement les terrasser sans elles. »

« En es tu sûr ? Je croyais pourtant t’avoir donner des consignes précises. »

« Mais je… Je suis capable de les tuer ! Il n’y a pas vraiment besoin ! »

« Qu’importe. Je t’ai demandé de les prendre avec toi ou alors… Tu penses qu’elles sont trop faibles et donc je pourrais aller les tuer sans ménagement. »

« NON ! »

Il s’écria de toutes ses forces, se mettant à trembler avant de poser un genou au sol, la tête baissée. Ses longs cheveux bruns cachaient son visage alors que la voix féminine reprenait :

« Ceci est un ordre. Est-ce que tu essayerais de me désobéir, Bal ? Je ne m’oblige pas être à pareille que Malar mais si cela s’avère nécessaire, je pourrais être très cruelle. »

« Vous… Vous n’avez vraiment pas à vous en faire, je vous promets… que je peux les tuer sans avoir besoin d’elles. »

« Et elles… Sont-elles d’accord ? Je vous ai donner la possibilité de vivre dans le domaine céleste et de retourner dans ce monde crée par ma sœur quand vous le désirez. Je crois avoir été assez gentille depuis le départ. Il est temps de me rembourser. Terranuelle, Elena, Helena, faites donc votre apparition. »

Quoi ?! Non ! Elle n’avait pas hésité à les réveiller et à les faire apparaître devant lui ! Tout son plan était tombé à l’eau ! Les trois femmes étaient présentes, un petit sourire dessinée sur leurs lèvres. Les deux jeunes filles s’approchèrent de Bal, Elena lui murmurant qu’elle s’était relevée après avoir entendue la porte se refermer. Dès qu’elle avait vu le message, elle avait tout de suite prévenue sa sœur et Terranuelle. En parlant de celle-ci, elle s’écria :

« Alors comme ça, on se réveille pendant la nuit et on décide de partir ! BAL ! Je croyais pourtant t’avoir dit de ne jamais faire une telle chose ! Pardonnez le, maîtresse Giradès, il n’écoute rien à chaque fois ! »

« Je lui pardonne… si vous en terminez avec le Joker Blanc et ses derniers alliés. »

« Ca sera fait comme vous le désirez ! Vous n’avez pas à vous en faire ! Quand à toi… »

La femme aux longs cheveux bleus et aux yeux rouges s’était tournée vers Bal, levant son poing droit en sa direction. Vu la façon dont elle le serrait, cela allait faire très mal. Il se prit un petit coup sur le sommet du crâne alors qu’elle murmura :

« C’est la dernière fois que tu me fais un coup pareil ! Dorénavant, tu dormiras avec moi dans ma chambre. Est-ce que j’ai été claire, Bal ?! »

« Oui Ma… Terranuelle. »

« Je vois que toute cette affaire est réglée. Je vais donc vous laisser mais auparavant… Bal… Tu as toujours les deux âmes ? »

Les âmes ? Il se mit à trembler, Elena et Helena ne comprenant pas la raison d’une telle réaction alors que les deux filles venaient le serrer dans ses bras. Les yeux rouges accompagnant le brouillard noir reprirent :

« Je parle des âmes de Riza et de Drimali. »

« AH ! Oui… Oui… Je les possède. Pourquoi ? »

« Dès que tu retrouveras le Joker Blanc, tu les lui donneras. »

« Hein ? Mais… »

« Ces deux âmes te sont inutiles. Rappelles toi qui tu es… Je sais très bien ce que tu es… Ne l’oublie pas, d’accord ? »

« D’ac… D’accord. Je ferais comme vous le désirez, maîtresse Giradès. »

« Avant de partir, Terranuelle, Elena, Helena, je vais vous confier une partie de mon pouvoir. Cela vous aidera à tenir le coup face au Joker Blanc. »

« Merci beaucoup, maîtresse Giradès. »

Les trois femmes s’inclinèrent devant le brouillard, les deux yeux rouges disparaissant peu à peu tandis que le brouillard se dissipait à son tour. Voilà une bonne chose de faite. Soudainement, les trois femmes furent entourées d’une aura noire pendant plusieurs secondes avant que celle-ci ne disparaisse. Terranuelle s’écria :

« AHHHHH ! Je me sens en pleine forme ! Et il n’est que cinq heures et demie ! »

« C’est vraiment… une puissance surprenante. Ca n’a rien à voir avec ce que nous avions auparavant. Là… Nous avons l’intelligence et la force. »

« C’est vrai que c’est complètement différent ! On va les éclater ! »

Visiblement, elles le prenaient très bien… Dommage qu’elles soient aussi stupides, elles ne comprenaient pas du tout les enjeux d’une telle chose. Giradès venait de confier une partie de sa force aux trois dernières Atouts, cela ne présageait donc rien de bon. Pourquoi maintenant ?! Elles étaient restées tranquilles pendant des siècles !

« Vous ne savez même pas dans quoi vous vous enfoncez ! Vous n’êtes pas faites pour vous battre ! C’est mon rôle ça ! »

« Bal, tu vas encore me sortir l’histoire du Dévoreur, c’est ça ? »

« JE SUIS LE DEVOREUR TERRANUELLE ! Est-ce que c’est clair ?! »

La femme aux longs cheveux bleus tiqua légèrement aux cris de Bal. Celui-ci avait serré les dents en la regardant de ses yeux rubis alors qu’elle s’avançait vers lui. Elle lui donna une violente gifle sur la joue avant de crier aussi fort que lui :

« NE ME PARLES PAS COMME CA ! C’est clair ?! Tu n’as pas oublié qui tu es ?! »

« Je viens de te le dire ! »

« NON ! Je ne parle pas de ton statut de Dévoreur des Âmes ! Qu’est-ce que tu es d’autre mais pour nous ?! »

« Je suis… Je suis… Vous n’êtes rien pour moi ! »

Elena et Helena baissèrent leurs visages, semblants déçues par les paroles de Bal alors qu’il passait une main sur sa joue. Terranuelle n’avait pas été de main morte sur la claque qu’elle lui avait donné ! Tsss ! Il poussa un petit gémissement, s’apprêtant à s’éloigner alors que la main de Terranuelle se pose sur son épaule :

« Je peux savoir où tu vas ? »

« Je compte m’occuper de Xano tout seul ! Vous êtes inutiles ! »

« Toi, tu ne bouges plus sans nous ! Je suis quand même ta mère que je sache ! »

« Tu n’es pas ma mère et elles ne sont pas mes sœurs ! Arrêtez de croire tout ça ! Vous n’avez jamais été importantes ! »

« RETIRE CES PAROLES TOUT DE SUITE ! »

« JAMAIS ! Toujours ensembles… Les Atouts ont toujours été ensembles ! Ca se passe TOUJOURS comme ça ! Je n’ai jamais réussi ! »

« Car PERSONNE ne peut vivre seul dans son coin ! »

« JE LE PEUX ET JE LE MONTRERAIS ! »

« ARRÊTE UN PEU DE FAIRE L’IDIOT ! »

Elena et Helena ne dirent rien, laissant le jeune garçon et la femme se disputer entre eux. Visiblement, cela semblait une chose des plus habituelles pour elles et les deux personnes en allèrent rapidement aux mains. Bal sautait sur Terranuelle, celle-ci ayant transformée sa robe bleue en une queue pour avoir les jambes libres. Elle souleva Bal, le jetant au-dessus d’elle alors que celui-ci atterrissait sur le sol derrière elle.

« Nous devrions les arrêter ? »

« Seulement quand ils commenceront à utiliser leurs pouvoirs ! Vas y Maman ! Mord lui le noeil ! Vas y Petit Frère, fauche lui les pieds ! »

Elles étaient un peu comme le jour et la nuit. L’une était souvent excitée et très joyeuse tandis que l’autre était calme et discrète. Les deux filles continuèrent d’observer le combat qui se déroulait entre Terranuelle et Bal. Celui-ci n’avait pas utilisé ses bandelettes tandis que Terranuelle ne semblait pas avoir recours à sa queue.

« Espèce de fausse femme ! »

« Gamin pourri gâté ! »

« Garçon manqué ! Tu te crois intelligente ?! »

« Ersatz d’homme ! Tu te crois puissant ?! »

« JE SUIS PUISSANT ! »

« ET JE SUIS INTELLIGENTE ! »

Visiblement, cela ne semblait pas être sur le point de s’arrêter et pourtant… Au bout de dix minutes, ils étaient tous les deux allongés sur le sol, chacun prenant une respiration assez rapide, se parlant dans un souffle :

« C’est bon ? Tu es calmé maintenant ? »

« Tu n’es pas une femme… Tu es un monstre ! »

« Et encore, je n’ai pas utilisé la force que Giradès m’a confiée ! »

« Vous pouvez venir… mais je vous aurais prévenues. »

« On n’aura aucun problème contre eux, par contre… Excuse toi envers Elena et Helena. »

« Ce n’est rien, je lui ai déjà pardonnée. »

« Pareil pour moi ! Je vais vous soigner tous les deux ! »

La jeune fille aux cheveux roses demanda de l’aide à celle aux cheveux violets, les deux enfants s’occupant de disperser une petite poudre sur Bal et Terranuelle, les quelques égratignures sur leurs deux corps disparaissant peu à peu. Quelques secondes après, les deux personnes se relevèrent, Bal ayant l’air des mauvais jours dessiné sur le front.

« Je vous ai prévenues… Vous ne m’en voudrez pas après ça ! »

« Comme je te l’ai dit, c’est notre problème ! On est une famille non ?! »

« Si tu le dis, si tu le dis. J’ai jamais prétendu que c’était le cas avec vous ! »

« Tu es un vilain menteur Bal ! »

Il poussa un profond soupir à la phrase prononcée par Elena. Ils devaient maintenant se mettre en route et trouver le groupe du Joker Blanc.Ca n’allait pas être trop difficile. Le domaine de Giradès n’équivalait pas à un monde donc c’était bien moins difficile à voyager. Il fit apparaître une faille devant lui tout en disant :

« Plongez dedans. Je vais nous transporter comme ça. »

« A chaque fois, ça m’étonne ces petits tours de passe-passe ! »

« Ce n’est pas un tour de passe-passe ! C’est une faille dimensionnelle ! Ca ressemble à de la téléportation mais ce n’est pas totalement vrai ! »

« Je blaguais mon fils ! Je sais très bien que ce n’est pas de la magie ! »

« Pffff ! Ce n’était pas drôle ! Plongez dedans ! »

Terranuelle passa la première à l’intérieur de la faille, suivie d’Elena et Helena. Il regarda la faille, se disant qu’il était encore temps de la refermer et de les emmener autre part. Néanmoins, Giradès ne serait pas contente et il était sûr qu’elle serait capable de les tuer. Il valait mieux ne pas prendre le risque. Si il y a une personne qui devait les tuer…

« Il n’y aura pas besoin de ça. Je vais m’occuper définitivement du Joker Blanc mais avant… Je dois tuer ses Reines ! »

Oui… Il devait les tuer d’abord avant de s’en prendre à Xano. Ensuite, dès qu’il en aurait terminé avec elles, il tuerait Xano… ensuite… Ensuite… Oui… Il allait faire ça ! Il s’enfonça dans la faille, celle-ci se refermant complètement derrière lui.

« Pauvre enfant complètement stupide… Suivez le. »

Le brouillard noir avec deux yeux rouges se forma à quelques mètres de l’endroit où s’était trouvé Bal, celui-ci n’ayant pas remarqué la présence de ce dernier. Deux personnes apparurent du brouillard.

« Nous allons le surveiller. »

« Et si on voit la preuve par nos yeux. »

« Vous pourrez en faire ce que vous voulez. »

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