Chapitre 3 : Un médaillon bien spécial

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Un médaillon bien spécial

« Alors ? Alors ? On a décidé d’arrêter de courir ? Héhéhé … T’as bien fait … T’inquiète pas … Je ne te ferai pas mal … enfin pas trop ! »

Oui mais … Il n’était pas convaincu du tout. Vu l’épaisseur du monstre et son obésité … Est-ce qu’il pouvait essayer de courir à nouveau ? Ainsi, il pourrait alors l’épuiser plus que nécessaire et ça permettrait de retourner chercher la personne encapuchonnée, de la récupérer et ensuite de s’enfuir avec. Oui … C’était une excellente idée ! Il allait faire ça !

« Ne t’avise même pas de recommencer … » grogna le gnomold, comprenant ce qu’il tentait de faire. Le jeune homme sprinta en arrière. Il avait aussi une seconde idée … Jouer sur l’aspect psychologique … Car si il se rappelait vers où il se dirigeait. Peut-être que là … Il aurait alors une chance de s’en sortir. Ou alors, si il arrivait à mettre de la distance avec le gnomold, ça serait encore mieux mais là … Il ne fallait pas rêver.

Combien de temps allait-il garder cette allure ? Le monstre était-il vraiment aussi endurant que ça ? Cela faisait déjà bien une dizaine de minutes qu’il courait à travers les ruines, passant à côté des nombreux cadavres des congénères du gnomold qui le poursuivait. Visiblement, il voulait jouer sur la découverte de la mort des membres de sa tribu. Un cri de colère arriva dans son dos tandis qu’il se retournait pour voir le gnomold furieux :

« Ah mais c’est TOI le SALOPARD qui a fait ça ! Je vais t’étriper ! Ou alors c’est ton ami ? Je m’en fous, je vais vous tuer tous les deux ! Ah non, je vais faire mieux ! Je vais aller m’occuper de ton ami évanoui au loin. »
« Ce n’est PAS mon ami ! » répliqua le jeune homme en colère.

« Alors tu vois aucun problème à ce que j’aille le tuer maintenant ? » annonça le gnomold, souriant de toutes ses dents ou du moins de celles qui lui restaient.
Les deux personnes s’étaient arrêtées de courir. Tery reprit son souffle en se retournant : Voilà que le Gnomold se tenait là, heureux et fier de son idée. Puisque cet humain ne faisait que s’enfuir, autant aller s’occuper de celui qui était inconscient par ses soins. L’homme aux cheveux bruns poussa à son tour un cri de colère avant de courir vers le Gnomold qui semblait surpris par sa réaction : Il allait enfin combattre ?!
Il ne pouvait pas l’abandonner ! Il ne pouvait pas laisser l’ombre toute seule ! Mais quand est-ce qu’elle allait se réveiller ? Il ne savait pas combien de temps durait une inconscience ! Il devait néanmoins tenir le plus longtemps possible mais avec ces nombreuses courses, il était déjà fatigué. Ne pas montrer qu’il était épuisé et tenter le tout pour le tout en attaquant. La lame de sa dague percuta la masse de fer du Gnomold avec toute la force qu’il avait avant qu’il ne se mette à donner des coups au hasard et dans le vide.
Cet humain ne savait pas se battre ? Vu la façon dont il frappait avec la dague, il se posait des questions qui disparaissaient aussi vite qu’elles étaient venues. Il n’avait pas à s’en faire si son adversaire était aussi pathétique que ça mais méfiance, rien n’était sûr. Il positionna sa rondache pour parer l’un des coups de la dague. La lame de celle-ci pénétra le bois du bouclier circulaire. Voilà ce qu’il appelait se battre : Défendre et contre-attaquer aussitôt ! Sa masse vint se loger une nouvelle fois dans le ventre de l’humain, celui-ci tombant à genoux, poussant un râle de douleur.
Mal ! Ca faisait sacrément mal ! Il tint avec difficultés la dague dans sa main droite, sa main gauche posée sur son ventre. Heureusement qu’il n’avait pas grandement mangé sinon il était bon pour recracher son repas. Il observa de ses yeux verts la créature qui poussait des petits ricanements : Elle était contente de son résultat cette garce ! Il fallait lui rendre la monnaie de sa pièce avant qu’il ne soit trop tard. Alors que la masse de fer allait venir le frapper à la tête pour l’envoyer dans le royaume des morts ou au minimum de l’inconscience, il s’avança subitement, dague en avant. La lame de l’arme pénétra à travers la peau épaisse du Gnomold, celui-ci lâchant sa masse par surprise.
Cet homme ?! CET HOMME ?! Il avait profité du fait qu’il pensait qu’il était aussi faible pour attendre le bon moment pour planter sa dague en lui ?! SALOPARD! C’était vraiment d’une bassesse sans normes et il allait lui faire payer ! Dès l’instant où Tery retira la lame de sa dague, plus apeuré qu’heureux par la situation, la rondache le frappa à la tête avec colère.
« SALETE ! Fini de rire et de plaisanter ! Tu m’as bien eut sur ce coup stupide humain ! Je ne pensais pas que tu étais capable de te battre mais puisque tu viens de me blesser… »
Il ne finit pas sa phrase, de la bave coulant de ses lèvres tandis que Tery était à nouveau à terre. Combien de temps cela allait-il durer ? L’homme aux yeux verts ne savait pas mais il n’allait plus tenir très longtemps. Il avait senti sa lame s’étant bien logée dans le corps du Gnomold alors pourquoi celui-ci ne ressentait-il pas la douleur? Etaient-ils si différents l’un de l’autre ? Sauver l’ombre encapuchonnée, c’était une bonne chose, il était un peu fier de son acte mais LUI, qui allait le sauver ? Il se releva avec une légère difficulté dans le geste. Le Gnomold avait une légère blessure au niveau du torse gauche. Une entaille dont s’écoulait du sang à cause de son attaque. Il avait réussi à faire ça avec cette dague ? Il n’était peut-être pas si mauvais et se repositionna correctement avec un petit sourire : Peut-être qu’il pouvait tuer ce gnomold ? Cela serait le premier pas de son existence en tant qu’adulte et peut-être que son tatouage allai t… Mais qu’est-ce qu’il se racontait ?


« Ah ! Mais… Mais… » balbutia le jeune homme sans comprendre.

Ses pieds tremblèrent soudainement avant qu’il ne s’écroule au sol. Ses jambes ne répondaient plus ! Ce n’était pas normal ! Maintenant qu’il y réfléchissait, il n’avait que des petites blessures causées par la masse de fer du Gnomold mais… Il regarda d’un air apeuré la créature qui arrivait vers lui, celle-ci se mettant à ricaner :
« Erk erk erk ! T’as enfin compris ? Je n’ai pas cherché à te tuer avec mes coups ! Je voulais simplement te frapper à certains endroits de ton corps pour t’empêcher de trop bouger. Tu es tombé dans mon piège petit humain. Ton misérable coup n’est rien comparé à ce que je vais te faire subir héhéhé ! »
Le Gnomold s’avança vers lui tandis que le jeune homme reculait en se traînant avec ses deux mains : De la peur, il était passé à la terreur. Qu’est-ce qu’il s’était mis à penser il y a quelques secondes ? Qu’il allait pouvoir battre un Gnomold tout seul ?!C’était complètement stupide ! Il ne pouvait pas battre un chef Gnomold aussi facilement ! Et voilà qu’il allait mourir une journée après son anniversaire ! Ce n’était vraiment pas de chance. Mais pourquoi n’était-il pas resté dans son village ? POURQUOI ? Il sera sa dague dans sa main droite, donnant des coups dans le vide pour empêcher le chef Gnomold de s’approcher de lui. Il ne voulait pas mourir ! Il ne voulait absolument pas mourir aujourd’hui ! Il était trop jeune pour ça ! Il avait encore toute sa vie devant lui !
« Lâches donc cette arme, elle te sera inutile là où tu vas. » dit le gnomold, frappant dans sa main avec sa masse pour bien lui montrer ce qui l’attendait.

Fini de rigoler, il pouvait tout donner maintenant! Il avait récupéré sa masse de fer et venait fracasser la main droite de Tery. Plusieurs craquements sinistres, la dague vola en éclats tandis que les doigts de l’homme aux cheveux bruns étaient maintenant brisés, celui-ci roulant sur le sol en criant de douleur. Sans arme, sans défense, sans magie, il n’était rien, rien du tout. Pourquoi ne savait-il pas utiliser la magie? Pourquoi avait-il évité de suivre les cours pendant toutes ces années ? Il le regrettait presque ! Il sanglota, chose normale quand on savait qu’on allait mourir dans quelques instants.
« Et puis zut héhéhé ! Attends un peu, ça sera encore plus drôle ! Tu voulais sauver l’autre humain n’est-ce pas ? Ne bouges pas d’ici ! » s’écria le gnomold.

Il sauta sur le ventre de Tery qui gémit de douleur avant que la masse de fer ne s’abatte sur ses deux genoux et sa main gauche encore indemnes. Non, ce n’était pas comme avec le dernier coup qu’il avait donné, c’était différent. Il ne sentait plus rien, plus rien du tout, comme si les nerfs de ses muscles ne répondaient plus. Qu’est-ce qu’il venait de faire ? Le chef de clan mineur Gnomold s’éloignait en ricanant. Tery ne pouvait plus bouger depuis ces coups et vu l’humeur sadique du Gnomold, il n’allait pas se gêner pour le faire souffrir psychologiquement. ZUT ZUT ZUT ! Il devait se débattre et bouger ! ALLEZ ! Que son corps lui réponde ! Il pouvait lever la tête … mais pas le reste … Il était … paralysé ?
Pourquoi ? Pourquoi le Gnomold l’avait-il abandonné ? Qu’est-ce qu’il avait en tête ?! Il avait parlé de l’ombre encapuchonnée mais c’était quoi son idée ? Il ne pouvait plus bouger, seulement se tenir sur son épaule droite puisque le reste de son corps ne répondait plus. Son épaule droite … Ah … Ah … Quelques minutes après, le Gnomold revenait en traînant le corps inanimé de l’ombre encapuchonnée dans sa main gauche. Sa rondache était attachée à son dos tandis qu’il présentait l’être dans sa cape brune à Tery, lui disant :


« C’est pour ça que tu as osé te battre contre moi héhéhé ! Ou alors le médaillon t’intéressait aussi ? Mais personne n’aura ce médaillon ! PERSONNE ! Vous êtes trop faibles pour ça ! »
« Mais je m’en fous du médaillon, je voulais simplement rendre service à cette personne ! De toute façon, puisqu’on est entre nous, t’as vraiment une sale trogne ! Tu as déjà pensé à te laver un jour ? Non, je ne crois pas ! Je suis sûr que tu ne sais même pas ce que c’est l’eau ! » répondit aussitôt le jeune homme, encore enclin à riposter verbalement.
« Tu as toujours une grande gueule pour quelqu’un au sol et qui ne peut plus bouger ! De toute façon, je vais te régler ton compte avant celui de l’autre puisque tu désires tant mourir. »
C’était bien l’unique chose qu’il pouvait encore faire pour donner un peu de répit à la vie de cette ombre. Mais qu’est-ce qu’elle avait voulu faire ?! Il ne comprenait pas les raisons de sa présence ici, il ne savait pas à quoi servait ce médaillon et il s’en fichait pas mal. Il allait rembourser bien trop tôt sa dette de envie envers l’ombre encapuchonnée. Vie qui allait bientôt disparaître à cette allure. La créature se rapprocha de lui tandis qu’il mettait sa main droite cassée devant son visage, un rictus de douleur peint sur ses lèvres.
« Je pense qu’il est temps de mettre un terme à ça. Fini la mascarade. »
L’ombre encapuchonnée se releva sans aucun souci tandis que Tery l’observait avec étonnement. La cape ne se releva que très peu avant que cinq flèches viennent se planter dans le dos du Gnomold qui poussa un hurlement de colère. Il se retourna, furieux. Elle n’était donc pas évanouie depuis tout ce temps ? Qu’est-ce que ça voulait dire ?
« Vous êtes tous plus fourbes les uns que les autres ! » s’écria le gnomold.
« Je dirais simplement que c’est une tactique comme une autre. Tery, fermes les yeux et tente de t’éloigner, ça va faire mal bientôt. » dit la personne recouverte par la cape brune.
« MAIS JE NE PEUX PAS BOUGER ! » s’écria le jeune homme.
« Hein? Oh oh… Ca, par contre, ce n’était pas prévu. ATTENTION ! »

L’ombre encapuchonnée poussa un petit cri tandis que les cinq flèches plantées dans le dos du Gnomold se mettaient à s’illuminer de cinq couleur différentes : Rouge, vert, bleu, brun et jaune. La créature gémit de douleur avant de crier comme une damnée. L’ombre courut en direction de Tery pour se retrouver à sa hauteur. AH ! Il arrivait enfin à voir son visage : Un visage entièrement caché par un masque blanc avec un sourire dessus. Seuls deux yeux saphir étaient visibles, deux yeux exprimant l’inquiétude de la situation. Une main gantée de rouge l’empoigna subitement avant de le soulever tandis que le chef de clan Gnomold semblait être pris de soubresauts, son corps gonflant sur de nombreuses parties.
Quelques secondes plus tard, ils étaient déjà éloignés à une dizaine de mètres avant qu’une explosion ne se fasse entendre dans les ruines. Lorsqu’ils jetèrent un regard vers l’origine de l’explosion, ils purent constatés l’ampleur des dégâts. Le corps du Gnomold n’était plus que résidus de chair et de morceaux tombés au sol. L’ombre encapuchonnée déposa Tery sur le sol avant de se diriger vers là où se trouvait les restes du Gnomold. Elle se pencha légèrement pour récupérer le médaillon pour lequel elle était venue avant de retourner auprès de Tery. Elle n’était plus qu’à quelques mètres de lui avant que son pied droit ne s’empêtre dans sa cape, la faisant tomber au sol. Le médaillon quitta sa main, atterrissant non-loin du jeune homme qui était stupéfait. Cette ombre, c’était quoi exactement ? Le masque blanc était tombé et rapidement la main droite vint le récupérer pour le positionner à nouveau sur son visage. Il reprit avec entrain :
« Ah ! Cela m’apprendra à être trop excité par cette nouvelle. On a réussi Tery ! On a récupéré le médaillon de Tarka. Enfin une bonne nouvelle ! C’est le premier d’une longue série ! »
« Tu portes un masque car tu es un bouffon ? Du moins, vu tes gestes et tes réactions, je me demande si ce n’est pas le cas. » annonça le jeune homme aux cheveux bruns, n’arrivant toujours pas à bouger à cause de la paralysie.
« Ce n’est pas très gentil de ta part ! Surtout envers la personne qui t’a sauvé la vie. »
L’ombre encapuchonnée poussa un léger rire avant de se rapprocher de lui, récupérant le médaillon. Elle se mit à genoux devant lui, le jeune homme étant couché sur le sol. Rien à faire … Son corps ne lui répondait pas, sauf les doigts de sa main droite … Sauf qu’ils partaient dans tous les sens. Lentement, elle sortit ses deux mains gantées de rouge pour prendre celle aux os brisés de Tery. Elle appuya sur chacun des doigts comme pour les étudier, le jeune homme commençant à hurler :
« AIE ! OUILLE ! MERDEEEEEEEE ! Mais arrêtes, ça fait mal ! MAIS TU M’ECOUTES ?! ASSEZ ! Qu’est-ce que je t’ai fait ? »
« Ce que tu peux être douillet quand tu le veux, tu es vraiment un enfant mais bon…Merci sinon. » répondit la personne masquée de blanc, recommençant à triturer ses doigts.
« Hein? AIEEEEEE ! De quoi ? S’IL TE PLAÎT ! Ah … ah … C’est … fini … »
Elle retirait enfin ses deux mains gantées avant de faire apparaître une petite sphère blanche autour de sa main droite. Une sphère qui recouvra intégralement la main cassée de Tery, ses doigts se remettant en place, les petites blessures disparaissant les unes après les autres. Lentement, il bougeait l’index de sa main droite puis le reste de ses doigts : Parfait ! Il pouvait tous les bouger ! OUILLE ! Ca faisait quand même un peu mal !
« Et bien, tu es venu m’aider alors que j’étais évanoui à cause du Gnomold. En plus, tu as utilisé une arme pour me sauver, tu t’es même battu ! Et dire que tu disais que tu ne pouvais pas te battre, tu vois bien que c’est possible ! » reprit la personne masquée de blanc, le sourire du masque semblant définir son émotion du moment.

« Ne me prends pas la tête, j’ai compris ton manège ! »
« Quel manège ? Je ne vois pas de quoi tu veux parler. Fais attention à ne pas trop bouger quand même. Ce n’est pas parce que j’ai réparé tes doigts que tu es complètement soigné. On a quand même eut de la chance, ce n’était pas si grave que cela hein ? »
« Tu n’étais pas inconscient, tu pouvais facilement le tuer quand tu le voulais et tu m’as laissé faire le boulot à ta place ! » s’énerva t-il, ne semblant pas s’être intéressé à ce que la personne en face de lui venait de dire à son sujet.
« En fait…Comment dire : Tu vois, dans la vie, il y a des hauts et des bas. Toi, tu étais en bas et je devais te remonter des abysses dans lesquels tu t’enfonçais. Alors j’ai imaginé ce petit stratagème pour voir si tu étais capable et tu vois que c’est le cas ! »
« C’est ce que je disais : Tu t’es foutu de ma gueule ! Et arrête de raconter n’importe quoi avec tes belles paroles ! Ça ne marche pas comme ça ! »

L’ombre encapuchonnée rigola à nouveau d’un rire cristallin en voyant la moue boudeuse du jeune homme. Tery était de plus en plus exaspéré par sa présence. Elle l’utilisait à sa guise et il n’aimait pas ça : il n’était pas son jouet ! Le sourire sur son masque devait être dessiné pour montrer que la personne qui le portait était souvent d’humeur joyeuse.
« Par contre… » commença à dire l’être au masque blanc, le jeune homme le coupant :
« Quoi encore ? Je ne veux plus rien à voir avec toi ! C’est bon ! Laisse-moi tranquille ! »
« Non mais laisses moi parler Tery ! Je disais que pour la paralysie de ton bras gauche et de tes deux pieds, je n’y peux rien. Il va te falloir attendre quelques heures avant de pouvoir marcher correctement. Je vais donc te quitter. Adieu ! »

L’ombre encapuchonnée se releva, le médaillon avec la pierre brune dans sa main droite. Tery ouvrit la bouche pour lui crier dessus, lui rappelant qu’il ne savait pas où il était et qu’il ne voulait pas être seul dans cet endroit. L’ombre encapuchonnée l’avait foutu dans cette galère, c’était à elle de l’en sortir ! L’ombre éclata à nouveau de rire. Elle se dirigea vers lui avant de soulever le jeune homme avec facilité. Celui-ci lui dit en marmonnant :
« Non mais tu sais que tu ressembles à ma mère ? »
« Je dois le prendre comment ? » demanda t-elle en rigolant encore une fois.
« Comme une insulte ! T’as la force d’un monstre ! »
L’ombre pouffa de rire avant de déposer le jeune homme contre les ruines d’un mur. Sans plus attendre, elle se mit à côté de lui. Quelques secondes plus tard, elle sortit de quoi boire sous la forme d’une gourde, pour porter le conteneur à sa bouche. Le liquide s’infiltra à travers le masque blanc puis finalement, elle tendit la cruche en direction de Tery.
« On va se reposer un peu, il n’y a pas à s’inquiéter pour les Gnomolds. Ils sont tous morts donc fermes tes yeux et laisses toi bercer par le chant mélodieux des oiseaux. »
« Le chant mélodieux des oiseaux? Mais t’entends des trucs bi… »
Il s’arrêtait de parler, remarquant que l’ombre encapuchonnée n’avait pas tord sur ce coup. Maintenant qu’ils étaient tranquilles et que le clan avait été totalement détruit, la nature allait reprendre ses droits dans les ruines. Enfin bon … C’était quoi cette histoire ?

« Je ne te connais même pas ! Je ne sais pas qui tu es et je n’ai clairement pas envie de le savoir ! Dès que je peux bouger, je m’en vais d’ici et je compte … »

Il comptait quoi faire ? Il avait pensé à l’idée de retourner à son village mais rien que le fait d’y réfléchir était une aberration ! Il allait se faire insulter voir même sacrément en baver par rapport à sa mère. Non … C’était mieux de ne pas y penser.

« Et bien, on aura tout le temps de se connaître, n’est-ce pas ? Tu n’es pas pressé que je sache, n’est-ce pas ? » dit la personne masquée de blanc tandis que Tery bougeait son unique main valide pour commencer à boire un peu.

« Je ne suis pas pressé et je ne sais même pas ce que tu racontes, je tiens à te le dire ! » annonça le jeune homme après avoir bu, tendant la gourde à la personne à côté de lui. Celle-ci la récupérant, la fermant avant de la remettre dans son sac.

« Et bien … Dorénavant, nos deux existences sont liées ! C’est le destin qui fait que tu as été mis sur ma route … ou non ! Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Que tu es tout simplement dingue … Je crois que même avec une seule main, je vais plutôt m’éloigner de toi car ce n’est pas bon pour ma santé mentale. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il se traînait avec difficulté sur le sol, utilisant toute la force de son bras pour avancer. Cela avait plus un aspect comique et pitoyable qu’autre chose. Elle poussa un profond soupir amusée, se remettant debout. Elle posa ses deux mains sur ses épaules, gardant son éternel sourire figé par le masque.

« Et si tu arrêtais tes bêtises ? Tu n’es pas en état de te mouvoir. »

« Je ne compte pas arrêter mes soi-disant bêtises ! » dit-il avec énervement, se laissant néanmoins faire par la personne masquée.

Pfff … Où est-ce qu’ils allaient maintenant ? Et zut … Elle le ramenait à nouveau contre le mur en ruines. Il poussa un grognement, fermant les yeux en marmonnant quelques paroles incompréhensibles. Ça ne lui plaisait pas … Pas du tout même … Il n’aimait pas cette histoire, pas le moins du monde même !

« Dès que je peux bouger à nouveau, je te préviens, je me barre de mon côté, c’est bien compris ? Car je ne compte pas rester avec toi. »

« Tu ne veux pas plutôt en parler un autre moment ? Du genre, dans quelques heures ? Car là … J’ai envie de me reposer un tout petit peu. »

« Avec tout ce sang autour de nous ? Et cette odeur affreuse ? Désolé, je n’ai pas du tout sommeil personnellement ! Ça ne me donne même pas envie de rester ici ! »

« Tu racontes n’importe quoi. Il n’y a pas d’odeur et de traces de sang ici. »

… … … Pfff … Il savait qu’elle avait raison mais bon … Ca ne lui plaisait pas du tout. Non …. Il n’aimait pas cet endroit. Pfff … Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pour une première journée comme ermite, ou plutôt une seconde … Enfin, il ne savait pas l’heure exacte mais … Elle s’était passée très différemment de celle à laquelle il s’était attendu. Il avait espéré quelque chose de bien plus calme.

« D’ailleurs, au passage, je sais même pas comment tu t’a… »

Une petite forme vint se poser contre son épaule. Qu’est-ce que … La tête de cette personne ? Il entendit son léger souffle se faire entendre alors qu’il était plus que surpris. Elle avait réussi à s’endormir aussi vite ? Cette personne ? Ce type ? Comment est-ce qu’il avait fait ça ? Il aurait bien aimé le savoir.

« Ouais … Enfin bon … Il ne faudrait quand même pas exagérer non plus. Je ne suis pas un reposoir hein ? On se sert pas de mes épaules comme d’un … »


Oh et puis zut. Pour l’heure voir celles qui allaient suivre, il pouvait bien se taire un peu aussi hein ? Gardant les yeux fermés, il marmonna :

« De toute façon … Dès demain, je règle cette histoire. »

Car il était hors de question qu’il reste avec une telle personne. Il ne voulait surtout pas … que sa vie soit problématique. Mais là … Il allait tout simplement dormir un peu.

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