Chapitre 4 : S’équiper correctement

ShiroiRyu
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Chapitre 4 : S’équiper correctement

Ce n’était pas si mal de dormir après un combat. Il ronfla légèrement, le souffle court, signe qu’il était apaisé. Il aimait bien ces petits moments où il savait que rien n’allait le déranger pendant sa sieste. Sauf peut-être cette chose à laquelle il ne s’était pas attendu. La tête de l’ombre encapuchonnée tomba sur ses genoux : Visiblement, la personne avait le sommeil agité mais quand même…
« Tu me dis si je te dérange quand tu dors ? Car bon, s’installer sur moi … »
Il murmurait cela l’ombre encapuchonnée, se disant qu’elle ne devait sûrement pas l’entendre vue la façon dont elle dormait. Mais pourquoi une telle personne existait en ce monde ? Il tenta de fermer ses yeux verts mais n’y arrivait pas : Il devait voir ce qu’il y avait sous cette capuche mais comment l’ombre allait-elle prendre son geste ? Le souvenir du corps du chef de clan Gnomold qui explosait revint aussitôt dans sa mémoire. Sa main se retira de la capuche avant qu’il ne soupire un long moment. Les yeux fermés à nouveau, il chercha à retrouver le sommeil disparu tandis qu’un sourire se dessina sur le visage sous le masque. Il n’avait pas fait de bêtises, ce n’était pas un si mauvais bougre.
L’Oracle avait été formel : Dans cette forêt, il y allait avoir un jeune homme complètement perdu et inapte au combat. C’était à elle, l’ombre encapuchonnée, de devoir s’occuper de lui et de le rendre capable de très grandes prouesses. Néanmoins, l’Oracle n’avait pas réussi à voir plus loin dans l’avenir et cela l’avait inquiété. Son tatouage … Sur son corps … Elle n’avait pas oublié qu’il était présent mais c’était la première fois … qu’elle voyageait aussi loin. Quant au jeune homme, elle allait se charger de lui. Dès demain, ils allaient se rendre dans une ville et prendre un équipement décent pour Tery. L’une de ses mains gantées de rouge se posa sur la bourse qu’elle avait. Oui, tout était prêt pour demain mais lui, comment allait-il le prendre ? Enfin … Il verrait cela en temps et en heure. Pour le moment, il allait dormir surtout que Tery lui servait ses jambes comme reposoir.
Le lendemain matin, l’ombre encapuchonnée bougea sa tête de gauche à droite sur les genoux de Tery comme si elle avait du mal à se réveiller. Le duo avait dormi plus d’une demi-journée et le soleil se levait à peine dans le ciel.
« Tu comptes dormir pendant combien de temps sur mes genoux ? Je ne suis pas un oreiller que je sache ! » annonça le jeune homme, grognant un peu en voyant la personne qui gesticulait sur lui. C’est bon quoi ! Il avait assez donné !

« Hein que quoi ? AH ! Désolé, désolé ! Mais pour une fois que ce n’était pas un morceau de bois ! J’ai pris l’habitude, moi ! » s’écria la personne masquée.

L’ombre encapuchonné se releva aussitôt d’un air gêné. Drôle de réaction. Tery le regarda d’un air interrogateur avant de faire de même. Il remarqua que ses jambes n’étaient plus paralysées et qu’il était prêt à enfin quitter cette personne un peu trop bizarre à son goût.
« Tu veux bien m’indiquer la sortie de ces ruines ? J’aimerais pouvoir m’en aller et vivre dans mon coin, seul et isolé du monde. Si ça ne te dérange pas trop bien entendu.
« Comment ? Tu ne peux pas rester seul après ce que tu as fait hier ! » répondit l’être encapuchonné avec surprise comme si Tery venait de proférer une aberration. Celui-ci ne tarda pas à répliquer aussitôt avec ironie :

« Tu veux dire : Me casser la figure, me faire casser les doigts de la main droite et être paralysé sur une majeure partie du corps ? Donc, tu me conseilles le suicide, c’est cela ? »
« Ne dis pas n’importe quoi et accompagne moi ! On va aller en ville ! »
« NON ! Je ne viendrai pas ! T’es bouché ou quoi ? » s’égosilla le jeune homme.
L’ombre encapuchonnée avait pris sa main tout en commençant à courir alors qu’il retirait aussitôt celle-ci. Non, cette fois-ci, il n’allait pas se laisser manipuler encore une fois ! Il grogna légèrement avant de croiser les bras devant lui :
« Je ne t’accompagnerais pas cette fois-ci ! Je veux simplement partir ! Je t’ai répété que je ne voulais pas combattre et te suivre ! C’est pourtant bien clair non ? Alors, qu’est-ce que tu ne me comprends pas dans mes paroles ? Je sais pourtant m’exprimer, je crois !
« S’il te plaît ! Accompagnes moi en ville et je te livrerais un secret ! Qu’en penses-tu ? » dit la personne encapuchonnée avec entrain, le jeune homme semblant dubitatif :

« Quel genre de secrets ? C’est encore quelque chose de foireux je suis sûr ! »
« Je ne rigole pas ! Je te dirais pourquoi j’ai besoin de ce médaillon. Je te promets que c’est très important mais tu devras te taire après et de ne JAMAIS le répéter ! »
Pour la première fois depuis qu’il l’avait rencontré, l’ombre encapuchonnée s’était adressé à lui avec une voix sérieuse. S’étant tournée vers lui, elle le regarda à travers son masque blanc. Elle attendit pendant plusieurs secondes qu’il prenne la parole. Il ne sut pas quoi répondre avant de murmurer :
« Je veux bien te suivre mais dis moi ton nom au moins ! J’ai l’impression d’être un domestique qui ne connait pas le nom de son maître et ça m’énerve ! »
« Alors, je vais t’appeler Rufus si tu préfères et tu peux m’appeler « Sa Seigneurie ». Qu’en penses-tu ? » le questionna-t-il avec amusement.
« Toi… Toi… TOI… TOI… TOI ! Je te laisse cinq secondes avant de te faire la peau ! »
Elle avait réussi à détourner la conversation à nouveau et l’ombre encapuchonnée éclata de rire avant de se mettre à courir à toute allure, poursuivie par le jeune homme. Celui-ci avait brandit son poing droit dans les airs, cherchant à la rattraper pour lui faire payer ce qu’elle venait de dire. Elle allait voir s’il lui mettait la main dessus !


Après une course qui dura plus de trente minutes, l’ombre encapuchonnée s’arrêta pour se tourner vers Tery. Le jeune homme était exténué et à bout de souffle, arrivant près de l’ombre. Vraiment, il n’était pas endurant pour un sou et poursuivre cette personne l’avait épuisé. Il s’arrêta, une main sur le coeur. Il reprit sa respiration en marmonnant :
« Tu pourrais éviter de courir comme ça ? J’ai plus mes vingt ans ! »
« Tu en as à peine dix-huit et j’ai le même nombre. C’est ça quand on ne fait pas d’exercices quotidiens hein ? » répondit l’ombre, amusée par les paroles de Tery.
« Quoi ? ! Mais m… Oh et puis zut ! Dis tout ce que tu veux, ça ne m’atteint pas. »
Il fit un petit geste de la main, continuant de reprendre son souffle. Il n’avait pas envie de s’amuser et c’était normal : L’ombre encapuchonnée avait réussi à le faire courir à nouveau. Celle-ci s’approcha de lui en rigolant comme à son habitude. Ainsi, il était trop fatigué pour la poursuivre ? A quelques centimètres de lui, un sourire se dessina sur les lèvres de Tery.
« Dommage. Tu as joué et tu as perdu. » murmura-t-il avec lenteur.
« Ah bon et pourquoi ? » demanda t-elle, souriant à son tour.

Rapidement, la main droite de Tery se posa sur la cape de l’ombre encapuchonnée : Puisqu’elle voulait s’amuser à ça, alors lui aussi ! Il était temps de voir qui se cachait sous cette cape ! Il tira subitement sur la cape au même moment où celle-ci le recouvrit au niveau du visage, la voix derrière le masque blanc lui répondit :
« Ce n’est pas bien Tery, pas bien du tout ! Tu ne devrais pas faire ce genre de choses ! Je suis désolé mais il est temps pour toi de dormir encore quelques heures ! »
« Ah non ! Arrête ça ! Ne fais pas ça ! NON ! NON ! » s’écria t-il, tentant de se mouvoir et de retirer la cape, la personne masquée l’en empêchant.
« Tu es sûr ? Vraiment sûr ? Je peux retirer cette cape mais tu devras fermer les yeux pour toujours. Enfin … Tu ne pourras plus jamais voir tant que je serais là. »
« Mais pourquoi tu ne veux pas que je te vois ! Tu es difforme ? Tu as un troisième bras ? Une bosse dans le dos ? Un œil dans chaque paume ? »
« Ahhhhh…Tery, Tery, Tery, depuis le temps que l’on se connait, tu devrais savoir qu’il vaut mieux ne pas poser trop de questions. Bonne nuit ! On se revoit dans quelques heures ! »
« Depuis quoi… » commença t-il à parler avant de se stopper net.
Deux coups de poing vinrent le frapper dans le ventre alors que la cape avait recouvert la globalité de son corps pour l’aveugler. Il tomba en avant, inconscient comme à son habitude tandis que l’ombre remit la cape autour d’elle poussa un léger soupir :
« Tu devrais arrêter d’être aussi embêtant hihi. Cela te causera trop de problèmes dans l’avenir. Allons bon, je suis sûr que tu profites de moi de cette façon ! Si tu es qui je pense, alors j’ai une idée sur l’endroit où se trouve ton tatouage. »

Sans un autre mot, l’ombre souleva le corps inanimé de Tery avant de se mettre en route. Plus une minute à perdre ! Il était temps de l’emmener dans une ville pour lui prendre un équipement décent avec l’argent que l’Oracle lui avait donné !
« Hey, enfin réveillé mon gars ? T’as fait un sacré somme ! » murmura une voix masculine.

Il ouvrit ses deux yeux verts avant de se redresser. Il était couché dans un lit de bonne qualité et un homme de forte stature avec une moustache et une barbe noire se tenait devant lui.
« Je peux savoir où je suis ? Ou c’est trop demandé ? » dit-il, se redressant dans le lit.
« Aucun problèmes mon petit, tu es dans une auberge. Tu as été emmené par un drôle de type assez bizarre, toujours en train de rire, avec un masque blanc. »
« C’est le cinglé ! Il est où ? » s’écria le jeune homme, prêt à se lever.
« Ohla ! Calmes toi ! Sans lui, tu serais sûrement en train de dormir sur le sol du trottoir à l’heure où je te parle. Ce n’est peut-être pas l’auberge la plus chère de la ville mais elle a une certaine qualité et c’est pas tout le monde qui peut y dormir. Tu devrais remercier cette personne ! Elle m’a dit que tu devais attendre ici et ne pas commettre de bêtises. »
« Mais je ne suis pas un gamin ! Bon, c’est décidé, je me barre ! » reprit Tery, s’apprêtant à quitter son lit. Il en avait déjà assez, rien qu’à regarder cet homme.

« Ohla mon gaillard ! Je ne crois pas que tu vas pouvoir bouger ! »
L’homme posa ses mains sur les épaules de Tery pour le coucher sur le lit et l’immobiliser. Tery tenta de se débattre tout en le regardant. Il n’avait pas le temps de se redresser que déjà la porte se referma avec l’aubergiste. Un bruit de clé qui tournait et le voilà enfermé. De l’autre côté de la porte, l’aubergiste vint lui dire :
« Désolé mais on m’a payé quelques pièces d’or pour éviter que tu partes. Il parait que tu es plutôt important mais ça, c’est pas mon problème. On me paye, j’exécute. Reste tranquille et je t’emmènerais ton repas dans quelques heures. »
« Bien sûr, compte dessus et bois de l’eau fraîche. Je me tire ! J’aime pas être enfermé ! »
Il avait prononcé cela alors que l’aubergiste était déjà parti depuis quelques minutes. Il se releva avant de regarder la chambre autour de lui. Il siffla d’admiration : Ce n’était pas n’importe quoi ! Le lit était pour deux personnes, les meubles à l’intérieur de la pièce semblaient de bonne qualité et il y avait même un miroir et une bassine pour se raser le matin. Aucune poussière ou débris dans cet endroit, combien de pièces avait donné l’ombre encapuchonnée pour une telle chambre ? Il retira son haut en soupirant, il devait se laver un peu avant de s’enfuir. Trop d’évènements ces derniers jours et il n’aimait pas sentir l’odeur de la transpiration sur son corps. Une bassine remplie d’eau chaude était posée dans un coin de la chambre et il se déshabilla rapidement avant d’y plonger. Il prit la louche à côté de la bassine avant de la mettre dans l’eau. Il s’arrosa plusieurs fois le visage et les cheveux avec la louche en soupirant d’aise : Voilà quelque chose de chaud et de bon. Il ne manquait plus que ce soit de la soupe et il était au paradis. De la soupe… Dans sa bassine, il ferma les yeux, toute envie de partir disparaissant à ce moment précis. Il se redressa subitement en entendant la clé qui tournait dans la serrure.
« Qui est là ? «  s’écria t-il, se redressant dans la bassine, ayant pourtant une idée de la personne qui tentait de pénétrer à l’intérieur de la chambre.
« Devines donc ? Sa Seigneurie ! » répondit une voix enjouée alors que la porte s’apprêtait à s’ouvrir. Il hurla de toutes ses forces :
« NE RENTRES PAS ! Je te l’interdis, c’est bien compris ! »
« Et pourquoi ça ? C’est quand même une chambre pour nou … »
« CAR JE ME LAVE ! C’est pourtant pas compliqué à comprendre ! »

Un bruit de métal qui tomba et voilà que l’ombre encapuchonnée semblait choquée par ce qu’elle venait d’entendre. Maintenant, il n’y avait plus aucune action envers la porte. Tandis qu’il prit les quelques serviettes déposées sur une chaise pour s’essuyer, l’ombre encapuchonnée lui annonça d’une voix un peu troublée :
« Signales moi quand c’est bon. J’ai été faire quelques emplettes et je veux te les montrer. »
« Mais arrêtes de me coller ! Je devrais te remercier pour ce que tu fais pour moi mais je ne te connais pas, tu ne me connais pas. Tu sais que tu es lourd comme type ? »
« Mais je fais ça car l’Oracle me l’a dit. » reprit la personne masquée de blanc, la phrase étant dictée comme un automatisme depuis des années.
« L’Oracle ? C’est qui ce type ? Oh et toute façon, je m’en fiche. Dès que j’ai fini de me laver, je me tire de là ! J’en ai ma claque de toute cette histoire ! »
« Mais tu ne peux pas ! Je…Je fais comment moi sans toi ? »
« Tu te débrouilles, c’est tout ! Puis bon, fais pas semblant de pleurer ou je ne sais quoi … Ce n’est pas comme si tu avais réellement besoin de moi ! » termina t-il de dire, énervé.
Pendant toute la durée de la conversation, il avait fini de se sécher et s’était approché du miroir. Il plissa légèrement les yeux avant de poser une main au niveau de son plexus solaire, gémissant de douleur avant qu’une lettre entièrement noire apparaisse dessus : La lettre E était représentée sur son plexus solaire. Pfff, de toute façon, elle n’allait jamais changer de forme alors pourquoi s’inquiéter. Le fait qu’elle soit noire annonçait qu’il n’avait pas encore déterminé son élément et de toute façon, il s’en fichait. Il remit une chemise propre déposée sur le bureau, il se tourna vers la porte pour parler :
« Où sommes-nous ? Car je ne crois pas connaître cet endroit. Où est-ce que tu m’as encore embarqué ? Et comment tu as fait ça pour ne pas changer ? »
« Dans la capitale Midès. Tu connais, n’est-ce pas ? »
« QUOI ? C’est juste impossible ! Tu racontes n’importe quoi ! » hurla t-il.
Midès se trouvait à des centaines de kilomètres de son village natal ! Enfin, c’est ce qu’il avait appris … ou du moins cru entendre dans son village. Comment s’était-il déplacé aussi rapidement ? L’ombre encapuchonnée… Encore elle ! Toujours elle ! Marre, marre, marre, marre, marre ! Remettant le dernier habit qui lui restait, il grogna :
« C’est bon ! Je suis prêt ! Tu peux ouvrir la porte ! »
« D’accord, tu vas voir, j’ai acheté pas mal d’armes, on va voir avec quoi tu te débrouilles ! Je suis vraiment pressée de savoir quelle arme sera ta spécialité. »
« Ou PAS ! Désolé mais c’est terminé notre petite aventure à deux ! »

Alors que la porte s’ouvrit peu à peu, il donna un violent coup de pied dans celle-ci. L’ombre encapuchonnée vola contre le mur, à moitié sonnée tandis qu’il se mit à courir à toute allure. Descendant les escaliers à la volée, il quitta l’auberge devant le regard ahuri des quelques personnes se trouvant à l’intérieur. LIBRE ! Il était LIBRE ! ENFIN LIBRE ! Plus d’ombre démoniaque, plus de manipulation ! Plus rien de tout ça ! Il prit une grande bouffée d’air après une course de plusieurs minutes dans la ville avant de rire. Les personnes l’observaient avant de s’éloigner de lui : Un fou, voilà ce qu’il devait être à leurs yeux.
« Bon ! Je ne sais pas ce que je vais faire mais au moins, j’en suis débarrassé. »
« T’as l’air sacrément joyeux. Je pourrais savoir pourquoi ? » lui dit une voix, le forçant à s’arrêter pour regarder qui s’adressait à lui.

Un garçon de son âge se trouvait devant lui, un air interrogateur sur le regard. Tery l’observa avec un sourire aux lèvres : Si seulement il comprenait à quoi il venait d’échapper ! Il lui répondit avec entrain :
« Disons que je viens de m’enfuir d’un paquet d’ennuis marchant sur deux jambes et camouflé ! Mais bon … Tu ne peux pas savoir comme ça fait du bien. »
« Hahahaha ! T’as l’air bien marrant toi ! Aller, suis moi, je vais te payer un coup ! »
Trop joyeux pour questionner son nouvel ami, Tery le suivit sans réticence, ne remarquant pas qu’il l’emmenait dans une ruelle sombre. Quelques secondes plus tard, il se retrouva nez dans une flaque d’un liquide à la couleur brune et au goût des plus douteux.
« Et bien, je vois que tu nous as ramené un nouveau pigeon ! On lui fait quoi à lui ? La totale ? Peut-être que si il a quelques pièces, on pourra éviter de l’éborgner ou de le tuer. » annonça une seconde voix qu’il ne reconnut pas.
Il redressa légèrement la tête : le jeune homme qui avait été si amical au départ montrait maintenant un sourire mauvais, une dague à la main. Trois autres personnes de son âge l’entouraient alors qu’il semblait comprendre où il était tombé : dans un traquenard. Pourquoi était-il si facile à berner ? Il préférait encore l’ombre encapuchonnée à tout ça !

Il tenta de se relever mais un coup de pied le coupa dans son geste, le faisant voler un mur. AIE … AIE ! Ça faisait mal ça ! AIE ! Où est-ce qu’il était ? Ah oui … Dans une ruelle … Il regarda à gauche et à droite, cherchant à crier pour avertir diverses personnes mais une main se posa sur la bouche. La main le poussa violemment contre le mur, le jeune homme qui s’était adressé à lui auparavant reprenant :

« C’est un petit conseil si tu tiens à la vie, il vaudrait mieux que tu ne l’ouvres pas trop. »

« Qu’est-ce … Qu’est-ce que vous allez me faire ? » arriva-t-il à dire malgré la main posée en majeure partie sur sa bouche. Il avait parfaitement compris le message mais … mais … Dans quel pétrin s’était-il fourré encore une fois ? Il ne pouvait pas mener … une vie tranquille ? C’était si compliqué que ça ou quoi ? A croire que oui … Et bon … Il n’y avait aucune chance que l’Ombre vienne le sauver. Il s’était enfuit … alors qu’elle avait voulu l’épauler depuis le début. Quel idiot … Mais quel idiot ! Mais quel idiot !

« Ce que l’on va te faire dépend tout simplement de ce que tu as sur toi, ce n’est pourtant pas si compliqué que cela quand tu y réfléchis bien, n’est-ce pas ? »

« Mais je n’ai rien sur moi ! Ce n’est pas si difficile à comprendre pourtant ! Sinon, je ne serai pas dans cet endroit pourri ! » s’écria t-il avec un peu de peur dans la voix.

« C’est pas vraiment l’impression que tu me donnes avec ton air joyeux comme si le fiston avait reçu une jolie somme de ses parents. Tu crois vraiment qu’on va te croire alors que t’as été dans l’une des meilleures auberges de la ville ? »

Ca ne servait à rien de parler avec eux. A rien du tout ! Il allait tout simplement en baver … et avoir super mal … Sans même avoir pu souffler un petit peu … Depuis qu’il avait quitté la demeure familiale, il ne lui arrivait que des ennuis !

« Vous pouvez … Vous pouvez me faire tout ce que vous voulez. » bafouilla le jeune homme aux yeux verts, baissant la tête en signe d’abandon. Ca ne servait à rien … Il ne pouvait pas se battre contre eux, ils étaient trop nombreux, plus musclés, bref … Non … C’était complètement inutile … d’espérer s’en sortir.


Ailleurs, dans l’auberge, le corps recouvert par la cape s’était immobilisé. Son sac tombé à côté de lui, la personne semblait comme évanouie. Pourtant, quelques petits mouvements se firent voir, jusqu’à ce que la personne ne murmure avec lenteur :


« Oracle ? Pourquoi cela se passe-t-il comme ça ? Est-il vraiment celui qui doit m’accompagner ? Est-ce que j’ai fais quelque chose de mal ? »
L’ombre encapuchonnée se releva, regardant son sac rempli d’armes et de livres ouvert sur le sol. Sans d’autres mots, elle remit les objets dans le sac avant de le refermer : Qu’importe ce qu’il disait, elle était là pour lui apprendre tout ce qu’il fallait. Mais pour ça, il fallait déjà le retrouver ! Un petit sanglot se fit entendre de la part de la personne masquée de blanc.

« J’espère … J’espère qu’il ne lui est rien arrivé de mal. » dit l’Ombre avec un petit trémolo dans la voix. Malgré le fait que le jeune homme l’ait envoyée dans le décor, elle ne semblait pas lui en vouloir plus que cela. Elle avait parfaitement remarqué que Tery ne se sentait pas à sa place ici ! C’était pour cela … C’était … pour ça qu’elle voulait l’aider.

Mais lui … Il ne semblait pas comprendre tout ce qu’il voulait faire pour lui. C’était pourtant très simple ! Il voulait devenir son professeur ! Tout lui expliquer, du début à la fin ! Rien d’autre ! Rien du tout … d’autre … Ah … Bon … Bon …
Ce n’était pas le moment d’être triste … même si ça lui faisait mal en un sens. Il était temps d’aller le retrouver et de tout lui dire, de parler avec lui. L’être masqué quitta la chambre puis l’auberge, partant à la recherche de Tery.

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