Chapitre 9 : Mis à bout de nerfs

ShiroiRyu
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Chapitre 9 : Mis à bout de nerfs

Sa propre magie ? Le Gnomold venait de prendre un sérieux avantage mais jamais il ne se serait douté que celui-ci était capable d’utiliser la magie ! Il n’aurait pas dû louper les cours toutes ces années. Peut-être aurait-il alors su qu’ils n’étaient pas les seuls à être liés aux éléments ? Les flammes qui entouraient la zone ne semblaient pourtant pas si dangereuses : Les arbres ne se consumaient guère, chose étonnante alors qu’il sentait la chaleur des flammes sur son corps. Sa tenue noire et déchirée collait à sa peau, son sang se mettant à bouillir tandis qu’il tentait de garder son calme.

Qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Il n’y avait pas cinquante moyens pour réussir à le battre ! Le Gnomold s’était lancé vers lui, cherchant à donner des coups avec ses deux épées longues. Comment est-ce qu’il arrivait à se battre avec ces armes d’ailleurs hein ? HEIN ? Le monstre était là, respirant assez bruyamment tandis qu’il gardait de la distance par rapport à lui. Il poussa un cri de surprise lorsque le Gnomold lui envoya l’une de ses lames, le faisant sauter en arrière, au point de sentir les flammes lui lécher le dos. OHHHH ! BON SANG ! Il devait se reprendre ! D’ailleurs … Il remarqua quelque chose concernant le monstre qu’il affrontait.

Le Gnomold semblait plus fatigué qu’auparavant : Visiblement, utiliser ce sort l’avait affaibli mais il n’était pas encore sur le point de défaillir. Tenant l’unique épée longue qui lui restait dans sa main droite, il se mit en position d’attaque avant de donner un coup de pied dans la griffe de Tery pour la projeter dans les flammes. Un contre un, une unique arme et la température qui augmentait de minute en minute. En plus d’être exténuant physiquement, le combat venait de prendre une tournure psychologique pour savoir qui allait s’évanouir le premier à cause de la chaleur.
« Des flammes ? Qu’est-ce que des flammes font ici ? Ca ne peut pas être de la part de Tery quand même ! » s’écria la personne masquée en remarquant les flammes au loin.

L’ombre encapuchonnée s’arrêta de courir avant de regarder le ciel qui avait pris une teinte orangée. Nul doute que Tery était là-bas, son intuition était là et elle lui faisait confiance. Elle se remit à courir avant d’arriver à quelques mètres d’un mur de flammes qui ne semblait pas brûler les arbres tout en empêchant quiconque de les passer.
C’était de l’excellent travail de la part du lanceur mais ça ne pouvait pas être Tery qui avait fait ça. Comment aurait-il pu réussir une telle chose ? ! Elle se mit à tourner autour des flammes pour tenter de trouver une ouverture mais rien n’y faisait. Des lignes blanches apparaissaient sur son bras alors qu’elle pointait son arc en direction des flammes. Une flèche entourée d’une aura bleue pénétra les flammes, les gelant.
Quelques secondes après, les flammes éclatèrent en morceaux, laissant apparaître le combat qui se déroulait à l’intérieur. Les yeux saphir de l’ombre encapuchonnée se fixèrent sur le jeune homme avant qu’elle ne crie :


« TERYYYYYY ! Mais qu’est-ce que tu fais ? »

Cette voix…Il ne rêvait pas ! Il ne rêvait pas ! Il tourna son visage vers la provenance des cris, remarquant enfin la raison de cette chasse aux Gnomolds. L’Ombre encapuchonnée se tenait devant lui ! Il n’eut le temps que de voir le visage masqué de la personne avant que les flammes ne reprennent consistance autour de lui.
« Tu devrais éviter de regarder ailleurs ! » hurla une voix derrière lui.

MERDE ! Il avait complètement oublié le Gnomold sur ce coup et il sentit la lame de l’épée longue qui venait lécher sa hanche gauche, lui extirpant un cri de douleur. Il griffa la hanche de son adversaire avant de le pousser d’un coup de pied pour le faire reculer. Il s’était concentré pour ne pas tomber dans l’inconscience. Il avait mal…si mal… mais maintenant, elle était là. Il s’écria avec un peu de réconfort :
« L’Ombre ! Même si tu ne peux pas voir, regardes moi ! Je vais le battre et tu seras fière de moi ! Tu n’as pas à t’en faire pour moi ! Ca ne sera pas très dur ! »

Quoi ? ! Il faisait tout ça pour montrer à quel point il était devenu fort ? Mais c’était quoi cette pensée complètement stupide ! Elle s’égosilla de toutes ses forces :
« Essayes surtout de rester en vie TERY ! Je vais trouver une solution pour venir t’aider ! »
« Tu as entendu ce qu’elle a dit ? Je ne peux pas mourir maintenant désolé ! » reprit Tery en s’adressant au Gnomold. Ah … Bon … Se concentrer … et ensuite, il verrait quoi faire contre ce monstre plus qu’hideux.
Parkan ne lui répondit pas. Le jeune homme se mit à courir vers lui avec son unique griffe à la main gauche. L’humain avait une idée en tête mais laquelle ? Son regard émeraude semblait si déterminé maintenant ! La personne qui s’était adressé à lui, qui était-elle ? ! Il reculait tout en se protégeant. Il valait mieux prendre ses précautions, il aurait mieux fallut qu’il se méfie un peu plus de cet humain.
Elle était là… ELLE ETAIT LA ! Et elle était proche de lui ! Cette ombre qui lui avait tout appris ! Dès qu’il allait en terminer avec Parkan, ils allaient enfin pouvoir se reposer mais… Et l’argent ? Il était tellement fatigué et exténué qu’il n’y pensait plus. Savoir que l’Ombre allait remarquer ses progrès était la chose la plus importante à ce moment. Mais au passage… Pourquoi était-elle là ? Qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Et en même temps … Depuis quand est-ce qu’il se montrait aussi motivé pour cela ? C’était quand même … surprenant de sa part.
L’heure n’était pas à se poser des questions inutiles et il utilisa ses dernières ressources pour repousser le Gnomold de plus en plus en arrière. Celui-ci reculait difficilement, parant les nombreux coups de griffe tandis qu’il sentait une chaleur qui se rapprochait dans son dos. Il n’eut que le temps de deviner l’idée de Tery que celui-ci pencha la tête en avant pour le projeter dans les flammes en le poussant avec ce qui lui restait de souffle.
Mais ce n’était pas terminé et dès l’instant où Parkan s’enfonça dans les flammes, il en ressortit aussitôt. Des flammes le recouvraient de la tête aux pieds alors que son bonnet et ses habits se mirent à brûler. Il hurla en s’approchant du jeune homme :
« NONNNNNN ! NONNNNNN ! CA BRÛLE ! JE… »

La griffe gauche se planta dans la bouche du Gnomold qui tressaillit sur le coup tandis que les flammes disparaissaient peu à peu autour des deux personnes. Il retira lentement sa griffe tandis que le corps de Parkan tomba sur le sol, brûlé sur une majeure partie. Les flammes sur son corps avaient disparu en même temps que les autres et le jeune homme tomba à genoux en reprenant son souffle. Il cracha plusieurs fois du sang alors que l’ombre encapuchonnée se retrouvait déjà près de lui, lui criant dessus :
« Imbécile ! Je peux savoir pourquoi tu as fait ça ? »
Elle connaissait la réponse mais avait besoin de l’entendre de la part du jeune homme. S’il s’était tué, tout aurait été résolu et elle n’aurait pas eu à s’en faire mais ce n’était pas ce qu’elle voulait ! Il sourit difficilement avant de ne pas répondre, prenant l’épée longue encore chaude du sang du monstre. Il ne ressentait même plus la douleur et il coupa les deux pattes du Gnomold avant de murmurer d’une voix lente :
« Pour ça. Mais je n’en ai pas assez pour cette semaine. Il faudra y retourner demain mais je suis fatigué un peu. Il faut que je me repose comme ça, dès dem… »

Un poing vint le frapper au niveau de la joue gauche, le jeune homme ne comprenant pas ce geste avant de se sentir secoué comme un prunier. L’Ombre encapuchonnée semblait n’en avoir rien à faire de l’argent mais pour lui, cela avait une importance relative.
« Si c’est un problème d’argent, c’est à moi de le régler ! C’est MOI qui t’ai mis dans cette galère d’accord ? Et tu n’as pas besoin de rejoindre l’armée de Midès pour ça ! » s’écria l’être masqué de blanc, continuant de le secouer sans chercher à l’écouter.

« Co…Comment es-tu au courant ? » dit-il avec étonnement, ne sachant pas où se mettre alors qu’il regardait à gauche et à droite. Il avait repris subitement quelques forces à l’écoute de ces paroles, se demandant ce qu’elle allait lui faire.
« Il parait qu’un jeune homme complètement arriéré a décidé de se rendre dans la grotte se trouvant dans le petit désert à l’Est de la capitale ! »
« Ha…Ha… On parle de moi mais sinon… Dis ? Tu trouves que j’ai fait du bon travail ? Regarde à l’intérieur de mon sac. J’ai… J’ai… »

Il ne finit pas sa phrase, trop fatigué pour ça alors qu’elle le souleva sans ménagements, prêtant une extrême attention à ne pas le blesser encore plus. Elle était plus petite que lui et le porter sur son dos était une chose bien difficile mais grâce à sa propre magie, elle était capable de soulever des charges plus lourdes qu’elle. Elle avait récupéré le collier du Gnomold et l’avait mis dans le sac sans se préoccuper de ce dernier. Le sac sur le dos de Tery, elle s’éloignait peu à peu dans la forêt, sachant où se rendre pour se sortir de cet endroit. Une dizaine de minutes plus tard, une masse sombre rampait sur le sol en direction du cadavre de Parkan, enveloppant légèrement ses pieds avant de le traîner dans les bois en disparaissant, une ligne rouge de sang marquant la présence. Un petit bruit de mâchonnement et de quelque chose que l’on avalait puis plus rien.
« Bon dieu de bon sang de…Mais qu’est-ce qui s’est passé ? ! Les gars ! Faites attention ! » dit l’un des gardes alors que l’être masqué tenait Tery sur son dos, celui-ci ne semblant plus conscient, trop fatigué par l’effort utilisé pendant le combat.

« Il vous a écouté voilà tout bande d’idiots ! JE VOUS L’AVAIS DIT QU’IL N’ETAIT PAS ENCORE PRÊT ! MAIS ON NE M’ECOUTE PAS ! »


L’ombre encapuchonnée s’écriait avec véhémence et colère envers les quatre hommes, ces derniers détournant le regard d’un air gêné et coupable. L’un d’entre eux s’approcha de l’être de petite taille et de Tery sur son dos. Il s’apprêtait déjà à l’épauler mais l’être masqué semblait vraiment énervé. Il cria à nouveau :
« Laissez-moi passer ! Je vais m’occuper de lui ! »
« Mais il a besoin de soins, nous allons t’aider. » répondit l’un des gardes.

« Je vous ai dit de me laisser passer ! Vous êtes sourds ou quoi ? Je me fais pourtant très bien comprendre ! LAISSEZ-MOI PASSER MAINTENANT ! »
« Ohla ! Du calme ! Vas-y, fais ce qu’il te dit, on ne va pas l’énerver encore plus. » murmura l’un des gardes à celui qui tentait de parler avec la personne masquée.
Les gardes les laissèrent passer. Tery sur son dos, l’être masqué de blanc de petite taille pénétra dans Midès. L’un des gardes s’apprêtait à l’accompagner le long du chemin tandis qu’elle dirigea son regard saphir vers lui, son masque blanc étant la seule chose qui ne trahissait pas son émotion :
« Qu’est-ce que vous faites ? Je pensais avoir signalé que je voulais être le seul à m’occuper de lui. C’est à cause de vous s’il est dans cet état ! »
« Voir un individu qui porte un masque et un homme blessé gravement sur son dos, tu penses que tu passeras inaperçu ? Je t’accompagne jusqu’à votre auberge et je te laisse t’occuper de lui ! Je ne sais pas quels sont vos relations à tout les deux mais ça m’a l’air vraiment bizarre et tordu ! S’emporter de la sorte … C’est un peu inquiétant en un sens. »
Qu’il se taise… QU’IL LA BOUCLE ! Tout son corps s’était mis à réagir lorsqu’elle l’avait vu dans cet état ! Elle ne comprenait pas sa réaction à la base, surtout cet énervement mais voir le jeune homme comme ça… Elle ne savait pas ce qui la retenait de tout détruire autour d’elle. C’était affolant en un sens de s’emporter de la sorte. Après une dizaine de minutes où toutes les têtes se tournèrent vers eux, ils arrivèrent à l’auberge. Le soldat était prêt à abandonner l’ombre encapuchonnée et Tery sur son dos avant qu’elle ne donne un violent coup de pied dans la porte pour l’ouvrir. Les personnes à l’intérieur la regardèrent, médusées.
« Mais qu’est-ce que ça veut dire ? » demanda l’aubergiste en s’approchant d’eux.
« Je préviens : UNE SEULE… Je dis bien UNE SEULE… personne s’approche de lui pendant qu’il est blessé et je la tue sans prévenir. Quand à vous monsieur Rank, vous êtes satisfait du résultat ? Voilà ce que cela donne quand on parle d’un problème d’argent à quelqu’un qui n’a pas les capacités pour en gagner ! » annonça avec véhémence l’être masqué de blanc

Elle remonta sans jeter un seul regard à l’aubergiste, ses pas résonnant dans le bâtiment alors qu’elle rentrait dans sa propre chambre, déposant le jeune homme à l’intérieur. Elle avait retiré le sac de son dos pour le jeter dans un coin avant de fermer la porte de sa chambre. Elle allait devoir s’occuper de lui pendant quelques temps, pour qu’il puisse récupérer. Mais quel idiot ? MAIS QUEL IDIOT ! Qu’est-ce qu’il lui avait pris de faire une telle action ? Au moins … Si … Il lui en avait parlé.

« On peut m’expliquer un peu ce qui se passe ? » dit l’aubergiste, un peu décontenancé par tout ce qui se passait. Le soldat était resté dans l’auberge, n’ayant pas vraiment d’autres possibilités que de raconter brièvement tout ce qui venait de se dérouler.

« Disons que le gamin a voulu aider son ami. Je ne sais pas vraiment ce qu’il y a comme problème avec cette auberge mais … »

« Un souci financier … Ils n’ont bientôt plus de quoi payer, je l’ai signalé à Tery. »

« Ce n’était pas la meilleure des idées si vous voulez mon avis. » reprit le soldat avec les paroles de l’aubergiste. Celui-ci ne put qu’acquiescer, reconnaissant son erreur. Il avait forcément appris au fil des journées que Tery n’était encore qu’un débutant et que c’était cette personne masquée qui s’occupait de lui. Il aurait dû simplement en parler avec cet être masqué de blanc et c’était tout. Maintenant, il s’en voulait.

« Ce qui est fait … est fait. Si c’était plus grave que ce qu’il parait … » commença à dire l’aubergiste, pris de remords à l’idée que Tery soit plus blessé que prévu.

« Ce n’est pas entièrement de votre faute. Il aurait mieux fallut qu’il prévienne son ami avant de partir. Mais … Bon … Il vaut passer à autre chose. Je vais repartir vers mon poste de garde. » dit le soldat en saluant les personnes présentes.

« Pour ma part … Je vais essayer de penser à autre chose. » termina de dire l’aubergiste, retournant accueillir de nouveaux clients.


Pourquoi s’était-elle autant énervée en voyant le jeune homme blessé dans cet état ? Elle ne comprenait pas… Non ! Il n’y avait aucune explication logique à ses paroles ! Oui, elle aurait été inquiète et préoccupée en voyant ce qu’il avait et ses nombreuses blessures mais pas énervée ! Elle déposa le jeune homme sur le lit, observant ses blessures alors qu’il était évanoui. Ah … Le pauvre … Le pauvre … Le pauvre … Elle s’en voulait terriblement pour ce qui s’était passé. Quelle idée … Quelle idée de ne pas avoir accepté de faire l’entraînement quotidien. Elle allait chasser les gnomolds à son tour pour leur permettre de vivre encore quelques semaines dans cette auberge. Elle n’était pas luxueuse mais elle avait un coût.

« Je vais devoir … utiliser ma magie sur toi, n’est-ce pas ? » murmura l’être masqué avant de concentrer et faire apparaître des lignes blanches sur les paumes de ses mains.

Elle commença à insuffler sa magie sur les blessures trop apparentes du jeune homme, celles-ci disparaissant peu à peu pour laisser place à une peau neuve. La fatigue n’allait pas quitter son corps comme cela, loin de là même. Mais bon … Le plus important était le fait qu’il soit en sécurité et surtout hors de danger.

« Mes félicitations … Tery … Tu as fait de merveilleux progrès au passage. Je devrais te faire plus confiance … car tu as de grandes capacités, trop grandes même. J’ai peur de ce que l’avenir nous réserve à tous les deux. »

Mais pour cela … Elle devait oublier de penser à ce qu’elle avait reçu il y a quelques jours. Maintenant, ce n’était plus que le passé … Elle devait tirer un trait sur ce dernier. Enfin non … C’était impossible pour elle. Impossible ! Elle ne devait pas mélanger tout ! Elle allait tout faire … pour trouver un moyen de s’arranger, voilà tout. Les lignes blanches disparurent tandis que le jeune homme n’avait maintenant plus aucune blessure sur le corps. Il était en parfaite santé … Il fallait juste qu’il se repose.

« Et maintenant … Que suis-je sensé faire ? Veiller sur toi ? Après ce que tu as fait ? Je ne sais pas vraiment si tout cela est une bonne idée … Enfin si … Surement … Mais quand même, pourquoi avoir commis un tel acte ? Si tu avais été plus raisonnable, tout aurait été bien meilleur … Sincèrement … J’ai du mal à te comprendre quelques fois. »

Mais bon … Ce n’est pas comme s’il allait lui répondre. Ahhhh … Bon … Qu’est-ce qu’elle allait faire en attendant ? Ah bien sûr. Quelle idiote ! Elle avait complètement oublié la raison pour laquelle il s’était enfoncé dans la forêt ! Elle ouvrit le sac du jeune homme, retirant les nombreuses pattes de gnomold avant de soupirer :

« Vraiment … Et tu n’as pas pensé au sang ? Maintenant, il est complètement taché de l’intérieur … Vraiment, vraiment, vraiment … Tery. »

Mais bon ! Il en avait quand même collecté un certain nombre, il fallait le reconnaître. C’était étonnant de sa part … mais en même temps, il était fier des progrès du jeune homme ! C’était vraiment stupéfiant de voir à quel point le jeune homme avait évolué. Réussir à tuer autant de gnomolds … Dont un chef. D’ailleurs, les pattes séchées qu’elle avait dans ses mains … Peut-être que la guilde serait intéressée par un tel achat ? Il y avait des chances … Peut-être que dans le fond … Avec tout cela …

« Peut-être que l’on va avoir assez d’argent pour l’auberge ? Si tel était le cas … Alors, nous serions sauvés pour la semaine … Au minimum. Mais surtout … Surtout … Cela voudrait dire que tu as réussi ce que tu voulais. »

Et donc, tout changerait … car il était hors de question qu’il recommence une telle aventure sans lui ! OH QUE OUI ! Car sinon, il risquerait de se mettre en colère ! Mais pour l’heure, il allait peut-être devoir ramener ces pattes à la guilde pendant que le jeune homme se reposait. Alors qu’il s’approchait de la porte pour l’ouvrir, plusieurs coups se firent entendre en même temps qu’une voix qui les accompagnait.

« Dites … J’ai reçu une lettre adressé à la personne masquée de blanc. C’est exactement les termes utilisés … Comme il n’y en a qu’une seule, je me suis dit que ça ne pouvait être que vous non ? Euh … Sinon … Comment est-ce qu’il va ? » demanda la voix de l’aubergiste, facilement reconnaissable et un peu inquiète de la suite des évènements.

« Je croyais avoir dit que je ne voulais pas être dérangé, non ? Enfin … Il se repose et il va mieux. Mais la prochaine fois que vous lui dites une telle chose, je ne serai pas aussi clément, d’accord ? Donnez la lettre par-dessous … Je vais la lire. » répondit l’être masqué de blanc alors que quelques secondes après, une lettre passa sous la porte.

« Alors … Je ne vais pas vous déranger plus que ça … Au cas où, si vous avez besoin que je ramène vos repas, c’est la moindre des choses. Je comprendrai que vous vouliez veiller sur lui … Je parle un peu trop, je me retire. »

« Vous faites bien … Merci pour la lettre. » termina de dire la personne encapuchonnée avant d’écouter les bruits de bas qui s’éloignaient de la porte.


Sa colère s’estompa alors qu’elle observait le sceau qui retenait fermée cette enveloppe. Une réponse ? Une réponse à cette question ? ! Elle observa le jeune homme endormi dans son lit, passant sa main gantée de rouge sur son visage pour le caresser. Elle se dirigea vers l’enveloppe pour l’ouvrir avant de briser le sceau, retirant une lettre de couleur bleue. Ses yeux saphir se fermèrent alors qu’elle lisait le message simple mais court : Non… L’Oracle l’avait décidé. Elle n’avait donc pas le choix. Lentement, son regard bleu se posa sur Tery alors qu’elle refermait la lettre. Elle déposa celle-ci sur le bureau, ouvrant un tiroir avant de la mettre à l’intérieur. A l’heure actuelle, il n’avait pas besoin d’être au courant. Elle s’agenouilla devant Tery en lui murmurant :
« Je vais veiller sur toi en attendant ton réveil. Après… »
Elle poussa un long soupir derrière son masque avant de se relever, regardant par la fenêtre, la population qui marchait dans la rue comme des êtres insouciants de leurs sorts. Elle se retourna pour observer le jeune homme aux cheveux bruns couché dans son lit. C’était si compliqué … vraiment trop compliqué. Le jeune homme n’était même pas au courant de ce qui se tramait. C’était cela le pire … ne pas savoir ce qui risquait de lui arriver.
« Après… Nous verrons bien. Reposes toi bien. En attendant, je vais aller voir ce que je peux retirer de ce que tu as fait. Tu n’avais pas besoin de faire ça, tu es un vrai imbécile… Un imbécile qui ne peut pas comprendre ce qui se passe autour de lui. » murmura l’être masqué de blanc. C’était cela … le plus gros problème.

Elle posa sa main sur le front du jeune homme, lui caressant sa petite mèche de cheveux bruns avant d’observer le sac. Elle l’ouvrit pour sortir les cinq livres sur les éléments et les sorts de base liés à ces derniers. Il semblait s’intéresser tellement à ses études…Pourquoi avait-il fallut plus d’un mois pour qu’il se comporte enfin comme ça ? Il y avait tant de choses inexpliquées et si peu de temps. Bientôt…Tout allait se terminer. Elle prit le collier de vingt pattes miniatures et séchées de Gnomold pour l’observer, un faible sourire dessiné derrière son masque blanc. Elle chuchota faiblement :

« Avec tout ceci … Normalement … Nous devrions tenir quelques semaines, oui. Merci pour tous tes efforts, Tery. Mais pourquoi as-t-il fallut que … »

Pourquoi as-t-il fallut qu’il tombe sur lui ? Il aurait pu avoir une meilleure vie … Enfin, une vie plus tranquille. Là, avec lui … Il allait au-devant de gros ennuis. Il suffisait de voir ce qui venait de se passer. Une main posée sur le masque, l’être masqué reprit :

« Sincèrement … Si nous devons … continuer ainsi … Il aurait mieux valu ne jamais se connaître. Je crois qu’il faut réellement que je m’éloigne … pour quelques temps. Je te laisse dormir, Tery. Repose-toi bien. »

C’était le mieux qu’elle pouvait lui dire. Prenant les pattes de gnomolds pour les remettre dans le sac ainsi que le fameux collier, elle s’approcha de la porte de la chambre. Elle l’ouvrit, quittant la pièce quelques secondes plus tard.


Si elle … pensait à autre chose, peut-être qu’elle aurait moins … de scrupules à accomplir un tel acte plus tard. Mais … Pour l’heure, c’était beaucoup trop difficile. Surtout après ces derniers évènements. Le jeune homme … avait fait tellement d’efforts.

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