Chapitre 8 : Des fleurs pour son anniversaire

ShiroiRyu
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Seconde partie : Mystérieux mystères

Chapitre 8 : Des fleurs pour son anniversaire

« Bon anniversaire, mon petit Aspicot ! » cria la femme aux cheveux rouges avant d’embrasser son fils sur la joue et de l’accoler contre elle.

« Et bien … Neuf ans … Déjà la moitié du chemin parcouru, Earnos. » répondit son père alors que le jeune garçon aux cheveux blonds souriait un peu.

Puis peu à peu, il se faisait embrasser par ses deux grandes sœurs puis ce fut au tour des deux petites. Lorsque vint le moment d’ouvrir ses cadeaux, il ne fut pas plus surpris que cela de voir arriver un magnifique bouquet de fleurs. Oui … Il y avait énormément de cigües blanches, de nombreuses malvas de différentes couleurs autre que blanches et violettes et même des résédas jaunes dont il respira le parfum pendant de longues secondes.

« Et bien, et bien … Visiblement, quelqu’un te porte énormément d’affection et de tendresse, Earnos. Est-ce que tu as une idée de qui cela pourrait être ? » demanda sa mère avec un petit sourire malicieux, le jeune garçon annonçant aussitôt :

« C’est de madame Florensia. Elle m’a encore offert des fleurs aujourd’hui. Je ne savais pas qu’elle était là. Je devrais aller lui rendre visite … Mais il y a du travail aujourd’hui. »

« Hum ? Du travail ? C’est vrai, fiston … Mais pas pour toi. Aujourd’hui, c’est ton anniversaire. Tu n’as donc aucun travail … Vas donc voir Florensia et passes-lui le bonjour de notre part. Tu peux rester avec elle pour toute la journée. » dit son père, s’éloignant déjà alors qu’il posait discrètement un cadeau emballé derrière lui, semblant un peu gêné de l’offrir en mains propres à son fils.

« Je passerai voir madame Douély aussi. »

Il avait prononcé ce nom alors qu’encore une fois, des petits toussotements se firent entendre de la part de ses deux soeurs et de sa mère. Elles ne pouvaient rien dire à ce sujet, le jeune garçon étant toujours en train de parler de la Munja. Elles devaient accepter cette fréquentation bien qu’elle n’était pas bonne du tout à leurs yeux.

« Fais comme tu veux, aujourd’hui, c’est ton anniversaire mais tu ne veux pas voir ce que ton père t’a acheté ? Il est parti comme un voleur car tu sais à quel point il est gêné dès qu’il s’agit de ce genre de sentiments. » souffla sa mère en gardant son sourire aux lèvres.

Bien sûr ! Il avait pris l’habitude à force ! Qu’est-ce que son père lui avait acheté ? Il aimerait bien le savoir … Et pour ça … Il n’y avait qu’une solution ! Il vint déchirer le papier recouvrant la boîte plutôt imposante malgré les apparences avant de l’ouvrir. Il poussa un petit cri d’émerveillement avant de faire vriller ce qui ressemblait à une nouvelle foreuse. Parfait ! Il ne s’était pas attendu à avoir quelque chose qui lui permettrait de mieux creuser qu’auparavant ! Depuis des années, il avait surtout reçu des objets inutiles à ses yeux … Puisqu’il ne pensait qu’au travail mais ça … Ca ! C’était vraiment une excellente chose ! Il remercia toute sa famille, demandant à sa mère de prévenir son père pour le remercier lui aussi avant de signaler qu’il allait tester aussitôt la foreuse dehors ! Mais bon … Avant, il allait rendre visite à Douély puis à la fleuriste qui lui avait envoyé ce bouquet.

VOILA ! Une heure plus tard, il avait fini de parler avec Douély, celle-ci l’ayant tout simplement enlacé comme cadeau en lui annonçant qu’il ne restait plus qu’un an à tenir avant que sa promesse ne soit accomplie. Et puis … Bon … Même sans rien lui offrir, il savait qu’avec elle, il allait pouvoir apprendre des choses de plus en plus utiles !

Et maintenant … Il était en train de marcher peu à peu en direction d’une nouvelle boutique de fleurs. Aussi belle que celle de sa mère et de ses sœurs, il n’y avait pourtant qu’une seule personne qui s’en occupait. Une personne que tout le village appréciait grandement et lui aussi bien entendu. Une petite sonnette se fit entendre au moment où il pénétrait à l’intérieur de la boutique, remarquant les nombreux pots de fleurs et autres préparations.

« Bonjour ! Si vous pouvez attendre deux minutes, je vous prie. Je dois finir un bouquet pour un jeune couple et cela est de première importance. »

« Vous pouvez prendre tout votre temps, madame Florensia. J’étais juste venu … pour vous remercier pour les fleurs comme d’habitude. »

« Oh ! C’est le petit Earnos ? Je pense que les fleurs peuvent attendre un tout petit peu. J’arrive tout de suite. » répondit aussitôt la voix avant que des bruits de pas ne résonnent devant lui, la porte derrière le comptoir s’ouvrant pour laisser place à une femme d’une quarantaine d’années. Quarante ans et pourtant, elle était comme ses fleurs : somptueuse.


Avec ses deux yeux vairons rouge et bleu, ses cheveux blonds assez courts et la robe blanche qu’elle portait, elle avait tout d’une grande dame ! Mais elle était fleuriste … Mais surtout la femme la plus appréciée du village. Néanmoins, malgré bon nombre de prétendants, on ne lui connaissait aucune personne dans sa relation amoureuse.

Là, elle vint l’embrasser sur les deux joues, lui tapotant doucement le sommet du crâne avant de le serrer dans ses bras. C’était une habitude ou quoi ? Douély, sa famille, Florensia, toutes les femmes qu’il connaissait faisaient une telle chose à chaque fois.

« Et bien … Tu sais parfaitement que pour chacun de tes anniversaires, je t’envoie un bouquet. Tu n’as pas de raisons de me remercier, hein ? » murmura la femme aux yeux vairons, l’œil droit de couleur rouge restant ouvert alors que l’autre était fermé.

« Oui mais … Voilà … Enfin … Bon … Euh … Maintenant que je suis passé pour vous remercier, je crois que je ferai mieux de partir. Vous avez l’air occupée … »

« C’est une bien belle foreuse que tu as là, Earnos. C’est ton cadeau de la part de tes parents ? » demanda t-elle alors qu’il s’arrêtait aussitôt, plus qu’intéressé maintenant par les paroles de Florensia.

« Oui ! C’est mon père qui me l’a offerte pour mes neuf ans ! »

Sans même qu’il ne le remarque, la femme avait retourné le panneau devant la porte d’entrée, signalant que le magasin était fermé alors que le jeune garçon était invité à rentrer dans la pièce derrière le comptoir. Là-bas, il se retrouvait assis sur une chaise, la femme lui servant à boire alors qu’il ne comprenait pas la raison de sa présence ici. Néanmoins, quand elle lui demanda de lui dire ce qui s’était passé ces derniers mois, il répondit aussitôt :

« Et bien … Je … On ne m’a pas posé la question enfin … Euh … Ben … J’ai vu la princesse ! »

Hum ? Il vit le haussement de sourcil de la part de la femme aux cheveux blonds, celle-ci attendant qu’il continue de parler. Chose qu’il fit après quelques secondes :

« Elle tentait de s’enfuir des Apitrinis … Visiblement, elle n’aime pas vraiment être enfermée dans le château. Personne ne m’a demandé ce qui se passait, c’est pourquoi je n’en parle pas. Et puis … Ce n’est pas comme si c’était très intéressant. »

« Bien sûr que si … Ne te dévalorises donc pas. Continues, je trouve cela passionnant. Tu as donc rencontré la princesse ? Et elle semble assez vivace, n’est-ce pas ? Que s’est-il passé ensuite ? Qu’as-tu fait avec elle ? »

« Et bien … Elle voulait que je la cache et qu’on s’enfuit … Au départ, je n’ai pas compris mais comme c’était la princesse, et bien, j’ai accepté. Elle m’a accompagné pendant que je creusais des tunnels et c’est même en passant à la strate inférieure qu’elle est tombée sur moi. Heureusement que je l’ai récupérée en plein vol. »

« Oh ? Et de quelle manière ? Elle n’est pas capable de voler ? » demanda la femme avec interrogation alors qu’il se levait, tendant ses deux mains en avant pour bien représenter la scène. Elle eut un petit éclat de rire bien que lui-même ne semblait pas si content.

« Et puis … C’est là que j’ai vu les Apitrinis. Moi … Elle ne m’avait pas dit que c’était pour juste s’enfuir de ses obligations qu’elle était partie … J’ai eut l’impression qu’elle me mentait … Et je n’aime pas que l’on mente … C’est vilain, je trouve. »

« La princesse m’a l’air d’être une jeune fille qui ne prend pas réellement la vie au sérieux, me tromperai-je ? » questionna la fleuriste alors qu’il hochait la tête d’un air positif. C’était exactement ça ! Vraiment, vraiment … Vraiment ça !

« Donc c’était méchant de sa part … Mais bon … Ce n’était pas trop grave non plus. »

« Tu ne lui en veux donc pas, c’est bien cela ? » répondit Florensia tandis qu’il soufflait que oui. Pourquoi lui en vouloir ? Ce n’était pas du tout important. « Tu es un gentil garçon, Earnos, tu le sais ? Tu travailles pour ta famille, tu ne penses pas à toi-même mais aux autres, tu restes concentré sur ce que tu fais et tu n’en veux pas aux personnes qui peuvent jouer avec tes sentiments. Enfin … Ne sois pas trop gentil non plus d’accord ? »

« Je ne suis pas trop gentil ! C’est juste que je n’en veux pas à la princesse Terria car j’ai fait une promesse à la reine quand j’avais que cinq ans. Et je lui ai juré que je protégerai la princesse alors c’est ce que je ferai quand je le peux. »

« Et même si la princesse se moque de toi ? »

… … Si la princesse se moquait de lui ? C’était juste impossible car les Apireines étaient de gentilles personnes, très gentilles. Elles ne jouaient jamais avec les autres, jamais. Alors non … La princesse Terria n’était encore qu’une enfant comme lui donc elle était excusable. Enfin … Jouer … Ce n’était pas comme ça … Mais peut-être que si … Ce qui s’était passé avec lui … Elle s’était quand même moquer de lui en y réfléchissant bien.

« Si c’est une petite moquerie comme ça, ce n’est pas grave, ça peut même être très amusant. Enfin … Je ne sais pas vraiment comment on s’amuse. »

« Si tu la revois, tu pourras peut-être lui demander des cours, n’est-ce pas ? Elle semble être du genre à beaucoup s’amuser. »

Peut-être ? Il n’allait pas la revoir de sitôt et de toute façon, il n’était qu’un foreur comme les autres. Le temps passa très rapidement, beaucoup trop aux yeux du jeune garçon alors qu’il se levait après deux bonnes heures de discussion.

« Pardonnez-moi, madame Florensia mais je dois m’en aller. J’aimerai bien tester ma nouvelle foreuse avant qu’il fasse trop nuit. »

« Hum … Tu devrais réellement jouer avec les autres enfants au lieu de ne penser qu’au travail, c’est déconseillé à ton âge. Tu dois t’amuser. » soupira Florensia alors qu’il ne semblait pas comprendre. Il lui répondit sur un ton neutre :

« Si je m’amuse avec ma foreuse, pourquoi est-ce que j’aurai besoin d’ami ? »

« … … … … … Tu me rends triste, Earnos. Tu dois avoir des personnes sur qui tu peux compter, d’accord ? » murmura Florensia alors qu’il rougissait faiblement. La voix de la femme était vraiment … mélancolique et peinée pour lui.

C’était de sa faute ? Il la mettait dans cet état ? Ce n’était pas voulu du tout … C’est juste que … Il ne voyait pas l’utilité d’avoir des amis. Mais … Il ne voulait quand même pas qu’elle soit triste ! Il bafouilla en détournant le regard :

« Je … vais faire de mon mieux pour ça … madame Florensia. »

« Je te fais confiance, tu es un Aspicot qui deviendra un magnifique Dardargnan plus tard, j’en suis certaine. Je pense qu’il est temps pour moi d’ouvrir ma boutique. Ils doivent s’impatienter. »

La femme s’était adressée à lui et il remarqua que ses cheveux, bien qu’assez courts semblaient cacher une partie de son visage. Elle se pencha en avant, le jeune garçon déposant deux baisers sur les joues de la fleuriste avant de partir. Il allait faire de son mieux … oui … pour cette fleuriste !

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