Chapitre 22 : Une surprise royale

ShiroiRyu
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Chapitre 22 : Une surprise royale

« Co… Co… Comment ?! » demanda le jeune garçon en écarquillant les yeux alors que son père n’était même pas préparé pour le travail. Plusieurs mois s’étaient écoulés, entre quatre et cinq pour être plus précis.

« Tu as parfaitement entendu, Earnos. Habille-toi correctement. Nous partons dans … » commença à dire son père avant qu’Earnos ne lui coupe la parole :

« Mais attends, Papa ! Tu me dis que nous allons voir le roi et la reine ?! Mais pourquoi ?! Pourquoi ? Je … Je … Je … Je ne comprends … »

« Hum ? Tu ne comprends pas, c’est cela ? Et bien … Fiston, si tu écoutais un peu plus souvent ce que l’on te disait et si tu venais un peu plus souvent en balade avec la famille, tu saurais que ta mère est considérée comme l’une des meilleures fleuristes du royaume ainsi que Florensia. C’est pourquoi il nous arrive en de rares fois par an d’aller dans le château royal pour emmener des fleurs à la famille royale. »

« Mais mais mais … Comment ça se fait que je ne le savais pas ?! » s’écria le jeune garçon aux cheveux blonds alors que son père reprenait la parole après sa tirade :

« Car tu n’écoutais jamais … Tu restais toujours fixé sur ton travail … Mais maintenant, tu es bientôt âgé de dix ans et il serait bien temps que tu ouvres les yeux sur le monde qui t’entoure. Tout ne se rapporte pas uniquement à la boutique de fleurs de ta mère ou alors à la zone de travail dans lequel nous sommes, toi et moi. Peut-être que tu n’as pas envie de venir encore cette fois mais aujourd’hui, puisque nous avons le temps d’en discuter et que tu as même pris la peine de ne pas penser au travail, tu viens avec nous même si tu n’es guère motivé. »

« Je ne vois pas pourquoi je viendrai … Le travail n’attend pas, Papa ! »

Il avait dit cela sur un ton un peu rageur. Dès qu’il repensait à elle … A cette fille … C’était stupide de ne pas vouloir lui pardonner mais elle ne méritait pas qu’il lui pardonne. Il s’en voulait légèrement car ce n’était pas dans ses habitudes mais ce qu’elle avait fait … Il ne voulait PAS DU TOUT d’une troisième fois.

« Et tu pourras discuter avec la princesse pour que vous fassiez la paix. » murmura sa mère. … Parler avec elle ? AVEC ELLE ?!

« Même pas en rêve ! Je ne discuterai pas avec elle ! »

« Mon fils ? Tu es sûr de ne pas vouloir y réfléchir plus sérieusement ? » demanda soudainement sa mère avant qu’il ne la voit mettre une paire de gants blancs aux mains. Que que que … NON NON ET NON ! Il s’était mis à trembler tout en reculant, bafouillant :

« Mais MAMANNNNNNNNNNNNN ! Je n’ai pas envie d’aller au château ! »

« Mais tu viendras quand même … Et vous discuterez comme des personnes adultes, toi et la princesse Terria. Je suis sûre que le roi et la reine seraient d’accord pour cela. Ils doivent être au courant de cette petite anecdote vous concernant tous les deux. Et puis … Une future Apireine se doit d’être proche de son peuple, c’est pourquoi il faut lui laisser réparer ses bêtises. Si tu ne mets pas du tien … Je serai contrainte de t’y forcer, Earnos. » reprit sa mère, retirant peu à peu ses gants. L’effet que cela produisait avait été plutôt violent … très violent même quand on y réfléchissait bien. Le jeune garçon détourna le regard, marmonnant :

« Je viens … mais je ne lui parlerai pas. Mais pourquoi on va là-bas aujourd’hui ? »

« Car nous avons été invité pour les dix ans de la princesse Terria. Et oui, même si elle est plus vieille que toi de quelques semaines, il semblerait qu’elle n’ait pas ta maturité. Dommage que tu sois aussi distant … Tu aurais pu essayer de lui donner un peu de ton caractère. Pas totalement non plus. Les Apireines sont déjà des personnes qui ne pensent qu’au royaume avant même leur propre vie. Si tu la fais devenir comme toi, tu imagines ? » reprit sa mère sur un ton bien plus amical, le jeune garçon commençant à s’imaginer comment serait la princesse Terria si elle était ainsi.

Toujours à jouer son rôle de princesse, à parler avec les autres insectes, à montrer le bon exemple, à ne jamais penser à elle-même … … … C’était comme ça qu’il se voyait lui-même ? Enfin, s’il devait se parler de lui … Qu’est-ce que cela donnerait ? Si il devait se définir ? Ah … Ca ne serait pas très joli … Il pouvait se dire qu’il travaillait durement, très durement même mais à côté … Il n’était pas sociable, il n’avait pas d’ami ou presque à part Herakié et encore … De l’autre côté, il ne pensait qu’au travail sans même s’intéresser au reste. Il était parfois très froid et distant … Enfin bon …

« Nous partons dans une vingtaine de minutes. » reprit son père finalement alors que le jeune garçon hochait la tête. D’accord …

« Je vais aller me laver et être présentable, maman … » marmonna l’Aspicot avant de s’éloigner. Pfff … Non … Il ne voulait pas … Pas du tout … aller là-bas. Il prit sa foreuse avec lui, celle qui était dans un triste état mais toujours capable d’être utilisée.
Pourtant, voilà qu’il était de la partie avec le reste de sa famille, toute celle-ci s’étant mise en marcher pour se diriger le palais royal. Après de nombreux dédales et de tunnels les faisant monter et descendre sur plusieurs strates, ils étaient arrivés à leur lieu de destination. Lui ? Il ne regardait même pas le château, ne s’en préoccupant pas le moins du monde. Il ne voulait pas l’étudier en détail, savoir si il était grand ou non. Rien que de savoir qu’il allait la revoir … Ca lui mettait les nerfs en boule. Il ne voulait pas revoir … Il ne voulait absolument pas la revoir ! Pas le moins du monde !

« Ah ! Messire Walane ! Dame Niny ! Nous vous attendions. Nous avons reçu un message de la part du roi à votre sujet. »

L’un des gardes s’était adressé à eux tandis que le jeune garçon le regardait d’un air surpris. Le garde semblait ravi de revoir ses parents sans qu’il n’arrive à expliquer pourquoi. Enfin, peut-être que cela voulait dire que ses parents étaient plus connus que prévu. Peut-être que cela n’allait pas être une si mauvaise journée dans le fond ?

« Et bien … Earnos … Regarde les fleurs à droite … Ben tu vois … C’est notre mère qui les as plantées elle-même. » vint lui dire subitement Passy alors qu’il jetait un regard vers l’endroit qu’elle désignait du doigt.
Des fleurs … De très belles fleurs si on pouvait dire cela … Puisque c’était du lierre … Mais un lierre magnifique et splendide. On voyait qu’il n’avait rien d’un parasite qui envahissait une autre plante. Non … Le lierre était là, présent, entourant finement des bégonias orange. Le lierre était si maigre, si petit et pourtant, il se liait avec tant d’insistance.

« Un attachement ou une amitié éternelle … et qui résiste à l’épreuve du temps. »

« Oh … Malgré que tu ne sois jamais là à la boutique de fleurs, visiblement, tu nous écoutes souvent sinon tu ne te souviendrais pas de la signification. » répondit sa mère en lui souriant, lui caressant le sommet de son crâne alors qu’il rougissait à cause de l’acte.

« Bonjour madame Niny ! Bonjour monsieur Walane ! »

Il tressaillit, s’immobilisant aussitôt en entendant la petite voix fluette. Qu’est-ce que … Qu’est-ce que … Pourquoi est-ce qu’elle était déjà là ?! Lui qui était derrière ses grandes sœurs et ses deux parents, il était bien caché mais il commençait à l’apercevoir. Elle semblait si heureuse et radieuse. Pourtant, la joie qui parcourait son visage s’arrêta subitement au moment où elle arriva devant ses parents.

« Mais … Mais … Mais … Euh … Euh … Euh … Madame … Niny ? C’est votre fils ? » demanda t-elle subitement d’une petite voix très faible en désignant Earnos du regard.

« Oui. C’est la première fois qu’il vient au château. Il est le troisième enfant, tu sais celui dont tu voulais tant faire la connaissance car tu ne l’avais jamais vu. » répondit la femme Coxyclaque, faisant semblant de ne pas savoir au sujet des deux enfants.

« Ah … Euh … Oui … Bien sûr. Ma mère va bientôt arrivé. Euh … Vous savez où vous rendre. » bafouilla la petite Apireine alors que toute la famille d’Earnos avançait.

Il passa à côté d’elle, l’ignorant complètement alors qu’elle lui jetait un regard en biais. La foreuse qu’il avait sur son dos… Ce n’était pas celle qu’elle avait achetée pour lui hein ? Il ne la prenait même pas … Il ne lui avait pas pardonnée … Elle devait … Elle devait s’expliquer avec lui avant qu’il ne soit trop tard. Alors qu’ils s’enfonçaient dans le palais, elle s’était retournée avec conviction. Pourtant, toute sa conviction s’était envolée en fumée en un instant. Elle n’y arrivait pas … Elle n’était pas assez forte pour … ça …

« Roi Tanator, reine Seiry, c’est un honneur renouvelé de vous rencontrer. »

C’était son père et sa mère qui avaient pris la parole, les deux adultes s’inclinant respectueusement devant la famille royale. Lui-même fit le geste ainsi que ses sœurs. Il trouvait cela attendrissant de voir la plus jeune se prêter à tout cela. Lorsqu’il releva la tête après l’avoir baissée pour s’incliner, il remarqua le visage de la reine Seiry. Son sourire … Son sourire était si beau et si tendre … Si chaleureux … Et c’était bien qu’elle regardait … Ah … Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle le regardait lui ? Est-ce qu’elle avait réussi à le reconnaître ? A savoir qu’il était l’enfant qu’elle avait rencontré il y a presque six ans ?

« Earnos … Ne fixe donc pas la reine Seiry de la sorte, c’est impoli. » murmura Cassina alors qu’il répondait en chuchotant, détournant la tête :

« Par … Pardon … C’est vrai que je ne devrais pas … Je devrais aller m’excuser … Enfin … Euh … C’est juste que … Voilà. »

Il valait mieux qu’il se taise plutôt. Il n’arrivait toujours pas à croire ce qui se passait ici. Comment est-ce que ses deux parents pouvaient être reliés au roi et à la reine … Sa mère … Une fleuriste royale ? Et il n’apprenait ça que maintenant ?! Il s’en voulait terriblement à cet instant de ne jamais prendre réellement part aux discussions entre membres de sa famille. Visiblement, il loupait des choses très importantes.

… … … … … Voilà maintenant … Non … Il y avait sûrement un problème, un GROS problème … Ce n’était pas possible autrement. Pourquoi … Pourquoi est-ce que sa famille mangeait à la même table que celle du roi et de la reine ? Et aussi de nombreux insectes nobles ? Heureusement, il n’était encore qu’un enfant et il avait été mis de côté avec ses deux plus jeunes sœurs. Heureusement ? Oui … Car sinon, il ne saurait pas comment se tenir face à ces personnes trop importantes pour lui.
Il pouvait remarquer que la princesse était assise à côté de sa mère, à la droite de cette dernière. Elle semblait si heureuse avec celle-ci … Il n’était pas rare qu’elles parlent entre elles. Et le roi … Il parlait avec son père ? Son père était assis à la gauche du roi ? Et ils semblaient discuter de choses assez importantes. Même trop importantes … Et ça le concernait lui ?! Même si ils étaient à une autre table, il sentit que les regards royaux convergeaient vers lui ainsi que de nombreux autres. Qu’est-ce … Qu’est-ce qu’ils avaient dit ? De … De quoi est-ce qu’ils parlaient ? Il ne sentait plus très bien maintenant.

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