Chapitre 31 : Une pitoyable promesse

ShiroiRyu
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Chapitre 31 : Une pitoyable promesse

« Si je le désire une nouvelle fois ? Je n’avais que cinq ans à cette époque. »

Il avait dit cela sur un ton las et mollasson alors que la jeune fille retournait s’asseoir. C’est vrai … Il n’était pas obligé de le promettre encore une fois. Il pouvait tout simplement refuser. Elle comprendrait parfaitement. C’était normal … de ne pas vouloir après tout ce qu’elle lui avait fait depuis qu’elle l’avait revu. Ce n’était pas très grave … n’est-ce pas ? Alors pourquoi est-ce qu’elle tremblait légèrement ? Elle avait peur … qu’il refuse ? Pourtant, il poussa un profond soupir, s’approchant d’elle avant de se mettre à genoux.

« J’ai vu Holikan le faire alors je pense que je dois faire pareil. » répondit-il avec lenteur, soulevant la main de la jeune fille avec la sienne. Il l’embrassa avec délicatesse tandis qu’elle avait un peu de rouge aux joues. Il reprit après quelques secondes sur un ton neutre : « Je jure de servir la princesse Terria sur mon honneur d’insecte et sur mon âme. Je jure de mettre mes sentiments personnels, ma famille et mon royaume de côté lorsqu’il s’agira des intérêts de la princesse Terria. … … … Bon par contre, je ne sais pas quoi dire de plus. »

« Alors il vaut mieux rien dire ! » répliqua t-elle en retirant sa main, faisant une petite moue mi-boudeuse, mi-gênée. Ce n’était pas vraiment des paroles dignes d’un protecteur mais … C’était quand même passable voir très bien. Enfin bon … Elle n’allait pas dire que ça ne lui faisait pas plaisir. Elle chuchota : « J’accepte que tu me protèges, Earnos. Et puis … Ca serait méchant de ma part de refuser alors que tu as été le premier protecteur … Et puis, si ma mère a voulut que tu deviennes mon protecteur, c’est qu’il y avait une bonne raison non ? Alors … Quand je sortirai du château, je devrais compter sur toi pour me protéger, d’accord ? »

« N’abusez pas non plus de votre pouvoir, princesse Terria. Je ne suis pas votre serviteur personnel. Vous avez le garçon Yanma et le garçon Rapion pour ça. J’ai juste signalé que j’étais d’accord pour promettre une nouvelle fois votre protection. »

« C’est mesquin de ta part, Earnos ! » répondit-elle en tirant la langue à moitié, Florensia rigolant légèrement en voyant la réaction des deux enfants.

« Et bien ? Il reste encore quelques heures de travail mais il s’avère que la nuit va bientôt tomber. Je crois que le palais royal est quand même assez loin non ? » dit la femme aux yeux vairons alors que la jeune fille hochait la tête.

« Oui … Je ferai bien mieux de partir maintenant. Déjà que je suis sûre qu’ils sont tous en train de me rechercher … ou alors de m’attendre car de toute façon, je suis toujours à m’enfuir un petit peu, hihihi ! Merci beaucoup pour cette journée, madame Florensia ! Au revoir, Earnos ! Je reviendrai t’embêter un peu quand je le peux ! »

« Oh … Et bien … Earnos ? Tu comptes laisser une jeune fille rentrer seule en pleine nuit ? Encore plus la princesse ? Encore plus alors que tu viens de lui faire une promesse ? » murmura Florensia tandis qu’il tournait la tête vers la fleuriste.

« Mais elle est capable de … Bon … Euh … D’accord … Merci beaucoup pour tout aujourd’hui, madame Florensia. Les fleurs étaient très belles, comme d’habitude ! » répondit-il avant de se diriger vers la sortie du magasin, invitant la princesse Terria à le suivre. Il lui avait ouvert la porte, la jeune fille souriant avant de passer la première dehors. Brrr, il faisait froid !

Elle était prête à rentrer ? Il connaissait quand même le chemin pour la raccompagné au château. Ils saluèrent la fleuriste, celle-ci refermant la porte de sa boutique alors qu’ils étaient maintenant en route pour le château. Sur le chemin, aucun ne prit la parole, la jeune fille regardant à gauche et à droite sans parler. Elle ne savait pas quoi dire de toute façon …

« On va se dépêcher quand même, princesse Terria. Si il fait nuit, je pense que les gardes, le roi et la reine doivent être très inquiets. »

« Sûrement ! Mais j’ai un bon garde du corps alors je ne devrais pas être en danger, non ? »

« Si on se fait attaquer par un Rapion ou un Yanma, je ne pourrais pas vous défendre. Mais vous aurez le temps de vous enfuir, je peux vous le certifier. »

« … … Je n’aime pas ça ! Tu ne te feras pas encore du mal par ma faute ! Si on se fait attaquer, j’irai me battre avec toi ! » répondit-elle en tapant du poing contre sa poitrine.

« Vous ? Vous iriez vous battre ? C’est assez … »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’un violent coup de vent vint le faire tomber sur le côté, la jeune fille ayant fait apparaître des ailes dans son dos. Celles-ci s’étaient mise à bourdonner plus que rapidement. C’était elle ? Qui produisait ce vent ?

« Tu vois ? Si je fais ça, je peux faire quand même mal ! Tiens … Prend ma main. » chuchota la jeune fille en tendant celle de droite, le jeune garçon l’acceptant, plutôt surpris. Finalement, il marmonna entre ses dents :

« Même la princesse est plus forte que moi … »

Hein ? Quoi ? Elle voyait le visage à moitié dépité d’Earnos, la jeune fille se sentant subitement embarrassée. Elle n’avait pas voulut faire ça pour se mettre en valeur ! Juste pour signaler qu’elle pouvait quand même se défendre un peu aussi ! Elle murmura :

« Euh … Earnos, moi, je ne sais pas me battre non plus hein ? Juste que si … On se fait attaqué, au moins, on saura un peu se protéger hein ? »

« … … Peut-être un petit peu … Je ne sais pas vraiment du tout. » répondit-il sur un ton plutôt distant et dénué d’intérêt. Il n’était quand même pas triste à cause du fait qu’elle savait se défendre ? Ou qu’elle semblait plus forte que lui hein ?

« Dis … Earnos … Est-ce que tu serais en train de bouder ? »

« Hein ? Mais même pas ! Je ne vois pas pourquoi vous dites ça, princesse. Nous devrions accélérer le pas ! Allez ! Vous pouvez courir ? Ou un peu voler non ? Avec vos petites ailes. »

« Dis … Earnos … Je voulais m’excuser pour ce que j’ai fait y a deux ans. Tu sais … Quand je suis tombée sur toi et que j’ai voulut m’amuser à ce que tu me protèges des Apitrinis. » coupa t-elle aussitôt alors qu’il s’était apprêté à courir. Il se retourna vers elle, un peu étonné de ses paroles. Pourquoi est-ce qu’elle parlait de quelque chose d’aussi vieux ? C’était quand même bizarre … Mais bon … Il posa sa main sur le sommet du crâne de la jeune fille, elle était quand même un peu plus petite que lui quand on y réfléchissait bien.

« C’est déjà pardonné tout ça depuis le temps. »

Elle avait fait un effort, elle s’était rappelée de la promesse qu’il avait faite, il n’avait plus aucune raison de lui en vouloir. Elle fit un petit sourire alors qu’ils repartaient. Une bonne trentaine de minutes de marche plus tard, elle s’étai tretrouvée sur son dos, les deux mains autour de son cou, la tête posée contre lui. Elle avait les yeux à moitié clos tandis que le jeune garçon l’avait prise sur lui car elle semblait plus que fatiguée. Ils étaient finalement arrivés au château, plusieurs gardes s’approchant d’eux, armes aux mains avant de le remarquer. Ils dirent tout simplement :

« Ah … Mais c’est son fils … C’est bon, il n’y a aucun souci. Merci d’avoir ramené la princesse. Ah … Mais elle est endormie ? Appelez les Apitri… »

« Non. C’est bon, je suis réveillée. » marmonna la jeune fille, descendant d’Earnos qui la déposa avec douceur sur le sol. Les yeux à moitié clos, elle reprit : « Merci beaucoup pour aujourd’hui, Earnos. Et pour tout ce que tu as fait. Bonne nuit. »

« Bonne nuit princesse Terria. Je dois rentrer, il va être encore plus tard et mes parents vont être inquiets. Bonne soirée, messires. » répondit-il en saluant les gardes et la princesse, celle-ci faisant un geste lent de la main avant de s’enfoncer à l’intérieur du château.

Pfff … Ca avait été une journée bien plus mouvementée qu’il ne l’aurait cru. M’enfin, dès que la princesse était dans les parages, la journée n’allait pas être banale, il l’avait remarqué depuis le temps. Mais bon … Ce n’était pas si déplaisant que ça d’un autre côté. Elle avait fait de véritables efforts et il le reconnaissait parfaitement.

« Ah ! Pardon … Désolé … » dit-il en bousculant par inadvertance une personne encapuchonnée, celle-ci lui répondant d’une voix douce :

« Les enfants ne devraient pas être dehors à cette heure-ci. Tu ferais mieux de rentrer car la nuit sera fraîche aujourd’hui. »

« Mer … Merci beaucoup. » répondit-il tout simplement en accélérant le pas.
Cette personne … Elle se dirigeait vers le palais ? Ah ? Et d’autres l’accompagnait ? Il voyait cela puisqu’il passait à côté d’elles en commençant à courir. C’était bizarre … Il avait bien plus froid depuis que cette personne avait parlé. M’enfin … Il rentra en sécurité chez lui, racontant sa journée avec madame Florensia sans évoquer pour autant la princesse.

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