Chapitre 4 : Ne pas la blesser

ShiroiRyu
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Chapitre 4 : Ne pas la blesser

« Je vais aller voir mademoiselle Douély. Ca fait très longtemps que je ne l’ai pas vue. » dit le jeune garçon aux cheveux blonds, sa mère poussant un léger soupir.

« Est-ce que tu as prévenu Herakié à ce sujet ? Car si elle vient te chercher alors que tu n’es pas là et que tu es en repos normalement … » murmura-t-elle alors qu’il bredouillait :

« Euh … Sincèrement, je ne préfère pas du tout qu’elle soit prévenue … Après, elle va vouloir me suivre et je veux être seul avec mademoiselle Douély. J’y vais maintenant ! »

Il s’éclipsa aussitôt, ne voulant pas continuer la conversation. Loin de là même ! Deux minutes plus tard, il était déjà dehors en train de courir. Hérakié allait lui faire une crise de jalousie mais qu’importe, le plus important était de voir Douély. Il n’eut aucun mal à se rendre le quartier réservé aux Munjas, regardant autour de lui. Hum … Ils étaient toujours aussi peu nombreux dans les rues … mais en même temps … Ils étaient toujours aussi silencieux et sinistres … et encapuchonnés.

« Douély … Mademoiselle Douély … Elle est … ici. » dit-il en retrouvant l’endroit où elle habitait, s’approchant de la porte. Lorsqu’il fut près d’elle, une sinistre voix s’adressa à lui :

« Earnos … Earnos … Qu’as-tu fait ? Pourquoi n’es-tu pas revenu ? »

« Euh … Mademoiselle Douély … Si c’est vous, je rappelle que ce n’est pas drôle du tout. Je ne suis pas quelqu’un de froussard et de peureux. » murmura-t-il bien qu’il sentait un souffle froid qui lui caressait la nuque, le forçant à se retourner. « Je vous ai dit d’arrêter ! Ce n’est pas drôle du tout, mademoiselle Douély ! »

La porte grinça, s’ouvrant légèrement. Il n’allait pas tomber dans le piège grossier. Elle lui en voulait car ça faisait déjà quelques semaines qu’il n’était pas venu la voir. A cause de tout ce qui s’était passé, il n’avait pas vraiment eut le temps pour une telle chose. Même si il le regrettait amèrement quoi … Enfin bon …

« Ce n’est pas drôle du tout ! » répéta-t-il en s’avançant vers la demeure maintenant ouverte.

Lorsqu’il pénétra à l’intérieur, la porte se referma derrière lui et tout s’enchaîna. Deux yeux bruns apparurent en face de lui, brillant dans le noir. Il poussa un cri, les yeux se déplaçant à toute vitesse sur la droite alors qu’il s’était mis à courir, se cognant contre le coin d’une table. Il pouffa de douleur, son corps s’arquant à cause de cela. Il se retrouva violemment plaqué sur le sol, ou du moins, pensa que c’était le cas avant de sentir qu’il était couché sur un canapé. Et sa tête se retrouvait enfouie dans quelque chose … de doux … mais qui l’empêchait de respirer. Il tenta de se mouvoir, une petite voix plaintive disant :

« Mais arrête de bouger ! C’est ta punition ! Tu es paralysé ! »

Paralysé ? Il pouvait quand même bouger ! Il continua de se mouvoir jusqu’à ce que deux lèvres se posent sur ses deux joues. Aussitôt, il se stoppa, immobile comme si il avait été réellement paralysé. Ce baiser … si bon …

« Tu vois … C’est ce que j’avais dit, Earnos. »

Finalement, la lumière revint, laissant paraître le visage souriant de la Munja. Celle-ci était toujours la même avec ses longs cheveux bruns, magnifiques à observer. Ce qu’il avait senti sur sa tête … C’était bien … euh ce qu’il pensait hein ? PFIOU ! Il avait un peu plus chaud maintenant à cause de ses bêtises.

Alors … Euh … Qu’est-ce qu’il devait faire ? Il était venu pour … quoi ? La jeune femme vint s’asseoir à côté de lui, le regard froncé avant de placer ses mains autour de son ventre. Elle le sera avec tendresse contre elle, le jeune garçon ne bougeant plus du tout. C’était … sympathique … Ça lui avait manqué aussi … Elle lui avait manqué aussi.

« Euh … Mademoi … » commença t-il à dire avant de s’arrêter. « Douély … Ca faisait très longtemps hein ? Vous m’avez manqué aussi … Enfin, tu m’as manqué … »

« Depuis cet incident avec … la reine et j’ai appris que tu étais rentré dans l’armée du royaume des insectes, je me demandais si tu m’avais oubliée. »

« Ah non ! JAMAIS ! Ça c’est impossible ! Je ne t’oublierai jamais ! » dit-il avec entrain alors qu’elle lui souriait, reprenant avec douceur :

« Je ne suis pas d’accord … Tu ne devrais pas être dans l’armée … Tu es beaucoup trop jeune et tu n’es pas fait pour cela, Earnos. »

« Je sais bien … que les Munjas ne sont pas appréciés … mais tu n’as pas à t’en faire, je ne te ferai jamais de mal, Douély ! Jamais ! Tu veux que je te raconte tout ce qui s’est passé ? »

Hum ? Pourquoi pas ? Elle s’apprêta à le relâcher de son étreinte mais le jeune garçon s’installa sur ses jambes. Et bien … Il commençait à faire son poids, n’est-ce pas ? Est-ce qu’il n’en profitait pas un peu par hasard ?

Une demi-heure s’écoula, le jeune garçon ne s’étant pas arrêté un seul instant dans son histoire. Il lui racontait la promesse faite à la princesse mais aussi à la reine, le fait que son père était un ancien général et toutes ces choses. Lorsqu’il eut terminé, la Munja semblait songeuse, avant de dire avec lenteur :

« Les Munjas peuvent converser avec les morts … Ainsi, on peut rentrer en relation avec les esprits des défunts. Oh … C’est quand même difficile, surtout quand les personnes sont très puissantes à la base de leur vivant … Mais c’est ainsi … »

« C’est très bien comme pouvoir, ça. Pourquoi est-ce que les Munjas ne sont pas appréciés ? Vous êtes pourtant … loin d’être effrayants. Toi, tu es vraiment jolie, Douély. » dit-il en rougissant un peu, la jeune femme aux yeux bruns rigolant.

« Et bien … Depuis quand tu essaies de flatter ma personne ? »

« Je ne fais que dire la vérité, Douély ! » répondit le jeune garçon aux cheveux blonds aussitôt, Douély, collant sa joue contre la sienne.

« Tu sais que parfois, tu es drôlement mignon quand tu parles de la sorte, Earnos. Ça me donne envie de te dévorer tout cru. Et dire que tu vas continuer à grandir. »

Et ? Qu’est-ce que cela allait faire ? Il ne comprenait pas … mais il avait senti une petite pointe de tristesse dans la voix de la Munja. Il frotta sa joue contre celle de Douély, comme pour la rassurer bien qu’il ne comprenait pas. Il ne voulait pas la savoir triste … alors il allait tout faire pour éviter qu’elle ne le soit.

« Dis … Earnos … Tu veux passer la soirée ici ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Je … Je n’ai pas d’affaire … Mais je veux bien … Je vais en prendre chez mes parents et je reviens tout de suite ! D’accord ? »

Bien entendu. Ils allaient passer une journée ensemble. La matinée venait à peine de débuter. Il repartit presque aussi vite qu’il était venu. Puis le temps passa, dix minutes, puis vingt … Enfin, une heure … puis une second heure. Assise sur le canapé, la jeune femme tapotait du pied sur le sol, se disant à elle-même :

« Il n’aurait quand même pas osé me faire ce coup ? Ce n’est pas dans son caractère … mais autant de temps … Qu’est-ce qu’il est en train de faire ? »

Brrr ! Elle n’appréciait pas vraiment cela … mais bon … Elle allait lui faire une grosse frayeur quand il reviendra ! Et puis … Depuis quand se comportait-elle de la sorte ? Hum … Depuis l’apparition de l’enfant dans sa demeure il y a de cela plusieurs années … Mais c’était ainsi, elle ne se le reprochait pas le moins du monde.

« Douély ! Douély ! Je suis de retour ! Enfin ! » s’écria une voix de derrière la porte.
Elle l’ouvrit, s’apprêtant à lui remonter les bretelles s’il en avait possédées. Mais en voyant que le jeune garçon semblait exténué, elle préféra lui demander :

« Tu en as mis du temps. Tu m’as l’air épuisé. Qu’est-ce qui s’est passé pendant ces deux heures ? A croire que tu as fait un marathon. »

« Je suis tombé … sur Herakié … Tu sais, je t’en ai déjà parlé, c’est la petite Scarhino. Et bien … En fait, elle m’attendait à la boutique de fleurs. Elle m’a demandé où j’étais, où est-ce que j’allais, j’ai dû lui mentir … Enfin, je n’aime pas mentir … Mais pour qu’elle soit contente et satisfaite, j’ai passé deux heures avec elle. Maintenant, je suis là pour toute la journée. »

« Oh … Mon pauvre petit Aspicot … Viens donc par là … » chuchota avec tendresse la Munja avant de passer une main dans ses cheveux couverts de sueur.

Il poussa un petit gémissement de plaisir, souriant tout en fermant les yeux. Quand elle l’appelait ainsi, il aimait particulièrement la sensation qu’il avait. C’était bizarre … et chaud en même temps. La jeune femme lui murmura que pour le reste de la journée, c’était repos. Ils allaient s’amuser et se distraire tous les deux, chose que le jeune garçon ne pouvait sûrement plus faire depuis qu’il était dans l’armée des insectes.

« On va essayer de faire que cette journée te donne envie de revenir encore une fois, n’est-ce pas ? » dit-elle alors qu’il ne lui répondait pas, appréciant la position dans laquelle il se trouvait. Il était d’accord avec tout ce qu’elle voulait. Le plus important pour lui, c’était de rester avec elle le plus longtemps possible. Mais il n’oubliait pas son rôle ailleurs.

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