Chapitre 6 : Bien parce que c’est lui

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Bien parce que c’est lui

… … … Hum … … … Cela faisait bien deux semaines que la princesse Terria n’était pas venu le chercher. Peut-être que dans le fond, le projet était trop … dangereux pour elle et qu’elle avait préféré rebrousser chemin ? Il ne lui en voudrait pas le moins du monde mais bon, il aurait aimé être au courant.

Mais qu’importe … Il essayait de ne plus trop y penser. Encore une fois, en pleine matinée, alors que tout le monde dormait encore. Il se leva de son lit, se lavant rapidement avant de se diriger vers la cantine. Personne … Toujours aussi vide, n’est-ce pas ? Sauf bien sûr les cuisiniers qui étaient déjà debout depuis bien longtemps. Il les avait salués, mangeant tranquillement et en silence tout en gardant sa foreuse près de lui.

Lorsqu’il sortit de la cantine, sa foreuse en main, il fut soudainement plaqué contre un mur puis tiré sans qu’il ne puisse réagir. Une jeune fille aux cheveux blonds l’emmenait rapidement dans les couloirs, se cachant derrière un mur avant qu’il ne reconnaisse la princesse. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? La jeune fille était à moitié endormie, les cheveux blonds partant en plusieurs épis bien qu’elle lui souriait.

« C’est l’heure d’aller voir cette Douély. » signala t-elle avec joie.

« Heu … Princesse Terria … Vous êtes sûre qu’à moins de quatre heures et demi du matin … Cela soit vraiment une bonne idée ? »

« C’est la seule bonne idée que j’ai eu … Holikan n’était toujours pas d’accord pour que je vienne … Et puis, je ne vois pas pourquoi je serai en danger. Tu es l’un de mes chevaliers donc tu es là pour me protéger. Et puis, comme ça, aucune personne ne viendra nous déranger à cette heure-ci ! » reprit-elle, gardant son sourire.


Il n’était pas sûr que beaucoup de personnes soient déjà levées … Même Douély d’ailleurs … Mais bon … Il avait fait cette proposition à la princesse, il allait devoir la respecter, n’est-ce pas ? Ah … Il déposa correctement sa foreuse sur le dos avant de dire :

« Et bien … Alors … Une promesse étant une promesse, je vous accompagne. Néanmoins, je ne connais pas aussi bien que vous le château pour pouvoir m’en « échapper » discrètement. »

« Tu peux tout de suite dire que je ne pense qu’à m’enfuir du château hein ? Mais c’est vrai … Je connais beaucoup de passages secrets. Et en même temps … Personne ne sait ce dont je suis capable et je préfère ne pas encore le montrer … »

Hum ? De quoi est-ce qu’elle parlait ? Il se le demandait bien alors qu’il l’accompagnait, la jeune fille se déplaçant avec agilité et la grâce qui la caractérisait. Elle n’avait pas peur de salir très faiblement sa robe alors qu’ils avançaient à nouveau à travers les couloirs, évitant de rencontrer quelqu’un bien que cela serait rare à cette heure-ci.
Enfin … Elle désigna un trou caché par les herbes dans un mur, passant à l’intérieur pour quitter le château. Wa … Wah … Elle était vraiment plus maligne qu’on ne pouvait le croire. Trouver un tel endroit … C’était remarquable de sa part. Il sortit à son tour, complimentant la princesse pour cette échappée bien qu’il savait qu’il ne devait pas le faire. Elle rigola faiblement, lui demandant maintenant de bien vouloir la guider.

Il s’exécuta, la jeune fille le suivant bien qu’il jetait souvent un regard derrière lui pour se rassurer. Il ne voulait surtout pas commettre de bêtises avec elle. Si il lui arrivait un malheur … Et puis avec les paroles étaient toujours dans sa mémoire. Les Munjas étaient mauvais ? Et Douély avait peut-être tout manigancé depuis le début ? Non … Il ne voulait pas y croire. Elle n’était pas comme ça et il le savait parfaitement.

« Voilà … Nous sommes là … Par contre, veuillez rester très près de moi, d’accord ? »

« C’est un … C’est un endroit plutôt bizarre. » murmura la jeune fille avec une légère inquiétude tandis qu’ils étaient arrivé dans le quartier des Munjas du village du jeune garçon.


Gloups … Il ne s’était pas attendu … à ce qu’en fait … Autant de Munjas soient réveillés à cette heure-ci. Il devait être six heures et bien qu’ils aient beaucoup marché, aucun des deux n’était fatigué. Ils s’approchèrent de la porte de la demeure de Douély, Earnos demandant à la jeune fille de ne pas parler. Il toqua plusieurs fois, prenant la parole :

« Douély … Douély … C’est moi … Earnos … J’ai ramené quelqu’un qui voudrait te voir. »

« Earnos ? Mais … Qu’est-ce que tu fais ici à cette heure-ci ? Et qui est cette personne ? »

Il ne lui répondit pas, attendant que la porte s’ouvre avant d’apercevoir la jeune femme qui était à nouveau recouverte par les bandages et autres artifices. Terria recula un peu, comme effrayée par cette apparition alors que Douély les laissait rentrer.

« Douély … Je … J’aimerai que tu ramènes l’esprit de quelqu’un … La reine Seiry. » demanda aussitôt le jeune garçon lorsqu’ils furent installés.

« Hors de question, Earnos. C’est une chose bien trop grave ce que tu me demandes. »

Hein quoi ? Il ne s’était pas attendu à un refus de la jeune femme, celle-ci restant immobile tandis que Terria serrait les poings Ce n’était plus possible de reculer maintenant !

« Je suis la princ … » commença à dire la jeune fille avant qu’Earnos ne mette la main devant sa bouche pour qu’elle évite de parler. Mais … Mais …

« Douély … S’il te plaît … » murmura avec lenteur le jeune garçon alors que la jeune femme hochait la tête plusieurs fois négativement.

« Quand je dis non, c’est non. Ne me force pas à me répéter, Earnos. Ça ne marche pas comme ça. Si tu es simplement venu pour me demander ça, c’est non. »

« … … … Je voulais juste te demander cela … pour me faire plaisir … Je pensais que tu aimais bien me faire plaisir … » chuchota Earnos avec lenteur.

Qu’est-ce que … C’était quoi cette moue qu’il était en train de faire ? Terria était en train de l’observer, étonnée de voir la mine triste de l’enfant Aspicot. Douély l’observait lui aussi, regardant ses yeux rubis pendant plusieurs secondes. Il releva son regard de quelques centimètres pour qu’elle puisse mieux le regarder. Ah … Ah non ! Hors de question ! Ca ne marchait pas … Hum… Quand elle le voyait… Ça lui rappelait…

« Earnos … Je ne sais pas où tu as appris une telle chose … Je ne sais pas ce qui te pousse à faire ceci mais sache que … Hum ! ET ZUT ! »

Sans crier gare, la Munja vint subitement enlacer l’Aspicot, Terria poussant un cri de surprise. C’était quoi cette femme ? Le jeune garçon se laissa faire, un petit sourire aux lèvres. Il n’aurait jamais pensé que … que ça marcherait … Il était fier de savoir … qu’il avait un petit peu de charme et en même temps il avait honte de l’avoir utilisé sur Douély.

« Une fois … Une fois je veux bien le faire … Mais quand même … Pourquoi est-ce que la princesse Terria veut rencontrer l’esprit de sa mère ? »

« Je … Je … J’aimerai lui parler un peu … Je n’ai pas eu le temps … C’est arrivé si vite. » commença à bredouiller la jeune fille alors que Douély se séparait du jeune garçon.

« Hum … Ce n’est pas à moi de m’intéresser à cela. Bon … Je reviens … Il va falloir que je me concentre visiblement … Me demander d’invoquer l’esprit d’une reine. Quand même … Earnos … Je te conseille de faire de ton mieux pour avoir une semaine de vacances d’ici le prochain mois. Oh oui … Car ce n’est pas simplement avec des petits yeux d’Aspicot battu que tu m’auras de la sorte. »

« … … … Je demanderai à la princesse Terria de trouver un moyen pour cela. » annonça le jeune garçon, Terria répondant aussitôt :

« Tant que je peux revoir ma mère, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, promis. »

Pfiou … Heureusement que la princesse était là … Mais en même temps, les paroles de la Munja étaient plus que … surprenantes. Heureusement que Terria ne posait pas trop de questions hein ? Mais quand même, quand elle le regardait brièvement, elle semblait quand même … se dire que ce n’était pas vraiment normal tout cela. Douély était partie, se préparant pour l’invocation de l’esprit.

Une dizaine de minutes plus tard, elle était revenue, sans qu’il n’y ait quelque chose de changé … Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elle n’allait quand même pas annuler hein ? La peur et la déconfiture se lurent sur le visage de Terria.

« Vous … Vous … Vous allez faire quoi ? » demanda-t-elle avec appréhension.

« Et bien … Je croyais que nous allions invoquer la reine Seiry, non ? Tu en as de la chance … d’avoir Earnos de ton côté. Sinon, j’aurai refusé net même pour une personne de sang royal comme toi. Tu devrais le remercier après. »

« Il n’y a pas besoin de cela, Douély. Je ne fais que mon rôle de chevalier de la princesse. C’est ce que j’estime être tout simplement … une chose normale pour moi. » coupa une nouvelle fois Earnos avant que la jeune fille ne prenne la parole.

Ils avaient … autre chose à faire pour le moment. Réunis autour d’une table, une forte lueur commença à émaner de Douély. Peu à peu, la lueur quittait son corps, formant une sphère de lumière au milieu de la table jusqu’à ce que celle-ci prenne une forme particulière. Une forme que les deux enfants connaissaient parfaitement, Terria étant en larmes.

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