Chapitre 7 : Un message pour la génération future

ShiroiRyu
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Chapitre 7 : Un message pour la génération future

« Comment … Comment est-ce possible ? » demanda l’esprit de la reine avec surprise alors qu’elle regardait autour d’elle. Ses yeux se posèrent sur la Munja, reprenant la parole : « C’est donc vous qui … Mais … Hum … »

« Ma … Maman ! » s’écria la jeune fille aux cheveux blonds, montant à moitié sur la table, le visage baigné par les larmes alors que la reine Seiry tournait son visage vers sa fille.

« Terria ? C’est donc toi qui a demandé … Je vois … Earnos. » murmura l’esprit en posant finalement son regard sur le jeune garçon aux cheveux blonds. Celui-ci hocha la tête plusieurs fois comme pour la saluer, tremblant un peu.

« C’est … C’est Earnos qui m’a aidé ! Il m’a dit qu’il connaissait une Munja qui était capable de te faire revenir ! C’est bien toi hein ? Hein ? Maman ! »

« C’est bel et bien moi … Même si cela s’avère étonnant … Et bien … Pourquoi m’avoir rappelé ici ? Tu as sûrement une raison … d’avoir fait une telle demande, n’est-ce pas ? »

« Maman … Je voulais … Je voulais juste te voir … C’est tout. » murmura la jeune fille en rougissant, un peu honteuse car elle venait de comprendre l’idiotie de ce qu’elle avait demandé. Juste … pour revoir sa mère … Elle avait mis en péril le travail du jeune garçon … Elle avait désobéi aux paroles de son père.

« Je te comprends … Je te comprends tant … Moi aussi, je suis heureuse de te voir, Terria … Tellement heureuse … Cela est arrivé si brusquement … »

« Maman … Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi … Pourquoi est-ce que c’est arrivé ? »

« Je ne sais guère comment ils ont été mis au courant mais il semblerait que le secret des Apireines fut découvert. Je ne pense pas que ton père l’eut dit à quelqu’un qui aurait alors donné cette information … à mes assassins. »

« Je tiens à signaler que la petite discussion ne peut durer qu’une demi-heure, une heure au maximum. Je ne suis pas capable de garder le contact plus longtemps. » annonça Douély subitement alors que la conversation semblait déjà prendre un chemin d’une longue discussion, très longue discussion entre la mère et la fille.
« Je … Je ferai vite … Je veux juste lui parler … lui parler … » répéta plusieurs fois Terria en remerciant Douély pour ce qu’elle avait fait.

« Ce n’est pas grand-chose … Mais cette discussion, je ne la sens pas nécessaire pour ma part. Earnos, tu m’accompagnes ? Nous allons sortir tous les deux. »

« Euh … Douély … J’aimerai rester ici, s’il te plaît. » murmura le jeune garçon aux cheveux blonds, la jeune femme semblant surprise des paroles de celui-ci.
Il avait envie de rester ? Bon … Elle ne s’était pas attendue à cela mais qu’importe. Elle prit Earnos, le forçant à s’asseoir sur ses genoux devant le regard étonné de la reine Seiry. Cette femme … Hum … Peut-être qu’après … Elle allait discuter avec elle. Mais avant … Il fallait d’abord parler avec sa fille … de choses plus importantes.

« Terria … Comment va-ton père ? Comment … accepte-t-il ma mort ? »

« Père … se sent très mal depuis ta mort. Mais il va bien quand même. Je … Je … Je vais bien aussi même si c’est difficile. Père fait tout pour que je sois très bien entourée et protégée. » murmura la jeune fille en baissant la tête.

« En te laissant aller voir une Munja ? » demanda la reine Seiry en lui souriant.
Elle trembla, regardant évasivement Earnos. Non … Ce n’était pas du tout le cas. Visiblement, l’esprit semblait heureux puisqu’il émit un petit rire cristallin avant de reprendre :

« De toute façon … Si tu es accompagnées par Earnos, tu n’as rien à craindre, n’est-ce pas ? »

« C’est vrai ! Earnos, c’est lui qui m’a tout dit au sujet de Douély et de pouvoir t’invoquer. Tu sais … Enfin … Maman … Pourquoi est-ce que tu as tout fait pour que je me rappelle de la promesse avec lui ? Car c’était toi … la fleuriste. » chuchota la jeune fille, un peu rougie par l’émotion. Elle ne savait pas vraiment quoi dire d’autre à ce moment.

« Tout simplement car Earnos ne l’avait jamais oubliée malgré les années qui passaient. N’est-ce pas normal que de faire quelque chose pour que la future Apireine du royaume se rappelle de celle-ci ? » annonça l’esprit avec calme.

« C’est vrai … Mais maintenant … Earnos est devenu mon chevalier, comme Holikan. »

« Oh … C’est donc une bonne nouvelle dans le fond. Je peux alors partir l’esprit tranquille … Mais avant, il faut quand même que je te prévienne. »

La prévenir de quoi ? Earnos tendit l’oreille, intrigué par les propos de la reine alors que Terria faisait tout pour se concentrer. Elle ne devait pas trahir la confiance de sa mère, pas du tout même ! Alors … Qu’est-ce qu’elle allait lui dire ?

« Ton père va sûrement penser que les Rapions et les Scorplanes sont les responsables de ma mort. Il y a même de fortes chances que tout ce que … »

« Maman, je continuerai à tout faire pour que la paix avec les Rapions et les Scorplanes arrivent ! Je te le promet ! » coupa la jeune fille avant même que la reine ne termine ses paroles, celle-ci lui souriant tendrement. Plus besoin … de s’expliquer là-dessus. « En plus … Olistar est quelqu’un de très bien. Malgré les remarques d’Holikan, il est toujours là pour venir me protéger comme lui ou Earnos. »

« Oh … Olistar a ses petits secrets mais c’est un jeune Rapion de confiance, oui. »

Elle croyait les paroles de sa mère. Même si Olistar restait quelqu’un de discret, il s’ouvrait peu à peu depuis qu’Earnos était dans l’armée. Elle avait remarqué cela avec les nombreux entraînements et affrontement entre eux deux. Enfin … Sa mère avait sûrement autre chose à lui dire, non ? Car il n’y avait pas que ça … Elle s’en doutait même … Earnos était toujours assis sur les jambes de Douély. Ça ne semblait pas lui déplaire … d’ailleurs.

« Terria ? Terria ? Est-ce que tu as compris ce que je viens de te dire ? » demanda l’esprit de la reine Seiry alors que la jeune fille arrêtait d’observer Earnos.

« Euh … Non … Je suis désolée … Maman. » murmura la princesse, un peu honteuse.

« Je te demandais de prévenir ton père de se méfier de ses plus proches alliés … Déjà qu’auparavant, nous nous méfions tous les deux, cela ne semble pas s’être arrangé. La raison est justement ce que je t’ai demandé … auparavant. La paix avec les Rapions et les Drascores ne plait guère à tout le monde. De même, si les Rapions et les Drascores nous rejoignent … bon nombre de personnes seraient vite mises à l’écart. Les Drascores sont des insectes plus que puissants … mais aussi doués. Avec eux parmi nous, la noblesse corrompue subirait très vite une remise à l’ordre. Il faut alors que tu préviennes ton père mais aussi son conseiller d’être très prudents. S’il y a une guerre qui arrive … Elle proviendra de l’intérieur même du royaume. » termina de dire la reine Seiry avant que Douély n’annonce :

« Bon … Je suis désolée … Mais je commence sérieusement à fatiguer. Earnos … Tu vas raccompagner la princesse … Je ne vais pas la laisser rentrer seule. »

« Et bien … Alors … Il est temps pour moi de partir. » murmura l’esprit de la reine.

Mais elle … Elle ne voulait pas ! La jeune fille aux cheveux blonds se leva, tendant la main vers la reine Seiry bien que cela ne servit à rien. Earnos se leva à son tour, prenant la main de la princesse avant de signaler qu’il la raccompagnait maintenant. Il remercia encore une fois Douély pour tout ce qu’elle avait fait, Terria faisant de même bien qu’elle n’arrêtait pas de regarder sa mère. Néanmoins, les deux enfants quittèrent la demeure de la Munja, laissant seuls l’esprit et celle-ci.

« Et maintenant … Puisqu’ils sont partis … » commença à dire la reine Seiry.

« Je pense qu’il est grand temps de repartir de l’autre côté … Je n’aurai jamais dû faire une telle chose … Vraiment … Tout cela pour un jeune Aspicot. » se dit à elle-même la Munja, retirant ses bandages et s’apprêtant à renvoyer l’esprit là d’où il venait.

« J’ai une petite question … Mademoiselle Douély, n’est-ce pas ? » reprit l’esprit.

« … … … Je pense que je ne vais pas y répondre. »

« Normalement … Invoquer l’esprit d’une Apireine n’est pas une chose que la majorité des Munjas puisse faire. Ainsi … Je vous le demanderai … Qui étiez-vous ? »

« Je ne suis pas obligée d’y répondre. Néanmoins, vos agissements étaient très bons pour une Apireine … Au moins, contrairement à la majorité des précédentes, vous avez essayé de réparer les erreurs de ce royaume … » chuchota la Munja avec lenteur.

Réparer … les erreurs ? L’esprit fut intrigué par les paroles de Douély, celle-ci ayant terminé de retirer ses bandages avant de se positionner en face de la reine Seiry.

« Ce que j’étais … n’existe plus … Comme pour tous les Munjas. Ce que j’ai fait … ne se reproduira plus … Adieu, reine Seiry. » dit Douély avant que l’esprit ne disparaisse.

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