Chapitre 15 : Un compagnon inconnu

ShiroiRyu
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Chapitre 15 : Un compagnon inconnu

« Malgré ce qui s’est passé, la princesse n’a toujours pas quitté le château, n’est-ce pas ? »

« C’est exact, Earnos. Mais bon … Tu ne pensais pas que le roi allait se montrer aussi faible dans ses idées, non ? Même si sa fille lui tient tête sur ce point, il est hors de question pour de la laisser se rendre seule chez les Rapions et les Drascores. Ca serait beaucoup trop dangereux. » répondit Olistar aux paroles et interrogations du jeune garçon aux cheveux blonds. Celui-ci hocha la tête, donnant un coup de foreuse en essayant de passer outre les défenses d’Olistar, autant dire que c’était parfaitement inutile.

« Mais bon … Il faudra bien un jour qu’elle se présente là-bas Les ambassadeurs ne peuvent pas tout faire. Et toi … Je me demandais … Pourquoi est-ce que tu es encore là ? »

« Ma présence te dérange-t-elle à ce point, Earnos ? » demanda l’enfant aux cheveux violets, un petit sourire aux lèvres alors qu’Earnos hochait la tête négativement.

« Pas … pas du tout ! Loin de là même ! C’est juste que ça m’étonnait … Au final, tu es toujours l’ambassadeur des Rapions et des Drascores chez nous non ? »

« Toutes les semaines, j’envoie de mes nouvelles à mon clan, c’est exact. Mais pas seulement … Il n’y a pas que cela … Je suis aussi chargé de vérifier que nos relations continuent d’être au beau fixe entre le royaume et nous. C’est assez compliqué malgré … »

« Et pourquoi alors, tu n’arrêtes pas de t’entraîner avec moi ? Tu devrais être auprès de la princesse à chaque minute, chaque instant non ? Enfin … Avant que ce drame n’arrive. » questionna Earnos, faisant un saut en arrière pour éviter une attaque d’Olistar.

« Oh … Si tu savais la raison qui me pousse à venir m’entraîner avec toi, il se pourrait que tu ne l’apprécies guère à sa juste valeur. Sache tout simplement que si je le fais, c’est de mon plein gré, voilà tout. Maintenant, si tu as fini de parler … »

Ils allaient pouvoir être un peu plus sérieux. Sans terminer sa phrase, Olistar se jeta sur lui, Earnos parant le coup avec son arme. Néanmoins, maintenant qu’il progressait, même très faiblement, Olistar en profitait pour améliorer son propre niveau … et surtout montrer encore une fois toute la différence entre eux.
Cinq minutes plus tard, il se retrouva allongé dans l’herbe, Olistar assis à ses côtés. Il avait un petit sourire aux lèvres, amusé par ce qui venait de se passer. Une énième défaite … Et ses victoires ? Oh et bien … Il n’en avait aucune, comme ça, c’était déjà fait. Il était la risée du château, il le savait parfaitement. Deux soldats s’approchèrent du duo, un jeune garçon se tenant derrière eux, plutôt discret puisqu’il se cachait à moitié derrière eux. L’un des soldats arriva prit la parole, s’adressant à Earnos :

« Hey ! On t’a ramené un petit Pomdepik pour que tu puisses t’entraîner avec lui. Au moins, comme ça, vous serez du même niveau tous les deux. On a tous pensé que ça serait le mieux pour toi, Earnos. Hey, toi, présente-toi à ton camarade d’entraînement. »

Il avait poussé le jeune garçon pour qu’il se montre à Earnos et Olistar. Ce dernier avait le regard mauvais tourné vers les deux soldats. Visiblement, il ne semblait pas apprécier cette petite initiative personnelle … Et surtout le sourire des deux soldats. Le jeune garçon devait avoir l’âge d’Earnos donc une dizaine d’années, bientôt onze donc. Il semblait vraiment très intimidé tandis qu’Olistar demandait calmement :

« Et on peut savoir d’où vous vient cette merveilleuse idée ? Earnos n’a pas forcément besoin d’une autre personne pour s’entraîner. Surtout s’il doit progresser, je pense être capable de m’occuper de lui. Alors vous pouvez reprendre votre Pomdepik et arrêtez de vous foutre de la gueule d’Earnos parce qu’il est loin d’être doué. »

Les derniers mots avaient été dit sur un ton légèrement irrité, que cela soit parce qu’il venait de dire à voix haute qu’Earnos n’était pas franchement un génie militaire. Mais aussi car les soldats venaient clairement ici pour se moquer de lui … Et dans un sens, il ne le supportait pas le moins du monde. Les deux soldats perdirent leurs sourires, le second répondant :

« Tu ferais mieux de te calmer, le Rapion. Je te rappelle que tu ne seras jamais la bienvenue ici. Et que tu le veuilles ou non, Earnos doit s’entraîner avec ce Pomdepik. La raison ? Personne ne veut de lui. Tenez, amusez-vous avec lui. »

D’un geste sec et assez violent, il poussa l’enfant qui s’écroula dans l’herbe. Les deux soldats s’éloignèrent, le regard à moitié haineux dirigé vers le Rapion. Earnos releva le Pomdepik. Il avait des cheveux bleus, le regard assez absent, comme dénué de vie et de couleur rubis. Ses habits étaient très simples, encore plus simples que ceux d’Earnos.

« Euh … Ca va ? Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe mais … Je dois m’entraîner avec toi ? » demanda Earnos avec interrogation.

« Si tu le veux bien … Car tu dois décider. » répondit faiblement le Pomdepik.

« Mais c’est quoi ton nom ? Tu en as bien un ? Je m’appelle Earnos … et le Rapion qui est là s’appelle Olistar. Enfin … Tu dois le connaître puis que c’est le seul Rapion du coin. »

« Merci de faire les présentations … » murmura Olistar, attendant que le Pomdepik se présente. Néanmoins, celui-ci s’éloigna pour se mettre en position de combat.

Il voulait d’abord se battre ? Comme il le désirait. Earnos reprit sa foreuse qu’il avait déposée au sol avant de foncer vers le Pomdepik. Contrairement à ce qu’il avait prévu, le Pomdepik ne fit aucun geste pour l’éviter. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Earnos s’arrêta, ayant envoyé en arrière le jeune garçon qui ne bougea plus.

« Hey … Hey ? Je t’ai fait mal ? Tu n’étais pas prêt ? » demanda le jeune garçon aux cheveux blonds alors que le Rapion restait immobile, croisant les bras.
Voilà donc un Pomdepik … Il en avait rarement vu malgré le fait qu’il se trouvait ici depuis quelques années … C’était l’une des races maudites du royaume des insectes. L’une des races pour lesquelles on pouvait dire : tout ou rien. Et les Pomdepiks commençaient avec rien du tout. Oui … Il suffisait de voir comment le jeune garçon se comportait. Celui-ci se redressa comme si de rien n’était, reprenant :

« Tu veux continuer à t’entraîner ? Je viens de débuter. »

« Euh … Je ne suis pas sûr que ça soit la meilleure des idées si tu veux mon avis. » répondit Earnos, peu rassuré par cela.

« Comme tu le désires … Qu’est-ce que tu veux que je fasse alors ? » demanda une nouvelle fois le Pomdepik, Earnos haussant un sourcil.

« Euh … Je ne sais pas du tout moi. Pourquoi est-ce que tu me poses la question ? Et tu ne m’as toujours pas donné ton nom d’ailleurs. »

« Car tu es dois décider pour moi dorénavant … Je suis ton objet et je n’ai toujours pas de nom puisque l’on ne m’en a pas donné un. »

« … … … Olistar, tu peux me dire ce qu’il raconte ? Il me fait un peu peur là … » murmura Earnos en reculant de quelques mètres. Il ne plaisantait pas quand il disait cela.

« C’est un Pomdepik … Ils sont toujours nés de la sorte. Ils ne portent guère de nom … Et les autres peuvent effacer leurs précédents noms … Ils ont une mentalité comme ça et tu ne peux pas la changer comme tu le désires. »

Oui … Mais il ne comprenait pas vraiment ce qu’Olistar voulait dire. Le Pomdepik s’approcha de lui, Earnos se mettant derrière le Rapion, toujours un peu inquiet.

« Je suis comme un objet que l’on s’approprie. Vous me donnez un nom et une utilité … Les précédents soldats n’avaient plus besoin de moi donc je n’ai plus de noms. »

« Mais c’est juste horrible ! Comment est-ce que tu peux laisser faire ça ? » s’écria Earnos avec véhémence, le jeune garçon aux yeux rubis disant :

« Car il en est ainsi depuis que je suis né … Je ne peux pas changer ce que je suis … »

« Et bien avec moi, tu vas changer tout de suite de ton ! Si tu es à moi, tu porteras un prénom et tu penseras comme tous les autres ! » s’écria Earnos avec un peu de colère, ressortant de derrière le Rapion. Olistar le laissa faire. Si il s’emportait, ça pouvait être intéressant, très intéressant même. Mais bon … Il ne se faisait pas d’illusions.

« Comme tu le veux … Puisque je suis ton objet. »

« Dorénavant, tu t’appelleras Férast ! Est-ce que ça te convient comme prénom ? »

« Comme tu le désires … Si cela te plaît … » répondit une nouvelle fois l’enfant aux cheveux bleus, haussant simplement les épaules.

« Je sens que je vais me fatiguer avant même que ça soit ton cas. » marmonna Earnos, se disant qu’il n’avait vraiment pas de chance avec lui.

« Tu n’auras qu’à me donner à quelqu’un d’autre si tu le désires. »

Quoi ? Même pas en rêve ! Ca l’insupporterait encore plus que tout le reste ! Mais quand même, quelle plaie ça allait être ! Et il avait l’impression de se voir … Toujours démotivé, faible, chétif. Et ça l’énervait ! Mais bon, il allait s’occuper de lui.

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