Chapitre 16 : Finalement entouré

ShiroiRyu
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Chapitre 16 : Finalement entouré

« Je te rappelle que tu n’es pas obligé de me suivre partout, Férast. »

« Je ne te suis pas partout. Je ne dors pas dans la même chambre que toi. »

« Oui mais en même temps, tu n’arrêtes pas de me coller depuis plus de deux semaines. Je t’ai dit que tu pouvais faire ta vie comme tu le désirais. Pourquoi est-ce que tu me suis comme ça ? Je ne t’oblige en rien à m’accompagner. » marmonna Earnos alors qu’il n’arrêtait pas de marcher à travers les champs d’entraînement. Il voulait que ce Pomdepik arrête de le suivre mais rien à faire, il n’arrêtait pas de l’accompagner pour le moindre de ses déplacements.

« Car c’est ainsi que je vis … Je ne vis que pour suivre une personne … Celle à qui j’obéis. »

« Alors si tu m’obéis, je t’ordonne de vivre ta vie ! C’est aussi simple que ça ! »

« Encore en train de te disputer avec lui, Earnos ? » murmura une voix masculine qu’il reconnut plus que facilement. Il se tourna vers la droite, apercevant Olistar qui lui souriait tout en s’avançant vers eux. Earnos pointa du doigt le Pomdepik derrière lui.

« Je ne peux pas faire autrement. J’ai l’impression que mon ombre a décidé de me parler et surtout est plus qu’embêtante. Je ne sais pas comment faire pour m’en débarrasser … »

« Tu peux tout simplement l’ignorer aussi non ? C’est plutôt une bonne méthode, je trouve. Enfin elle doit encore prouver son efficacité mais qu’importe. »

« L’ignorer … Je voudrai bien mais bon … Il est quand même utile en un sens. J’aimerai juste qu’il réagisse un peu plus quand je m’entraîne avec lui. Avec toi, je sais toujours que je me prendrai une réplique dans les secondes qui suivent mes attaques mais lui … Il ne fait que subir. » marmonna Earnos alors qu’Olistar lui signalait qu’auparavant, Earnos pensait de même de son côté. A ses débuts dans l’armée, n’était-ce pas ce qu’il faisait quotidiennement ? Du moins, qu’il ne semblait pas réellement réagir aux coups qu’il subissait ?

L’avait-il oublié ? Non, pas vraiment. Le jeune garçon aux cheveux blonds poussa un profond soupir avant de s’arrêter de marcher. Ca ne servait à rien de continuer de toute façon. Il se retourna pour faire face à Férast avant de brandir sa foreuse. Cela n’avait rien d’une menace, loin de là même mais bon … Avec l’arme pointée vers le jeune Pomdepik, il n’avait pas l’air des plus amicaux. Il eut à peine le temps de faire ceci que deux bras vinrent l’enlacer au niveau de la taille, le surprenant et le faisant lâcher son arme.

« Qu’est-ce que … AH ! C’est qui ? » s’écria-t-il, surpris.

« Hum … Je pourrais bien dire de deviner … Mais je ne suis pas sûre que tu te rappelles de moi ! C’est Lisian, la petite Cheniti avec qui tu t’étais entraîné ! »

Les deux bras le lâchèrent, lui laissant la possibilité de se retourner. La jeune fille aux cheveux bruns et surtout à l’armure recouverte par la roche se tenait là, devant lui. Elle avait un grand sourire aux lèvres. Ses yeux noirs étaient toujours assez beaux tandis qu’Olistar semblait surpris de la voir. Enfin, autant qu’Earnos qui ne s’y attendait pas. Le jeune garçon aux cheveux blonds demanda calmement :

« Pourquoi est-ce que tu es ici ? Tu n’es pas une soldate de l’armée des insectes non ? »

« Je ne suis pas exactement cela, c’est ça ! Mais ce n’est pas pour autant que je ne suis pas dans l’armée ! Je ne t’ai pas manqué un peu ? » dit-elle, penchant la tête sur le côté pour mieux le regarder. C’était bizarre … mais ce comportement lui rappelait quelqu’un. Il ne savait pas vraiment qui … mais il trouverait sûrement bientôt.

« Heu … Disons que je t’ai un peu oubliée depuis tout ce temps. Mais bon … Je me rappelle maintenant de toi puisque tu es là. »

« Oh. Tu t’es très bien rattrapé sur la fin ! Je me disais … Maintenant que je suis là, tu ne veux pas t’entraîner avec moi ? Et ce Rapion et ce Pomdepik s’entraînent ensembles ? D’ailleurs, comment vous vous nommez ? » questionna la jeune fille.

« Hum ? Moi ? Olistar. Et le petit Pomdepik, c’est Férast. Par contre, tu ne veux pas plutôt attendre qu’il te réponde avant de choisir à sa place ? Tu en penses quoi, Earnos ? »

« Ca doit être une bonne idée. Ca me changera un peu. Je suis d’accord …Euh … Lisian je crois. » répondit Earnos avant de reprendre sa foreuse dans ses mains.

« Et bien, ne perdons pas de temps alors ! » s’écria la jeune fille en lui prenant le bras pour le tirer à quelques mètres plus loin. Olistar les regarda partir avant de soupirer et de dire :

« Pauvre enfant … Il est si jeune … Mais bon … Peut-être que ça ne peut être que bon pour lui … Devine quoi, Férast ? Tu vas t’entraîner avec moi. »

Le garçon aux cheveux violets craqua ses deux mains, Férast ne bougeant pas de sa place. En un sens, Earnos avait donc fait son choix. Il n’avait donc pas à décider de ce qu’il devait faire … Puisqu’il devait s’entraîner alors avec Olistar. Pourtant, il n’était pas rassuré le moins du monde. Les Rapions étaient des personnes vraiment … très effrayantes. Et cela ne lui plaisait pas du tout d’être avec l’un d’entre eux.

« Est-ce que je pourrais réfléchir à cette proposition ? »

« Je croyais que tu devais tout simplement obéir aux ordres d’Earnos, non ? » répliqua aussitôt Olistar, comme amusé par les propos de Férast.

« Mais dans ses dires, il n’a nullement été question de m’entraîner avec toi. Il a simplement annoncé qu’il était d’accord. »

« D’accord pour s’entraîner avec Lisian. Et que tu t’entraînes avec moi. Tu te prépares ? Je te promets de ne pas trop te faire de mal … » ricana Olistar, se mettant en position de combat. Ca ne pouvait faire que du bien au Pomdepik un peu trop mou.

« Je ne suis guère rassuré à cette idée. » annonça Férast.

Oh … Il n’y avait pas de lieu d’être inquiet. Ce n’était pas comme s’il allait le blesser … C’était juste l’entraînement quotidien que subissait Earnos. Il devait sûrement l’avoir déjà vu, n’est-ce pas ? Ce n’était pas … si dramatique hein ?

Dans les couloirs extérieurs du château, toute une troupe d’Apitrinis mais aussi de quelques soldats entouraient la princesse Terria. Celle-ci, depuis la réunion avec les Rapions et les Drascores, n’avaient plus une minute à elle. Pourtant, cela ne semblait pas la déranger car elle faisait de nombreux efforts pour être comme sa mère. Elle savait qu’Earnos faisait de son mieux lui aussi. N’était-ce alors pas normal que la princesse fasse de même que ses chevaliers ? D’ailleurs, en parlant de chevaliers, il y en avait un qui avait eu la permission de rester à ses côtés. Holikan était là, marchant à sa droite tout en parlant avec elle :

« Et bien … Pour aujourd’hui, princesse Terria, vous allez devoir … »

« Tiens ? Qu’est-ce … Qui est avec Earnos ? » demanda la jeune fille aux cheveux blonds, coupant la parole à Holikan. Les Apitrinis comme les soldats s’arrêtèrent de marcher, la jeune fille les poussant un peu pour voir les champs d’entraînement. Earnos était bien entouré. Olistar était présent … et deux enfants qu’elle ne connaissait pas.

« Hum … Je ne crois pas les connaître. Enfin, il y a une Cheniti et un Pomdepik. »

« D’ailleurs, cette Cheniti, n’est-elle pas trop amicale avec Earnos ? » questionna une nouvelle fois Terria, remarquant les embrassades multiples de Lisian envers le jeune garçon aux cheveux blonds. Celui-ci semblait la repousser un peu avant de se laisser faire.

« Peut-être … Vous savez bien, princesse Terria, les Chenitis choisissent quelques fois un homme et ainsi va la vie. Vous savez bien … Les chevaliers ont aussi une vie à côté. Même si Earnos est encore jeune, une vie avec une future Cheniselle n’est pas à regretter. Les Cheniselles sont des femmes vraiment belles dans le royaume. »

« Hum … Tu m’as l’air un peu trop connaisseur sur le sujet. » murmura Terria avec une pointe de jalousie bien qu’elle ne faisait que regarder Earnos et les trois personnes autour de lui. Olistar … Est-ce que le Rapion n’avait pas un peu oublié son rôle ici ?

« Oh non ! Nullement ! Je ne faisais que répéter ce que j’ai entendu, j’en suis vraiment désolé, princesse Terria. Néanmoins … Vous ne devriez pas fixer trop longuement Earnos. Cela risque de le perturber pendant son entraînement. »

« Je fixe qui je veux, d’abord. » répliqua la jeune fille aux yeux rubis. « Puis de toute façon, je suis vraiment heureuse pour Earnos. »

« Ah bon ? » questionna le Yanma, un peu étonné des propos de la princesse. Non pas sur la véracité de ses propos, il savait qu’elle le pensait mais plutôt sur la raison qui la poussait à dire cela. Pourquoi avait-elle dit une telle chose ?

« Bien sûr. C’est la première fois que je le vois aussi entouré. La première fois … Il avait l’air si seul et isolé … Je suis contente … qu’il ait des amis maintenant. Oui, très contente même. » termina l’Apitrini avec lenteur, continuant de fixer Earnos pendant plusieurs secondes. Finalement, elle se donna des petites claques sur les joues avant de dire : « On ferait mieux d’y aller maintenant. Je ne veux pas être en retard. »

« Oui, princesse Terria ! » s’écrièrent les soldats et les Apitrinis avant qu’ils ne se remettent tous en mouvement, avançant dans les couloirs extérieurs.

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