Chapitre 22 : Une surprise bien forte

ShiroiRyu
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Chapitre 22 : Une surprise bien forte

« Mais maman … C’est un petit voyage ! » s’écria le jeune garçon aux cheveux blonds.

« Un petit voyage ? C’est ce que tu dis ! Tu ne sais pas combien de temps tu risques de partir ! Tu vas devoir apprendre à nettoyer tes habits, à te débrouiller seul, à vivre en communauté. »

« Mais maman ! Je sais déjà faire tout ça ! Maman ! C’est gênant ! »

« Mais mon fils va partir au loin ! Loin du royaume ! Ce n’est pas pareil que rester dans le château du roi ! Chéri, dis-lui de faire attention ! » s’écria la femme aux cheveux rouges alors que l’homme soupirait avec un sourire aux lèvres.

« Earnos .. .Tu ne veux pas inquiéter ta mère, n’est-ce pas ? Alors évite de te faire blesser. »

« Blesser ? C’est décidé ! Tu ne pars pas, Earnos ! » annonça sa mère avant de venir enlacer le jeune garçon. Une longue plainte sortit de sa bouche :

« Mais maman ! Papa ! T’es bête ou quoi ? Maintenant, elle veut plus me lâcher ! »

« Ah … Vraiment … Laisse-le donc tranquille. » murmura le Dardargnan, se rapprochant de la femme pour qu’elle puisse libérer son fils. Ce fut avec une extrême réticence. Mais dès l’instant où la mère ne fut plus en train d’entourer Earnos, c’était alors les deux plus jeunes sœurs qui firent cela à leur tour.

« Je crois que je ne vais pas pouvoir partir … » marmonna Earnos bien qu’il était quand même plus que touché par ces réactions. Au moins, il ne pouvait pas nier qu’il était aimé dans sa famille. Son père poussa un petit rire avant de dire à ses deux filles :

« Votre grand frère reviendra. Laissez-le donc un peu vivre aussi, non ? Il savait à quoi cela consistait d’être dans l’armée du royaume des insectes lorsqu’il a décidé d’accepter. »

Mais rien à faire, les deux filles ne voulurent guère le lâcher. Enfin, pourtant, au bout de cinq à dix minutes de discussion intense où il annonçait que oui, il ferait très attention, oui, il ne combattrait pas les vilaines Scorplanes, elles le libérèrent. Malheureusement, ses deux grandes sœurs n’étaient guère là mais il ne pouvait pas leur en vouloir, elles avaient elles aussi leurs vies. Surtout avec cette naissance pour l’aînée de la famille.

« Bon … Et bien … Je dois m’en aller. » annonça le jeune Aspicot, un lourd sac sur son dos bien que le poids ne semblait guère le déranger.

« Fais vraiment attention … s’il te plaît, Earnos. » murmura sa mère, son père la retenant.

« Tu nous rends déjà très fiers de toi … Mais je suis sûr que tu le pourras encore plus. » annonça celui-ci en lui souriant.

« Grand frère … » dirent les deux jeunes filles, baissant la tête en retenant leurs larmes. Mais hey ! Il comptait revenir ! Il avait l’impression que c’était un voyage sans retour ! Bon ! Il valait mieux pour lui qu’il parte dès maintenant car sinon, il ne savait pas s’il aurait le courage d’abandonner sa famille … pendant plusieurs mois.

Mais dès l’instant où il commença à marcher à côté des autres soldats, il oublia tous ses soucis. Accompagné de Férast et Olistar, il parlait avec eux deux sur le trajet. Pendant combien de temps allaient-il voyager ? Sur quelle distance ? Il ne se posait la question que maintenant et c’était un peu tard non ?

« Arrête donc de réfléchir ! » annonça Olistar, lui donnant une petite tape dans le dos avec un grand sourire. Il toussa sur le coup, bafouillant :

« Je n’ai pas ce genre de choses en tête … Enfin bon … Ce n’est pas dramatique. »

« Justement, ça ne l’est pas. Tu reverras toute ta famille … Et en même temps, tu sais bien que l’on pourra leur écrire non ? Ils auront toujours de tes nouvelles. »

« Ah ? Ah bon ? Ah … Mais c’est une très bonne nouvelle ça ! Je n’étais pas au courant, justement ! » s’écria le jeune garçon avec joie.

« Ah et bien tu vois … Je préfère quand t’es comme ça. » dit Olistar alors que Férast restait muet depuis le début, ne faisant qu’hocher la tête aux paroles des deux autres enfants.

« Héhéhé. Tu sais toujours ce qu’il faut dire pour me remonter le moral, Olistar. Merci. »

Le Rapion haussa simplement les épaules en souriant. C’était normal … Avec ce qu’on lui avait demandé de faire, c’était tout ce qu’il y avait de plus … logique. Oui … On pouvait appeler ça de la logique. Mais en même temps, c’est bien parce que ça lui plaisait.

Sinon … Il n’aurait jamais fait ça hein ? Mais quand même, le jour … où ça s’était déroulé, il avait eu du mal à y croire. Une telle demande ? Il n’avait pu s’empêcher de sourire à cette demande … car non pas qu’elle semblait irréelle… C’était juste si … Oh … Il n’y avait pas réellement de mots pour décrire cela, loin de là même.

« A quoi est-ce que tu penses, Olistar ? »

« Hum ? En quoi est-ce que cela te concerne, Earnos ? Les Rapions ont leurs petits secrets. » annonça l’adolescent en lui faisant un clin d’œil.

« Bah … Je pensais que tu pouvais quand même le dire, c’est si important que ça ? »

« Hum … Pas vraiment, mais disons que si tu le savais, tu risquerais d’être plus que surpris ! Peut-être qu’un jour, je te l’annoncerai … Mais tu as encore le temps ! » répondit Olistar en émettant un petit rire. Earnos se tourna vers Férast, lui disant :

« Et toi ? Tu n’as rien à dire ? Tu es quand même capable de réfléchir non ? »

« Oui, bien entendu … Mais je ne vois pas ce que j’ai à dire … Je n’ai pas à penser de la sorte si ce n’est pas nécessaire pour toi, Earnos. »

« J’espère que ce voyage va changer un peu tout ça. » marmonna Earnos, plus énervé qu’autre chose par les propos de Férast. Comme souvent, ce genre de « larve », il n’aimait pas. Pourquoi est-ce qu’il ne réagissait pas plus que ça hein ? Il était quand même vivant !

« EARNOSSSSSSSSSSSSSSS ! »

Il eut à peine le temps de se retourner pour voir d’où provenait ce cri avant de se faire violemment percuté par une forme féminine à peine moins âgée que lui. Des cheveux bleus foncés, une tenue de même couleur … Et une puissance dévastatrice. Il venait de se retrouver tout simplement allongé sur le sol, sans même avoir pu bouger. Pourtant, cette forme, il la reconnaissait entre mille puisqu’il s’agissait de …

« Herakié ? Qu’est-ce que tu fa… Qu’est-ce que tu fais ici ? »

« Méchant ! Méchant ! Méchant ! Tu ne m’as même pas prévenu que tu étais parti ! Heureusement que j’ai demandé à tes parents où est-ce que tu allais ! »

« Je répète ma question … Qu’est-ce que tu fais ici ? » dit-il nonchalamment.

« J’ai rejoint l’armée des insectes pour cette mission ! »

Il ouvrit la bouche de stupéfaction alors que les gardes s’étaient arrêtés autour d’eux. Certains avaient l’air gêné, comme si quelque chose les taraudait. Il chercha à reprendre ses esprits, demandant à nouveau avec calme :

« Euh … Est-ce que tu peux répéter s’il te plaît ? J’ai dû mal entendre … Tu n’es pas dans l’armée des insectes que je sache. Comment est-ce que tu as pu venir ici ? »

« Oh c’est très simple ! Tu vois ces hommes ? » dit-elle en désignant trois soldats qui n’avaient rien de bien spécial. Lorsqu’elle les pointa du doigt, ils se rétractèrent, reculant un peu. « Et bien, je leur ai demandé de rejoindre l’armée. Ils n’ont pas voulu et ils m’ont dit qu’il fallait savoir se battre pour ça ! Alors, je leur ai dit que si j’arrivais à les battre, je venais quand même avec eux ! Devine qui c’est qui a gagné ! »

« Je crois que j’ai ma réponse devant moi … ou sur moi. Mais Hérakié ! C’est dangereux ! »

« Dangereux ! Je m’en fiche ! On va passer beaucoup de temps ensemble ! » s’écria t-elle avec joie tout en rigolant.

Mais mais mais ! Comment est-ce que ces trois soldats avaient pu laisser une jeune fille les battre ? Non ! C’était Herakié ! Ce n’était pas n’importe quelle fille mais quand même ! Pourquoi est-ce qu’ils avaient accepté une telle chose ? Un homme s’approcha d’eux, un Cizayox à la belle armure rubis, prit la parole :

« Bon … J’ai pu tout entendre … Et en vue de la distance maintenant, il n’y a pas de retour en arrière. Elle semble avoir bien préparé son coup. Earnos, tu es chargé de sa sécurité, j’espère que tu comprends qu’en raison de ta relation avec elle, tu es le mieux placé. »

« Mais mais … Mais … Je … »

« Tu as entendu, Earnos ? C’est vraiment super hein ! »

Oui, c’était super … Youpi. Il était fou de joie. Mais en même temps, il n’était pas mécontent.

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