Chapitre 29 : Enfermée

ShiroiRyu
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Chapitre 29 : Enfermée

« Encore un mort ! Mais ça ne s’arrêtera jamais ? »

« Et dire qu’il était proche du roi … Ce n’est pas possible … Le royaume est devenu impossible à vivre depuis ces attentats … Ca ne peut plus durer. Quand est-ce que le roi décidera de purger complètement le royaume ? »

Comme à son habitude, il écoutait discrètement les conversations des autres alors que cela faisait maintenant deux semaines qu’il était retourné travailler comme les autres. Ce n’était guère joyeux, loin de là même mais bon … Il ne pouvait pas s’empêcher d’écouter les paroles des autres. Un peu comme Olistar et Férast. Par contre, Hérakié n’était pas revenue contrairement à ses dires. Son père avait sûrement refusé qu’elle rejoigne l’armée après ce qui s’était passé. Il n’avait pas envie de perdre la seule famille qui lui restait.

« Bon … C’était plus comestible que d’habitude ! Je dois m’en aller. J’ai une affaire plus qu’importante. » murmura Olistar, se levant de table alors qu’il quittait la cantine. Rapidement, Earnos remarqua qu’Holikan sortit à son tour, des cris fusant au-dehors.

« MAIS QU’EST-CE QUE … DISPARAISSEZ ! »

« Des assassins ? Ils en ont du courage de se présenter ici ! »

Et en moins d’une minute, tout le monde était déjà dehors, prêt à commenter ce qui venait de passer. Il fallait dire qu’un tel évènement était rare … très rare … Olistar était blessé à l’épaule gauche, une longue plaie dessinée dessus. Holikan avait du sang au visage tandis qu’au sol, on pouvait remarquer des traces de sang. Les traces de sang allaient même sur les toits ! Qu’est-ce qui s’était passé exactement ?

« Tsss … Ils ont osé s’en prendre au représentant des Rapions et des Drascores. » murmura Holikan avant de soulever Olistar. La première chose que l’adolescent remarqua fut le poids anormalement léger du Rapion.

« Je peux savoir ce que tu fais ici ? Je pense que je mérite bien des explications non ? »

« Hum ? C’est pourtant bien simple. Je t’espionnais habituellement. Tu devrais t’en douter. Tu es un Rapion … Tu es l’un des ennemis héréditaires du royaume. Je ne peux pas baisser ma garder un seul instant avec toi. Mais pour l’instant, je vais t’emmener à l’infirmerie. Avec ton bras, tu n’iras pas bien loin. » répondit Holikan calmement.

« Tu sais qu’avoir un bras invalide ne m’empêche pas de marcher correctement ? De même, il faut vraiment que tu arrêtes avec cette obsession de m’observer hein ? »

« Débrouille-toi tout seul donc. » annonça sèchement Holikan avant de le relâcher.
Le Rapion poussa un cri de douleur, atterrissant sur les fesses alors que le Yanma s’éloignait sans plus s’intéresser au sort d’Olistar. Celui-ci eut un petit sourire, teinté de tristesse alors qu’Earnos arrivait à sa hauteur. Il lui demande si ça allait, n’ayant aucun problème pour venir l’accompagner à l’infirmerie. Il fallait faire soigner tout ça. Ces assassins … Ils n’hésitaient plus maintenant ! Ils n’avaient aucune réticence !

« Dis … Tu as entendu au sujet de la princesse Terria ? Avec ce qui vient de se passer, c’est clairement pas joyeux pour elle. »

« Ouais … A qui le dis-tu … Je n’arriverai pas à vivre en restant enfermé toute la journée. Son père a même décidé de refuser qu’elle s’éloigne pour aller faire son rôle d’ambassadrice chez les Rapions et les Drascores. C’est clairement pas pour nous aider. »

Encore une journée à écouter ces hommes qui parlaient maintenant de la princesse Terria. Depuis l’agression sur Olistar, tout le monde était sur le qui-vive et lui-même … devait avouer qu’il ne dormait plus que d’un œil avec Olistar. C’était une simple mesure de précaution … Il ne voulait pas qu’on le blesse, voilà tout.

« Hum ? J’ai quelque chose sur la joue, Earnos ? Tu m’observes bizarrement depuis deux minutes. » annonça Olistar alors qu’il était vrai qu’il le fixait depuis autant de temps.

« Oh … Rien de bien important … Enfin … Je crois … Je ne suis pas sûr. Ton bras ne te fait pas trop mal après tout ce temps ? Ca fait quand même une semaine. »

« Le bandage n’est pas là pour faire joli, Earnos. Bon … Au moins, lorsque l’on s’entraînera, tu auras plus de chances de réussir à me battre. » répondit Olistar en rigolant.

Mais bizarrement, il ne se sentait pas d’humeur à sourire. Olistar avait été blessé … Sans Holikan, il y aurait eu des chances qu’il … qu’il soit mort … Qu’il soit mort ! Il n’y avait rien de drôle dans tout ça ! Maintenant, il n’avait plus faim.
Lorsqu’il partit s’entraîner, il accepta avec réticence qu’Olistar se batte avec lui. Il aurait préféré Férast qui, décidément était toujours imperturbable. Mais voilà … L’entraînement ne dura qu’une dizaine de minutes, Olistar étant obligé de s’arrêter alors que la douleur le paralysait. Earnos prit une profonde respiration, disant avec agacement :

« Tu vois ? Pourquoi est-ce que tu as continué si tu savais que tu ne pouvais pas ? »

« Et toi donc, Earnos ? Pourquoi est-ce que tu as continué d’être le chevalier de Terria alors que tu avais décidé d’abandonner ? C’est pour les mêmes raisons que toi … Je ne peux pas penser à laisser de côté tout ce que j’ai fait. J’ai décidé de t’entraîner … et même si tu es devenu un sacré roc, je ne compte pas m’arrêter là. »

« Tu es bête, Olistar. Tu n’as pas besoin de t’exploser le bras pour venir m’aider. Y a différents moyens … pour ça. Férast, tu nous accompagnes ? » demanda Earnos alors que le Pomdepik hochait la tête positivement. Il répondit :

« Je n’ai aucun problème à vous accompagner tous les deux. »

« Hum … Tant mieux alors. Olistar ? Olistar ? Hey ! » s’écria Earnos alors qu’il voyait déjà le Rapion qui s’était éloigné. Ils allaient venir l’aider ! Pourtant, le regard d’Olistar semblait distant, comme s’il réfléchissait à quelque chose. A quoi est-ce que l’adolescent pouvait penser ? Sûrement à quelque chose d’important ou bien différent de lui. Il n’était qu’un simple Aspicot … ou plutôt Coconfort maintenant. Et c’était pourquoi il ne sentait pas capable de comprendre Olistar. Loin de là même …

Et la journée s’était terminée tranquillement. Mais contrairement à d’habitude, Olistar avait décidé de laisser la fenêtre ouverte. Il n’avait pas peur de se faire agresser ? C’était tout simplement … stupide de sa part. Et à cause de ça, lui-même n’arrivait pas à dormir. Il ne pouvait pas dormir avec la fenêtre grande ouverte !

« … … … Dis … … … Est-ce que tu dors, Olistar ? »

Il avait posé finalement cette question après trois quart d’heure. La nuit était tombée depuis longtemps et il n’arrivait toujours pas à dormir. Comment faire ? Mais comment faire ? Ce n’était pas possible d’être aussi complexé à cause de tout ça. Ah … Bon … Il devait juste se calmer et tout irait plus que bien plus tard.

« Earnos ? Earnos ? » murmura faiblement une voix féminine.
Il se redressa dans le lit, regardant autour de lui. Il n’avait pas rêvé hein ? Il avait bien cru entendre … la voix de la princesse Terria ? Comment était-ce possible ? Par quelle … magie pouvait-il l’entendre ? D’ailleurs, ça devait être une illusion car il apercevait la princesse … dans l’ouverture de la fenêtre. Elle était debout, souriante mais un peu inquiète aussi. Il s’approcha de la fenêtre, touchant doucement le bras de la jeune fille.

« Ce n’est pas un rêve … mais princesse … Qu’est-ce que vous faites … là ? »

« Earnos ? Tu es mon chevalier non ? Je ne peux demander ça qu’à toi. S’il te plaît … Accompagne-moi pendant que je sors du château pour une journée. »

« Mais princesse, l’interdiction de votre père et … » commença à dire le jeune garçon aux cheveux blonds, regardant les yeux rubis de la princesse. Et zut … Il voyait à quel point elle était triste de rester enfermée pendant des journées entières. Il reprit : « D’accord … Je veux bien vous accompagner, princesse Terria. Et il vaut mieux que ça soit avec moi que toute seule. Mais pour Olistar ? Il n’y a que peu de chances que j’arrive à le tromper. »

« Oh ! Ne t’en fait donc pas …Olistar dort profondément. Ses blessures le fatiguent bien plus rapidement que tu ne le crois. Tu viens ? » demanda-t-elle en tendant sa main vers Earnos.
Il la récupéra avant de passer par la fenêtre à son tour. Lorsqu’ils furent à la même hauteur, il la regarda pendant quelques secondes. Finalement, il lui dit :

« Princesse, où allons-nous alors ? »

« Et bien … Tout d’abord, on va quitter le château. Et ensuite … Ben, tu peux m’impressionner non ? Comme tu le fais souvent ! » dit la princesse Terria en rigolant.

« Vous impressionner … Je ne suis pas sûr d’y arriver. »

Elle fait une petite moue, écoutant encore le ton monotone d’Earnos. Pourquoi à chaque fois, il lui parlait avec distance ? Avec les autres, il pouvait rire ou alors s’énerver. Avec elle, c’était toujours comme ça. Elle ne comprenait vraiment pas … mais elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance. Pendant qu’ils partaient, Olistar avait ses deux yeux grands ouverts, le dos tourné à la fenêtre. Il se leva quelques secondes après pour la refermer.

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