Chapitre 31 : Mis aux arrêts

ShiroiRyu
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Quatrième partie : Dans la folie des insectes

Chapitre 31 : Mis aux arrêts

Ce fut lui qui se réveilla en premier. Il observa la jeune fille aux cheveux blonds qui s’était plongé dans ses bras. Avec neutralité, il vint la retirer, quittant le lit comme si de rien n’était, comme si tout cela ne lui faisait rien du tout. La princesse Terria devait dormir. Avec tout ce qui s’était passé, c’était la meilleure chose à faire pour elle.


Bon … Comme il était un soldat, mais surtout un jeune garçon qui devait se débrouiller seul depuis des années, il pouvait quand même bien faire un petit quelque chose … Enfin … Le problème était qu’il n’y avait plus rien dans la demeure. Pas de quoi faire à manger … ni à boire … Et zut. C’était vraiment bête ça.


Qu’est-ce qu’il allait pouvoir faire ? Et bien … Rien du tout. C’était dommage mais dans un tel endroit, c’était normal qu’il n’y avait rien à manger, ni à boire. Surtout quand il était abandonné depuis des mois. Bon … Il suffisait juste d’attendre le réveil de la princesse. Il revint dans la chambre, juste à temps pour voir les yeux rubis de la princesse s’ouvrir.
« Hum ? Mais … Ce n’est pas ma chambre. » murmura faiblement la jeune fille.

« C’est le cas, princesse Terria. Vous dormez dans le lit de mademoiselle Douély. » répondit calmement Earnos, la jeune Apireine poussant un cri de surprise :

« HIIIIIIII ! Mais qu’est-ce … Qu’est-ce que tu fais ici, Earnos ? »

« Je crois que je vais vous laisser reprendre vos esprits, princesse Terria. »

« AH ! Mais attends, Earnos ! Attends ! Je m’en rappelle ! Tu m’as aidé à m’enfuir du château, puis nous nous sommes rendus dans la maison de Douély et ensuite, nous étions fatigués alors nous nous sommes endormis et puis … »

« D’ailleurs, à ce sujet. Je pensais être en train de dormir debout … Mais je ne comprends pas pourquoi je me suis retrouvé dans le lit de mademoiselle Douély. Pardonnez ma conduite, princesse Terria. Ce n’était vraiment pas voulu. » annonça le garçon aux cheveux blonds, cherchant réellement à s’excuser.
Elle commença à rougir violemment, observant le lit. C’est vrai que … Hier, ça lui avait fait de la peine de le voir dormir debout. Elle s’en rappelait parfaitement maintenant. Elle avait tiré sur Earnos pour qu’il tombe sur le lit et avait tout fait pour qu’il puisse dormir comme elle. Ce n’était pas le comportement d’une princesse ! Elle commença à tournoyer ses doigts les uns contre les autres, regardant ailleurs avant de dire :

« Et bien … Je crois que tu étais trop fatigué … Alors tu as peut-être décidé d’aller dans le lit. Oh zut ! Vraiment désolée, Earnos. Je ne pouvais pas te laisser dormir debout. Alors j’ai préféré te traîner jusqu’ici pour que tu puisses dormir convenablement. Et tu devrais quand même me remercier un peu hein ? Tu es le seul garçon du royaume à avoir dormi dans le même lit que la princesse Terria ! »

« C’est … donc vous ? Merci beaucoup, princesse Terria. »

Pourquoi est-ce qu’il parlait comme ça ? Toute rougeur disparut des joues de la jeune fille aux cheveux blonds. C’était ça … C’était cette voix neutre qui lui faisait plus mal qu’autre chose. Elle poussa un petit gémissement plaintif, visiblement entendu par Earnos qui s’approcha aussitôt d’elle. Il lui demanda :

« Vous avez mal ? Ce lit vous fait peut-être mal, princesse Terria ? »

« Non ! Non ! Ce n’est pas ça ! Earnos, on ferait mieux de rentrer très rapidement au château. Il doit être déjà tard non ? J’ai beaucoup dormi non ? Et toi alors ? Tu étais réveillé depuis longtemps ? Comment … est-ce que c’était ? »

« J’ai fauté, princesse Terria. Vous étiez dans mes bras lorsque je me suis réveillé, il y a dix minutes environ avant vous. Veuillez m’excuser pour un tel abus de ma part. Je crois que j’aggrave la situation en ce qui me concerne. »

QUOI ? La gêne qui était disparue revint rapidement avec des renforts. Elle avait fait quoi ? Elle avait essayé de se sortir de l’embarras en lui faisant croire que c’était une récompense ou quelque chose du genre mais là … Elle devait s’en tirer ! Elle balbutia :

« Et bien … Euh … C’est encore parce que la couverture était un peu froide … Alors j’ai voulu te recouvrir de ma chaleur royale … Tu sais, avec cette robe sur le corps, il fait très chaud. C’est pour ça que je n’avais pas froid dehors. »

« Il est vrai que vous n’êtes pas sortie en robe de nuit … contrairement à moi qui n’était qu’en simple tenue pour dormir. Merci encore de m’avoir réchauffé. » dit calmement le Coconfort. Mais qu’il arrête ! Mais qu’il arrête de parler comme ça ! Il ne cherchait même pas à réfléchir ou autre ! Il était trop … gentil avec elle ! Elle était sûre que c’était à cause de ça qu’il se montrait toujours agréable avec elle. Mais aussi d’autre chose …

« Earnos … Je voulais te demander. Si tu ne devais pas prendre en considération la requête de ma défunter mère, est-ce que tu continuerais de me protéger ? Enfin de … » commença-t-elle à dire avant que le fracas d’une porte se fasse entendre. Aussitôt, le garçon aux cheveux blonds prit la princesse contre lui.

« Ne bougez pas d’un pli, princesse Terria. Je me disais aussi que c’était une grosse erreur que d’être dans un endroit comme ça. Ils pouvaient facilement vous agresser. »

« Nous sommes les gardes royaux ! Par ordre royal, livrez-nous la princesse Terria maintenant ! » cria une voix alors que plusieurs soldats pénétraient dans la chambre. Pourtant, Earnos ne retira pas ses bras. C’était trop simple … beaucoup trop simple … d’essayer de les tromper. Il ne laisserait pas la fille mourir après la mère.

« Il va falloir faire bien plus que de parler pour que je vous confie la princesse. Je suis son chevalier personnel, Earnos. Que ça ne soit pas ordre royal ou autre, je ne vous laisserai jamais l’emporter. Qui me dit que vous n’êtes pas des traîtres ou des assassins ? »

« Car je suis avec eux, Earnos. » murmura une voix masculine, Holikan faisant son apparition derrière les soldats. Aussitôt, Earnos relâcha son emprise sur Terria. Aussitôt, il fut repoussé en arrière, la princesse Terria se retrouvant à côté du Yanma.

Couché au sol, Earnos se laissa faire sans se débattre. Ca ne servait à rien de lutter contre autant de personnes. D’ailleurs, si Holikan était là, c’est qu’il y avait une bonne raison non ? Et surtout, la princesse n’était pas en danger alors.

« Holikan ! Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Qu’est-ce qui se passe ?! » cria la princesse Terria. Le garçon aux cheveux verts répondit nonchalamment :

« Comme il a été dit par les gardes, un ordre royal a été décrété : retrouver la princesse Terria à tout prix et punir celui, celle ou ceux responsables de son enlèvement. »

« Mais Earnos n’a rien fait de tout ça ! Earnos m’a juste permis de quitter le château ! Ce n’est pas un criminel ! » tenta-t-elle de dire alors qu’Earnos était soulevé et traîné hors de la demeure de Douély. Elle tenta de se débattre mais d’autres gardes vinrent l’entourer ainsi qu’Holikan, l’empêchant de bouger.

« Earnos a désobéi aux consignes royales. En ne respectant pas les décisions du roi, il a mis votre vie en danger, princesse Terria. » reprit calmement Holikan.

« Mais non ! Earnos n’a fait que m’écouter ! C’est mon chevalier, c’est normal qu’il m’écoute et pas mon père ! Ne l’emmenez pas ! Il n’a rien fait de mal ! »

Ils étaient maintenant tous dehors mais aucun Munja n’était présent. Il fallait s’en douter, ce genre de petite scène ne faisait aucun effet à de telles personnes. Elle continuait de chercher à sortir de ce carquois de soldats mais sans aucun effet.

« Earnos est passible d’une peine de mort, princesse Terria. Gardez vos propos pour votre père, le roi. Si vous dites qu’Earnos n’a fait qu’obéir à vos ordres, il aura sûrement la vie sauve. Sinon … Je ne peux rien vous promettre. » murmura avec neutralité Holikan.

« MAIS … MAIS … MAIS … »

« Princesse Terria, je tiens à vous dire qu’il vaut mieux pour vous que vous ne parliez plus jusqu’à ce que nous soyons retournés au château. Cela ne ferait qu’aggraver la situation déjà peu reluisante de ce jeune Coconfort. »

« Et laisser Earnos tout prendre ? Non et non ! Il en est hors de question ! Earnos n’a rien fait du tout ! Il m’a juste permis d’échapper à cette prison dans laquelle mon père me met ! » hurla la jeune fille aux cheveux blonds, bien décidée à se battre cette fois.

« En parlant de prison, il se pourrait qu’Earnos y fasse un tour, princesse Terria. Un tel acte ne restera jamais impuni … et le temps que la décision soit prise, cela sera pour votre sécurité. » termina de dire Holikan, bien décidé à ne plus répondre à la princesse.

« QUOI ?! Earnos en prison ? MAIS NON ! Je ne laisserai pas faire ça ! Et Holikan, si tu avais aussi décidé d’arrêter de te battre avec Olistar, ça ne serait jamais arrivé ! J’aurai pu sortir hein ?! » s’écria la princesse avec colère. Néanmoins, le Yanma ne l’écouta pas, bien décidé à l’emmener jusqu’à son père. Un tel acte … sans même le prévenir. Elle se serait doutée de sa réponse … mais partir avec son autre chevalier, il était un peu jaloux d’Earnos. Mais ce que le Coconfort avait fait était impardonnable.

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