Chapitre 38 : Mieux se comprendre

ShiroiRyu
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Chapitre 38 : Mieux se comprendre

« Pourquoi avez-vous décidé de venir avec moi sincèrement ? »

Il posa la question qui le taraudait depuis une demi-heure. Il fallait dire qu’ils avaient accéléré le rythme après l’attaque sur les Scorvols. Maintenant, le désert n’était plus si loin que ça. Il était même à portée de vue d’après ce qu’il remarquait.

« Oh … Si tu savais réellement, Earnos, je pense que tu serais surpris. » murmura Olistar avec un petit sourire aux coins des lèvres. Hein ? Comment ça ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’aimait pas vraiment quand Olistar disait une telle chose. Ca l’inquiétait et ça l’effrayait un peu, il devait l’avouer.

« Je vous suivrais où vous irez, c’est tout, Earnos. » répondit Férast calmement, comme à son habitude. Lui, de son côté, il s’attendait à une telle réponse. C’était bien ce qui collait au personnage. D’ailleurs, ce petit voyage allait lui permettre de modeler un peu mieux le comportement de Férast. Il était hors de question de le laisser dans un tel état.

« Moi, c’est parce que j’ai décidé de t’accompagner, c’est tout ! Il est normal qu’une femme accompagne son futur mari non ? Moi, je trouve ça normal et logique ! » dit Lisian avec un grand éclat de rire, venant prendre le bras d’Earnos entre les seins.
Il tenta de la repousser mais visiblement, ça ne servait à rien. Elle était accrochée, très bien accrochée même .Trop bien … Ça lui rappelait quelqu’un … Une certaine Scarhino. Ce n’était pas déplaisant, juste bien gênant.

Bon … Et bien, si maintenant, il avait affaire à ses trois compagnons, il savait à quoi s’attendre. Et voilà … A force de parler, ils arrivèrent aux abords du désert. Du sable … Du sable … Que du sable à perte de vue … Oh … Et quelques cactus aussi. Olistar dût remarquer son air un peu étonné, lui disant :

« Ne t’inquiète donc pas, ça parait impressionnant comme ça mais ça ne l’est pas vraiment. Ce n’est pas aussi monstrueux que tu pourrais le croire. »

« Je ne suis pas inquiet … Juste que je préfère me poser les bonnes questions maintenant : comment va-t-on faire pour manger et boire ? Je ne crois pas que les cactus soient comestibles. » répondit-il calmement.

« Et c’est là que tu te trompes ! Ne t’en fait donc pas, je pense que tu seras plus qu’agréablement surpris par le désert. Par contre, c’est juste un peu chaud. »

Pourquoi est-ce qu’il se sentait autant en confiance grâce à Olistar ? Il ne savait pas le moins du monde. Mais pourtant, il fallait le reconnaître : Olistar inspirait la confiance en soi. Il semblait si sûr de ce qu’il disait et faisait. Rien à voir avec lui qui était bien trop souvent en proie au doute ces derniers jours.

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Que tu risques d’avoir un régime peu diversifié … mais au moins très nourrissant. On survivra dans le désert, tu n’as pas à t’en faire, Earnos. »

Et pour cause ! Lorsqu’après plusieurs heures de marche, ils furent obligés de se reposer, il put voir où voulait en venir Olistar. C’était … C’était si normal … quand il le regardait faire. L’adolescente aux cheveux violets tranchait un cactus dans le désert, le retournant toue en coupant les épines pour éviter que cela ne pique.

« Et voilà le résultat … Regardez donc à l’intérieur. »

De l’eau ? Il y avait vraiment de l’eau dans ces cactus ? Il n’était pas au courant. Du moins, il venait d’apprendre quelque chose qu’il ne pensait jamais savoir de toute sa vie … s’il n’avait pas décidé de venir dans le désert.

« Et regardez donc les fleurs de ce cactus, vous voyez ? Elles sont comestibles. Bien entendu, comme je te l’avais annoncé, Earnos, ça ne sera pas le meilleur des repas mais … »

« Ca sera toujours meilleur que ce que nous mangions à l’armée dans le château. » rétorqua Earnos, Olistar restant muet pendant quelques secondes avant d’éclater de rire.

« C’est vrai … C’est vrai … Il faut dire que les repas là-bas sont parfois plus que douteux. »

« D’où est-ce que tu sais tout ça, Olistar ? Ca m’étonne quand même … Je ne me serai jamais posé la question avant aujourd’hui … de savoir que le cactus était comestible. » reprit néanmoins Earnos, Olistar lui faisant un petit sourire amusé.

« Tout simplement car j’ai vécu dans le désert. Je te le rappelle encore une fois, Earnos ? Je suis un habitant du désert à la base. Même si cela faisait quand même pas mal de temps que je n’étais pas revenu ici … Je ne peux pas oublier mes origines. »

Il marquait un point là-dessus. Il provenait du désert. Il fallait dire que depuis quelques années, il ne le voyait qu’au château ou dans le royaume alors bon … Olistar était quand même un Rapion bien spécial n’est-ce-pas ? Il l’observa pendant quelques secondes, penchant la tête sur le côté. Pourtant, une forme féminine se jeta sur le dos du Coconfort, le faisant s’écrouler sur le sable loin d’être chaud. Et oui, ils étaient partie en pleine nuit, là, le soleil venait à peine de se lever.

« Earnossssss ! Arrête donc de regarder qu’Olistar ! Tu ne vas quand même pas me faire croire que tu aimes les hommes juste pour ne pas être avec moi hein ? »

« Mais non … Je n’ai jamais dit ça. Par contre, tu me fais mal, Lisian. Tu peux descendre s’il te plaît ? Avec cette armure sur le corps, je me demande même comment tu as réussi à me faire tomber dans le sable. »

« Oh … J’ai juste un peu de force, ce n’est rien de bien imposant mais ça suffit pour ce genre de cas ! » dit en rigolant la jeune fille recouverte de quelques morceaux de pierre sur le corps.

Bon et bien … Si elle ne voulait pas se lever, il allait tout simplement la forcer un peu. Sans réelles difficultés, contrairement à ce qu’il pensait, il se redressa, Lisian s’accrochant bien autour de son cou. Cette armure dorée … Il allait sûrement calciner à l’intérieur avec les températures du désert. Néanmoins, c’était une protection plus que nécessaire et il ne pouvait pas se résoudre à l’abandonner.

Et voilà … Une première journée dans le désert était passée. Il avait du mal à croire à cela mais bon … D’ailleurs, toute la journée, il avait porté Lisian sur ses épaules. Avec une telle armure, ce n’était pas un poids supplémentaire qui allait le déranger. Et là, pendant la nuit, alors que le froid arrivait à vive allure, ils étaient tous endormis dans la même tente. Il fallait dire qu’il fallait se tenir un peu chaud à cause du froid du désert.

« Lisian, arrête d’en profiter ! »

« Mais j’ai froid, Earnos ! » répondit la jeune fille, se collant bien à lui tandis qu’Olistar et Férast étaient chacun d’un côté et de l’autre d’Earnos.

« Avec tout ce que tu as sur le corps, tu te moques de moi non ? Olistar, c’est normal qu’il fasse aussi froid la nuit ? » dit-il en changeant de conversation.

« C’est normal, tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. C’est comme ça que l’on s’habitue aux fortes et basses températures chez nous. »

« Je vois … Je vois … Mais tu penses qu’on va mettre beaucoup de temps avant de trouver ce fameux peuple du désert ? » demanda une nouvelle fois Earnos.

« Cela dépend … Tu n’as aucune information à ce sujet, je pense non ? »

« A part peut-être qu’il s’agit de la même race que celle de l’homme qui est toujours aux côtés du roi, je ne crois pas en connaître d’autres. »

« Les insectes du désert. » murmura calmement le Rapion, tournant son visage vers Earnos.

« Hum ? Qu’est-ce qu’il y a ? Ah … Elle semble s’être endormie. Férast aussi. Ca me fait quand même bizarre d’être entouré par plusieurs personnes. »

« Ce n’est pas une si mauvaise chose non ? » dit doucement Olistar, le garçon aux cheveux blonds soupirant faiblement.

Il n’était pas sûr que ça soit mauvais oui … Enfin, il ne trouvait pas ça déplaisant, il devait l’avouer. Il passa une main le long du dos de Lisian, celle-ci tremblant un peu, marmonnant quelques paroles dans son sommeil avant de serrer un peu plus contre lui.

« Je ne sais pas vraiment en même temps. Tout ce que je veux, c’est trouver ce peuple du désert et obtenir des réponses à mes questions. »

« Qui sont ? » questionna le Rapion.

« Oh … Rien de bien important … Tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. »

Hum ? Raison de plus pour se méfier. Earnos lui cachait quelque chose … Mais n’était-ce pas pour cela qu’il l’accompagnait ? De toute façon, lui-même, de son côté, cachait quelque chose au jeune garçon aux cheveux blonds. Les deux garçons vinrent s’endormir quelques minutes plus tard, tous devant réfléchir à ce qui allait se passer dès demain … et dans les prochains jours. La recherche du peuple du désert ne faisait que commencer.

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