Chapitre 40 : Dragons du désert

ShiroiRyu
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Chapitre 40 : Dragons du désert

« Earnos ? Est-ce que ça va ? » demanda d’une voix inquiète Olistar, le ton utilisé étant bien plus doux que toutes les autres fois.


Le jeune garçon aux cheveux blonds ne lui répondit pas, continuant d’avancer comme si de rien n’était. Il n’entendait rien du tout … Il ne voyait rien du tout … Il ne faisait qu’obéir à son corps. Son corps ne faisait répondre qu’à cette attaque incessante de la tempête de sable.

« Qu’est-ce qui se passe avec Earnos ? Il m’effraie un peu … pas en lui-même mais plutôt par rapport à ce qui lui arrive. Pourquoi est-ce qu’il ne t’a pas répondu ? »

C’était maintenant autour de Lisian de se poser des questions, cherchant à converser avec Olistar pour avoir une réponse. Férast, quant à lui, restait muet comme le Coconfort. Le Rapion poussa un léger soupir, haussant les épaules avant de dire :

« Je ne sais pas le moins du monde. Je ne vois pas ce qui se passe avec lui … Mais on ferait mieux de le surveiller au cas où. Il ne faudrait pas qu’il lui arrive un problème. »

Un problème ? De quelle sorte ? Ce n’était pas en lui disant ça qu’il allait la rassurer ! Pourtant, grâce à Earnos, la tempête de sable n’était plus rien, loin de ça même. Ils allaient bientôt finir par en terminer avec elle… jusqu’à ce que ce fichu peuple du désert accepte leur venue ! C’était aussi simple que ça !

« Quand est-ce que c’est terminé ? Earnos, tu peux parler maintenant ? »


Olistar continuait de chercher à lui faire la conversation mais ça ne servait à rien. Le jeune garçon aux cheveux blonds était plongé dans son monde, celui où il luttait contre cette tempête. Puis finalement, la tempête se fit plus douce, plus calme, plus tranquille … avant de disparaître complètement. Quand ce fut le cas, la première chose qui se passa fut l’écroulement du Coconfort dans le sable.

« EARNOS ! » hurla l’Olistar, encore plus fortement que la Cheniti.

Déjà, il était accroupi, retournant Earnos pour pouvoir voir son visage. Il lui retira son casque, le garçon respirant bruyamment, dégoulinant de sueur. Il semblait avoir produit un effort surhumain. Il ouvrit ses yeux rubis à moitié, murmurant :

« La tempête est terminée … n’est-ce pas ? Alors … Si c’est bon … Nous pouvons … donc continuer … Nous devons trouver ce peuple. »

« Le choix qu’elle a fait fut l’un des meilleurs de son existence, Earnos. » chuchota doucement Olistar, passant trois doigts sur la joue du jeune garçon.

Celui-ci se releva avec rapidité, retirant le sable sur son armure dorée. Il reprit le casque que Lisian lui tendait. Elle avait un petit sourire intimidé aux lèvres. Il fallait dire qu’après une telle démonstration, elle aussi savait qu’elle avait fait le bon choix. Mais maintenant qu’ils avaient passé la tempête, qu’est-ce qu’ils allaient faire ?

« La tempête est en train de revenir … » dit calmement Férast.
Quoi ? Ils n’abandonnaient donc jamais la partie ? Ils ne comprenaient pas quand il fallait reconnaître leur défaite ? Earnos en avait assez fait ! N’avait-il pas assez prouvé leur valeur ? Même s’il était du genre souvent bien calme, il avait aussi ses limites et là, ce fameux peuple du désert commençait à le mettre à bout.

« La tempête n’est pas aussi violente qu’auparavant … »

C’était maintenant Earnos qui avait pris la parole, commençant à marcher à travers la tempête, n’ayant aucun mal à pénétrer à l’intérieur. Qu’est-ce … Ah oui … Ils pouvaient marcher sans problèmes. Par contre, ils devaient suivre le chemin d’Earnos. Celui-ci était normal, contrairement à auparavant.

La tempête … Elle les guidait, n’est-ce pas ? C’était facile à deviner quand on voyait avec quelle aisance ils se déplaçaient dans cette tempête. C’était aussi simple que ça … Mais pourtant, cela revenait à se faire manipuler. Ils étaient en train de les guider … pour les éloigner d’eux. Pourtant, personne ne prit la parole.

« La tempête recommence à se faire plus douce … Il semblerait que nous soyons bientôt définitivement sorti. » annonça Earnos.

« C’est exact, jeune garçon aux cheveux couleur soleil. »

La tempête disparut complètement, comme pour répondre aux paroles de la voix féminine qui venait de s’exprimer. Voilà … Maintenant qu’il n’y avait plus de tempête, ils pouvaient voir autour d’eux. Cinq personnes … Il y avait cinq personnes en face d’eux. Tous portaient des robes de couleur verte, brune comme le sable et orange. Tous avaient leurs visages encapuchonnés alors que la voix féminine reprenait, provenant de la personne au milieu :

« Ainsi … C’est donc toi … qui a réussi à traverser notre tempête ? Normalement, cela ne devrait pas être possible et pourtant … La réalité est là … en face de nous. Surprenant de la part d’un … « simple » Coconfort si je puisse dire. Tu es loin d’être le plus imposant des insectes, dans toutes les catégories qui existent et pourtant, ton corps est d’acier et ton âme est de fer, n’est-ce pas ? »

« Qu’est-ce que vous voulez … dire par là ? » demanda le garçon dans son épaisse armure dorée. Les personnes encapuchonnées se regardèrent entre elles, semblant étonnées de la réponse d’Earnos. La voix féminine reprit calmement :

« Visiblement … Tes capacités sont insoupçonnées … Que faites-vous donc dans le désert ? Un tel groupe, composé principalement d’enfants, n’aurait jamais dû parcourir une telle distance … mais surtout arriver jusqu’à nous. »

« Êtes-vous le peuple du désert ? » demanda le jeune garçon aux cheveux blonds.

« Si tel est le cas, que peut faire le peuple du désert pour toi ? »

« J’ai plusieurs questions à leur poser … sur le royaume des insectes, sur les Munjas, sur tellement de choses. Ils ont les réponses, il semblerait. »

« Alors tu te trouves au bon endroit, petit homme. »

Petit homme ? Il retira son casque doré, haussant un sourcil devant une telle appellation. C’était bizarre qu’on le nomme comme ça. Qu’est-ce qu’il avait fait de spécial ? Les deux groupes ne parlèrent pas, seul lui et cette femme tenaient la conversation.

« Je vois … d’ailleurs que tu me sembles être très spécial, n’est-ce pas ? » annonça une nouvelle fois la personne au centre du groupe en face de lui. Qu’est-ce qu’il avait de spécial maintenant ? Il commençait à nager en eau trouble, ne comprenant vraiment pas du tout où il se trouvait … ou du moins ce qui se passait.

« Est-ce que vous pouvez me donner plus d’explications s’il vous plaît ? Je crois que ça risque d’être ma première question … enfin, si ça ne vous dérange pas bien entendu. »

« Cela ne me dérange pas le moins du monde et je vais donc te répondre. Tu es accompagné d’un Rapion, une race qui n’a pourtant au départ, aucune chance de se lier avec une autre. Ensuite, une Cheniti … Si elle est avec toi, c’est qu’elle est soit intéressée par ta personne, donc que tu es spécial, soit par l’un des deux autres garçons à tes côtés. Pour terminer, un Pomdepik. D’après le regard qu’il a, il semblerait qu’il soit en bon chemin pour devenir un futur Foretress. Là encore, le doute est permis sur qui est son maître mais il semblerait que ça soit toi … bien que je ne pense pas que tu le considères comme un esclave. »

« Vous en savez vraiment des choses … Vous êtes vraiment le peuple du désert alors. Je suis bien tombé ! Tant mieux alors ! Cette marche dans le désert … valait le coup. »

« Un tel nom … Le peuple du désert … pourrait nous confondre avec les Rapions et les Drascores. Bien que nous soyons tout aussi éloignés du royaume des insectes qu’eux bien que cela ne soit pas pour les mêmes raisons, nous avons notre propre nom. »

Finalement, la personne au milieu des cinq êtres encapuchonnés retira la capuche qui recouvrait son visage. Dévoilant deux longues tresses de couleur émeraude, elle avait deux magnifiques yeux rubis alors qu’elle semblait avoir une trentaine d’années. Pourtant, son visage restait beau et juvénile en même temps. C’était assez bizarre.

« Nous sommes les Libegons, un peuple parmi les plus anciens existants du royaume des insectes. Nous sommes considérés comme les dragons du désert. Nous avons quitté le royaume il y a de cela des siècles, voir des millénaires. La présence d’une autre race d’insectes sur nos terres est quelque chose d’exceptionnel. Néanmoins, je ne pense pas qu’il soit l’heure de parler de cela. Vous êtes exténués, surtout toi … jeune garçon. Quel est ton nom ? » demanda la femme aux tresses vertes.

« Ear … Earnos … mademoiselle. » répondit-il en tremblant alors qu’elle s’approchait de lui. Lorsqu’elle fut à quelques centimètres de lui, il s’écroula contre son corps, la femme n’ayant aucun problème à le tenir contre elle malgré la lourde armure dorée.

« Et bien, Earnos … Toi et tes amis êtes les bienvenus chez nous. Veuillez nous suivre. Nous allons vous emmener dans un endroit où vous pourrez vous reposer. » annonça la Libegon tout en soulevant le garçon aux cheveux blonds avec facilité. Ils avaient finalement réussi à atteindre leur objectif : trouver le peuple du désert.

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