Chapitre 49 : Servir malgré tout

ShiroiRyu
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Chapitre 49 : Servir malgré tout

« Néanmoins, malgré cette acte de traîtrise, de nombreux Rapions et Drascores ont continué de vouloir servir le royaume. Malheureusement pour eux, le mal était fait et ils n’ont servi le royaume que de très loin Aucun ne fut à l’honneur depuis la création du royaume. »

Cette histoire était surprenante … mais elle n’était pas sûre que ça soit sur le bon côté de la chose ou non. Elle était assise sur le canapé, regardant Douély longuement pour réfléchir à tout cela. Quelque chose l’intriguait dans cette déclaration, dans cette histoire.

« Comment est-ce que tout le monde peut considérer les Rapions et les Drascores comme des meurtriers ? Même avec des preuves, c’était quand même trop facile ! On ne peut pas juger une race sur quelques-uns de ses représentants ! C’est comme si Olistar faisait une bêtise, je devais considérer qu’il représentait tout son peuple. »

« Et pourtant, c’est ce qu’on fait les insectes avant la création du royaume. » annonça calmement Douély, nullement attendrie par ce qu’elle venait de raconter.

« Cette première Apireine n’était vraiment pas très maligne sur le coup ! Elle n’a pas cherché à pardonner aux Drascores et aux Rapions ! Pareil pour les Scorvols et les Scorplanes ! »

« Oh … Oraura a payé un lourd tribut pour ça … mais je n’ai pas envie de te raconter le reste. Tu n’es encore qu’une gamine qui s’excite pour un rien. Si tu étais plus adulte, tu aurais pu comprendre le reste de l’histoire mais tu ne sais pas encore ce que sont ces choses-là à ton âge. » dit la jeune femme aux cheveux bruns.

« Ah oui ? Et c’est quoi ces choses-là dont vous parlez ? » s’écria Terria, piquée au vif par les paroles de la femme en face d’elle.

« Hum ? Je n’ai pas à te le dire. Maintenant que tu as entendu cette histoire, débarrasse le plancher et ne revient plus ici. Ca ne t’apportera rien de bon. »

« J’ai demandé à connaître la suite. C’est un ordre royal, mademoiselle Douély. » dit la princesse, émettant un petit grognement. Douély resta de marbre, le regard hautain en croisant les bras au niveau de la poitrine. Tout cela semblait sans effet pour la jeune femme qui n’était nullement inquiète.

« Et ? Même si c’est un ordre, je ne vois pas de raison d’y obéir. La petite demoiselle devrait apprendre à faire preuve d’une meilleure autorité si elle ne veut pas finir comme la première Apireine de ce royaume … ou alors, tout simplement comme sa mère. »

AH ! Là, elle venait de toucher un point sensible. La main droite de l’adolescente se modifia en griffe avant qu’elle ne se lance vers Douély. Celle-ci ne bougea pas de sa position, tendant juste la main pour bloquer la griffe de Terria entre ses doigts.

« Je vous interdis de parler de parler de ma mère, la reine Seiry, de la sorte ! Elle vaut cent fois mieux que vous ! Elle est morte à cause de son devoir ! A cause de ses idées qui seront cent fois meilleures que les vôtres ! »

« Sûrement … Ce n’est pas bien difficile de toute façon. » rétorqua la jeune femme.


D’un geste de la main, elle la repoussa, la renvoyant sur le canapé comme si de rien n’était. L’adolescente se redressa, serrant les dents avant de faire disparaître sa griffe. Elle épousseta sa robe rayée de jaune et de noire.

« Et toi ? Tu vas faire alors ? Tu vas t’enfuir encore une fois pour qu’Earnos te revoie plus ? »

« La décision de le revoir ou non ne dépend que de moi. Tu n’as pas à te mêler de cette histoire, c’est compris ? Ce que je ressens ? Ca ne te concerne pas. »

« Je n’ai jamais parlé de ça … Bon, je dois m’en aller mais je reviendrai pour connaître la suite de l’histoire, mademoiselle Douély. Et je vous interdis de parler de ma mère de cette façon, c’est compris ? La prochaine fois, je serai vraiment en colère. » dit Terria, essayant d’être impressionnante dans ses paroles sans être réellement sûre d’y arriver.

« Bien entendu … On verra cela quand tu seras plus grande. Tu n’es encore qu’une enfant … Mais si il s’avère que j’apprends quelque chose à ton sujet et en ce qui concerne Earnos, tu ferais mieux de tout faire pour que je ne te revoie pas, c’est compris ? Maintenant, laisse-toi emmener par les deux Maskadras qui attendent dehors. Ils te raccompagneront jusqu’au château. Vraiment … Quelle empotée tu fais comme Apireine. » termina de dire Douély avant de se diriger vers sa chambre. Terria voulut la suivre mais déjà la jeune femme n’était plus là. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Quelque chose au sujet d’Earnos et d’elle ? Où est-ce qu’elle voulait en venir ? Elle sortit, remarquant les deux personnes avec un masque souriant sur le visage. C’était eux ? Ils s’inclinèrent devant elle, lui demandant de bien vouloir les suivre pour qu’elle retourne en sécurité jusqu’au château. Bizarre … Comment Douély connaissait ces gens ? Elle cachait trop de choses.

Earnos était assis sur le sable, observant le ciel. Dans le désert, il n’y avait pas vraiment de nuage. D’ailleurs, il n’y avait jamais eu de pluie depuis qu’il était ici. Ca commençait à faire quelques temps non ? Et comment est-ce que la princesse allait ? Mais en même temps, il ne pensait pas vraiment à ça. Il était trop perturbé par ce qu’il avait appris … Ce royaume avait été créé par la trahison des Drascores et des Scorvols ? Non, ce n’était pas possible.

Quelque chose clochait, mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. De même, il sentait qu’on lui mentait ou presque. Ce royaume … Il se doutait bien qu’il y avait un problème, que tout ne fut pas rose pour sa création mais quand même. Une telle aberration … Est-ce qu’il était le seul à la voir ? A remarquer le gros problème dans tout ça ?

« Ah. Tu étais là ? Les Libegons avaient peur que tu te sois rendu dans le désert sans même prendre tes précautions, Earnos. »

Olistar était arrivé, venant s’asseoir à côté de lui. L’adolescent aux cheveux blonds ne bougea pas de sa position, Olistar commençant à faire de même. Installé à côté de lui, il regarda en même temps le ciel, reprenant la parole :

« Où est parti Férast ? Il était normalement avec toi, non ? »

« Il a demandé à un Kraknoix de venir l’entraîner car il ne veut pas avoir besoin de moi pour devenir plus fort. Il commence à être indépendant, Olistar. C’est une bonne chose … non ? Enfin, je crois d’après mon point de vue mais … »

« Il est toujours triste de voir son enfant partir de ses propres ailes, Earnos. Enfin, plus sérieusement, Earnos, je … »

« Ce qui a été dit, ce n’est rien du tout, Olistar. Je sais bien que tu en as rien à faire mais c’est pareil pour moi, je te le promets. Je ne pense pas un seul mot de cette histoire. Tu restes une personne que j’aime beaucoup. Je dirai même que tu es une personne en qui je fais vraiment très confiance. Enfin, bon, je te considère comme un ami proche. »

« … … … Hahaha ! Ne t’inquiète donc pas pour moi ! J’étais quand même au courant de tout ça … Il faut dire que c’est l’une des premières choses que nous apprenons. Comme quoi, les autres races nous détestent. Enfin, ça change un peu depuis quelques années maintenant. Et en fin de compte, ce n’est pas totalement vrai hein ? »

C’est exact … Il confirmait les dires du Rapion. D’ailleurs, il ne mentait pas sur ce qu’il avait dit à son sujet. Il appréciait grandement le Rapion et cela depuis plusieurs années. Il le considérait comme son professeur et il savait pertinemment que cela allait reste encore plusieurs années. Enfin … Maintenant … qu’il savait au sujet de sa race, c’était lui qui se sentait mal. C’était pour ça qu’il avait voulu faire croire qu’il voulait réconforter le Rapion alors que c’était lui qui en avait le plus besoin maintenant.

« Earnos, tu te fais du souci pour moi ? » demanda le Rapion une nouvelle fois, Earnos ne lui répondant pas, continuant d’observer le ciel. « Qu’importe si je suis détesté par tout le monde, tant que les personnes qui me sont proches savent qui je suis réellement, ça ne me dérange pas. Tu vois où je veux en venir ? »

« Je trouve tout simplement que c’est une injustice, voilà tout. Je ne sais pas pourquoi mais je n’aime pas du tout cette histoire. Je trouve que l’Apireine et le reste ont été trop … rapides dans leur jugement. Pourquoi ne pas les avoir écoutés ? Tout semble trop … créé de toute pièce. C’est l’impression que ça me donne. C’est comme si maintenant, au beau milieu du château, quelqu’un venait t’accuser d’un crime que tu n’as pas commis et que tout le monde se met contre toi ! Ca ressemble à une mise en scène ! Mais ça, je peux te promettre que je ne laisserai pas passer ! Si quelqu’un ose prétendre que tu as commis un tel acte, je … »

Le Rapion vint l’enlacer subitement, passant ses bras autour de son cou. Son visage posé sur son épaule, Olistar avait fermé les yeux, murmurant :

« Je sais parfaitement ce que tu es, Earnos. A force, je commence à te connaître, n’est-ce pas ? Je me dis que ça serait vraiment une bonne chose … si tu avais quelques années de plus. Mais bon … Tu es trop jeune, encore bien trop jeune. »

« Euh … Olistar, ça, c’est vraiment gênant. Déjà avec une fille … Alors avec un garçon. »

« Tu peux considérer ça comme de la franche camaraderie hein ? » rigola le Rapion avant de retirer ses bras. Le garçon aux cheveux violets se releva : « Nous devrions aussi nous entraîner. Peut-être que pour les prochains mois, nous aurons d’autres informations qui nous permettront d’y voir plus clair à ce sujet. Je suis sûr que nous saurons la vérité un jour, Earnos. Et je suis sûr que tu seras là pour m’aider dans les moments les plus difficiles. »

« Tu peux compter sur moi, Olistar ! Allons-y ! » s’écria le Coconfort, prêt à s’entraîner.

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