Chapitre 54 : Le retour d’un Grand

ShiroiRyu
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Chapitre 54 : Le retour d’un Grand

« Comment osez-vous m’accuser de trahison ?! Vous avez le culot de dire ça ! »

« Je ne fais pas que vous accusez, j’ai les preuves formelles que vous avez essayé d’attenter à la vie du roi ! Gardes ! Tuez-le dès maintenant ! »

« Ces mêmes preuves que j’ai contre vous et que je comptais donner au roi ? Gardes, ne l’écoutez pas ! Tuez-le avant qu’il ne tenter de s’enfuir ! »

La confusion et le désordre régnait dans le château et dans ses alentours. De nombreux gradés militaires ou nobles se menaçaient les uns par rapport aux autres, signe des problèmes qui devenaient de plus en plus nombreux dans le royaume. Les simples soldats qui n’avaient rien demandé ne savaient pas où donner de la tête.

« Roi Tanator, il faut faire quelque chose. Alors que nous prenons finalement un peu d’avance sur la guerre contre les Scorvols, voilà que le royaume se détruit de l’intérieur ! Il faut donner de nouveaux ordres, des consignes claires ! Cela ne peut plus durer ! » dit l’un des conseillers du roi, un Papinox plus que joliment habillé, signe qu’il provenait de la haute noblesse.

« Je ne peux pas prendre ce genre de décisions à la légère … loin de là. Il faut établir une réunion de crises. Que tous les conseillers se réunissent d’ici les prochaines heures. Nous avons beaucoup de choses à faire … et surtout à évoquer. »

Le roi s’était levé de son trône, signe qu’il ne comptait pas rester là, les bras croisés. Néanmoins, il ne pouvait pas faire grand-chose tout seul. Son peuple était en train de se déchirer à cause de cette guerre qui n’avait que trop durer. Il savait parfaitement que de nombreux traîtres se trouvaient au sein même du château mais il était dans l’impossibilité de mettre la main dessus. En même temps, les Rapions et les Drascores étaient toujours prêts à épauler le royaume, comme ils étaient déjà en train de le faire.

Il n’aimait pas le reconnaître car ce peuple avait été son ennemi il y a à peine quelques décennies mais … Ils étaient efficaces, très efficaces … et étaient plus dignes de confiance que certaines personnes proches de lui. Peut-être qu’il allait devoir réellement envisager de leur permettre de revenir dans le royaume. AH NON ! Quelle idée absurde ! Il en était hors de question ! Pas tant qu’il serait en vie ! Mais quand même … Si sa fille et sa femme n’avaient pas été là … pour faire leurs rôles d’ambassadrices …

« … … Seiry … … » murmura l’homme qui commençait à être âgé.

« Roi Tanator ? Que devons-nous faire alors ? » demanda le conseiller, toujours agenouillé alors que le roi semblait plus que distant.

« Hum ? Je vous ai demandé de tous les réunir … Nous allons essayer de régler ce problème le plus rapidement. Je pense que je me suis bien exprimé, non ? »

« Comme vous le désirez, roi Tanator. Je vais vous laisser maintenant. » répondit le conseiller avant de se redresser. Il quitta la salle du trône sans un mot tandis que le roi restait seul avec les quelques gardes près de la porte. A cette distance, il ne pouvait que le voir, non pas l’entendre, sinon, ils auraient pu écouter le nom de la reine Seiry plusieurs fois de suite.

Dans le désert des Libegons, du courrier était arrivé pour les quatre adolescents. Même Lisian avait envoyé une lettre à sa mère bien qu’elle ne lui parlait pas réellement de ce qui se passait ici. Elle signalait juste qu’elle était très bien accompagnée et qu’avec les autres, elle se sentait en confiance pour réussir à capturer l’homme qu’elle désirait.

« Alors ? Quelles sont les nouvelles de ton côté, Earnos ? » demanda Olistar, tenant deux lettres dans ses mains. L’adolescent aux cheveux blonds haussa un sourcil avant de dire :

« Rien de bien fameux. Il paraîtrait que ça ne va pas vraiment fort … Mais je ne peux rien faire. Je me demande quand est-ce que nous pourrons rentrer, Olistar. Et toi ? Qu’est-ce ça donne ? La princesse te dit quoi ? »

« Hum ? Pas grand-chose. Elle a fait une balade avec Holikan et ça a l’air de lui plaire. »

« Bonne nouvelle pour elle. C’est vrai qu’ils doivent se fiancer bientôt. » murmura le jeune garçon aux cheveux blonds, regardant la seconde lettre. « Et c’est quoi la seconde lettre ? Ah sûrement ta famille … non ? »

« Pas exactement. Enfin … Si … Mais ils sont en train de coincer les Scorplanes et les Scorvols et de les prendre en tenaille avec l’armée du royaume des insectes. Ainsi, nous commençons à prendre de plus en plus l’ascendant sur eux. Mais cela prend beaucoup de temps … Je ne savais pas qu’ils étaient aussi nombreux en face. »

« Peut-être … Je t’avoue que je n’ai pas cherché à compter le nombre d’ennemis qu’il y avait lorsque nous avons réussi à traverser leurs lignes il y a quelques années … enfin … Quand j’étais encore un chevalier à l’époque. »

Hum ? Etait-ce un petit trait d’humour discret de la part du Coconfort ? Le Rapion le regarda avec un petit sourire aux lèvres. C’est vrai … Ils pouvaient quand même se permettre d’avoir le sourire aux lèvres, tout s’arrangeait pour le mieux.

« Euh … C’est bien pour vous deux mais de mon côté, ce n’est pas vraiment folichon. Je ne sais pas si vous êtes au courant de ce qui se passe dans le royaume. » annonça Lisian, tenant sa lettre dans sa main. C’est vrai que sa mère était une Cheniselle et faisait partie de l’armée même du royaume des insectes.

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » demanda Earnos, plus qu’étonné.

« Et bien … Les Ningales continuent de faire parler d’eux. Et il semblerait qu’ils soient accompagnés par les Papilords. Enfin, une partie de ces derniers les accompagnent. Je ne sais pas exactement comment ça se passe c’est ainsi. Par contre, ce qui est plus inquiétant, ce sont les Papinox. D’habitude, ils étaient très calmes mais il semblerait que dernièrement, ils commettent de plus en plus de meurtres sans aucun rapport les uns par rapport aux autres. Les Melokriks et leurs enfants n’hésitent pas à aller dépouiller les cadavres maintenant. Mais bon … Là encore, tout n’est pas tout noir non plus. » dit la Cheniti, cherchant à reprendre son souffle après ce long dialogue. « Il semblerait que toute l’armée soit maintenant position. Les Armaldos ont décidé de quitter leurs bateaux pour venir épauler l’armée ainsi que les Papilusions, les Mimitoss et les Charmillons. Normalement, ça ne devrait être plus qu’une question de mois si tout se passe bien. »

Si tout se passait bien … n’est-ce pas ? Il se sentait un peu rassuré jusqu’à ce qu’elle dise ça. Une petite tape dans le dos de la part d’Olistar et il se sentait déjà mieux. Ça ne servait à rien de se prendre la tête avec toute cette histoire. D’ailleurs, en parlant d’histoire, même si les mois s’étaient écoulés … Il n’avait pas oublié celle-ci.
« Ah … Par contre, il y a vraiment une très bonne nouvelle ! D’ailleurs, tout le monde fut étonné à ce moment-là mais ils ont appris quelque chose. »

« Hein ? De quoi ? » demanda Earnos une nouvelle fois, surpris de la voir faire un grand sourire. Férast comme Olistar écoutèrent l’adolescente aux cheveux bruns, faisant de même qu’Earnos qui s’interrogeait au sujet des paroles de Lisian.

« Et bien, ma mère m’a signalé qu’un ancien grand général était de retour pour épauler le roi. C’est l’un de ses plus proches amis, qui a toujours été là dans les moments les plus durs lorsqu’il y a eu cette guerre il y a bientôt vingt ans ! Enfin, plus de vingt ans maintenant. »

Pourquoi est-ce qu’il avait peur ? Pourquoi est-ce qu’il avait un peu le tract ? Il ne savait pas comment … l’expliquer mais ça lui faisait mal au cœur. Il y avait une bêtise … quelque chose qui lui disait qu’il y avait un gros problème dans les paroles de Lisian. Olistar dût surement remarquer qu’il se sentait mal et qu’il tremblait, lui chuchotant :

« Earnos ? Qu’est-ce qui se passe ? Tu m’inquiètes un peu là. »

« Je … Je connais une personne qui est proche du roi et qui était un ancien général. Je … »

« Attends un peu. Tu ne penses quand même pas que c’est lui ? » interrogea l’adolescent aux cheveux violets, Earnos hochant la tête positivement.

« De quoi est-ce que vous parlez tous les deux ? Vous n’avez même pas entendu le nom du général ! C’est le général Walane ! C’était un grand général à son époque ! Il paraît qu’il a dirigé des milliers et des milliers d’insectes sans que nul ne contredise ses ordres ! Il était respecté par tous ses hommes et … »

« PAPA ! » hurla soudainement Earnos. Sans même laisser le temps aux autres de réagir, il courut en direction du désert avec la ferme intention de rentrer chez lui. Il avait tout fait pour éviter que sa famille ne soit en danger alors savoir que son père retournait dans l’armée … Il en était hors de question ! Hors de question !

« Bon sang … Je vais aller le rattraper. Prévenez les Libegons qu’il faut sérieusement penser à ce que l’on rentre le plus tôt possible ! » s’écria le Rapion, commençant à courir derrière Earnos pour le rattraper, laissant seuls Férast et Lisian.

« Le père d’Earnos était le grand Walane ? C’est normal alors … qu’il soit comme ça … Enfin, qu’il ait une telle aura. » murmura Lisian, sous le choc de la révélation.

« Je ne savais pas non plus, Lisian. Mais quand même … » répondit Férast, ne sachant guère quoi dire. Peut-être que le départ des Libegons allait être plus proche que chacun ne le croyait. Il y avait de fortes chances qu’ils soient rentrés au royaume le plus rapidement possible. Mais il y avait sûrement des dernières choses à faire ici.

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