Chapitre 59 : L’heure du départ

ShiroiRyu
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Chapitre 59 : L’heure du départ

« Est-ce que vous êtes tous prêts ? Cela fait quand même un bout de temps, n’est-ce pas ? »

« On doit se rapprocher de plus de deux ans, je crois … Je suis encore loin de mes quinze ans mais je pense que vous comprenez l’idée, madame Sania. » murmura l’adolescent alors que les quatre enfants avaient leurs sacs sur le dos. Ils étaient tous prêts à partir et à quitter finalement les Libegons. Nul n’avait essayé de rester plus longtemps, sachant qu’il fallait absolument revenir le plus rapidement possible au royaume.

« Je vois, je vois … Mais tu as très bien grandi, plus que ce que je ne le pensais. Si tu veux avoir plus d’informations au sujet du royaume des insectes, tu devrais interroger les Munjas. Ces derniers savent tellement de choses et … Ai-je dit quelque chose de déplaisant ? » demanda la femme aux cheveux verts, un peu surprise.

« Non … Rien … Ce n’est pas bien important. C’est juste que je connais une Munja en particulier et que … Voilà … Elle est disparue depuis maintenant plusieurs années. Elle a été capable de faire revenir l’esprit de la reine Seiry pendant une heure puis ensuite, elle n’a plus donné de nouvelles d’elle … C’était … Une Munja que je connaissais depuis très longtemps et dont … Enfin, ce n’est pas bien important, désolé. » chuchota Earnos, ayant le visage un peu terne, comme si cela l’affectait de discuter avec les Munjas.

« Je vois … Je vois … Même si tu prétends le contraire, j’ai l’impression que ce n’est pas ce que tu penses réellement. Néanmoins, je ne t’embêterais pas plus longtemps sur le sujet, je te le promets. Vous pourrez partir dans environ une heure. » annonça Sania.

« Mais quand même, aujourd’hui, il y a beaucoup de mouvement. » chuchota Férast à Lisian, celle-ci hochant la tête positivement.

« C’est bizarre toute cette foule qui s’excite. On dirait qu’elle attendait quelque chose. Ce n’est quand même pas à cause de nous ? » demanda Olistar.

« Oh … Vous verrez cela à la fin de la journée, dans une heure environ. Maintenant, les enfants, je dois vous laisser. J’ai quelques … petites choses à faire. » dit Sania avant de partir de son côté, laissant les quatre adolescents entre eux. Olistar se tourna vers Earnos, se rapprochant de lui avant de lui poser une question :

« Cette Munja … Ce n’est pas celle que la princesse a pu voir ? Et que le roi a tenté d’avoir pour qu’il puisse revoir l’esprit de la reine Seiry ? »

« Tu es drôlement au courant quand même. Enfin … Comme tu es au service de la princesse, à la façon d’un chevalier plutôt discret, je pense que c’est normal qu’elle t’ait prévenu à ce sujet mais oui, c’est bien de mademoiselle Douély dont je parlais. Enfin bon, ce n’est pas bien important … Comme le reste. » répondit le Coconfort, haussant les épaules comme pour bien montrer que ça ne l’affectait pas plus que ça alors que c’était pourtant le cas.

« Toute façon, elle devra bien se remontrer un jour, les Munjas sont immortels. »

Ah bon ? Les Munjas étaient immortels ? Première chose qu’il apprenait. Il n’était même pas au courant. Enfin, il verrait ça plus tard. Le départ était proche, même s’ils devaient attendre une heure pour une raison un peu plus qu’obscure.

Et une heure plus tard, ils avaient de quoi être surpris. Sania était devant eux, tirant derrière elle une charrette contenant de nombreux objets … comme ceux que l’on mettait dans une maison pour la décorer. Qu’est-ce-que ça voulait dire ? Earnos s’approcha de la femme aux cheveux verts, demandant d’une voix un peu troublée :

« Madame Sania … Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Hum ? Et bien, tout simplement que pour vous guider hors du désert, vous aurez besoin d’une personne qui le connaît parfaitement non ? » répondit la femme avec un petit sourire aux lèvres devant l’air surpris des quatre adolescents. C’est vrai qu’ils s’étaient guidé un peu n’importe comment la première fois.

« Je ne parle pas de ça … Mais de CA ! » reprit Earnos en désignant la troupe derrière elle. Ce n’était même pas deux ou trois personnes qui accompagnaient Sania ! Mais toute la tribu ! Tout le village ! Et le pire, c’est que Lisian désigna une tempête de sable qui se levait au loin mais elle semblait tout sauf naturelle.

« J’ai l’impression que d’autres Libegons viennent vers nous. » murmura l’adolescente faiblement, un peu étonnée elle aussi. Pourtant, lorsqu’elle vit les autres Libegons, elle eut un petit sourire aux lèvres. C’était la tribu qui s’était occupé d’elle lors … de sa fuite pendant plus d’une année ! Qu’est-ce qu’ils faisaient là ? Earnos gardait ses yeux rivés sur Sania, attendant des explications qui n’arrivaient toujours pas.

« Nous avons tout simplement décidés de nous joindre à vous pour la route mais aussi pour venir rejoindre le royaume. Il semblerait qu’il ait quelques problèmes et je suis sûre que nos jeunes Vibraninfs et Libegons sont motivés à épauler les autres insectes qui jusque-là étaient pour eux de parfaits inconnus. Disons que c’est autant une découverte qu’autre chose … »

« Vous êtes vraiment sûrs de faire le bon choix ? Je veux dire, cela fait plusieurs siècles … voir bien plus longtemps que ça … que vous n’êtes pas sortis du désert et … » demanda Earnos, encore un peu sous le choc de la révélation.

« Il n’y a aucun problème. Si tu parles de notre habitat, nous trouverons bien quelques pans de désert où nous pourrons alors habiter. Ou alors … Nous emmènerons le désert avec nous. »

« Vous me faites un peu peur quand vous parlez de la sorte, madame Sania. » répondit l’adolescent aux cheveux blonds, toujours plus qu’étonné par ce qu’il venait d’entendre.

« Il n’y a pas de quoi l’être pour autant. Néanmoins, les dernières préparations sont terminées, nous pouvons y aller dès maintenant. »

« Alors … Euh … Je vous laisse prendre les commandes. » dit Earnos en laissant passer la femme devant lui. Ça lui semblait logique puisque Sania était celle qui semblait diriger toute la tribu depuis des années. La femme le remercia d’un petit sourire avant de signaler qu’il était temps pour tout le monde de partir. Ils n’avaient pas peur ? De découvrir un autre monde ? Car ça faisait depuis tellement de temps qu’ils étaient reclus …

Mais bon … Qui était-il pour juger de la chose ? Il n’était qu’un simple Coconfort et rien d’autre. Il commença à suivre Sania, restant auprès d’Olistar et des deux autres adolescents. Au moins, il étaient réunis pour le petit voyage qu’ils allaient accomplir mais combien de temps allaient-ils perdre pour retourner au royaume ? Il posa la question à Sania.

« Hum ? Combien de temps ? Je ne sais guère, je n’ai pas calculé la durée … Mais connaissant le terrain et sachant que tu avais dit que vous aviez mis dix jours … Je pense que l’on peut réduire la durée d’au moins de moitié. » répondit Sania.

« Hein ? Ce que … Vous vous rappelez de ce que j’ai dit il y a quelques années ? »

« Bien entendu. Chaque parcelle d’informations, chaque pierre, chaque grain de sable a son importance. Je préfère tout noter dans mon cerveau pour être sûre qu’un jour ou l’autre, cela puisse être utilisé pour diverses raisons. »

« C’est impressionnant quand même … Enfin, je trouve … Je ne sais pas vraiment. » marmonna l’adolescent aux cheveux blonds, toujours surpris par cette femme.

« Hum ? Non, c’est de l’entraînement. Comme toi, tu es capable de toujours rester debout malgré l’adversité, moi-même, j’utilise mon cerveau au maximum de ses capacités, voilà tout. » termina de dire la femme avec un nouveau sourire.

« Oh … Earnos n’utiliserait donc pas toutes les facultés de son cerveau ? Première nouvelle. » chuchota Olistar, rigolant faiblement devant la petite pique lancée à Earnos.

« C’est pas très sympa de ta part, Olistar. Je suis plus manuel qu’intellectuel, c’est tout. »

« Mais bon … Je rigolais et ce que tu dis est particulièrement faux. Tu sais très bien utiliser ton cerveau quand il le faut. Tu deviendras aussi intelligent que ce Dardargnan, j’en suis sûr et certain ! » répondit le Rapion comme pour le rassurer.

« Si je peux éviter de terminer … comme lui … »
ROH ! Qu’il arrête d’être démoralisé ! Ca n’allait l’emmener à rien du tout ! Loin de là même ! Pffff … Olistar lui donna une petite claque derrière le crâne. Pour une fois qu’il n’avait pas mis son casque doré sur sa tête, il allait le regretter. Le Coconfort poussa un petit cri de douleur, demandant une explication.

« Ca, c’est parce que tu penses encore à cette histoire qui s’est passée il y a plusieurs siècles voir millénaires de ça ! Ce n’est pas la même chose aujourd’hui ! Ca ne terminera pas mal ! »

« Qu’est-ce qui ne se terminera pas mal ? » demanda Earnos à Olistar.

« Hum ? Non … Rien du tout … Enfin … Ça ne me concerne pas pour l’instant. Nous verrons cela plus tard. Pour l’heure, il faut que nous avancions. »

Il avait quand même l’impression qu’Olistar lui cachait encore une fois quelque chose. Les secrets entre eux, ce n’était pas terminé depuis le temps ? Visiblement non. Bon … Ca ne faisait rien du tout. Ce n’était pas si … important, enfin … Il espérait.

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