Chapitre 63 : Le siège du château

ShiroiRyu
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Chapitre 63 : Le siège du château

« Princesse Terria … M’excusez-vous pour ce geste déplacé ? Je ne voulais pas utiliser la violence, je vous en prie, croyez-moi. »

« La violence … Tu dis n’importe quoi. Tu as juste voulu éviter que je ne m’enfuie. Mais j’ai mal pour autre chose. Je ne suis pas sûre que tu puisses comprendre. Tu fais tout pour ne pas comprendre de toute façon dès qu’il s’agit de moi. » répliqua-t-elle alors qu’ils marchaient côte à côte. Il tenait dans sa main son casque doré, ayant remis son armure sur lui.

« Je ne suis pas sûr que mon niveau intellectuel soit aussi élevé que le … »

« Tais-toi, Earnos. Tais-toi, je t’en supplie. Tu es vraiment un gentil garçon … très gentil même … Toujours prévenant, toujours prêt à écouter la moindre de mes paroles, la moindre de mes demandes mais tu … Tu es tellement … Tellement … distant. Je ne sais pas ce qui se passe avec toi, Earnos. J’avais besoin de te le dire mais puisque nous ne sommes plus des enfants, autant se dire toute la vérité non ? » dit-elle en s’arrêtant dans le couloir. Comme elle était accompagnée, les gardes avaient cessé de partir à sa recherche.

« Toute la vérité ? Que voulez-vous … dire par là ? » demanda Earnos, s’arrêtant lui aussi.

« Earnos … Est-ce que tu … m’a… … m’ai…. » commença à dire l’adolescente, ayant bien plus de mal que ce qu’elle ne croyait. Il fallait dire qu’employer ce mot était quand même plus difficile qu’elle ne le pensait. « Est-ce que tu m’aimes bien ? Je veux savoir ! »

« Bien sûr, princesse Terria. Vous étiez inquiète à ce sujet ? Si je ne vous appréciais pas, je n’aurai jamais cherché à continuer à vous servir et puis … »

« Merci, merci, merci ! » s’écria-t-elle avec joie avant de lui sauter au cou. Autant dire que c’était un peu spécial vu qu’il portait son armure dorée sur le corps et qu’elle était plus grande que lui. Il parut surpris, la laissant faire tout en disant :

« Euh … Je ne vois pas de quoi me remercier, princesse Terria. Vous devriez pourtant le savoir que je vous apprécie. Quel insecte n’aimerait pas sa princesse ? »

« Beaucoup d’insectes car je ne suis pas parfaite. Mais toi, tu continues de m’apprécier comme d’habitude alors, ça me suffit. » annonça-t-elle avant de redescendre du Coconfort.

« Si vous le dites … Je trouve ça un peu stupide de leur part. Néanmoins, je ne suis pas dans leur tête et je ne peux pas savoir ce qu’ils pensent réellement de tout ça. Mais si vous étiez … inquiète à ce sujet, vous devriez pourtant le savoir que je ne vous déteste pas. »

« Des fois, tu donnes quand même cette impression, Earnos. Tu es toujours trop … distant avec moi. Mais merci … Je me sens apaisée … vraiment apaisée … »

Tant mieux pour elle alors. Il ne pensait pas que la princesse se torturait l’esprit à cause de lui. Il devait vraiment faire attention à ce qu’il disait et ce qu’il faisait surtout. Il raccompagna la princesse jusqu’à la salle du trône, celle-ci lui souriant chaleureusement. Ce n’était pas encore pour aujourd’hui qu’elle aurait un sourire de la part du Coconfort mais elle y travaillerait. Au moins, il ne la détestait pas, c’était rassurant pour elle.

Lorsqu’il rentra chez lui, ce fut pour se faire accueillir par les membres de sa famille sauf son père et les sœurs aînées. D’ailleurs, Jiane était elle aussi en train de grandir et de devenir une adolescente aux cheveux blonds. Il était un peu fier d’elle, apprenant qu’elle devenait une Coconfort très résistante et capable de soulever de lourds poids … contrairement à lui. Par contre, lorsque sa mère lui demanda de retirer son casque, il eut légèrement peur bien qu’il s’exécuta. Ce fut le moment qu’elle attendait pour le baffer avec une légère violence tandis qu’il comprenait parfaitement pourquoi il la recevait.

« Idiot ! Tu voulais nous rendre mortes de peur ? Et je ne te parle pas de ton père qui a essayé de voir avec le roi ou l’armée pour essayer de retrouver ta trace ! Heureusement que nous n’avons eu des nouvelles assez rapides de ce … Libegon nommé Sando ! Qu’est-ce qui t’as pris de faire ça hein ? Je veux une explication ! Et elle a intérêt à être bonne ! » dit la femme aux cheveux rouges, un peu en colère.

« Pardon maman … Mais je suis content de vous revoir … J’avais peur qu’il … vous arrive quelque chose de grave avec tout ce qui se passe dans le royaume … »

« Tu aurais alors mieux de ne pas partir, si c’était pour t’inquiéter autant, Earnos ? Mais qu’est-ce que tu as grandi … Et cette armure te va toujours aussi bien ? » demanda sa mère alors qu’il rigolait faiblement avant de dire :

« Tu sais, maman … Parmi toutes les personnes que je connais, je ne suis pas vraiment très grand hein ? D’ailleurs, il suffit de comparer ma taille aux autres membres de la famille pour voir que je suis encore très petit. Papa a eu de la chance d’être plus grand que la moyenne des Dardargnans car sinon, il ferait une tête de moins que toi. »

Les trois filles éclatèrent de rire. C’est vrai qu’il marquait un point. Les Dardargnans n’avaient pas vraiment tout pour eux, sauf peut-être une volonté sans failles de servir autrui mais au moins, cette volonté leur ouvrait tellement de portes et de chemins. Maintenant qu’il avait retrouvé sa famille, il allait pouvoir se reposer. Ensuite ? Il verrait … Il verrait … Il devait trouver une occupation. Le roi ne lui avait toujours pas pardonné ce qu’il avait fait avec la princesse il y a de cela quelques années.

Couché sur son lit qu’il n’avait plus senti depuis des années, il observa le plafond, plaçant ses deux mains derrière la tête. C’était un joli plafond hein ? Il essayait de penser à des choses inutiles pour ne pas se torturer l’esprit. Peut-être qu’il pouvait voir avec son père pour retourner dans l’armée en tant que simple soldat ? Il ne serait plus le chevalier de la princesse Terria mais qu’importe, il pourrait continuer à servir son royaume.
Mais après … Il n’était pas sûr que ça soit la meilleure des idées. Mais après, c’était la seule qu’il appréciait en partie. Ah … Peut-être qu’en dormant et en discutant de cela avec son père et sa mère, ça serait bien mieux ? Hum … Peut-être, oui … Il se coucha sur le côté, fermant les yeux avant de se rappeler de ce qui s’était passé aujourd’hui.

« Elle était quand même … maigre … Mais en même temps, si forte … »

Il secoua la tête avec vivacité pour retirer cette pensée absurde. La princesse Terria n’avait pas à se trouver là. C’était tout … S’il commençait à imaginer de telles choses, il valait mieux pour lui d’arrêter de la protéger … Surtout après ce qu’elle avait dit, il ne voulait pas de ça.

Mais tout se passa en quelques jours. Alors qu’il était la boutique de fleurs pour épauler sa mère et Olly, plusieurs personnes du village étaient venues pour leur annoncer une nouvelle des plus graves : Les Scorvols avaient réussi à pénétrer dans le royaume !

« Mais mais … Walane est dans le château actuellement ! » s’écria la femme aux cheveux rouges alors que l’une des personnes lui disait aussitôt :

« Ce n’est pas tout ! Les Scorvols entourent complètement le château ! Il est impossible d’en rentrer et d’en sortir ! Même les Libegons et les Drascores n’arrivent pas à retirer le siège qui vient d’être installé autour du château. »

« Quoi … Quoi ? Papa est dans le château ? Il faut aller le libérer ! Je vais aller m’occuper de ça ! » dit Earnos avant de s’apprêter à quitter la boutique.
Pourtant, sa mère l’arrêta aussitôt, avant même qu’il ne sorte. Il était hors de question qu’il parte de là. La raison était pourtant très simple quand on y réfléchissait bien.

« Qu’est-ce que tu comptes faire, Earnos ? Tu serais tout seul alors que les Scorvols sont bien plus nombreux ? Fais confiance en ton père. Il n’est pas n’importe qui, je tiens à te le rappeler. Mais … Ca ne veut pas dire que nous devrions rester sans rien faire. La meilleure chose à faire actuellement, c’est de se renseigner et de se tenir au courant de ce qui se passe à l’intérieur du château mais aussi la raison pour laquelle les Scorvols ont réussi à rentrer dans le royaume. Ce n’est pas normal. »

« C’est vrai … Maman … J’ai voulu aller trop vite, désolé … » marmonna l’adolescent.

« MAMAN ! MAMAN ! Est-ce que papa est là ? » hurla une voix avant de rentrer dans la boutique, Cassina faisant son apparition, visiblement plus qu’essoufflée par la course depuis l’autre boutique de fleurs où elle travaillait maintenant.

« Malheureusement non … Il s’est rendu au château comme à son habitude, Cassina. » murmura la femme aux cheveux rouges, Cassina commençant à trembler.

« Faites qu’il aille bien … Faites qu’il aille bien … »

« Il ira très bien, comme je l’ai dit à ton frère. Mais … Nous devrions prévenir Passy. » termina d’annoncer Niny, la mère de cette petite famille.

« Maman ! Je vais m’en occuper ! » répondit aussitôt Earnos. Il avait besoin de sortir et vite ! La situation ne lui plaisait pas du tout, loin de là même. Ah … Ah … Sa mère le laissa partir bien qu’elle n’était pas rassurée que ça.

« Ne commet surtout pas de bêtises, Earnos, c’est compris ? »

« Oui, maman ! Je vais juste prévenir Passy ! C’est promis ! » cria-t-il à la Coxy avant de quitter la boutique de fleurs.

Pourquoi est-ce qu’il fallait que les problèmes s’amoncellent de la sorte hein ? Pourquoi ? Ce n’était pas normal ! Et surtout … Il espérait que son père allait bien. Il n’était plus … si jeune.

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