Chapitre 7 : Une bonne idée

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 7 : Une bonne idée

« Pourquoi caches-tu ce que tu es réellement ? As-tu peur que les autres découvrent ton véritable visage ? » demanda Omnislor, préparant déjà une tempête.

« Nullement, mais il n’est pas encore l’heure de me montrer. Je ne pense pas que cela soit nécessaire. Peut-être que si tu arrives à me battre, alors, j’envisagerai la possibilité de me présenter sous ma véritable apparence. Malheureusement, il n’y a que peu de chances que tu y arrives. Essaye donc de me toucher si tu en es capable. »

Hahaha ! Il était un peu présomptueux, ce petit être, n’est-ce pas ? Mais bon, qu’importe, il allait lui montrer ce qu’il lui en coûtait de venir l’affronter sans même savoir à quoi s’attendre. De toute façon, le Coconfort avait perdu, du moins, cela avait été considéré comme tel et … Hein ?

« Qu’est-ce que … Où est-il passé ? » demanda le Scorvol en regardant autour de lui, n’apercevant plus l’être encapuchonné. Qu’avait-il fait pour disparaître ainsi ?

« Sais-tu qu’en visant des points précis sur son propre corps, on est capable de lui donner un gain de puissance, de vitesse ou d’endurance ? C’est ce que je viens d’accomplir. Pendant que tu combattais, je n’ai fait qu’améliorer toutes mes caractéristiques physiques. »

« Hahaha ! Je vois, je vois, je vois … Il fallait s’y attendre. Intéressant, très intéressant. Et tu penses que cela sera suffisant pour m’abattre ? Je ne veux pas paraître présomptueux mais j’ai tenu face à plusieurs hommes à la suite, et ce ne sont pas quelques blessures qui me feront tomber. Il faudra faire bien plus pour me … »

Le battre ? Ce n’était pas bien difficile. L’être apparut dans le dos du Scorvol, sortant un doigt avant de le planter dans le dos, puis les jambes et les bras de l’imposant homme. Celui-ci poussa un râle de surprise et de désespoir alors que son corps s’affaissa au sol.

« Bien qu’il ne soit pas mortel, ce poison me permet de prendre l’avantage sur mes adversaires, comme tu peux si bien le remarquer. Tu as perdu. Je ne suis pas stupide au point de vouloir faire une confrontation directe avec toi. Reconnais-tu ta défaite ? »

« Hahaha … Je ne sens même plus mon corps. Je ne sais pas ce que tu as fait … exactement mais j’ai perdu … Je ne peux pas me battre dans cet état … Et dire que tu n’as même pas combattu mais une victoire est une victoire. Mon peuple … est perdu. »

« Capturez-le mais ne le tuez pas. Omnislor, demandez à vos hommes de se rendre. Quant au reste, donc vos enfants, femmes et personnes âgées, qu’ils restent ici en attendant. » déclara Earnos, retirant son casque pour montrer son visage en sueur.

« Qu’est-ce que tu comptes faire, Earnos ? » demanda Holikan.

« Fais-moi tout simplement confiance, Holikan. » murmura le Coconfort alors qu’Omnislor acceptait la proposition de ce dernier. Il ne savait pas ce qu’il préparait mais cela ne pouvait pas être pire que ce qui était prévu initialement. L’homme ainsi que ses soldats furent enchaînés avant d’être accompagnés par l’armée des insectes.

Tous furent emmenés jusqu’au roi, du moins, les plus fidèles hommes d’Omnislor et ce dernier. Earnos et Holikan étaient eux aussi présents, Terria semblant plus que soulagée tandis que les chefs militaires faisaient leurs rapports. Mais pourquoi est-ce qu’Earnos avait demandé une telle chose ? Nul ne le savait à part l’adolescent en lui-même.

« Earnos ? Puis-je savoir la raison de la survie de cet homme qui a causé tant de troubles au royaume ? » demanda le roi après quelques instants.

« La même raison qui m’a poussé à aller voir les Libegons et les Drascores. »

« Je ne comprends pas où tu veux en venir. Pourrais-tu mieux t’exprimer ? » demanda une nouvelle fois Tanator alors que l’Apireine était déjà en train de sourire.

« J’aimerai que les femmes, les enfants et les personnes âgées des Scorvols et des Scorplanes puissent vivre à l’intérieur du royaume. »

« Que dis-tu ?! » s’écria aussitôt le roi, se redressant de son trône alors que même Omnislor semblait surpris par la proposition d’Earnos.

« Bien que la méthode soit très mauvaise, la seule chose que désirait Omnislor était que son peuple puisse trouver un refuge à l’intérieur du royaume des insectes et rien d’autre ! »

« Ces personnes ont commis des actes horribles depuis des siècles ! Je pense que tu es au courant de ce qui s’est passé à la création du royaume ! »

« Et alors ? Que je sache, pendant des siècles, vous avez refusé la présence des Drascores. Les Libegons eux-mêmes ont refusé de rester à cause de tout cela ! Aujourd’hui, il serait temps d’accepter le dernier peuple encore non-présent dans le royaume à revenir en son sein. Néanmoins, Omnislor et ses hommes, je pense qu’ils comprendront, seront emprisonnés ou feront des travaux ingrats pendant des années durant pour expier leurs fautes. »

« Tant que mon peuple retrouve une place parmi le royaume, je suis prêt à tout … » déclara Omnislor, baissant la tête, montrant par là qu’il était vaincu.

« Père, acceptez la proposition. Vous avez fait un effort envers les Rapions et les Drascores alors pourquoi ne pas continuer sur cette voie ? »

Le Coconfort n’osa plus parler, attendant la décision du roi. Un tel acte … Une telle chose. C’était impossible à imaginer et pourtant, c’était bien ce que l’adolescent proposait. Devant le regard insistant de sa fille mais aussi de ses serviteurs, le roi souffla :

« Ils peuvent revenir à une seule condition. Ils seront tous réunis au même endroit. Ils peuvent faire partie intégrante du royaume comme auparavant mais à l’heure actuelle, ils seront regroupés de telle sorte qu’ils seront une communauté à part. Et je serai intransigeant à ce sujet, je ne changerai pas d’avis. Et peut-être qu’au fil des années, nous verrons alors s’il est possible de supprimer cette « barrière » que j’instaure. Maintenant, libre au chef des Scorvols de refuser cette proposition et … »

« Nous acceptons ! Nous acceptons tout de suite ! Il faut néanmoins que quelqu’un aille prévenir ma race de cette nouvelle ! » s’écria aussitôt Omnislor, ravi de tout cela.

« Je me porte garante pour transmettre le message aux Scorvols et aux Scorplanes. Je suis quand même l’ambassadrice des Rapions et des Drascores. Et puisque tout cela n’aurait pas été réalisable sans Earnos, je veux qu’il m’accompagne. »

La princesse avait repris la parole, usant du ton solennel qu’elle possédait maintenant depuis quelques années. En tant que future reine, il était de son devoir de faire comme la précédente monarque. Oh … Et en même temps, elle avait envie de sortir un peu. Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, le roi accepta cette proposition, semblant plus que des actes de sa fille.

Celle-ci poussa un petit cri de joie, s’arrêtant en apercevant l’être encapuchonné dans un coin. Ils avaient été prévenu que c’était grâce à lui qu’Omnislor avait été battu aussi facilement … Enfin, tout en n’oubliant pas d’omettre qu’ils s’étaient quand même pris une sérieuse raclée par Omnislor.
Après que l’idée fut acceptée, la princesse Terria s’approcha de l’être encapuchonné lorsqu’ils furent seuls, gardant son sourire. Elle lui demanda de l’accompagner, les deux personnes s’éloignant sous le regard intrigué d’Earnos.

« Alors ? Il paraîtrait que tu as réussi à battre le chef avec facilité. »

« Ce n’était pas bien difficile en soi … Il faut dire que bien que son corps soit très robuste, il ne pouvait rien faire dès qu’il s’agissait d’une attaque à l’intérieur de son être et sur ses muscles. A partir de là, la victoire était facilement acquise. »

« Je vois, je vois ! Bien, toutes mes félicitations. Mais maintenant, est-ce qu’il serait possible que tu retires cette vilaine cape, non ? »

« Princesse Terria, je ne pense pas qu’il soit nécessaire que je me montre maintenant. Je préfère encore garder la surprise pour l’heure … Mais à vous de voir et de décider. »

« Hum … Juste le visage alors. » déclara la princesse, gardant son éternel sourire.

Soit … Si c’était ce qu’elle désirait. L’être camouflé par sa tenue retira sa capuche, la princesse Terria poussant un petit cri ravi avant de le complimenter de différentes façons. Sincèrement, c’était vraiment magnifique en soi.

« Pas besoin de dire autant de choses, ce n’est pas très impressionnant non plus. »

« Oh que si … Le changement est vraiment radical en soi. »

« Peut-être … Je ne sais pas vraiment, je ne suis pas habitué à cela, princesse Terria. »

« Hahaha ! Tu t’y habitueras ! Bon, je dois me préparer, j’ai un voyage diplomatique à accomplir grâce à Earnos. »

L’être remit sa capuche sur son crâne avant de regarder l’Apireine qui s’éloignait gaiement, comme remplie d’une joie immense. Il hocha la tête positivement en la laissant partir. Il en fallait vraiment peu pour que l’adolescente aux cheveux blonds et aux yeux rouges soit heureuse mais bon, il était très facile de comprendre pourquoi.

Laisser un commentaire