Chapitre 8 : Une fête annuelle

ShiroiRyu
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Chapitre 8 : Une fête annuelle

« Earnos ? Tu es prêt pour la fête ? » demanda sa mère alors qu’il avait eu le droit à deux semaines de repos après que la guerre contre les Scorvols se soit arrêtée.

« De quelle fête tu veux parler, Maman ? » s’interrogea l’adolescent, un peu étonné alors que sa mère Coxyclaque arrivait vers lui, poussant un léger soupir.

« La fête des Lumivols et des Mucioles. Où étais-tu donc pendant tout ce temps ? Tu devrais pourtant le savoir, tu es quand même un grand garçon. Tu as bientôt seize ans non ? Tu devrais alors plutôt essayer de te trouver une petite amie. Tu n’as personne dans ton entourage ? Et Herakié dans tout ça ? Il paraitrait qu’elle prend du grade alors qu’elle a à peine un ou deux ans de moins que toi. Mais il faut dire qu’avec son père Scarabrute, elle a de qui tenir au niveau de la force. »

« Je ne veux pas en parler, Maman. Ce n’est pas pour moi tout ça. Et puis, tu sais, après tout ce qui est arrivé … Je préfère ne pas penser à tout ça. » souffla Earnos, coupant court à la discussion en évoquant alors sa sœur Cassina, morte par son petit ami.

« Oui … Mais bon, je veux quand même que tu te prépares, est-ce bien compris ? Tu nous accompagnes même si tu ne veux pas y participer. »

« Comme tu le désires, maman. » souffla l’adolescent, vraiment peu intéressé par tout cela. Il n’avait pas que ça à faire mais bon … D’ailleurs, il ne savait toujours pas ce que la princesse lui voulait. Il fallait dire qu’elle n’avait pas terminé sa lettre mais après ?

« De toute façon, cette année sera vraiment exceptionnelle, tu devrais le savoir ? Et tout cela grâce à tes efforts, Earnos. Même si tu n’es pas forcément récompensé à ta juste valeur, c’est grâce à toi que toutes les races sont réunies. »

« Tant mieux … Vraiment tant mieux pour elles, je suis content pour elles. Mais ce n’est pas une raison pour que je vienne là-bas non plus hein ? »

« Si … C’est une très bonne raison. Tu seras un peu la célébrité de la fête. Même les Scorvols sont autorisés à venir. Il faut bien que l’on tente de les intégrer du mieux qu’on le peut, malgré les paroles du roi. La princesse se bat nuit et jour pour cela. »

« Je suis content pour elle. Elle fait de gros efforts et c’est une bonne chose. Mais je ne veux pas venir inutilement. Et je ne veux pas porter une tenue ridicule, maman. »

« Tu ne porteras rien de ridicule, ne raconte donc pas n’importe quoi. » dit la femme Coxyclaque en tapotant doucement le sommet du crâne de son fils, son fils qui était maintenant aussi grand qu’elle. Aussi grand qu’elle mais toujours plus petit que la princesse. Ah … Il n’avait pas envie de voir la princesse. Ca lui semblait ridicule.

« Bon … C’est quand ? Ce soir, c’est cela ? » souffla l’adolescent aux cheveux blonds sur un ton plus que distant, nullement motivé par tout cela.

« C’est exact … Je vais me préparer ainsi que tes sœurs. Ton père doit rentrer du château dans les heures qui suivent. On s’occupera de vous deux en même temps. Et bien entendu, ne tente même pas de t’échapper, je risquerai de très mal le prendre, Earnos. »

Gloups … D’accord, le message était très bien passé de son côté. Il savait pertinemment que même une Coxyclaque en colère, c’était craindre de s’en prendre plusieurs au visage. Et pendant ce temps ? Qu’est-ce qu’il va faire ? Car ce n’est pas aussi simple que cela … Loin de là même. Il ne savait pas comment s’occuper en attendant cette nuit. D’ailleurs, ses deux sœurs avaient eu le droit à une journée de repos, l’une pour le boutique de fleurs de leur propre mère, l’autre dans le travail de foreuse.

Bon … Il devait se préparer au lieu de penser à tout ça. Quel idiot … Mais quel idiot, il était bête de penser à tout ça. Il ne devait pas se préoccuper de cette histoire, c’était d’un ridicule indescriptible et pourtant, il savait qu’il le fallait bien. Bon, il allait devoir se préparer. Il se répétait cela, se demandant quelle serait la tenue de la princesse pour ce soir. Ah bon, de toute façon, il valait mieux pour lui qu’ils ne se voient pas, surtout durant une telle fête.

« Maman, j’ai l’air particulièrement ridicule dans cette tenue. »

« C’est la même que ton père mais en plus petite, pourquoi est-ce que tu te plains ? Je te trouve vraiment très réussi. Tes sœurs pensent pareil, n’est-ce pas ? »

« Earnos, t’es le plus beau ! Je suis sûre que ta petite amie t’aimeras encore plus ! » dit Olly avec un grand sourire, du haut de ses dix ans.

« Il faudrait que j’en ai déjà une à la base … et ce n’est pas à l’ordre du jour. »

C’est vrai quoi. C’était quoi cette tenue ? Il lui semblait tellement ridicule … Ca ne lui convenait pas du tout. C’est vrai quoi ! Cette veste jaune canari par-dessus un vêtement de tissu noir. Et son pantalon de couleur noire aussi. C’est vrai que ça lui allait bien mais quand même, c’était ridicule, vraiment ridicule.

« Ah ! Je vois la touche qu’il faut te mettre, je suis sûre que tu seras parfait comme ça ! »

Quoi encore ? Qu’est-ce que sa mère allait encore magouiller ? Il n’aimait pas parler de la sorte mais c’était la seule chose qu’il pensait. Sa mère revint avec une longue écharpe blanche de tissu, assez fine. Elle ne semblait pas être là pour couvrir du froid, loin de là même. Qu’il la mette autour du cou.

« Maman, l’écharpe est beaucoup trop grande, je suis vraiment ridicule. »

« Ne raconte pas de sottises, Earnos. Tu es magnifique ! » répondit aussitôt sa mère. Walane s’approcha de son fils, lui tapotant sur l’épaule.

« Le jour où tu deviendras un Dardargnan, ce qui sera bientôt, je pense que je te confierai mes lunettes. D’ailleurs, pour aujourd’hui, je pense que je peux faire une exception. »

Ses lunettes ? Il parlait bien de ses lunettes ? Celles qu’il portait toujours quand il avait été un général ? Et qu’il reportait actuellement ? Des lunettes de verre rouge, c’était ça ! Il avait toujours été émerveillé pendant des années et …

« Il ne manque plus que je prenne mes lances au cas où. On ne sait jamais. »

« NON ! Interdiction de prendre tes lances … HEY ! Où est-ce que tu vas ? » demanda sa mère alors qu’il était déjà remonté dans sa chambre pour récupérer ses armes. Il descendit aussitôt, se dirigeant vers la sortie.

« Je prends quand même mes armes, que tu le veuilles ou non, maman. On n’est jamais trop sûr. La princesse va aussi participer à la fête et il faut quand même la surveiller au cas où. »

« La princesse, la princesse, tu n’as que ce mot-là à la bouche, Earnos. » soupira sa mère avec amusement. Ce n’était pas de sa faute mais il avait des devoirs et il devait les respecter.

« Maintenant, nous pouvons y aller, je suis prêt. » murmura Earnos.

Autant qu’ils y aillent et qu’ils terminent cela aussitôt. Il n’avait pas envie que ça perdure trop longtemps. Il se laissa emmener par ses parents et ses sœurs à l’endroit où allait se passer la fête. Un lac … Un magnifique lac où tous et toutes se trouvaient autour. Bien entendu, il y avait quelques baraques avec des vendeurs de petites marchandises inutiles mais nécessaires. Lui ? Il s’était séparé de ses parents pour faire un tour d’horizon.

« Il y a tellement de monde … C’est vraiment une fête gigantesque. »

Les Lumivoles et Mucioles étaient déjà présents, voletant dans les airs en faisant paraître de nombreuses lumières derrière eux. C’était grâce à eux qu’ils pouvaient avoir un éclairage décent dans le royaume. Il observa les quelques Scorvols et Scorplanes. Tous semblaient gênés, nullement habitués à autant de monde autour d’eux. Certains insectes tentaient une discussion avec eux, chose très plaisante.

« Aie ! » s’écria une voix féminine alors qu’il percutait une personne en face de lui. Comme il regardait autour, il ne l’avait pas remarqué mais surtout, il avait eu la tête à moitié plongée dans une poitrine. Il retira aussitôt sa tête, balbutiant :

« Pardon, pardon, mademoiselle, ce n’était vraiment pas voulu. Je suis réellement confus. Veuillez me pardonner car ce n’était pas intentionnel. »

« Je pense que je peux te pardonner, Earnos. » répondit la voix, accompagnée d’un petit rire.

Hein ? AH ! C’était la princesse Terria ? La princesse Terria était en face de lui ? C’était quoi cette robe somptueuse qu’elle portait ? Ce n’était pas celle habituelle mais elle était aussi voire plus royale. Et ses longs cheveux blonds ? Elle avait aussi une ceinture faite d’anneaux entremêlés par des pétales roses. Mais son haut … et le sien … Ils se ressemblaient étrangement. Jaunes en leurs milieux, noirs sur les bras. Enfin, dans ses cheveux, elle portait un sublime diadème avec un imposant rubis en son milieu.

« Tu es magnifique, Earnos ! On dirait un vrai Dardargnan ! »

« C’est plutôt à moi de vous faire un compliment, ma reine. » répondit-il aussitôt, ses paroles ayant dépassé ses pensées. Elle était vraiment splendide. Ce n’était peut-être pas une si mauvaise chose que de se trouver sur le même chemin que la princesse.

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