Chapitre 24 : L’amour est partout

ShiroiRyu
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Chapitre 24 : L’amour est partout

« Lis … Lisian … Je … Je dois t’avouer quelque chose. »

« Qu’est-ce qu’il y a encore ? Pour tes leçons de savoir comment gérer ta timidité, ce n’est pas encore maintenant. Tu le sais pourtant non ? »

« Je t’aime, Lisian ! »

La Cheniti devenue Cheniselle resta interdite pendant plusieurs secondes avant que le rouge ne monte à ses joues. Elle ne rêvait pas hein ? Ou alors, l’adolescent boursouflé légèrement en raison de son état de Foretress venait de dire quelque chose de … surprenant ? Ohla ! Ohla, ohla ! Elle devait se calmer et se concentrer ! Ce n’était pas bien grave, ce n’était pas bien important, c’est juste que sur le coup …

« Férast, comment ne pas te brusquer ou te choquer … Enfin non … Mon but n’est pas de te faire mal mais voilà quoi … Il vaudrait mieux … Oh … Ce n’est pas que je te déteste, loin de là même ! Je t’apprécie énormément et ensuite, je … Oh, je ne sais plus. »

« Tu n’es pas obligée de donner une réponse maintenant même si elle sera négative. Au moins, je voulais juste que tu le saches, c’est tout ! »

« Oui mais non, ça ne se dit pas en public, ça … Regarde les autres autour de nous ! Maintenant, ils vont attendre une réponse ! Si je te réponds non, ils vont croire que je suis la dernière des garces. Enfin bon … Je veux bien que l’on se donne la main pour l’instant. »

C’est vrai ? Férast semblait plus qu’heureux, arborant un grand sourire avant de tendre sa main potelée et deux fois plus grosse que celle de la Cheniselle. Celle-ci vint rougir, détournant le regard avant d’y poser la sienne. Elle marmonna :

« Oui bon, n’en fait pas tout une maladie non plus hein ? C’est juste comme ça et pas autrement. C’est simplement car y a tout le monde. Sinon, j’aurai refusé. »

« Ça ne fait rien, Lisian. Je veux bien que tu continues à m’apprendre. »

« Mouais, je suis pas vraiment convaincue de vouloir continuer. »

Mais bon, pourquoi pas ? Après tout, ça ne devait pas être si dommageable de sortir avec Férast. C’était bien le seul garçon qu’elle connaissait depuis maintenant pas mal d’années. Même si elle avait essayé de mettre la main sur Earnos, il fallait bien s’occuper du Foretress et puis, elle ne trouvait pas cela désagréable.

« Hey ! Qu’est-ce que vous regardez tous ? C’est pas un spectacle ici ! » s’écria la Cheniselle en rougissant, tirant Férast loin de cet endroit.

Oh ? Lui ? Il n’avait pas perdu une miette de ce spectacle. Il était content pour eux … même si dans le fond, il était quand même jaloux de Férast. Non pas parce qu’il semblerait que la Cheniselle ait répondu à son amour … mais plutôt parce que lui qui était d’habitude si muet et timide … Lui avait réussi à déclarer devant tout le monde cela. Il était ridicule, complètement ridicule et pathétique ! Il avait honte de lui sur ce coup !

Tellement honte qu’il ne répondit pas au baiser de Terria quelques heures plus tard alors qu’ils se retrouvaient dans un coin isolé dans le château. Elle connaissait ce dernier par cœur et savait parfaitement où se rendre pour qu’ils soient tranquilles. Remarquant qu’Earnos ne mettait pas du sien dans le baiser, elle lui caressa la joue, demandant :

« Earnos ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu n’es quand même pas triste pour Lisian non ? On m’a appris la nouvelle au sujet d’elle et de Férast. »

« Je ne suis pas triste pour eux ou à cause d’eux … Mais à cause de nous. »

« Ah non, Earnos. On ne va quand même pas recommencer ça, non ? Je te l’ai déjà dit, ce n’est pas un problème que tu sois un Dardargnan ! Non ! Je suis même très heureuse que ça soit le cas ! Ça montre que tu es exceptionnel … et tu l’es à mes yeux. »

« Terria, sincèrement … Je… Je voudrai tellement le dire à ton père, demander ta main au roi Théor, le crier à tout le monde mais … »

« Tu manques de courage et surtout tu as peur du regard des autres. Je le sais parfaitement, Earnos, je le sais parfaitement mais ça ne me gêne pas. Autant que l’on garde ça secret s’il le faut, ce n’est pas un problème pour moi … tant que toi et moi, on s’aime … » chuchota avec douceur l’adolescente, collant la joue d’Earnos contre sa poitrine d’un air protecteur et maternel. Elle voulait le rassurer, espérant que cela marcherait.

« Tu sais quoi ? Je vais voir avec mon père … Je vais y aller doucement mais tu sais quoi ? Depuis qu’Holikan a refusé de m’épouser et est parti avec Olistar, il recommence à perdre un peu la tête. Il se fait beaucoup de soucis. Il veut me trouver quelqu’un d’assez « bien » pour moi. Je veux le ménager même s’il ne va plus très bien. »

« Je … Je comprends … Je comprends parfaitement, Terria. » bredouilla le futur Dardargnan.

« Mais ne t’en fait pas, je pense qu’il comprendra et puis entre nous, tu sais, tu n’es pas n’importe quel Dardargnan, hein ? Tu es le fils de Walane, le plus grand ami de mon père ! Ca serait encore plus merveilleux si toi et moi, on pouvait s’aimer librement. »

Oui … Surement … Peut-être. Il devait avouer qu’il ne savait pas. Pas du tout même … Qu’est-ce qu’il devait penser ? Qu’est-ce qu’il pouvait penser ? Il ne savait pas. Il ne savait pas du tout ! Il était perdu depuis tellement de temps ! C’était tout simplement … Ah !

« Terria, qu’est-ce que tu … » demanda-t-il avec surprise alors que la princesse avait pris la main d’Earnos pour la poser sur son sein droit.

« Je veux juste que tu comprennes une chose, Earnos. » signala l’Apireine avec calme. « Je t’aime et tout mon corps ne sera qu’à toi et à personne d’autre. Qu’importe ce que mon père décidera, qu’importe ce que mon peuple choisira, tout mon être n’est qu’à toi et à personne d’autre. C’est un peu gênant avec cette main posée … mais je veux que tu comprennes réellement ce que tu représentes à mes yeux, Earnos. »

« Terria … » murmura le garçon aux cheveux blonds, tout aussi confus par le geste de Terria qu’elle-même. Pourtant, ce fut lui qui vint l’embrasser contrairement à d’habitude, n’hésitant pas à appuyer son baiser en passant sa main sur le dos du crâne de Terria pour que leurs lèvres se collent plus longtemps, plus intensément. Elle ? Elle se laissait faire, bien entendu. Ça ne lui déplaisait pas du tout. S’ils s’aimaient, c’était normal de le montrer de cette façon ?

« Earnos …Tu sais … Bientôt, j’aurai dix-huit ans. Toi aussi, non ? Enfin, je pense que mon père va vouloir inviter de nombreux hommes pour mon anniversaire. Mais je pense aussi qu’il va inviter ton père et donc ta famille et donc toi … Enfin … Tu viendras hein ? »

« Bien sûr que oui, pourquoi cette question ? Pourquoi est-ce que je refuserai de venir à ton anniversaire, Terria ? C’est juste stupide. Même avant que toi et moi … Enfin, je venais quand même te le souhaiter. Pourquoi je ferais exception à la règle ? »

« Je ne sais pas … Je veux juste tenter de convaincre mon père, d’accord ? Je vais voir si ça le gêne que ça soit un ami proche dont je suis amoureuse, enfin, je vais tenter de faire de mon mieux, je ne peux rien te promettre par contre, je suis désolée. »

« Je ne te demande pas la lune. Fais de ton mieux, Terria, je dois aussi faire des efforts. » répondit le Coconfort, caressant ses longs cheveux blonds.

« Nous ferons des efforts tous les deux, d’accord ? »

Bien entendu. Par contre, est-ce qu’il pouvait … hum … Il pressa un peu plus le sein droit de l’adolescente, celle-ci gémissant de surprise et de plaisir. Elle donna une petite tape à Earnos, rougissante avant de dire dans un sourire :

« Ne soyons pas si pressés, d’accord ? Enfin, je sais bien que tu ne l’es pas … Et que c’est un peu de ma faute si nous sommes dans cette position. »

Il n’allait sûrement pas se plaindre. Pas du tout même. Ah …Sans rien dire, il vint s’enfuir contre la poitrine de l’adolescente, respirant un grand coup alors que ses mains serraient son dos pour la garder le plus longtemps contre lui. Ça lui faisait tellement de bien … de se sentir aimé et d’aimer. Il avait tellement envie de pouvoir le dire comme Holikan, comme Férast ! Mais il manquait de courage, lui … qui n’avait jamais hésité à se blesser pour sauver la princesse. C’était peut-être son défi le plus ardu …

« Terria, tu sais quoi ? Je crois que je n’ai jamais eu une mission plus difficile que celle-ci. »

« Oh ? Et de quelle mission est-ce que tu parles ? »

« De celle qui consiste à déclarer mon amour envers toi à tout le monde. Regarde les autres, ils n’ont aucune difficulté, rien du tout même. »

« Chaque chose en son temps et en heure … On ne va pas se presser, enfin, pas trop. »

« J’aimerai quand même y arriver un jour … Je peux lutter contre une armée, je peux traverser des déserts mais dès qu’il s’agit des sentiments personnels, je suis vraiment nul. »

Mais non, mais non … Bon, heureusement pour eux deux, ils étaient dans un coin secret car cela leur permettait alors de passer une bonne partie du temps ensemble. Mais un jour, il faudrait bien qu’ils assument pleinement leur amour.

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