Chapitre 26 : Ne pas hésiter à l’aimer

ShiroiRyu
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Chapitre 26 : Ne pas hésiter à l’aimer

Après ce qui s’était passé, après ce qui avait été dit, il ne pouvait rien faire d’autre que de s’entraîner, s’entraîner longuement. Il ne se privait pas pour combattre. Avec une endurance hors-pair, il arrivait à gagner la majorité de ses combats pendant les entraînements. Devenir plus fort, n’est-ce pas ? C’était ça ? Devenir toujours plus fort, sans même se poser de questions, sans même savoir qui a raison ou tort, n’est-ce pas ?


Ca ne faisait rien … Il devait devenir plus fort. Il devait se faire respecter par le roi pour espérer avoir la main de la princesse. Même si cela avait été dit sur le ton de la plaisanterie, il y croyait dur comme fer. Il croyait vraiment en cela. Il devait montrer ce dont il était capable ! Il n’était pas qu’un simple Dardargnan !

« Earnos ? Tu es vraiment sûr de toi ? Je te préviens que je n’irai pas de main morte. »

« Holikan, je dois t’affronter, c’est aussi simple que ça ! Et je te demande d’être le plus sérieux possible ! Ensuite, je ferai pareil avec Olistar même si là, je n’espère pas du tout gagner … » marmonna Earnos en regardant la Drascore qui lui faisait un grand sourire.

« Tu insinuerais qu’Olistar est plus forte que moi ? Le pire, c’est que je ne peux même pas te contredire et ça m’enrage plus que tout. »

« Être plus faible qu’une fille, je ne sais pas … Ça doit être quelque chose d’horrible mais à force, je m’y fais. Je sais que je suis plus faible que la princesse Terria … donc bon … Je le prends moins mal quand j’y repense à chaque fois. Tu es prêt ? »

« Je suis prêt … Mais je te rappelle que je ne te ferai pas de cadeau. »

Pas de cadeau ? Tant mieux, il préférait que ça se passe ainsi et pas autrement. Le jeune homme aux cheveux verts se tint en face de lui avant qu’Earnos ne lance sa première attaque. Au loin, Olistar était à côté de la princesse Terria, disant d’une voix amusée :

« Alors, qu’est-ce que cela fait de voir quelqu’un se battre pour soi ? »

« Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler, Olistar. » murmura la jeune femme aux cheveux blonds alors qu’Olistar rigolait avant de reprendre :

« Bien entendu, tu ne vois pas de quoi je veux parler. Bien entendu … Qui donc n’arrêtait pas de me parler de lui quand nous étions seules ? »

« Je crois me rappeler que je n’étais pas la seule. Quelqu’un n’était pas avare de compliments à ce sujet, est-ce que je me trompe ? »

« Oh … Et je n’en suis toujours pas à son encontre. Earnos est vraiment quelqu’un de spécial. Je le reconnais amplement. »

« HEY ! Ne dit pas ça alors que tu as déjà Holikan, c’est compris ? » déclara la princesse avec un peu de colère, Olistar soufflant dans son oreille :

« Et donc … Ce n’est pas de la jalousie que j’entends de la part de la princesse ? »

Tsss ! Terria détourna le regard sans répondre, rougissant légèrement alors qu’Earnos se retrouvait à terre. Holikan respirait bruyamment, semblant épuisé alors qu’Earnos avait plusieurs ecchymoses qui apparaissaient sur son corps.

« Earnos … Je ne sais pas ce que tu es … Sûrement un roc, ce n’est pas possible autrement. J’avais l’impression de frapper contre de la pierre. »

« Je ne comprends pas … Je ne comprends pas du tout … »

« De quoi ? Pourquoi je suis debout ? Le problème vient de ton attaque et surtout que je sois un Yanmega. Tu ne tapes pas assez fort dès le début et plus le combat s’éternise, plus je frappe et me déplace rapidement. Sache cela … »

« Donc tant que je ne suis pas assez fort, je ne pourrai jamais te battre. Car faire durer le combat contre toi reviendrait à perdre, c’est cela ? » marmonna l’adolescent.

« A peu de choses près, je dirai que c’est ça … Je suis désolé mais il vaut mieux que tu t’entraînes avec d’autres personnes pour le moment. »

« Hors de question, je dois progresser et ce n’est pas en gagnant tout le temps que je le pourrai. Je préfère encore perdre contre toi ou Olistar, voire même Herakié plutôt de gagner avec facilité, sans pour autant m’en vanter. »

« Comme tu le désires … Bon, je vais aller voir Olistar. Soigne-toi, repose-toi et recontacte-moi quand tu le veux pour la revanche. Tu sais où me trouver. »

Oui, bien entendu. Il n’en demandait pas plus. Il resta couché au sol, serrant les poings tout en prenant une profonde respiration. Il s’était loupé encore une fois. Encore une fois … Finalement, il se redressa, allant à l’opposé d’Olistar, Holikan et Terria. D’ailleurs, l’Apireine s’éloigna à son tour, allant dans la direction inverse à celle d’Earnos.

« Qu’est-ce qui se passe, Olistar ? Tu as l’air soucieuse ? »

« Oh pas vraiment soucieuse … Disons plutôt que je satisfaite de la tournure des évènements même si cela ne sera pas forcément le cas de tout le monde. »

« J’avoue que je ne comprends guère où tu veux en venir mais ce n’est pas bien grave. Si je devais comprendre tout ce que tu disais, je serai dans une belle galère. »
Oh bien entendu. Quel vil flatteur quand il s’y mettait. Il disait tout simplement qu’elle était quand même d’un autre niveau en terme d’intelligence. Bien, bien, bien, il se rattrapait ! Il en avait de la chance qu’elle soit aussi gentille avec lui. De toute façon, elle avait réussi à le maîtriser et maintenant, elle pouvait voir le résultat. Holikan était aussi doux qu’un agneau ou presque. Rien à voir avec celui qui fut un raciste pendant de nombreuses années.

« Quand même … La princesse s’est mise à partir rapidement après que j’ai fini mon combat contre Earnos. Je me demande si elle a pris au sérieux les propos de son père. »

« Oh … Quel idiot tu es. Tais-toi et suis-moi au lieu. » soupira Olistar en rigolant.

Ailleurs, la princesse se retrouvait adossée à un mur, les bras plaqués contre celui-ci, deux mains les maintenant fermement : les mains d’Earnos. Celui-ci embrassait avec vigueur la jeune femme aux cheveux blonds, caressant ses hanches en même temps. Elle ? Elle se laissait étreindre, rejoignant ses mains pour se coller tout à lui. Lorsque le baiser fut stoppé, elle demanda d’une voix essoufflée :

« Et bien … Je ne veux pas dire … mais un tel baiser … C’est la première fois que j’en ai un de la sorte. Tu m’étonnes, Earnos. Qu’est-ce qui se passe ? »

« Terria, je t’aime … Je t’aime plus que tout. »

« Première nouvelle … Tu ne penses pas que je suis déjà au courant de tout ça ? »

« Non ! Tu ne comprends pas ! Je t’aime vraiment. Je veux t’aimer chaque jour de la semaine, chaque heure, chaque minute de ma vie. Je n’en peux plus de ne pas pouvoir te tenir la main quand je le désire, de ne pas pouvoir t’embrasser quand je le veux. J’en ai assez ! Mais je ne serai jamais assez fort ! Jamais ! Je voulais battre Holikan … Je voulais le battre pour montrer au roi que je suis digne de toi. Pour montrer que je suis assez fort pour être le futur roi mais surtout l’homme que tu aimes. »

« Oh … L’homme que j’aime n’a pas besoin d’être fort. Tout ce que je demande, c’est de t’avoir à mes côtés à chaque moment de mon existence, rien de plus. » répondit-elle avec tendresse, passant ses bras autour du cou du jeune homme aux cheveux blonds.

« Mais ce n’est pas assez, Terria. Pas du tout, je dois le montrer aux yeux des autres aussi. Je dois le montrer aux yeux de ton père, du peuple. Je veux être un Dardargnan digne de toi. »

« Tu es un peu comme mon père, Earnos. Tu as besoin de te distinguer pour ne pas être dans mon ombre, c’est ça ? Reste comme tu es, c’est amplement suffisant. »

« … … … Si seulement c’était aussi facile, Terria. Si seulement ça l’était … Terria … Je veux vraiment que tu restes avec moi … pour toujours. Je veux que tu comprennes cela. »

Bien sûr qu’elle comprenait ! Elle comprenait même très facilement car elle ressentait la même chose ! D’ailleurs, à force d’être dans les bras d’Earnos, elle avait un peu chaud. Ils étaient tous les deux rouges à force de se serrer l’un contre l’autre.

« Earnos, tu sais, un jour … Enfin, je vais essayer de forcer la chose avec mon père. Autant, avant, ils pouvaient prendre cela sur le ton de la rigolade. Autant maintenant, il est bel et bien sobre. Je vais parler avec lui. »

« Fais de ton mieux mais ne te mets pas en danger à cause de moi d’accord ? Enfin qu’est-ce que je dis, le roi va mieux depuis des mois. »

« Oui … Il va mieux … Enfin … Oui … » dit-elle avec tristesse, un sourire aux lèvres.

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Terria semblait avoir perdu toute joie de vivre dès l’instant où il avait dit cela. Est-ce qu’il avait commis une bêtise ? Mais quel idiot ! Il la reprit dans ses bras, la serrant contre lui. Mais oui, tout allait bien se passer. Tout allait bien se passer.

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