Chapitre 42 : A ses côtés

ShiroiRyu
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Chapitre 42 : A ses côtés

« Hey, Earnos, y a quelqu’un qui voudrait te voir. »

L’un des rebelles venait de s’adresser à lui alors qu’il venait à peine d’arriver il y avait encore quelques minutes. Il fallait dire qu’il était en déplacement constant et qu’il était tout simplement impossible de le repérer. Qui voulait le voir ? Il resta méfiant, demandant :

« Est-ce que tu peux me dire à quoi ressemble cette personne ? »

« Euh … C’est une femme … Une Drascore plus précisé … »

« J’en ai assez entendu. Il vaut mieux que je m’en aille. Ne lui faites pas de mal mais ne lui dites pas que je suis là. Je pars dès maintenant et … »

« Le souci, c’est qu’elle n’est pas très … »

« Bonjour, Earnos. » murmura une voix dans le dos du jeune homme aux cheveux blonds, celui-ci sursautant de frayeur. Il se retourna, regardant Olistar qui se tenait face à lui. « Tu m’en as fait faire du voyage. Et pourtant … AH … »

« Désolé mais je préfère m’en aller avant qu’il n’y ait plus de problèmes et … »

« Pas bouger. » coupa la jeune femme, l’agrippant par le col alors qu’il s’apprêtait à partir. Elle eut un sourire discret, les paroles d’Earnos lui rappelant quelques petites scènes du passé. Peut-être qu’il allait mieux ? Non, ce n’était sûrement pas le cas mais qu’importe. Le jeune homme tenta de se débattre avant qu’elle ne reprenne : « Bon, bon, bon … Je pense que toi et moi, on va devoir discuter maintenant que tu es calmé. »

« Je n’ai pas vraiment envie de te parler, c’est tout. Tu peux me laisser tranquille ? » demanda Earnos alors qu’elle hochait la tête négativement.

« Il en est hors de question. Tu me suis. Par contre, je vous conseille de ne pas chercher à nous arrêter. Earnos et moi avons à discuter. » déclara la jeune femme en s’adressant au rebelle sur un ton sec. Celui-ci préféra hocher la tête sans rien dire alors qu’ils s’éloignaient tous les deux, lui plus parce qu’elle le forçait qu’autre chose.

Lui ? Il se retrouvait maintenant assis de force devant elle, Olistar étant debout en train de faire les cent pas. Elle lui avait demandé où était sa chambre, Earnos ayant été obligé de l’emmener. Assis sur son lit, il la regardait bouger de gauche à droite sans rien dire. Ses yeux se posèrent sur le mur en face de lui.

« Tu ne veux donc pas savoir pourquoi je suis là ? » demanda finalement Olistar, se plaçant bien en face de lui pour qu’il la remarque. Il haussa les épaules avant de répondre :

« Ça ne m’intéresse pas. Si c’est pour m’arrêter, je préfère que tu partes. »

« C’est tout le contraire, Earnos. Je pensais t’accom … »

« Et si c’est pour m’aider, je préfère que tu partes aussi. Je veux être seul. »

Hum ? Il venait de lui couper la parole mais elle ne se mettait pas en colère. Pourquoi le serait-elle ? Non … Mais il y avait juste une petite chose qu’elle n’appréciait pas. Le refus du jeune homme pour son aide. Si elle avait décidé de l’aider, il ne pouvait pas vraiment essayer de la contredire, loin de là même.

« Et que comptes-tu faire pour m’arrêter, Earnos ? Je voudrai bien le savoir. » dit la jeune femme aux cheveux violets, posant ses yeux améthyste sur lui.

« J’ai la possibilité de prévenir les rebelles que tu es très dangereuse et que tu es une envoyée du roi. Cela reviendrait alors à ce que tu sois tuée sur place et … »

« Et tu pensais vraiment que j’allais te croire, Earnos ? » dit la Drascore avant de se pencher vers lui, posant son doigt sur son nez. « Tu n’es pas crédible, pas du tout même. Et tu sais pourquoi ? Je vais te le dire tout simplement. Après la petite scène de la dernière fois, je suis sûre et certaine que tu ne me feras pas mal et que tu feras tout pour éviter que je sois blessée, n’est-ce pas ? Alors, tu sais quoi ? Je vais faire de même. »

« Arrête tes idioties, je veux me débrouiller seul. Je n’ai pas besoin de toi. »

C’est ce qu’il disait mais elle ne le croyait pas le moins du monde. Elle le poussa du doigt, un grand sourire aux lèvres alors qu’il s’écroulait sur le lit. Elle fit quelques pas en arrière, soupirant avant de s’asseoir sur la chaise près du petit bureau qu’il avait à sa disposition.

« J’ai décidé que je ferai ça. Même si … J’ai abandonné le château et l’homme que j’aimais pour pouvoir te protéger. Je ne veux pas que tu sois tué à cause de tes bêtises. »

« Idiote. Je n’ai pas besoin de ton aide. Je peux me débrouiller seul. »

« Tu te répètes, Earnos. » souffla la jeune femme, un sourire aux lèvres.
Elle le savait plus faible que prévu maintenant. Il avait accepté l’idée qu’elle l’accompagne. Du moins, il prétendait le contraire mais il savait qu’il était forcé d’accepter son aide, qu’il le veuille ou non. Il n’avait pas vraiment le choix de toute façon, n’est-ce pas ?

« Earnos …Je vais continuer à veiller sur toi, que tu le veuilles ou non. Je ne peux pas te laisser dans cet état comme auparavant. »

Elle tendit ses bras, le jeune homme aux cheveux blonds restant imperturbable. Elle poussa un soupir avant de s’approcher de lui, venant s’asseoir sur le lit. Elle passa ses bras autour de son dos avant de venir l’enlacer longuement. Elle appréciait grandement de l’avoir dans ses bras et elle savait pertinemment que c’était son cas aussi.

« Earnos … Tu es quand même un être si fragile … Ce n’est pas normal tout ce qui t’est arrivé, tu comprends ? Je ne veux pas que tu souffres plus. » murmura la Drascore avant de passer une main sur ses cheveux blonds.

Il le savait parfaitement, il savait pourquoi elle était là, pourquoi est-ce qu’elle faisait ça. Il savait pertinemment la raison de sa présence ici. Il savait que ça lui ferait plaisir, qu’il se sentirait mieux … d’avoir une personne sincère et qui tenait à lui auprès de sa personne.

Quelques temps plus tard, il était déjà sur le terrain, combattant de nombreux soldats de l’armée des insectes alors qu’elle l’accompagnait. Elle ne faisait que l’épauler, la majorité des soldats étant surpris de la voir à ses côtés. En même temps, elle pouvait remarquer qu’il évitait à tout prix de les tuer, ce qui n’était pas le cas des autres rebelles.

« Earnos, c’est une habitude chez toi ou c’est juste parce que je suis là ? »

« De quoi ? » demanda le jeune homme, donnant un coup dans la nuque d’un soldat qui s’écroula au sol, évitant d’utiliser ses lances.

« Le fait que tu ne les tues pas directement … Est-ce parce que je suis là ? »

« La seule mort que je désire est celle du roi. Le reste m’importe peu. Je n’ai pas besoin de tuer quiconque se met sur mon passage. » déclara le jeune homme aux cheveux blonds.

Elle éclata d’un grand rire tonitruant, semblant plus qu’apprécier les paroles du jeune homme alors qu’il continuait de combattre. Elle planta son dard dans le dos d’un soldat, s’en servant comme projectile pour faire s’évanouir d’autres personnes.

« Je pense que je peux faire pareil que toi, n’est-ce pas, Earnos ? »

« Fais comme tu le désires, tu es une grande fille. Tu es sûrement capable de te débrouiller seule, non ? » marmonna Earnos, évitant d’être irrité.
Il ne voulait pas d’elle à ses côtés. Il ne voulait pas que ça cause encore plus de problèmes qu’auparavant mais en même temps … Savoir qu’il pouvait faire confiance à une personne parmi toutes celles qui l’entouraient, ah … Cela faisait plaisir.


Tellement plaisir … Et le combat fut terminé avant même qu’il ne le remarque. Il en avait terminé avec les soldats, certains s’enfuyant, d’autres étant tués par les rebelles. Lui-même ? Il ne regardait pas les morts causées par les autres. Il ne voulait pas voir ce spectacle.

« Earnos, tu as déjà tué dans le passé, n’est-ce pas ? Quand tu n’étais qu’un simple Coconfort, pourquoi changer maintenant ? » demanda Olistar alors qu’ils rentraient.

« Olistar … Est-ce que tu peux confirmer ce que tu dis ? Est-ce que tu m’as déjà vu tuer quelqu’un de tes propres yeux ? Est-ce que … tu m’as déjà vu ? »

« Je ne crois pas … Mais pourquoi est-ce que tu me parles ainsi ? »

« Je n’ai jamais tué quelqu’un ! JAMAIS ! En tant que Coconfort, j’étais celui qui se prenait les attaques, je repoussais les ennemis ! Et même quand je commençais à me battre avec la lance, ça ne changeait rien … Rien du tout. Je n’ai jamais tué quelqu’un ! »

« … … Je pensais que tu l’avais déjà fait … »

Qu’il était risible ! Qu’il était pathétique ! Il le savait parfaitement ! Il avait été dans l’armée pendant des années mais … Il n’avait jamais tué personne. Pour lui, la vie était trop précieuse. Alors il fallait comprendre à quel point c’était difficile pour l’envie de tuer le roi.

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