Chapitre 53 : Le général à lunettes rouges

ShiroiRyu
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Chapitre 53 : Le général à lunettes rouges

« Le pire devait arriver, Olistar. Olistar, tu m’écoutes ? »

« Hum ? Hein ? Ah oui, oui. Je t’écoute, Earnos. Je t’écoute, ne t’en fais pas. » murmura la jeune femme aux cheveux violets, semblant avoir l’esprit ailleurs.

« Je n’ai pas l’impression … que ça soit le cas. Tu as l’air d’être préoccupée par autre chose. Qu’est-ce qui se passe ? Et j’ai appris que tu n’étais pas parmi les éclaireurs non ? »

« Hum ? Oui, oui … Je n’y étais pas. J’avais autre chose à faire en ce moment. Enfin, ce n’est pas bien important. Le plus important est-ce que tu vas me dire. Qu’est-ce qui se passe alors ? » déclara la Drascore avant de se tourner vers lui.

« Rien de bien spécial contrairement à ce que tu pourrais croire. J’ai juste pensé que tout ce qui se passe en ce moment risque de devenir problématique. Tu vois de quoi je parle ? »

« Des derniers soldats faisant la protection du château, c’est ça ? »

Il hocha la tête positivement. Au moins, elle l’écoutait, contrairement à ce qu’il pensait. Mais bon, ce n’était pas pour ça qu’il se sentait plus rassuré par ce qu’il avait appris.

« Comment est-ce que l’on va faire, Olistar ? Je ne suis pas habitué à combattre autant d’insectes aussi puissants. Même moi, je ne pourrai pas résister à la puissance d’un Libegon ou d’un Drascore. Enfin, un Drascore, ça dépend, j’arrive quand même bien à te résister, ce qui est une bonne chose mais voilà … Ce n’est pas suffisant, loin de là. J’ai besoin d’aide et je ne sais pas ce qui se passe avec toi … »

« Qu’est-ce qui se passe avec moi ? Quel est le problème ? Est-ce que je fais quelque chose qui te dérange, Earnos ? Enfin, parle au lieu de tourner autour du pot. »

« On n’aime pas se mentir l’un à l’autre n’est-ce pas ? Alors …Euh … Où est-ce que tu vas tous les jours ou presque ? Tu disparais et tu ne donnes pas de traces, c’est inquiétant. »

« Je ne peux pas te le dire, j’en suis désolée. C’est quelque chose de personnel, vraiment personnel et je préfère te dire cette vérité là que de te mentir en te disant que je ne fais rien. D’accord ? Est-ce que tu me fais confiance, Earnos ? »

« Je te fais autant confiance que toi tu le fais envers moi. » déclara le jeune homme aux cheveux blonds, Olistar venant l’embrasser le front.

« Veille sur toi alors, d’accord ? Et rappelle-toi que tu n’es jamais seul, qu’importe ce que tu penses, qu’importe ce que tu crois. »

« Drôle de paroles, j’espère qu’elles ne sont pas là pour me rassurer car sinon, c’est vraiment loupé si tu veux tout savoir. »

Elle éclata de rire avant de l’enlacer tendrement, lui murmurant une nouvelle fois ces mots. Puis elle quitta la chambre pour ne plus revenir … pendant des jours. Il ne savait pas où elle était, il ne savait pas ce qu’elle faisait mais elle était partie. Il était à nouveau … seul.

« Général, général, que faisons-nous ? »

« Est-ce que le roi est en sécurité ? » murmura une voix calme et lente.

« Il l’est, comme vous l’avez conseillé, bien entendu. Mais que faisons-nous maintenant ? Devons-nous les attendre tout en les repoussant ? Ou avez-vous une autre idée ? »

« Les attendre serait une bonne chose mais ils ne doivent pas savoir ce qui les attends. De même, les rumeurs étant fondées, ce ne sont plus des rumeurs. C’est pourquoi il faut que nous prenions toutes nos précautions pour les réceptionner. L’état des troupes ? »

« Elles ont déclaré que ces derniers jours, les rebelles restaient dans les bases qu’ils ont réussi à s’accaparer autour du château. L’état de siège est déclaré mais ils ne nous attaquent pas depuis l’envoi de leurs éclaireurs. De même, il semblerait que … »

« Oui ? Pourquoi est-ce que tu t’es arrêté ? » demanda la voix sur le même ton calme et posé qu’auparavant, l’homme semblant un peu gêné.

« Il semblerait qu’un Dardargnan se trouvait parmi les éclaireurs. »

« Et alors ? Quel est le problème avec cela ? Les Dardargnans sont des rebelles eux aussi, du moins, certains d’entre eux. Je ne vois guère de soucis. »

« Le Dardargnan en question … est votre fils. » reprit le soldat sur le même ton.

« Et alors ? Quel est le problème avec cela ? Je ne vois pas de soucis. »

Mais c’était son fils ! Comment est-ce que cet homme pouvait rester de marbre en apprenant ça ? Est-ce qu’il était insensible ? Ou alors … Il faisait tout simplement le rôle qui lui était incombé ? C’était sûrement cela. L’homme aux cheveux blonds était assis, une paire de lunettes rouges sur le sommet de son crâne.

« Si c’était la dernière nouvelle de la journée, merci de me laisser seul. Je dois réfléchir … »

Réfléchir à quoi ? Le soldat n’osa pas poser la question avant de s’en aller. Visiblement, l’homme aux yeux rubis avait plus important à faire que de parler avec un simple soldat. Laissé seul, le général murmura :

« Quel idiot. Ne sait-il pas qu’il rend mort d’inquiétude sa mère et ses sœurs ? »

Pourtant, il connaissait déjà la réponse, depuis longtemps même. Cela faisait presque deux ans … Deux ans que ce drame s’était passé, que ce drame s’était déroulé mais il ne savait pas qui croire. Il ne pouvait pas imaginer que cette blague faite entre le roi et lui s’était révélée … vraie. Car oui, il savait que son fils n’était pas coupable de crime.

« Je le sais si bien … mais le chemin utilisé est mauvais, Earnos. »

Très mauvais même puisqu’il consistait à devoir l’affronter. L’homme mit les lunettes devant ses yeux, poussant un profond soupir. Earnos allait perdre … face à lui.

Ailleurs, une jeune femme aux cheveux blonds était au chevet d’une autre qui était allongée dans un lit. La Munja semblait si fatiguée, si exténuée par quelque chose d’inexplicable mais pourtant, l’Apireine était à ses côtés.

« Comment est-ce que tu vas aujourd’hui, Douély ? »

« Aussi bien que d’habitude donc … Je pense que je vais me lever. Ça m’énerve encore plus de savoir que tu es là à veiller sur moi qu’autre chose. » déclara la Munja avant de se redresser, Terria la repoussant aussitôt sur le lit.

« Hors de question ! Mais quand même … Me ressusciter t’a mis dans un tel état … »

« Dis-toi que normalement, tu n’aurais jamais pu revenir à la vie même avec le sacrifice d’une centaine de Munjas pour ton unique personne. »

« Qu’est-ce que tu es réellement, hein ? Pour avoir une telle puissance. Et surtout, si tu avais une telle puissance, pourquoi est-ce que tu l’as utilisée pour moi ? » murmura la jeune femme aux cheveux blonds, Douély posant son regard sur le visage de l’Apireine.

« Sache une chose … Je ne fais pas ça pour toi. Je ne fais pas ça pour le royaume. Je fais cela simplement pour lui et personne d’autre, voilà tout. »

« Lui ? Tu parles d’Earnos ? Mais vraiment … Qu’est-ce qu’il a de si spécial à tes yeux ? Je sais bien pour les miens car j’ai vécu avec lui … mais toi ? »

« Tu ne peux pas comprendre. Laisse-moi tranquille pour quelques heures. » marmonna la Munja avant de tourner la tête pour ne plus voir l’Apireine.

« Comme tu le désires. Si tu as besoin de moi, tu m’appelles. Je vais m’occuper de mes enfants. Repose-toi bien, d’accord ? »

« Laisse-moi tranquille, je t’ai dit. »

Comme elle le désirait, répéta l’Apireine avant de quitter la chambre. Elle avait deux enfants dont elle devait s’occuper et même si cela n’était pas plaisant pour elle de ne pas pouvoir sortir, elle avait largement de quoi vivre et nourrir ses enfants pendant pas mal de temps. Comment est-ce que la Munja avait fait pour penser à tout ça à l’avance ?

Difficile à savoir … et à comprendre mais pour le moment, elle savait une chose : Douély avait besoin d’elle et il était normal alors de lui rendre la pareille. Néanmoins, les deux enfants poussèrent des petits cris, signe qu’ils avaient encore besoin d’être nourris et/ou changés. Quoi de mieux que de s’occuper de ses enfants pour retrouver le moral, non ?

« Oui, oui, je suis là, je suis là. » dit la jeune femme aux cheveux blonds avant de s’avancer vers les deux petits lits faits de bois, lits faits par la Munja.

Douély … Elle semblait toujours avoir tout prévu … sans pour autant être capable de lire dans l’avenir. Peut-être s’était-elle préparée à l’avance ? Elle ne savait pas. Elle n’était pas capable de lire dans ses pensées, loin de là même.

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