Chapitre 61 : Double choix

ShiroiRyu
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Septième partie : Une ère s’endort, une autre s’éveille

Chapitre 61 : Double choix

« Impossible de mettre la main sur le roi. Le roi n’est pas là. Le roi est introuvable. Le roi ? Où se trouve le roi ? Où se trouve-t-il ? »

Il disait cela alors qu’il était dans sa chambre, la paire de lunettes dans ses mains. Les lunettes de son père … Son père qui lui avait promis de prendre sa retraite. Un à un, les personnes qui entouraient le roi abandonnaient le combat. Mais ça ne changeait rien ! RIEN DU TOUT ! Rien par rapport à quoi ? A QUOI ? A ce qu’il avait tenté de faire à son père !

« J’ai essayé de le tuer … J’ai vraiment essayé de tuer mon propre père. Je suis juste horrible. Pire que le roi, pire que le roi … Je préfère encore mourir après, ah … Ah … »

Il ne comprenait pas comment il avait pu penser ça ! Comment il avait pu essayer ça ! COMMENT ? COMMENT EST-CE QU’IL AVAIT OSE FAIRE CA !  Tuer son père … Tuer son père … Il avait vraiment essayé de le tuer. Il avait vraiment essayé de tuer son propre père. Ah … Ah … Il se sentait mal à nouveau, il se sentait mal.

« Je … Je, je veux dormir. Je dois dormir, je ne penserai plus à ça. Oui, oui … Je dois dormir. Je dois dormir au lieu. Ah ! »

Il allait chercher le sommeil mais surtout le trouver. Il avait besoin de dormir. Dormi … Oui … Couché sur son lit, il ferma les yeux pour trouver le sommeil et surtout plonger dans ses songes. Dormir … Oui … Dormir. Plus penser à ça.

Hum … Il avait chaud un petit peu. Il sentait cette chaleur qui montait peu à peu. C’était une chaleur apaisante et douce. Il se sentait vraiment bien. Comme s’il était avait Terria. Humpf … Terria … Terria lui manquait terriblement. Terria ! TERRIA !

« Aie, ne bouge pas trop, Earnos, non plus. Je sais bien que tu es en manque de chaleur mais quand même … Tu pourrais être un peu plus doux. »

Hein ? Quoi ? Il rouvrit ses yeux, remarquant le tissu violet contre lequel sa tête était posée. Il leva ses yeux rubis, remarquant le visage souriant d’Olistar qui lui caressait les cheveux avec tendresse avant de reprendre :

« Bien dormi, Earnos ? Quand je t’ai vu en train de trembler, je me suis bien dit qu’il s’était passé quelque chose, n’est-ce pas ? C’est ma façon à moi de me faire pardonner de ne pas avoir été présente ces derniers temps à tes côtés. »

« Ça ne changera rien au fait que tu n’étais pas là … et que j’aurai préféré que tu ne reviennes pas voir ma tête de perdant. J’ai échoué … Le roi n’était pas dans le château. »

« Et alors ? Quel est le problème, Earnos ? Où est le souci ? »

« Le roi n’était pas dans le château ! J’ai affronté mon père et j’ai failli le tuer … faillit … J’aurai perdu … normalement. Je devais perdre ! Car mon père était bien plus expérimenté que moi. J’ai failli … le tuer. »

Hum. Elle comprenait. Du moins, elle voyait ce qu’il disait. Ah … Le pauvre enfant. Encore couchée dans le lit à ses côtés, elle revint l’enlacer tendrement tout en lui murmurant quelques mots pour le rassurer.

« Ne t’inquiète donc pas, Earnos. Tu vas bientôt trouver la paix, je te le promets. Bientôt, le roi sera trouvé et ton cœur sera soulagé. »

« Il ne le sera jamais ! Il ne le sera jamais ! Je ne serai … jamais. Olistar, je … Tu sais … Si j’arrivai à tuer le roi, je pensais que … »

Il termina sa phrase faiblement, ne voulant pas le dire à voix haute. Pourtant, c’était bel et bien une claque qui résonna dans la pièce. Une claque des plus puissantes, laissant aussitôt une marque rouge sur la joue d’Earnos alors qu’Olistar s’écriait :

« Je te l’interdis formellement ! C’est compris ? Même si elle est morte, ce n’est pas une solution ! C’est compris ? Ne t’avise même plus de penser à ça ! »

« Je ne peux pas … Je ne peux pas, Olistar ! Je ne peux pas ! Je ne suis plus rien sans elle ! Plus rien du tout ! Plus rien ! Je … Je veux en terminer avec le roi puis la rejoindre ! »

« Oh … Alors, je serai contrainte de te ligoter voir de te paralyser à vie avec l’un de mes poisons. Au moins, même si tu deviens un légume, tu resteras vivant. »

« Je ne veux pas rester vivant ! JE NE VEUX PAS ! Je veux juste mourir ! C’est tout ! »

Et elle ? Elle refusait tout simplement. Elle vint l’enlacer une nouvelle fois pour bien lui faire comprendre ce qu’elle voulait dire par là. Oh, elle aimait Holikan, elle l’aimait réellement mais dire qu’elle n’éprouvait aucune affection pour Earnos serait mentir. C’est bien parce que le jeune homme était tout simplement fragile, contrairement aux apparences.

« Earnos, je t’interdis de recommencer à penser de la sorte. Je veux que cela soit clair entre nous. Je veux que tu comprennes parfaitement où je veux en venir. »

« Je … Je … Je … Je … Je … Je me sens mal. Je veux tuer le roi, je veux le tuer ! »

« Tu le tueras, tu seras même celui qui lui portera le coup fatal mais pour ça, il faut continuer à vivre et arrêter de sombrer dans la folie ! »

« Impossible, impossible, impossible. » bredouilla le jeune homme, se tenant la tête entre les mains. C’était tout simplement impossible ! Impossible !

« Earnos, repose-toi … Tu as de la fièvre et ce n’est pas normal, pas du tout normal. » murmura la jeune femme aux cheveux violets, recommençant à l’enlacer, collant sa tête contre son sein alors que le Dardargnan haletait.

Trouver le sommeil, dormir, il se sentait bien. Il se sentait bien … et mal en même temps. Il avait besoin de dormir. Dormir … Dormir … La Drascore fit apparaître son dard, le plantant doucement dans le dos d’Earnos pour le faire plonger dans le royaume des songes. En même temps, elle montrait son visage inquiet … mais furieux. Une personne allait le payer.

Mais pour l’heure, le fait d’avoir Earnos dans ses bras était quelque chose de réconfortant. Dans une autre vie, elle était sûre qu’elle aurait pu l’aimer de la même manière qu’elle aimait Holikan. L’affection qu’elle avait pour le Dardargnan était si grande. Elle l’avait vu grandir, s’épanouir, devenir peu à peu une personne avec des principes et un mental d’acier. Alors voir … Le voir être ce qu’il était maintenant … Ah …

« Imbécile. Je suis en train de pleurer à cause de tout ça. »

Elle pleurait de rage et d’amertume de voir Earnos dans cet état. S’il y avait bien une personne qui voulait autant la mort du roi que le Dardargnan, c’était elle. C’était elle, tout ça pour lui faire payer ce qu’il avait fait à Earnos. Oh mais il n’y avait pas que lui, il y avait aussi une autre personne. Une autre personne qui allait devoir payer pour ses actes.

« Oh ? Je vois qu’Olistar est finalement revenue parmi les rebelles de cette base. Tu as beaucoup voyagé dernièrement, n’est-ce pas ? » déclara un homme aux cheveux violets, quelques heures plus tard alors que le duo était en face de lui.

« Ça peut l’être, Arkanar. Pourquoi est-ce que tu nous as contactés ? Du moins, tu as contacté Earnos ? » demanda la jeune femme aux cheveux violets.

« Car je voulais lui annoncer que nous avons retrouvé la trace du roi. Oh … Ce dernier est bien à l’abri dans une bâtisse entourée par deux tours mais qu’importe, il ne tardera pas à tomber. Comme Earnos veut sa mort, je vais lui proposer tout simplement de m’accompagner même si je connais déjà sa réponse. »

«Et moi, je ne suis pas invitée ? »

Elle avait demandé cela sur un ton condescendant alors qu’Arkanar la regardait en fronçant les sourcils. Hum … Ce n’était pas dans ses plans, loin de là même.

« Je ne pense pas, non. Quelques rebelles seulement vont venir avec moi et Earnos. Earnos est un cas spécial à cause de son ressentiment envers le roi. »

« Oh … Si c’est comme ça, je comprends. Seulement la troupe « d’élite » alors ? »

« En quelque sorte, c’est cela. » murmura l’homme aux cheveux violets dans un sourire, Olistar haussant les épaules avant de déclarer :

« Soit … Comme vous voulez, Earnos. Je vais te laisser te préparer. Viens donc me voir avant que tu ne partes quand même, d’accord ? »

« Hein ? Euh … Oui … D’accord, Olistar. Euh … C’est vraiment impossible qu’elle vienne ? Je me sentirai plus rassuré si elle est là. »

« Malheureusement non, je ne fais confiance qu’à un nombre restreint de personnes. Tu en fais partie. » déclara l’Aéromite dans un grand sourire. Comme si sa confiance était relative. Bien entendu … Bien entendu … La confiance d’un Aéromite, la confiance d’Arkanar. qui pouvait y croire réellement ? Déjà pas le Dardargnan. Loin de là même. Pourtant, il acquiesça d’un hochement de tête avant de s’éloigner, accompagné d’Olistar.

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