Chapitre 62 : Un baiser pour le protéger

ShiroiRyu
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Chapitre 62 : Un baiser pour le protéger

« J’ai mal au crâne, Olistar. J’ai vraiment mal au crâne. »

Il avait dit cela alors qu’il se retrouvait dans sa chambre, les bras croisés, assis sur son lit. Il cherchait à se concentrer pour ne pas perdre de vue son objectif. Il allait trouver le roi dans la soirée, dans la journée, dans les jours qui viennent ! Il allait réussir à tuer le roi ! Ah … Ah … Mais il avait encore terriblement mal au crâne.

« Hum … Cette migraine … Je vais trouver un moyen de te la soigner. Ne t’en fait pas, c’est ce que je prépare depuis tout ce temps, de toute façon. Earnos, patiente-ici et ne bouge pas, d’accord ? Est-ce bien clair ? Je ne veux surtout pas que tu bouges. »

« D’accord, d’accord, le message est bien passé. Je note ta proposition. »

« Ce n’est pas une proposition mais un ordre, Earnos. Saisis la différence et la nuance. » coupa la jeune femme aux cheveux violets avant de quitter la chambre.

Elle était un peu rouge aux joues, semblant se préparer. Qu’est-ce qu’elle allait faire pour sa migraine ? Ca faisait des mois qu’elle était comme ça. Elle ne pouvait pas la soigner du jour au lendemain comme ça ! Non ! C’était tout simplement impossible ! Il ne fallait pas se faire d’illusions à ce sujet ! Ailleurs, Olistar était en train d’observer un miroir.

« Hum … Earnos est … Tsss … Si je lui mets la main dessus, il le regrettera amèrement. »

OH QUE OUI ! Elle n’était pas souvent en colère, non, elle ne l’était pas souvent mais il y avait certaines limites à ne pas dépasser. Et lui, Arkanar, il en avait franchi plusieurs en osant s’en prendre à Earnos. De même, on pouvait lui mettre sur le dos de nombreuses morts dont celle de la reine Seiry. Quelle plaie … Quelle plaie ! Elle allait tout faire pour se débarrasser de lui avant qu’il ne soit trop tard ! Mais pour ça, il fallait d’abord préparer le terrain. Ah … Ce n’était pas un mauvais moment à passer, loin de là. Mais disons simplement qu’elle n’était pas habituée à ce qu’elle allait faire.

« Je me demande comment elle va me soigner de cette migraine. Ah … Ah … »

C’est vrai qu’il souffrait terriblement mais il ne pouvait rien faire contre ça. Loin de là même ! Il était sans défense face à cette migraine présente depuis trop longtemps. Sans défense et incapable de la combattre. Il avait mal … terriblement mal.

Si mal … Où était donc Olistar ? Il ne savait pas … mais elle lui avait demandé de l’attendre. Il allait l’attendre, mais couché sur le lit, la tête dans le coussin. Il n’arrivait pas à rester concentré ou éveillé. Il n’y arrivait pas du tout. C’était trop difficile, beaucoup trop pour lui ? Il se marmonna à lui-même, ans ses pensées :

« Besoin de me reposer … Ah … Ah … Olistar, où tu es ? Olistar … Je … Terria, je … Attends-moi s’il te plaît. S’il te plait. »

Qu’elle l’attende, il allait arriver bientôt. Très bientôt. Qu’importe les paroles d’Olistar, il ne pouvait pas s’en empêcher. Il ne pouvait pas penser à autre chose, loin de là même. Il voulait juste … rejoindre Terria, au loin, ailleurs, dans un autre monde. Elle n’était pas devenue une Munja, il le sentait. Elle était morte sans chercher à revenir.

« Earnos ? Earnos ? Réveille-toi. Earnos. » murmura une douce voix féminine, une main le secouant légèrement pour qu’il puisse s’éveiller.


Olistar ? Il reconnaissait sa voix, ouvrant les yeux pour la regarder. La Drascore le regardait, un sourire aux lèvres mais rougissante légèrement sans qu’il ne sache pourquoi. Aie, aie, aie, la migraine. Elle était à nouveau là. Elle était à nouveau présente. Et cette idée de tuer le roi et ses soldats aussi. Le roi … Il devait le tuer à tout prix ! Ne pas laisser la possibilité à d’autre de le faire ! Il devait le tuer avant qu’il ne soit trop tard !

« Earnos ? Tu as encore ta migraine, n’est-ce pas ? » déclara la jeune femme aux cheveux violets, Earnos hochant la tête positivement.

« Soit … Bon … Je vais donc être obligée de faire ça. »

« Faire qu … » demanda le jeune homme avant d’être interrompu, Olistar collant ses lèvres contre celles du Dardargnan. Elle lui tenait fermement le dos du crâne de ses deux mains, prolongeant son baiser pendant plusieurs secondes alors qu’il déglutissait, avalant sa salive mélangée à celle de la Drascore. Il la repoussa, rouge de gêne alors qu’il bredouillait :

« Non mais Olistar ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Je … Je suis fidèle ! »

« Moi aussi, ne t’en fait donc pas à ce sujet. Je suis tout ce qu’il y a de plus fidèle. »

« Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu as fait ça, Olistar ? »

« Tu n’as pas mis beaucoup du tien dans ce baiser mais je dois reconnaître que ce n’est pas vraiment déplaisant. Hum … Dans une autre vie, je suis sûre que j’aurai été très heureuse avec toi, Earnos. Mais j’ai déjà mon bonheur ailleurs. »

« Ça n’explique pas ce que tu as fait ! Tu as Holikan, je te rappelle ! Et ce n’est pas parce que tu es en manque que tu dois aller voir ailleurs ! Je suis dé… »

« Je ne suis pas en manque ! » coupa-t-elle avant de lui donner une baffe assez forte mais qui n’avait rien à voir avec celle de la précédente fois. « Tu comprendras bien assez tôt ! »

« Mais qu’est-ce que j’ai à comprendre ? Tu me réveilles et puis tu … »

« Je vais te laisser tranquille. Par contre, tu pourras le répéter à Holikan si tu veux … mais après que tu aies compris pourquoi j’ai fait cela, d’accord ? » dit la jeune femme aux cheveux violets, un peu rouge elle aussi aux joues.

« J’aurai encore préféré savoir pourquoi … mais bon, visiblement, tu ne veux pas en parler. »

« Pas vraiment … Si tu savais, tu risquerais de tout faire louper. Bonne chance, Earnos. J’espère que ta migraine sera soignée. »

Oui bien sûr mais bon, quand même ? HEY ! Elle partait ? Elle ne voulait pas rester un peu ? Mais le baiser d’Olistar lui rappelait à quel point ceux de Terria lui manquaient terriblement.

Terriblement … Terriblement. Et les paroles d’Olistar. Dans une autre vie ? Surement. Il n’aurait pas trouvé cela déplaisant … d’aimer celle qu’il considérait comme sa grande sœur. Mais il avait maintenant un amour éternel envers la princesse morte … Et il ne pouvait pas l’abandonner comme ça ! Et il savait qu’Olistar avait fait ce baiser pour une raison précise.

« Hein ? D’ailleurs, en pensant à cette raison … »

Il remarquait que la mal de crâne était toujours présent mais semblait s’être atténué. De même, son cœur était soulagé … à moitié. Il se sentait mieux … Il se sentait plus serein et calme. Un peu en paix avec lui-même. Il voulait toujours tuer le roi mais … cette folie qui le rongeait, il se sentait plus calme. Bien plus calme.

C’était bizarre d’être aussi calme. Il n’avait jamais été ainsi pendant des mois et maintenant … Un simple baiser guérisseur ? Non, quand même pas, c’était ridicule. Mais en même temps, ce qu’Olistar avait fait, il avait l’impression que c’était bien plus que ça. Peut-être qu’il se trompait lourdement ? Ah oui, peut-être … Il y avait des chances que ça soit le cas. Mais bon … Il ne pouvait pas nier que cela lui avait fait un bien fou, pas le baiser en lui-même mais … en son être intérieur. Il devait la remercier au lieu.

Mais bon, après cette dispute, enfin cette mini-dispute entre eux deux, il valait mieux voir ça après la mort du roi. Hein ? Tiens ? Il pensait à l’après-mort du roi ? Il pensait donc vivre encore ? Hahaha … Vraiment, s’il suffisait d’un baiser pour lui permettre de retrouver l’esprit, il le saurait … Mais le pire est que tout cela semblait marcher parfaitement. Comme quoi, il suffisait d’un rien pour le rendre plus stable.

« Vous êtes tous prêts ? » demanda Arkanar alors que les rebelles s’écriaient :

« OUI ! Nous devons tuer le roi ! »
« Je le suis depuis des années. » murmura le jeune homme aux cheveux blonds, Arkanar tournant son visage vers lui, disant dans un sourire :

« Ne t’en fait pas … Ça sera bientôt terminé … Oh oui, bientôt. »

« C’est tout ce que je désire, la mort du roi. Nous pouvons y aller quand tu le veux. »

« Oh, ne sois donc pas si pressé. Normalement, la garde qui entoure la bâtisse dans laquelle se trouve le roi est surtout constitué de Yanmegas, sa race d’insectes. Comme quoi, sa confiance n’a jamais été très grande. »

« Tant pis pour lui, la confiance d’un fou ne m’intéresse pas. » marmonna Earnos, Arkanar haussant un sourcil avant de répondre :

« Comptes-tu parler après chacune de mes phrases ? Enfin bon … Suivez-moi donc. »

Ah ! C’était finalement le moment ! Et cette fois-ci, il ne devait pas hésiter à utiliser toutes ses capacités pour abattre le roi ! Son père, il s’était retenu, il avait eu cette migraine mais là … On parlait du roi. DU ROI ! Le roi ! Celui qu’il voulait tuer depuis plus de deux ans ! AH ! Il se sentait bien mieux maintenant ! Il allait réussir à abattre le monarque !

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