Chapitre 22 : Une mission pour tous

ShiroiRyu
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Chapitre 22 : Une mission pour tous

Trois semaines s’étaient écoulées… Trois longues semaines où il avait décidé de faire de son mieux, chose bien plus difficile qu’il n’y paraissait. Lorsqu’il était revenu, lorsque les autres l’avaient vu, ils avaient préféré ne rien dire mais il voyait dans leurs regards moqueurs qu’il était plus bas que terre pour eux. Le comble pour un lieutenant par rapport à ses soldats, non ? Et encore, ça ne s’arrêtait pas à ça.

Il suivait parfaitement les entraînements comme les autres et en ce qui concernait l’art du combat, et bien, il fallait l’avouer : il se débrouillait pas mal du tout. Contrairement à ce que les soldats pensaient, il arrivait facilement à se hisser parmi les meilleurs de la troupe, chose qui était quand même importante puisqu’il était leur supérieur. Donc en ce qui concernait le combat, en plus d’avoir un style assez particulier avec ses deux griffes, il était donc un combattant assez doué dans l’ensemble.
Par contre au niveau de la magie… Il valait mieux en rire qu’en pleurer. Il était des plus pitoyables et risibles comparé aux autres. Même un débutant aurait mieux fait ! Heureusement que l’autre lieutenant, Alfan Ronar, était là pour gérer le groupe de magie car lui à côté, il faisait pâle figure. En fait, par sa faute, la première semaine, ils avaient été obligés de réunir les deux groupes car il devait s’entraîner à la magie.
Du côté de la maréchale Nali, celle-ci expliqua qu’elle avait bon nombre de choses à faire et elle était partie pendant environ dix jours. Lorsqu’elle était revenue, elle annonça qu’elle prenait le commandement du groupe pour éviter de nombreuses disputes. Heureusement qu’elle était là car il fallait avouer que certaines personnes lui rendaient la vie dure mais il s’accrochait. Et puis, il y avait l’autre lieutenant qui venait l’épauler aussi. Il n’avait rien dit au sujet de son petit séjour au cachot mais d’après le sourire qu’il avait fait, il semblait qu’il connaissait aussi cet endroit, du moins, qu’il ne lui était pas inconnu.
Après le retour de la maréchale Nali, tout s’était accéléré et c’était une bonne comme une mauvaise chose : l’entraînement avait été des plus spartiates et tout le monde était tellement exténué qu’aucun ne tentait de se moquer de lui. Et encore, si l’un avait la force de se moquer de lui malgré le fait qu’il était son supérieur, les paroles de la maréchale le remettait sur le droit chemin et il connaissait très bien la maréchale de ce point de vue.

Enfin… Les trois semaines s’étaient passées et d’ici une dizaine de jours, elle allait partir avec ses informations. Lorsqu’il lui avait demandé si il s’était assez amélioré pour obtenir des informations sur ses lignes noires, elle lui répliqua que ce n’était pas le cas et que c’était même très loin d’être ça. Pfff… Il se demandait ce qu’il devait être pour elle. C’était vraiment éreintant un tel entraînement mais enfin… Avec tout ça, il avait appris une chose importante.

Laquelle ? Ce n’était pas très difficile… C’était simplement le système de grade utilisé dans le royaume de Shunter et disons… que sans vouer un culte à la maréchale Nali, il avait maintenant une estime très forte pour elle. C’était difficile de se l’imaginer mais pourtant, il avait en face de lui la personne la plus importante de l’armée de Shunter et ça… C’était vraiment quelque chose qui le mettait en émoi. Pourtant… En écoutant la voix de la maréchale Nali, il avait l’impression qu’elle n’était pas si vieille que ça. Tout cela l’avait incité à s’améliorer encore plus que de raison pour arriver à un statut tout aussi important que celui de la maréchale. Ah… Oui… Il devait faire encore mieux que d’habitude s’il voulait se mettre à la hauteur de la femme en armure de plaques noire.

« Tery Vanian. Tery Vanian. TERY VANIAN ! »

Il sursauta en entendant la voix de la maréchale, sortant de ses rêves alors qu’elle se trouvait devant lui. Quelques rires se firent entendre alors qu’il se rappelait où il se trouvait : toutes les troupes l’entouraient, lui, ainsi qu’Alfan Ronar. Il y avait d’autres lieutenants et d’autres groupes et il reconnu facilement certains de leurs membres… Voilà donc les nobles prétentieux qui étaient de retour. Et visiblement, eux aussi n’avaient pas oublié son visage. La femme à l’armure de plaque noire reprit :

« Comme je le disais avant que certains d’entre vous se dissipent… L’armée de Midès va avoir besoin de tout le monde d’ici les prochains jours. Nous avons remarqué qu’un Glumarx traînait dans les environs de la forêt avoisinant notre capitale. Nous avons reçu la mission de l’exterminer et c’est pour cela que vous êtes ici. »

« Maréchale, j’ai une question. » demanda l’un des soldats.

« Posez là, je verrais si elle mérite une réponse ou non. »

« Pourquoi la milice de la ville ne s’occupe t-elle pas de ça ? »

« Car la milice est là pour faire régner l’ordre la ville et non en-dehors de cette dernière. De plus, ils ne sont pas habitués à combattre des monstres mais plutôt des humains, ce qui est normalement le contraire de la majorité d’entre vous, n’est-ce pas ? »

Ahem… En y réfléchissant bien, heureusement qu’il n’avait pas posé la question à la place de l’autre personne. Mais bon… Glumarx… Glumarx… Il ne savait même pas à quoi ressemblait un Glumarx. Il savait simplement que c’était une insulte souvent utilisée dans son village et chez les gnomolds mais voilà… Encore une occasion de se ridiculiser mais seulement s’il ouvrait la bouche, or, ça n’allait pas être le cas. La maréchale Nali continua :

« Pourquoi autant de personnes en ce lieu ? Car la forêt autour de la ville est grande, très grande et cela n’est pas une surprise pour vous tous. De plus, rechercher un Glumarx n’est pas si facile que ça et plus de monde il y aura, plus facile ce sera. Vous allez vous séparer par groupe de dix. Les lieutenants seront automatiquement responsables des groupes dans lesquels ils se trouveront. Pour les autres groupes, l’un d’entre vous se nommera sous-lieutenant parmi les dix personnes. Je vous laisse vous débrouiller pour cela. »

« Ne serait-il pas mieux que ça soit vous qui vous vous occupiez des nominations ? » questionna l’une des femmes soldates.

« Pourquoi cela ? N’êtes vous donc pas assez responsables et matures pour la majorité d’entre vous ? N’êtes donc pas capables de vous débrouiller seuls ? »

« Mais… Enfin bon… Si c’est ce que vous désirez. »

Discuter avec elle n’était jamais une bonne chose, du moins, pas quand elle était en fonction… C’est-à-dire la majorité du temps. Il laissa les groupes se former, attendant qu’il ne reste que quelques membres isolés pour créer son propre groupe de dix. En y jetant un œil, les nobles étaient avec les nobles, les… paysans avec les paysans. Quoi de bien nouveau ici bas ? Rien du tout… Rien du tout… Dommage. Bon, c’était ainsi et il n’allait pas s’en soucier plus que ça. Maintenant, il fallait voir qui il avait attrapé dans ses filets. Voir quelle bande de bras cassés il avait réunie. Bon… Au moins, tous semblaient avoir dans la vingtaine d’années. L’un avait peut-être son âge tandis que le plus vieux portait une barbe de plusieurs jours. Tous des fainéants, c’est ça ?

« Est-ce que tous les groupes sont formés ? Les lieutenants et les sous-lieutenants, présentez vous devant moi. Ensuite, que chaque groupe se mette en ligne derrière son lieutenant. »

« Obéissez aux ordres de la maréchale ! »

Chaque lieutenant venait de crier la phrase, Tery le faisant en dernier avant de se mettre devant la maréchale Nali, exactement en face d’elle. Il émit un petit sourire bien qu’il se demandait si elle faisait de même ou non. Quelques instants plus tard, les groupes étaient à nouveau formés mais par ligne et la maréchale Nali reprit :

« Maintenant que vous êtes tous correctement alignés, vos lieutenants vont aller chercher les armes qui vous correspondent. D’ici une quinzaine de minutes, tout sera prêt et vous pourrez alors enfin partir à la recherche du Glumarx. Que les lieutenants m’accompagnent et je ne veux aucune discussion pendant que nous ne sommes pas là. »

Elle claqua une fois des doigts, se retournant avant de se mettre en marche pour se diriger vers l’armurerie. Les lieutenants et les sous-lieutenants se mirent à la suivre, Tery étant en queue de file, il jeta un dernier regard à son groupe, se demandant ce qu’ils pouvaient utilisés comme arme. En y réfléchissant bien, c’était à peine s’il connaissait leurs noms. C’était assez pathétique mais bon… Ca ne faisait même pas un mois qu’il était là, il ne pouvait pas tout savoir. Et puis, il ne faisait pas toujours des efforts.

« Tery Vanian, attrape ce sac. » déclara une voix féminine.

« Hein ? De quoi ? AHHHHH ! » dit-il en avant de se retourner.

Il se prit un sac de cuir au niveau du visage, tombant en arrière alors qu’il entendait des rires autour de lui. Il aurait du réagir plus tôt ! Il se releva en gémissant, observant le sac qu’il avait sur lui. Il était assez lourd quand même ! Enfin bon, heureusement pour lui, il avait ses propres griffes donc il n’avait pas à se soucier d’un poids supplémentaire. Par contre, c’était lui ou la maréchale Nali lui avait envoyé le sac ? Il n’avait même pas remarqué qui avait fait ça. Il était perdu dans ses pensées… encore une fois. Il observa les autres lieutenants et sous-lieutenants : ils étaient tous… si âgés. Enfin, certains avaient dans la quarantaine, d’autres étaient plus jeunes mais il restait quand même le cadet parmi les gradés. Il poussa un léger soupir désabusé, se disant qu’il était encore très loin de leurs niveaux.

« Tery Vanian… Si ton groupe arrive à battre le Glumarx, je te parlerais de tes lignes noires. »

Hein ? De quoi ? Il posa son regard sur la maréchale Nali, se demandant s’il n’avait pas rêvé. Et où étaient les autres ? Ils étaient déjà partis ? Il devait vraiment arrêter de penser trop souvent ! Ca allait lui créer de gros ennuis dans le futur. Ses yeux verts se posèrent sur la femme en armure de plaques noire, cherchant à voir si elle lui mentait ou non. Mais qu’il était bête : la maréchale Nali ne lui mentirait jamais ! Pas sur quelque chose d’aussi important que ça ! Battre le Glumarx ? Ca allait être chose faite ! Il pouvait le faire s’il le voulait ! Il en avait les capacités ! Avec entrain, il lui dit :

« Merci ! Merci encore, maréchale ! Je vais… »

« Rejoindre ton groupe car tu es le dernier à traîner dans une partie de l’armurerie. Et il y a d’autres personnes qui aimeraient récupérer leurs équipements » coupa t-elle sèchement.

« Oups… Bon, j’y vais. Enfin, il faut que je distribue les armes maintenant. Par contre… Pourquoi ne pouvons-nous pas prendre d’armure ? »

« Car elles seront inutiles contre le Glumarx et vous ralentiront. »

« Je suis stupide de demander ça mais… C’est quoi, un Glumarx ? » osa t-il poser.

Elle poussa un léger soupir, l’empoignant pour l’éloigner de l’armurerie et le faire sortir. Il avait quel âge ? Dix-huit ans ou alors dix ? A poser des questions aussi niaises et ridicules, cela commençait à l’agacer. Enfin bon… Lorsqu’ils se retrouvèrent dehors, elle lui dit :

« Tu n’as pas besoin de le savoir. Dis-toi simplement que c’est cela, la prise de risques. Tu dois être préparé à combattre l’inconnu. »

« Pourquoi je le sens mal, maréchale ? » murmura le jeune homme.

« Car tu n’es pas assez confiant. Tu es un lieutenant. Vas-y maintenant. »

Elle lui donna une légère tape dans le dos, le forçant à avancer pour se diriger vers son groupe alors qu’elle l’accompagnait. Des fois, il avait l’impression d’être un gamin désobéissant que l’on devait obliger à aller de l’avant pour progresser. C’était ça. En fait, c’était exactement ça. Bon… Il venait de perdre en quelques minutes la confiance qu’il avait réussie à avoir pendant quasiment un mois. Il était si volatile.
« Mettez vous devant moi et regardez à l’intérieur du sac pour voir si il y a ce que vous voulez. Si ce n’est pas le cas, signalez le moi et je retourne à l’armurerie. »

Il prit une profonde respiration, se tenant droit avant de déposer le sac devant lui. Il ouvrit ce dernier, les personnes de son groupe s’approchant les unes après les autres pour venir récupérer l’arme correspondante. Heureusement pour lui, aucun ne s’était plaint qu’il n’y avait pas l’arme qu’il cherchait et il eut un petit soubresaut de surprise en voyant que l’une femme avait pris un arc pour se battre. Un arc ?

« Où est-ce que je peux avoir un carquois ? Je ne peux pas tirer sans flèches. »

« L’Ombre ? » osa-t-il dire, un peu surpris … autant que la femme en face de lui.

« Comment ça l’Ombre ? Lieutenant, j’ai besoin d’un carquois. »

« Hein ? Que ? Ah oui. Désolé… Je retourne à l’armurerie, je vais demander des flèches et un carquois. Veuillez m’attendre ici. » balbutia-t-il avec confusion.

Pfff… Toujours à penser à autre chose à chaque fois. Il ne pouvait pas s’en empêcher, c’était maladif. Il reprit le sac bien plus léger, signalant à la maréchale qu’il devait repartir pour récupérer un carquois. Elle hocha la tête pour dire qu’elle était d’accord. Quelques minutes plus tard, il revenait avec un carquois et une vingtaine de flèches à l’intérieur. Il donna lentement l’objet en cuir à la femme, la regardant brièvement en se disant qu’elle devait être plus âgée que lui. L’Ombre aussi utilisait des flèches.


Après un court instant de réflexion, il tapa dans ses deux mains, signalant qu’ils allaient partir dès que la maréchale Nali leur en donnerait l’ordre. Les personnes de son groupe crièrent en même temps pour dire qu’ils le suivraient tandis qu’il attendait que la maréchale Nali prenne la parole. Celle-ci hocha la tête une première fois, observant les alentours avant de prendre la parole d’une voix calme :

« Nous allons quitter la caserne dès maintenant. Que les lieutenants et sous-lieutenants forment une ligne droite tandis que leurs membres se mettent derrière eux. »

Cela ressemblait presque à un défilé militaire mais il savait pertinemment que ce n’était pas le cas. Un premier pas, puis un second et ainsi de suite. Toute la troupe se mit en route, des bruits de pas résonnant dans la caserne alors qu’ils sortaient pour se préparer à chasser le Glumarx. Maintenant qu’il y réfléchissait, il avait un peu peur de ce qu’il allait trouver.
C’est vrai : en y pensant plus longtemps, le Glumarx devait être un monstre affreux pour qu’une garnison quasi-complète soit nécessaire. Il s’imaginait déjà une créature de plusieurs mètres de hauteur, avec de multiples appendices. Enfin, il n’avait pas à avoir peur ! Il avait bien affronté un scorpion géant hein ? Il était donc capable de battre ce Glumarx ! Confiance était le maître mot. Surtout que maintenant, la responsabilité de la survie de son groupe dépendait de lui. Hein ? Pourquoi il pensait à ça ?

Voilà qu’ils devaient se séparer en deux groupes alors qu’ils se trouvaient au milieu de la ville : la forêt s’étalait au sud et à l’ouest de Midès. Encore une séparation… Pfiou… Ca faisait beaucoup maintenant hein ? La femme à l’armure de plaques noire signala qu’elle allait diriger ceux en partance vers le Sud tandis qu’elle désigna un homme âgé d’une quarantaine d’années mais lieutenant pour s’occuper de ceux allant vers l’Ouest.

« Tery Vanian et les autres, vous m’accompagnez. » annonça la maréchale.
Bon au moins, il allait encore se faire guider, ça ne le gênait pas plus que ça. Il répondit par l’affirmative, signalant à son groupe de le suivre tandis que plusieurs autres équipes faisaient de même. Ils étaient plus qu’une centaine et lorsqu’il se retrouva devant la double porte permettant d’accéder au sud de Midès, il fit un léger sourire.

« Hey mais c’est… » commença à dire l’un des gardes.

« J’y crois pas ! Il l’a quand même fait ! »

« AHEM… N’oubliez pas la place à laquelle vous êtes. »

Le sourire de Tery disparu alors qu’il baissait la tête, légèrement confus. C’était eux… Ils gardaient toujours la double porte au sud de Midès. L’un des gardes lui fit un petit clin d’œil alors qu’il se poussait ainsi que les trois autres gardes. Ils passèrent au milieu d’eux, un peu honteux. Il aurait du demander une petite permission pour parler plus longuement. Même après un mois dans l’armée, on pouvait dire qu’il n’avait aucune relation.

C’était embêtant en un certain point. Ne jamais pouvoir parler aux autres et discuter avec eux. Bien entendu, il s’était amélioré en ce qui concerne la magie et pour le combat avec des armes, il se débrouillait très bien. Néanmoins… Le souvenir de l’Ombre lui revenait en mémoire et il se rappelait la souffrance qu’il avait subie lors de la tentative de meurtre qu’elle avait tentée contre lui.

Après cinq à dix minutes de marche, toute la troupe se retrouva sur un chemin en terre, la forêt se trouvant de part et d’autre devant eux. La maréchale Nali se retourna vers eux, demandant à tous de se maintenir bien droit alors qu’elle allait leur donner les dernières indications avant qu’ils ne se mettent en chasse.

« Bon… Ce que je vais vous expliquer sont les consignes élémentaires si vous voulez avoir la moindre chance de revenir en vie ici. »

« Où est-ce que vous voulez en venir ? On n’affronte qu’une seule créature non ? »

Encore une fois, quelqu’un venait de prendre la parole mais ce n’était pas lui, ni une personne de son groupe. En fait, il provenait de l’une des nombreuses équipes des nobles. L’homme devait avoir une vingtaine d’années et tenait dans sa main une épée longue. Il avait un grand sourire plein d’assurance alors qu’elle disait :

« Tu te trompes lourdement. Tu devrais même effacer ce sourire de ton visage puisque je vois que tu n’as rien compris. Votre cible est une créature mais ce n’est pas pour cela qu’il n’y a qu’elle dans la forêt. Quelqu’un a-t-il une idée de ce qui l’attend ? »

« Ca ne serait pas au sujet des Gnomolds, maréchale Nali ? »

Hum ? Elle se tourna vers Tery. C’était bien lui qui venait de prendre la parole ? Et de dire une chose correcte ? Et bien… Voilà qui pouvait sembler un peu étonnant. Elle aurait même esquissé un sourire que cela ne l’aurait pa ssurprise. Néanmoins…

« C’est exact, Tery. Je veux parler des Gnomolds. Vous savez parfaitement qu’ils vivent dans la forêt et que celle autour de Midès en est remplie. »

« Pourquoi ne pas lancer une gigantesque chasse pour les éliminer tous ? » osa dire un soldat.

« Car cela ne serait pas bon pour l’économie du pays. Je ne vous demande pas de comprendre les enjeux d’une telle chose mais sachez simplement que sans les Gnomolds autour de nous, nous aurions des ennuis financiers assez conséquents. »

Rapidement, il s’imaginait les raisons qui poussaient les humains de Midès à ne pas vouloir tuer les Gnomolds. Lui-même ayant dû en combattre, il était sûr qu’une bonne majorité des membres de la troupe s’était elle aussi battue contre eux. Néanmoins, est-ce qu’ils étaient au courant que les pattes de Gnomolds étaient utiles pour la guilde des magiciens ? S’ils ne lisaient pas les petites annonces, il y avait peu de chance. Néanmoins, maintenant… S’pls tuaient tous les Gnomolds autour de Midès, alors il faudrait aller chercher plus loin pour en trouver, le quota de pattes de Gnomolds descendrait alors progressivement, la guilde des magiciens ne pourra plus alors avoir son inventaire et préparer il ne sait quoi avec les dites pattes et puis… Pfiou ! Il venait de se donner un sacré mal de crâne à réfléchir à tout ça. Ca l’étonnait même d’être capable de raisonner ainsi. Peut-être que le fait d’avoir eu quelques soucis financiers avec l’Ombre lui avait permis de comprendre cela ?

« Est-ce que le message est bien passé cette fois-ci ? » demanda la maréchale.

Les personnes s’écrièrent en chœur que oui alors qu’il revenait à la réalité. Voilà qu’encore une fois, il s’était laissé aller à ses pensées. C’était maladif chez lui ! Il ne pouvait pas rester un seul instant concentré sur l’idée de base. Il cria à son tour le mot qu’ils avaient prononcés, plusieurs têtes se tournant vers lui. Aie… Il aurait mieux fait de réagir en même temps que les autres : il s’était encore donné en spectacle inutilement et stupidement.

« Bon… Qu’importe ce qui vient de se passer… Préparez vous et séparez vous à mon signal. Je ne veux pas vous vois revenir avant que vous me rameniez une preuve de la mort du Glumarx. Vous avez une dernière question ? »

« En ce qui concerne les Gnomolds que l’on rencontrera, on en fait quoi ? »

« A vous de vous débrouillez avec eux. Je ne vais pas vous chaperonner. Partez maintenant. »

Bon… Voilà qu’ils devaient se mettre en route. Il observa les nombreux groupes qui étaient en train de s’éloigner avant de demander au sien de le suivre. Ils pénétrèrent dans la forêt, le jeune homme aux cheveux bruns observant ses membres avant de dire :

« On évite de se séparer, d’accord ? Il vaut mieux éviter que l’on se disperse inutilement. »

« Aucun problème, lieutenant. C’est bien noté. Par contre, vous êtes sacrément jeune. Vous avez quel âge si ce n’est pas indiscret ? » demanda une voix derrière lui.

« J’ai eu mes dix-huit ans il y a quelques mois, pourquoi ? »

« Oh pour rien, pour rien ! C’est toujours bizarre d’avoir un chef plus jeune que soi. »

Il ne regarda même pas qui venait de s’adresser à lui. Il savait simplement que c’était un homme d’après la voix. Bizarrement, cela lui faisait plaisir d’entendre de telles paroles de la part de quelqu’un qu’il ne connaissait pas et qui visiblement ne le connaissait pas. Sinon… Il ne lui aurait jamais parlé ainsi. En-dehors de la forêt, la femme à l’armure de plaque noire passa une main sur son casque, le soulevant légèrement pour pouvoir observer le ciel. Il n’était qu’à peine le début de l’après-midi.

« Combien d’entre eux survivront ? Déjà qu’ils doivent apprendre à connaître un Glumarx avant même d’espérer pouvoir le combattre. Et ensuite… »

Et ensuite… C’était bien plus compliqué que ça. Néanmoins, c’était ça l’armée : Envoyer le menu fretin à une mort quasi-certaine. Certains y échapperont de près, d’autres deviendront plus forts grâce à ces combats… Et après tout cela ?

« Après tout cela … On verra ce que chacun deviendra. » murmura calmement la femme en armure noire, prenant une profonde respiration.

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