Chapitre 24 : Perdition

ShiroiRyu
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Chapitre 24 : Perdition

« Ce truc… est vivant ?! » s’écria l’un des soldats, Tery lui répondant avec un peu d’ironie :

« Finement remarqué mais je pense surtout qu’il est bien plus intelligent que l’on ne le pense. Du moins… Cette impression avec son œil me met mal à l’aise. »

« On va voir déjà si il réagit à mes attaques ! »

L’une des rares femmes de son groupe avait prit la parole. Elle bandit son arc, pointant une flèche en direction du glumarx. La flèche se dirigea vers la créature, pénétrant dans son corps de gelée verte. Quelques secondes plus tard, elle disparue en intégralité alors que la femme poussait un grognement de dépit. Elle dit dans un soupir :

« Déjà, on sait très bien que les attaques à distance ne marchent pas ! »

« Merci bien… Mais est-ce que nos lames peuvent passer à travers son corps ? »

« Si on n’essaye pas, on ne sauras jamais ! J’y vais ! » répondit une voix masculine après Tery.

« NON ! Attend un peu ! Il ne nous a pas encore… »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que déjà l’un de ses hommes s’élançait vers le glumarx, une épée longue à la main. La réaction de la créature fut rapide et brève : alors que l’homme s’avançait vers elle, elle ne bougea pas, la lame tranchant la gelée verte comme si de rien n’était. Et dès le moment où la lame s’extirpa, le glumarx bondit sur l’homme, le recouvrant entièrement alors que la terreur se lisait sur le visage du soldat.

« Il faut aller l’aider sinon… » bafouilla la femme qui avait tiré auparavant, Tery criant :

« C’est déjà trop tard ! Ca ne sert à rien ! Entourez le glumarx pour qu’il ne s’enfuie pas ! »

« Mais mais mais… Et… Qu’est-ce qu’on… » tenta-t-elle de dire.

« J’ai dit qu’on ne faisait rien ! Tu ne comprends pas ? Regarde ! »

Il s’énervait légèrement, non pas parce qu’ils n’écoutaient pas ses ordres mais parce qu’il avait les nerfs à vif. Il fallait le comprendre… Il voyait devant lui, l’un des membres de son groupe en train de se décomposer…Et c’était un spectacle vraiment répugnant à observer. Heureusement qu’il avait déjà eu cette vision, il y a quelques instants avec les cadavres car sinon, il n’était pas sûr que son estomac tienne le coup. Tout le monde s’était remis en place, le glumarx restant à nouveau parfaitement immobile, son œil vagabondant de haut en bas, de gauche à droite en observant les alentours et le groupe. L’un des hommes demanda :

« Et maintenant, lieutenant ? On ne peut pas rester comme ça, les bras croisés ! »

« Je réfléchis ! L’un de vous sait utiliser la magie du feu ? Il faudrait voir en lui envoyant une petite flamme en sa direction ! Ensuite, vous allez vous cacher derrière un arbre au cas où ! »

« Je m’en occupe, c’est mon domaine ! »

Ah ! C’était la femme avec son arc, enfin, celle qui lui avait demandé d’avoir un carquois. Elle prit l’une de ses flèches, des veines rouges apparaissant sur ses deux mains alors qu’elle bandait son arc. La flèche s’enflamma subitement alors qu’elle tirait sur le glumarx. Rapidement, Tery lui prit le bras, la traînant derrière un arbre à côté de lui alors que les autres personnes faisaient de même.

« Ca risque de produire une petite explosion ! » dit-elle pour expliquer son attaque.

« Parfait, c’est ce que je voulais. On va voir si il aime se faire dissiper ! »

La flèche enflammée se planta dans le corps gélatineux et vert du glumarx avant d’exploser en même temps que lui. L’œil tomba au sol alors que tout le reste était éparpillé sur les arbres et autres. Au contact avec l’écorce des arbres, celle-ci tomba alors qu’il prenait la parole :

« Je crois qu’on peut dire qu’on a accompli parfaitement la mission ! »

« Euh… Lieutenant, y a un souci. La gelée bouge encore. » murmura la femme à côté de lui.

« Hein ? Quoi ? Comment ça ? Elle bouge encore ? »

C’était quoi ce délire ? Heureusement qu’il restait poli mais Olin avait totalement raison ! Le glumarx était en train de se réunir à nouveau autour de l’œil. Quelques instants après, la créature était à nouveau elle-même mais l’œil était dirigé vers eux… et il ne semblait pas vraiment heureux. Ca pouvait se comprendre : qui aimerait se faire exploser ? L’œil se referma légèrement et il s’écria :

« Bon et bien, retour au plan de départ ! On doit trouver un moyen de l’abattre ! »

« Mais comment ? Même l’explosion ne lui a rien fait ! » répondit la femme archère.

« D’abord… Je vous conseille de courir ou d’esquiver ! » hurla un homme.

Pourquoi ça ? La réponse ne tarda pas. L’homme qui s’était adressé à tous se mit rapidement à genoux en se protégeant la tête. Quelques secondes plus tard, un pic vert traversa l’arbre, le fauchant avec facilité. L’homme roula sur le côté, tenant une masse faite de métal à la main alors que le tronc d’arbre tombait.

« Je crois qu’il n’a vraiment pas apprécié notre tentative pour l’abattre. » murmura Tery.

« Auparavant, il se serait enfui mais maintenant… Je pense qu’il veut nous tuer. »

« Bonne déduction ! Faites vraiment très attention ! On y retourne ! » dit-il après la femme.

« Faudrait peut-être d’abord me lâcher… lieutenant. » reprit l’archère avec neutralité.

Oups ! Il retira sa main du bras de la femme avec l’arc, se mettant à courir pour retourner à l’endroit où le glumarx restait sans se mouvoir. Il était maintenant sur ses gardes et il n’allait pas hésiter à attaquer. Peut-être qu’à partir de là, ils pourraient trouver son point faible mais lequel ? Il voulait éviter de nouvelles morts ! Déjà une, c’était beaucoup trop ! On parlait quand même de son groupe là ! C’était bien différent des autres groupes !

« Et bien mon grand, on en fait une tête ! »

« Lieutenant Tery, c’était drôle ça ! Il n’a même pas de tête ! »

« Héhéhé ! Merci Olin, bon on s’en occupe et on tente de l’éliminer. »

Plus facile à dire qu’à faire mais ils avaient la motivation. Du moins, lui et Olin semblaient être sur la même longueur d’ondes, chose qu’il n’avait pas ressentie depuis les jours heureux où il se trouvait avec l’Ombre. Il avait ses griffes aux mains, Olin son épée longue. Les autres avaient aussi leur propre arme. L’un d’entre eux avait même un maul. Il se demandait s’il venait réellement de son sac en cuir brun. JAMAIS il n’aurait pu porter une telle chose sur son dos. Bon, il devait rester concentré sur le glumarx et ne penser à rien d’autre !

« J’écoute toutes vos propositions pour trouver son point faible. » demanda-t-il.

« On pourrait le faire exploser à nouveau ? Et ensuite assécher les morceaux avant qu’ils ne se réunissent ? Mais quand même… Comment fait-il pour se rassembler ? »

« Et pourquoi ne pas viser son œil ? Il semble ne pas aimer qu’on tente de le toucher. »

« Son œil ? Mais oui ! Pourquoi on n’y a pas pensé ! Hey… Est-ce tu pourrais tenter de lui renvoyer une flèche mais en tentant de cibler son œil ? » répondit Tery après ces phrases.

« Je vais essayer mais je ne promet rien ! » murmura l’archère.

La femme banda à nouveau son arc après avoir sortie une flèche de son carquois. Cette fois-ci, la flèche ne s’enflamma pas. Le trait de bois quitta l’arc, se dirigeant pour s’enfoncer en plein dans le glumarx à l’endroit où l’œil se trouvait. Celui-ci remarqua rapidement le danger et se déplaça à toute vitesse à l’intérieur de la masse gélatineuse. La riposte ne tarda pas, un morceau de gélatine se tendant en direction de la femme, prenant la forme d’une pointe pour aller la transpercer. C’était la même technique utilisée pour tenter de les tuer derrière l’arbre ! Il n’avait pas le temps de crier de se mettre à l’abri ! C’était déjà trop tard ! Enfin… Il pensait ça mais l’un des hommes hurla :

« Ne t’approche pas de nous sale bête ! »

L’épée bâtarde qu’il avait dans ses deux mains venait trancher le trait gélatineux en son milieu, l’empêchant de continuer sa route pour atteindre la femme. Celle-ci était tombée en arrière après l’aide de l’homme. Elle… Elle avait failli y passer sur ce coup ! Elle devait le remercier mais trois pieux de gélatine verte venaient se planter dans le torse de l’homme à l’épée bâtarde, celui-ci poussant un cri en crachant du sang. Le corps fut soulevé, l’homme étant pris de soubresauts avant d’être projeté contre un arbre, un craquement sinistre résonnant au moment même où le cou rencontrait l’écorce. Il… Il… venait de perdre un second membre ? Il tourna son visage au moment où un autre homme hurlait :

« SALOPARD ! JE VAIS TE CREVER ! »

« Non arrête ça ! ARRÊTE ! Ne fais pas… » commença à dire Tery.

Mais l’homme ne l’écoutait pas. C’était celui avec le maul. Tery cria à tous de reculer et de s’éloigner le plus vite possible de cet endroit avant qu’il ne soit trop tard. La femme à l’arc s’était relevée avec difficultés, Olin la soulevant pour la tirer vers lui. Le maul s’abaissa dans le glumarx, le faisant exploser une nouvelle fois sauf qu’une bonne partie de la gélatine verte vint percuter l’homme et son arme. Lentement, sa peau s’était mise à fondre, le rendant de plus en plus difforme au fur et à mesure des secondes qui passaient. Eux ? Ils avaient réussi à avoir le temps de se cacher à nouveau derrière des arbres. Trois… Ils étaient déjà trois à être morts ! C’était beaucoup trop à ses yeux ! Il devait arrêter tout ça !

Déjà, le Glumarx se réunissait à nouveau, les particules de gelée verte allant englober le troisième cadavre et son corps. C’était affreux… tout simplement affreux. Il devait faire quelque chose mais quoi ? Viser l’œil ? Ce n’était pas une mauvaise idée. NON ! Il en était sûr même ! C’était la meilleure idée possible ! Mais comment ? Le moral des autres et le sien étaient au plus bas. Ils n’avaient déjà plus l’envie de se battre. Ils avaient été envoyés à l’abattoir, c’était ça ? La maréchale Nali était parfaitement au courant de tout ça ! Il ne devait pas se mettre en colère mais… mais il…

« Lieutenant Tery… Si vous le voulez, je peux vous servir de barrage. » murmura Olin.

« Hein ? Mais qu’est-ce que tu racontes Olin ? Tu ne vas pas te sacrifier ! On a déjà assez de morts comme ça, ce n’est pas pour en rajouter ! »

« Oui mais… Je me disais que peut-être, je pourrais créer des petites barrières d’eau… Ca permettrait de nous protéger des jets de gélatine. » tenta de s’expliquer l’imposant homme.

Des barrières d’eau ? C’était donc un manieur d’eau ? En y pensant, ça ne pouvait pas être une mauvaise idée en fin de compte ! Maintenant, il fallait quand même réussir à éliminer le glumarx ! S’en protéger était une chose, le tuer en était une autre. Mais avant, il devait répondre à Olin, chose qu’il fit :

« Bon… On accepte ton idée mais ne prend pas de risque inconsidéré. On a très bien vu le résultat avec… enfin… Je ne connaissais pas tous les noms. Bref… Fini de parler ! On le termine et dites vous que ce n’est qu’un mauvais moment à passer, un très mauvais moment. On est tous dans le même bateau là… »

Il avait un peu de démotivation dans la voix, signe qu’il n’y croyait pas vraiment lui non plus. Mais… Mais… Il devait remonter le moral des autres, pas le sien ! Lui… Peut-être qu’il devait penser à l’Ombre ? Se dire qu’un jour, il allait la retrouver et lui montrer ses progrès ? Son avancée dans l’armée, tout ça ! Il… voulait qu’elle soit fière de lui ?

« Mais quel idiot, je suis ! » s’écria-t-il à voix haute.

« De quoi vous parlez, lieutenant Tery ? » demanda Olin, un peu étonné.

Il ne devait pas penser à CA maintenant ! Elle était morte pour lui, MORTE ! Elle avait essayé de le tuer, elle ne l’avait pas fait, la prochaine fois, il y avait de fortes chances qu’ils soient ennemis ! Combattre l’Ombre ? Ah ! C’était une idée intéressante s’il arrivait à être à sa hauteur… Chose peu crédible à son goût. Il ne se sentait pas le cœur à se battre… mais à survivre maintenant ! Il devait utiliser la magie ? Il avait ses gants donc pas d’inquiétude à avoir à ce sujet. Mais après… Est-ce que sa magie allait être suffisante ? Il fallait plusieurs années d’entraînement avant qu’il ne retrouve un rythme acceptable et ça… C’était par contre loin d’être gagné ! Ils étaient sept… L’un tenait une épée longue, une avait un arc, lui avait ses griffes, et les quatre autres personnes encore en vie ? La seconde femme tenait un petit maillet dans sa main droite, les trois autres hommes tenant chacun une hache de différente taille, l’une étant même soulevée à deux mains. Il comprenait pourquoi ils avaient évités de trop se précipiter sur le glumarx. Ils échouaient… et ils étaient morts. Ils réussissaient… et le corps était déchiqueté en deux ! Enfin… Faire exploser la créature était trop dangereux. S’ils pouvaient la trancher en plusieurs parties, laissant l’œil tout seul, alors après… Ils arrivaient à atteindre l’œil et à l’éliminer !

« Lieutenant, on a plus rien à perdre, non ? » dit l’une des hommes armés d’une hache.

« Hein ? Qu’est-ce que tu me racontes par là ? » demanda Tery en le regardant.

« Je veux dire… Même si on tente de s’enfuir, on se fera tués par cette chose. »

« C’est pas une raison pour penser comme ça ! On va s’en sortir ! »

« Je ne dis pas le contraire mais… Puisqu’on doit tout donner… Autant utiliser la magie dans ce cas précis ! Venez m’aider mes frères ! » s’écria le même homme.

Les trois hommes portant des haches étaient frères ? Mais… Ils étaient là depuis quand ? Ils avaient au moins la trentaine d’années chacun ! Leurs bras s’étaient mis à laisser apparaître des veines vertes, un vent commençant à se soulever alors qu’ils hurlaient les uns après les autres, chacun soulevant sa hache :

« Notre puissance est le vent ! Nous sommes issus de ce dernier ! »

« Que tous craignent la colère de la tempête ! »

« Notre souffle s’abattra sur nos ennemis ! »

L’homme tenant la hache à deux mains alla l’abattre en plein milieu du glumarx, l’œil de ce dernier bougeant pour aller dans un des deux morceaux de gelée verte. Celle qui ne contenait pas l’œil s’était mise à réagir pour tenter de tuer l’homme mais un petit mur d’eau se forma, sortant du sol pour faire obstacle à la gelée. Olin… Olin s’y mettait aussi ! Ils devaient travailler en équipe s’ils voulaient réussir à battre ce monstre ! Le second homme, tenant deux petites haches dans ses mains coupa en plusieurs parties le glumarx, l’espace libre où l’œil pouvait se déplacer se réduisant de plus en plus. Enfin le troisième homme tenait une hache de guerre, le bout étant pointu pour frapper en estoc si nécessaire. Le dernier coup fit sortir complètement l’œil du glumarx d’en-dehors de sa gelée protectrice, Olin commençant à transpirer à grandes gouttes avec tout ce qu’il accomplissait pour tous les protéger.

« Lieutenant Tery ! Tuez-le vite ! Je… Je… » murmura-t-il avec faiblesse.

« Pas besoin d’en dire plus ! Tu peux viser avec ton arc au cas où je rate ? »

Tery s’était tourné vers la femme qui tenait l’arme en bois, celle-ci sortant l’une de ses flèches tandis qu’il courait vers l’œil qui… était capable de léviter ? Il se trouvait à un mètre au-dessus du sol, commençant à s’enfuir en sachant que tout tournait très mal pour lui. Le jeune homme aux cheveux bruns s’était mis à sa poursuite, ses deux griffes ripant l’une contre l’autre. Il n’avait même pas besoin d’utiliser sa magie ! Quel imbécile ! Il oubliait que les autres étaient plus doués que lui en magie ! A lui de donner le coup de grâce même si au final, il n’avait pas servi à grand-chose ! Il n’avait pas à avoir honte ! Les trois longues lames de sa griffe droite se plantèrent dans le dos de l’œil, celui-ci s’immobilisant dans les airs comme paralysé. De longues secondes passèrent alors que l’un des hommes s’écriait :

« REGARDEZ ! C’est en train de fondre ! Ca disparaît ! »

« La gelée verte fume… Il se passe quoi là ?! » dit l’archère.

Visiblement, l’heure des surprises n’était pas prête d’être terminée. Tout ce qui composait le glumarx était en train de fondre comme neige au soleil. Lui ? Il gardait toujours l’œil au bout de ses griffes. Ils venaient… de réussir à battre le glumarx. Il était mort ! Ce monstre était mort ! Il était pris d’un rire incontrôlé, rapidement suivant par Olin bien que les autres personnes restaient plus sobres dans leurs réactions.

« Même si l’œil est traversé… Je pense que l’on doit le garder avec nous… » finit-il par dire.

« C’est la preuve que le glumarx n’est plus qu’un mauvais souvenir. » chuchota l’archère.

« Lieutenant Tery, héhéhé… Je dois le prendre dans mon sac ? » demanda Olin.

Pfiou… Il devait se calmer, reprendre son souffle et son calme. Le mettre dans le sac ? Il approcha la griffe au bout de laquelle l’œil se trouvait, émettant un petit rictus de dégoût en voyant le liquide qui s’en écoulait. Il alla dire d’une voix un peu plus sereine :

« Il vaudrait mieux que l’on le garde avec nous… dans nos mains… Cet œil ne semble pas être fait de la même matière que la gelée sinon… mes griffes auraient fondue. »

« Je ne touche pas à cette chose ! C’est répugnant ! » s’écria l’archère.

« Pareil pour moi, j’ai eu ma dose d’émotions ! » répondit la seconde femme.

« Je vous jure, ces femmes. Bon… Je le prends, c’est bon ! »

L’homme qui tenait une hache à deux mains la positionna dans son dos pour la porter correctement. Il s’approcha de Tery, tendant ses deux mains gantées de cuir vers lui. Le jeune homme déposa l’œil du glumarx dans les mains de l’homme, lui demandant par là son prénom en même temps. Celui-ci lui répondit qu’il s’appelait Lars et que ses frères s’appelaient Malam et Verk. Eux, il ne risquait pas de les oublier !

« Bon… Je crois qu’on peut dire que la mission est accomplie. » signala Tery.

« Qu’est-ce que l’on fait… pour les autres ? » demanda Malam.

« Ils sont… morts… Et il n’y a même pas de restes de leurs corps… On ne peut pas les emmener avec nous sinon… J’aurais bien accepté qu’on prenne leurs cadavres pour leur donner un enterrement décent. »

Il avait dit ça comme si ça paraissait évident, toutes les têtes se tournant vers lui à ce moment. Les deux femmes murmuraient entre elles alors que les trois hommes émettaient un petit sourire. Olin s’approchait de lui, tapotant une fois son dos. Qu’est-ce qui se passait ? Il ne voyait pas ce qu’il avait dit de mal. Il murmura faiblement :

« Bon… On se dépêche et on quitte la forêt ? Je préfère ne pas traîner plus longtemps ici. »

« Je suis d’accord. On en a assez faits… Dire qu’on a réussi à le battre… » dit l’archère.

« C’est à peine croyable ! La maréchale sera contente ! » s’écria Verk.

Et lui donc ! Il allait enfin en savoir plus sur ses fameuses lignes noires qu’il possédait ! Le groupe réduit de trois personnes s’était remis en route, marchant dans la forêt pendant de longues minutes. L’euphorie était légèrement visible sur leurs visages : oui, ils étaient tristes d’avoir perdus quelques compagnons mais ils étaient heureux d’être en vie !

Après une bonne quinzaine de minutes, ils arrivèrent à la sortie de la forêt, l’une des deux femmes regardant autour d’elle pour voir où ils étaient par rapport à Midès. Elle signala qu’ils étaient sortis par le côté ouest de la forêt se situant au sud de Midès. Quoi de mieux que de devoir faire un détour pour retourner devant l’entrée Sud de Midès ? Le groupe marcha à nouveau pendant quelques minutes, suivant le chemin jusqu’à ce qu’une voix railleuse se fasse entendre, leur demandant de s’arrêter. Un groupe… Un groupe sortait des bois, armes en main. Rapidement, Tery remarqua qu’il était composé que de nobles, ces foutus aristocrates qui se prenaient trop au sérieux. L’un d’entre eux prit la parole :

« Je vous l’avais dit ! Ces gueux font le travail pour nous et nous récupérons les lauriers. »

« On va pas tourner autour du pot : Qu’est-ce que vous nous voulez ? » demanda Tery.

« C’est fort simple : Donnez nous l’œil du glumarx et nous vous laissons en vie. »

C’était donc une menace et un vol ? De quoi aggraver leurs cas si la maréchale Nali ou toute personne hiérarchiquement bien placée était mise au courant. Néanmoins… Ils étaient trop fatigués pour se battre et surtout… L’autre groupe était plus nombreux. Il jeta au regard à ses membres, cherchant leurs réponses muettes dans leurs yeux.

« Vous toucherez pas à notre œil ! C’est le lieutenant Tery et nous qui avons réussi à battre le glumarx ! Pas vous ! Vous n’avez rien fait ! » s’écria Olin, l’homme lui répondant :

« Tiens… La grande perche s’est exprimée ? Nous devons donc vous éliminer ? »

Et voilà ! Il n’avait même pas le temps de souffler avec ses compagnons que les ennuis lui retombaient dessus. Olin avait bien parlé mais tous étaient fatigués, tous sauf lui. Il n’avait pas utilisé sa magie mais en ce qui concerne son état physique, il était épuisé. Au final, les choix n’étaient pas si grands que ça : ils allaient devoir donner cet œil durement gagné à cette bande de nobles sans scrupules. Tout ça pour rien…

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