Chapitre 20 : Bartholomé Astrum

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : Bartholomé Astrum

« Ca sert à rien d’essayer de me draguer pour me retirer les vers du nez. »

« Puisqu’on doit dormir dans la même chambre, tu ferais mieux d’aller de te laver. » répliqua t-elle à travers la porte de la salle de bain

« Ce n’est pas moi qui a une odeur répugnante. » annonça t-il tout en se levant du lit où il s’était remis assis. Maintenant, il n’avait plus qu’à attendre qu’elle sorte de la salle de bain. Chose qui ne tarda pas. Elle se présenta sous une allure bien différente.
Oh… Elle portait encore du bleu mais elle montrait bien plus de chair qu’auparavant. Deux petits brassards, un top mettant ses épaules nues et son ventre à l’air ainsi qu’une jupe bleue… mais néanmoins moulante comme son haut. Cela ressemblait à du cuir au niveau du tissu… mais bon… Il s’en fichait royalement…

« Tu as que ça à foutre de t’habiller comme ça ? »

« Que je sache… Je suis en vacances… forcées peut-être mais je suis en vacances. »

« Ouais, ouais… Bon, je vais m’accaparer la douche à mon tour. »

« On regretterait presque le faux Orion ou Bartholomé Astrum. »

« CE… N’EST… PAS… MON… NOM, BORDEL ! » cria t-il avant de pénétrer dans la salle de bain, claquant la porte derrière lui alors qu’elle se couchait sur le lit, poussant un léger soupir. Tout allait de mal en pis.

Plusieurs minutes s’écoulèrent, la jeune femme retirant son ruban dans ses cheveux blonds, dévoilant sa longue coiffure blonde avant de fermer les yeux. Vraiment… Elle trouvait plus sympathique l’ancien Orion que celui qu’elle avait actuellement dans l’autre pièce. Il fallait dire qu’elle l’avait bien cherché de son côté. Au moins, malgré ses paroles perverses, il était plus gentil avec autrui. Oh et puis zut… Pourquoi se compliquer la vie avec cet imbécile ?

« Attrape-ça, sale garce ! » cria une voix alors qu’elle se prenait une serviette trempée en plein visage, la faisant se redresser sur le lit. Elle allait ouvrir la bouche mais ne prononça aucun mot. Il était torse nu devant elle mais elle ne s’effaroucha pas pour autant.

Simplement… Il fallait se méfier de tout… Le corps du jeune homme était drôlement bien conservé… Comment est-ce qu’il avait fait pour avoir un tel corps alors qu’il se comportait comme un sagouin ? Elle n’arrivait pas à comprendre… Elle envoya la serviette au sol tandis qu’il prenait la parole en la regardant :

« Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as un problème maintenant ?! »

« Tu me fatigues… Restes-ici et ne m’embête plus. Je sors. »

« Ouais ! Vas faire les boutiques et ne m’embête plus ! » cria t-il alors qu’elle quittait la chambre sans prendre la peine de lui répondre. Insupportable, voilà ce qu’il était. Il s’installa sur un lit, prenant la télécommande en se demandant ce qu’il y avait comme chaîne sur une planète comme celle-là. Elle sortit de l’hôtel, marchant en ne se préoccupant pas du regard des hommes autour d’elle.

Voilà pourquoi elle détestait partir sans son armure. Ces regards lubriques… l’exaspéraient. Si ça ne tenait qu’à elle, elle s’occuperait de la totalité des hommes qui osaient poser leurs yeux sur elle… et juste éliminer ceux qui osaient la toucher… un peu comme Orion. Tiens… Orion… En y réfléchissant bien… S’il était dégoûté des femmes… Alors tout ses mouvements… Il se faisait du mal quand il l’avait touchée ? C’était presque absurde, cela ressemblait à du masochisme mais pourtant…

« Pardonnez-moi… mademoiselle. Est-ce que vous pourriez nous aider ? Nous sommes… »

Elle se tournait vers la voix féminine qui s’adressait à elle avant qu’une autre ne se fasse entendre, plus âgée et masculine :

« Cynthia ! Lucio ! Aaron ! Terry et Adrien ! »

Cinq personnes… Plutôt six en voyant le professeur Sorbier qui arrivaient vers eux. Il remarqua Samus après s’être adressé à eux, la saluant respectueusement alors qu’elle évitait de montrer sa surprise de voir autant de personnes de Terra ici.

« Pourrais-je savoir la raison de votre présence sur cette planète ? »

« Les quatre professeurs… ont discuté avec le Conseil de l’Assemblée de la Fédération. Bien que cela va prendre quand même quelques années voir plus… Terra va rejoindre la fédération et pour cela… Nous avons demandé aux meilleurs dresseurs de venir nous accompagner. Je vous présente donc Cynthia, la maîtresse de la ligue pokémon de Sinnoh et les quatre membres du conseil des 4 de Sinnoh par ordre de puissance : Lucio, Adrien, Terry et enfin Aaron. Que faites-vous donc ici, jeune demoiselle ? » demanda à son tour le professeur Sorbier alors que les cinq personnes la saluaient les unes après les autres.

« Je suis en repos forcé… Hum… Vous venez de Terra, est-ce que je peux vous poser une question au sujet de votre planète ? »

« Dites… et j’y répondrais avec un grand plaisir. »

« J’aimerais savoir qui est Bartholomé Astrum. »

Quelques toussotements se firent entendre, les membres du conseil des 4 et la maîtresse pokémon de Sinnoh détournant le regard alors que le professeur Sorbier semblait pensif. C’était normal de poser une telle question… Enfin bon… Il alla dire aux cinq personnes de sa planète, d’une voix calme :

« Je pense que je vais avoir besoin de discuter avec mademoiselle Samus. Simiabraz vous accompagnera jusqu’au bâtiment de la fédération. »

Il sortit une pokéball, celle-ci s’ouvrant avant de laisser apparaître un singe aux cheveux enflammés. Celui-ci fit quelques gestes de la main pour inviter les cinq personnes à le suivre alors que le professeur Sorbier demandait à Samus de l’accompagner. Ils se dirigèrent jusqu’à un banc qui semblait libre, le vieil homme et la jeune femme s’asseyant dessus.

« Qu’est-ce que je pourrais vous dire sur Bartholomé Astrum ? C’était un homme… comme on en connaissait peu… et pour cause… Bartholomé était celui à l’origine de tout ce qui concernait les pokémons… dans les tout les domaines… Il gérait tout : Ses bâtiments se focalisaient sur les soins, la nourriture, l’étude, les sciences, tout… Et à cause de cela, il était reconnu comme le maître scientifique pokémon de… Terra. »

« Comment se passe le système politique sur votre planète ? »

« Il n’y a pas vraiment de système politique… Disons que le conseil des 4 et le maître de la ligue pokémon de la zone qu’ils administrent sont les garants de la sécurité et la plus haute autorité dans la zone… De mon côté, vous avez donc pu voir que Cynthia est celle qui gère tout cela… mais il n’y a pas vraiment de politique… »

« Quel est donc le rôle de Bartholomé Astrum plus exactement ? »

« Aider les humains en les liant avec leurs pokémons. Sur le principe, ça semble assez… basique dira t-on mais sans la fonctionnalité de stockage que l’une des employés de Bartholomé a crée, les dresseurs ne pourraient avoir que six pokémons avec eux… et pour toujours. Sans les pokéballs, les pokémons seraient toujours à l’air libre et ça ne serait pas possible… Sans les soins… »

« Oui… Enfin… Je vois ce que vous voulez dire… Mais est-ce lui qui gérait tout ça ? »

« Il était la tête pensante et celui qui administrait tout ce qui reliait les humains aux pokémons. Cela était un énorme rôle… et la pression était tout simplement… trop forte… mais pas pour lui. Lorsqu’il créait les salles pour les comités scientifiques, enfin… Je dois vous le dire… C’était vraiment un grand homme, très apprécié, scientifique dans l’âme mais voilà… »

« Quelle est sa relation avec Orion ? Je pensais que Bartholomé… était lui… »

« Ah ? Non, non. Ce jeune homme aux cheveux blancs ne peut pas être Bartholomé. Bartholomé devait avoir soixante voir soixante-dix ans à l’époque. »

« Est-ce que vous pouvez en venir à l’essentiel ? Quelle est sa relation avec Orion ? Si vous m’avez dit ce nom, c’est qu’il doit avoir un rapport avec lui ! » dit-elle en haussant la voix. Elle avait l’impression de tourner en rond et ça ne la plaisait pas.

« Les autres professeurs et moi-même… Nous pensions qu’Orion était le fils de Bartholomé… Mais cela est impossible… Le jeune garçon est malheureusement mort à l’âge de treize ans… Contrairement à son père… Il n’a pas supporté la pression… Imaginez donc un enfant de treize ans avec autant de responsabilités… C’est impossible pour une petite tête… Et je vous le dit clairement : J’en ai rencontré des enfants… Et c’est vraiment dommage… Car ce jeune garçon était prometteur. Si vous voulez bien me permettre… Je vais devoir retourner au Conseil… Nous devons discuter des rapports de Terra avec la fédération galactique… Nous ne sommes guère à votre niveau technologique actuellement. »

Il la salua respectueusement alors qu’elle restait assise sur le banc. Un homme tenta de la draguer mais sans même bouger son regard, elle lui colla son poing dans l’entrejambe. L’homme ne demanda pas son reste, s’éloignant en sanglotant. Elle se releva finalement, retournant à l’hôtel. Il y avait trop de choses mystérieuses derrière tout ça. Lorsqu’elle pénétra dans sa chambre, elle remarqua que le jeune homme s’était assoupi. Elle alla s’asseoir à côté de lui, l’observant quelques instants avant de dire :

« Alors… Comme ça… Tu serais le fils d’un homme reconnu sur ta planète ? Mais tu es sensé être mort ? Qui est-ce que tu es réellement, Orion ? »

Elle ne pouvait même pas l’appeler Bartholomé puisque ce n’était pas son nom. Elle n’avait même pas pensé à demander le nom de son fils à cet homme ! Et en y pensant… Elle n’avait pas entendu le nom de la mère du jeune homme… Si c’était vraiment lui qui était le fils de Bartholomé. Elle approcha sa main vers son visage mais la recula rapidement :

« Je me demande simplement… si… Enfin bon… Je devrais plutôt aller me coucher aussi. Je ne trouverais pas le sommeil de toute façon… mais qu’importe. »

« Tu crois réellement que je dormais, Samus ? Ne pense même pas à fermer un œil sinon tu risques d’avoir deux mains autour de ton cou. » murmura t-il tout en ouvrant ses yeux.

« Nullement… J’ai juste appris que tu étais le fils de quelqu’un de célèbre… Un fiston normalement mort parce qu’il n’a pas supporté la pression. »

« Tu fais encore fausse route mais ça ne m’étonne pas. Tu crois tout ce que l’on te dit. C’est pour ça que nous sommes différents au niveau de l’intelligence… Il ne faut croire que soi-même. Tu penses vraiment… »

« Je ne pense rien du tout. Je ne fais que constater. Puisque tu ne veux rien me dire, je suis bien obligée de glaner des informations de mon propre côté. »

« Je vais te poser une seule question : Qu’est-ce que cela te rapportera de savoir ces choses sur moi ? Réfléchis bien à cette question… »

« Car cela est toujours intéressant de savoir quelques petits détails sur les personnes que l’on côtoient… Ce n’est pas plus dur que ça. »

« Pathétique raison… Au final, je me suis réellement trompé sur toi… Tu es juste une gamine qui veut paraître froide et se donner une carrure de combattante. »

Elle se redressa pour s’approcher de lui, l’empoignant par le col comme elle en avait l’habitude. Elle répliqua calmement :

« Quand on fait une tête de moins que la personne à laquelle on s’adresse, on évite d’utiliser ce genre de termes. »

« Tu veux me frapper ? Tu penses que cela t’aidera à calmer tes pulsions guerrières ? »

« Non… Je n’ai pas envie de te frapper. Je n’en vois pas l’utilité. » répondit-elle.

« Et l’utilité de savoir qui je suis ? Est-ce que tu la vois ? »

« Des fois… Les humains font des choses inutiles… C’est pour cela que ce sont des humains… n’est-ce pas ? »

« Alors je ne suis plus humain… Des choses inutiles… Est-ce que tu veux dire par là des sentiments ? Des personnes auxquelles on s’attache ? Non… Toi, tu es juste utile pour te battre… C’est cela ton utilité dans ton monde. En-dehors, tu n’es rien du tout… Est-ce que les gens connaissent Samus Aran, la femme ? Non… Ils ne connaissent que Samus Aran, la chasseuse de primes. Tu n’as aucune identité… »

« De la part d’une personne qui porte un pseudonyme, je préfère ne rien entendre. »

« Préférer ne rien entendre pour se voiler la face, c’est ça ? Est-ce que tu veux que je continue ? Je crois que j’ai bien fait de suivre cette sphère orange… Est-ce que tu crois que le moment où je me suis cogné le pied, je n’ai pas remarqué tout de suite que cette boule n’était pas normale ? Une telle invention ne provenait pas de notre planète… Je comprenais ça… Je ne suis pas stupide… loin de là… contrairement à toi… Tu n’as jamais saisi au final que tu étais seulement une marionnette que j’ai manipulée pour me permettre de découvrir d’autres cieux ? D’autres planètes ? Me prouver qu’il y a de la vie ailleurs ? »

Cette fois-ci, elle ne pouvait s’en empêcher. Elle lui donna une claque… Une claque plus que violente… Une claque qui le fit saigner à la lèvre et qui allait lui laisser une marque pendant plusieurs heures voir quelques jours. La tête d’Orion avait fait un mouvement de 90 degrés en se prenant le coup, se retournant lentement avant de lui faire un sourire ensanglanté.

« Qu’est-ce qu’il y a Samus ? Tu n’acceptes pas cette idée ? Pourtant… C’est bel et bien le cas… Et tu pourras dire ce que tu veux… Personne ne te croira… Et tu sais pourquoi ? Car tout le monde sait que tu me détestes… Tout le monde sait que tu serais prête à tout pour me faire quitter l’Exelus… Mets-toi en travers de mon chemin et tu n’auras plus jamais l’occasion de faire ton travail… Ca serait pénible pour toi dont ton existence ne se résume qu’à tuer des pirates de l’espace. »

Elle lui donna une seconde claque mais cette fois-ci sur l’autre joue. Elle serrait les dents avec énervement, le jetant au sol avant de quitter la chambre. Elle avait besoin de se calmer… De ne plus l’écouter. Cet imbécile avait réussi à la mettre hors d’elle et si cela continuait, elle risquerait de le blesser plus que de raison. Dire que ce n’était que le début de l’après-midi… Elle allait faire une marche… Une très longue marche…
Une marche qui durait plusieurs heures… Combien de temps avait-elle marché ? Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle n’avait même pas mangé un morceau… Et que la nuit était déjà tombée… Malgré la civilisation… Il était possible de voir les étoiles… Elles étaient magnifiques… Mais elle ne perdait jamais son temps à les contempler. C’était dommage… Elle savait quoi faire avec Orion dorénavant… L’ignorer… Simplement l’ignorer…

Elle pénétra dans la chambre, voyant que les rideaux étaient tirés pour laisser la lumière des étoiles faire son œuvre… Comme ils se trouvaient à un étage assez important, celles de la ville étaient trop basses… Beaucoup trop basses. Orion était penché à la fenêtre, ses deux mains soutenant sa tête alors qu’elle lui trouvait un air mélancolique qu’elle ne lui connaissait pas. Il se retourna subitement avant de dire :

« T’es enfin revenue ? T’as pris ta dose de calmants ? Ou tu veux toujours me trucider ? »

« Pas du tout… J’ai pris une décision : Je ne chercherais pas à savoir qui tu es car ça n’a aucune importance à mes yeux. Ce n’est pas comme si ta vie était intéressante. »

« Tant mieux, t’as fait le bon choix. Peut-être que je redeviendrais comme avant avec toi si tu n’es pas trop collante et gênante. » annonça t-il d’une voix stoïque.

« Et me parler de mes seins ou me comparer à tes pokémons ? Non merci. Je préfère encore que tu m’ignores aussi, ça me serait plus sympathique. »

« Je ne suis pas là pour être sympathique, juste pour te trouver une utilité avant de te jeter. Pour l’instant, tu es encore capable de m’apporter quelque chose… »

« Contrairement à cette… Roserade contre le Trianor… Tu n’as même pas eu une once de tristesse lorsqu’elle est morte… »

« Et ? Tu voulais que je fasse quoi ? Que je pleure à chaudes larmes ? Que je me mette à enrager comme si c’était quelqu’un d’important ? Et puis quoi encore… Elle était inutile contre lui… Elle devait tout simplement disparaître. »

Elle allait s’abstenir de lui répondre. Il retourna à ses étoiles, reprenant cet air triste alors qu’elle allait se coucher sur le lit qui lui été attribué. Heureusement qu’il y avait deux lits… mais ni l’un, ni l’autre n’allait dormir. Ils le savaient parfaitement… Orion regorgeait de secrets… mais il n’avait qu’à les garder… Ca ne la concernait plus … elle. Elle n’avait pas à connaître un être aussi méprisable que lui… Dire qu’au départ, elle était dégoûtée par son comportement de pervers… Au final, elle était maintenant répugnée par son caractère qui se montrait peu à peu… même si… Il restait des petites choses… qu’elle aurait aimées savoir.

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