Chapitre 127 : D’autres personnes

ShiroiRyu
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Chapitre 127 : D’autres personnes

« Tu es au courant de l’homme qui a pris une chambre d’hôtel depuis plusieurs jours ? »

« Oui… C’est bizarre mais il sort à peine de la pièce… et seulement pour déjeuner. »

« J’ai déjà vu son visage quelque part ! Je crois qu’il était avec la chasseuse de primes, Samus Aran ! Ophiuchus ! Je crois qu’ils étaient ensembles. Est-ce que vous pensez qu’ils se sont disputés ? Si c’est le cas, je comprends qu’il veut se cacher… Avoir des problèmes avec une chasseuse de primes comme elle… »

« L’absence même de la féminité ! Je ne l’ai jamais vue avec un vêtement féminin sur le corps ! Toujours avec son armure ou cette horrible tenue moulante et bleue. »

« Bonjour mesdemoiselles. » alla dire une voix derrière elles, les forçant à se retourner.
Elles se retournèrent, poussant un petit cri de surprise en voyant Orion qui avait la mine légèrement abattue. Les trois femmes bafouillèrent des excuses, retournant à leur travail alors qu’il poussait un profond soupir. Il avait passé une mauvaise nuit et la preuve était facile à voir : Les cernes sous ses yeux. Auparavant, cela ne lui aurait posé aucun problème, son absence de sommeil était tellement habituelle que ses yeux n’avaient plus ces soucis mais maintenant… Depuis que… Samus… était venue dans sa vie. Cela faisait combien de temps ? Trois jours ? Quatre ? Une semaine ? Pas plus… Et il ne faisait rien de ses journées justement. Rien du tout… Il était une larve… Une pathétique larve humaine…

« Nous allons vous servir le petit-déjeuner tout de suite, monsieur Ophiuchus. » alla dire l’une des serveuses en s’approchant de lui, lui caressant la main en émettant un petit sourire triste. C’était ça qu’il représentait ? Un pathétique homme qui avait besoin d’aide ?
Il remercia la jeune femme lorsqu’elle lui servit du jus d’orange et quelques biscottes tartinées, le jeune homme regardant le journal déposé sur la table. Il ne voulait même pas se tenir au courant. Qu’est-ce qu’il espérait ? Que Samus vienne le chercher ? Son cœur le désirait mais… sa cervelle l’en empêchait. Non… Non… et non… Samus ne voulait plus le voir, elle l’avait rayé de son existence. C’était mieux en quelque sorte… Elle souffrirait moins… à contrario de lui…
Il se releva de sa chaise, montant dans sa chambre alors qu’une serveuse arrivait pour récupérer les restes… Il n’avait bu que la moitié de son jus d’orange et avait à peine touché aux tartines. Cela devenait assez préoccupant. Elle allait devoir prévenir les responsables de l’hôtel à ce sujet, qu’ils envoient un médecin ou quelqu’un qui aille parler à cet homme. Le voir dépérir n’était pas une bonne chose… et cela ferait surtout une mauvaise publicité pour l’hôtel… ce qui n’était pas au goût de tout le monde.

« Elle me haït… C’était comme avant… Quand elle ne me connaissait pas… réellement. »

Les jambes repliées contre lui, assis sur le lit, le jeune homme à l’air morose observait le mur devant lui, ses yeux posés sur la tapisserie comme pour l’étudier longuement. Dommage que son regard trahissait son désintérêt complet pour le papier peint. Il ne pensait à rien du tout… Il n’était rien du tout… Il ne valait rien du tout… Il était un être dont l’existence était un problème. Un être… qui n’aurait jamais du voir le jour.

« Vous faites de merveilleux progrès, mademoiselle Samus Aran ! J’ai bien fait de dire que je voulais rester quelques jours en plus dans l’Exelus ! »

« Il faut dire que j’ai un bon professeur. Enfin… Je ne suis pas du genre à mettre des froufrous, que cela soit sur moi ou sur Siria mais il est vrai que cela lui va plutôt bien. Tu en penses quoi, Siria ? » demanda t-elle alors que la Démolosse venait lui lécher la joue.

« Je pense qu’on peut prendre cela pour un oui ! En plus, elle est très obéissante, c’est vraiment une pokémon qui aime beaucoup sa maîtresse. »

L’aimer ? Elle ? Ah… Elle recevait de l’amour… mais pas forcément de la bonne personne. Plusieurs jours s’étaient écoulés mais Siegfried allait la voir à chaque fois. Puisqu’il n’avait pas réellement de métier, elle avait décidé de lui payer une chambre dans un hôtel malgré ses protestations et chaque matin, il venait la chercher dans son appartement. Là, aujourd’hui, ils se trouvaient dans l’appartement de la jeune femme, celle-ci étant en tenue moulante bleue tandis que Siegfried restait dans son habituel vêtement. La Lockpin était sortie ainsi que la Démolosse tandis que la Leuphorie faisait le ménage.

« Bon… Mais après… Qu’est-ce que je dois faire ? »

« On peut essayer de vous faire réviser pour la nourriture parfaite pour votre Démolosse. »

« Tu sais… Tu peux me tutoyer si tu le désires, je n’ai jamais mordu personne… sauf les imbéciles et ceux qui me déplaisaient. »

« Je préfère éviter… si cela ne vous dérange pas, mademoiselle Samus. Je ne voudrai pas vous déplaire par erreur. »

« Comme tu le désires… Libre à toi, je n’aime pas forcer les gens de toute façon. »

Au moins, avec Siegfried, cela se passait bien mieux qu’elle ne l’aurait espéré. Le jeune homme ne semblait pas du tout méchant, c’était même bien le contraire. Il était gentil, agréable, serviable, et il n’avait rien essayé de faire de malsain contrairement à José. Non… Le jeune homme était vraiment quelqu’un de bien.

« Bon… Qu’est-ce que l’on peut faire maintenant ? Est-ce que tu aimes… »

Elle s’arrêta tout de suite de parler, Siegfried remarquant que quelque chose la gênait. Est-ce qu’il aimait… quoi ? Elle avait pensé aux étoiles mais elle s’était arrêtée tout de suite, préférant ne pas y penser. Les étoiles… C’était Orion qui lui avait permis de les découvrir… Elle ne pouvait pas faire cela… n’est-ce pas ?

« Il y a un problème, mademoiselle Samus ? Vous semblez assez troublée… »

« Non… Non… Aucun problème personnellement. »

« Si vous en avez… Vous pouvez me les dire… »

Ha… Il était vraiment trop gentil et serviable… Mais c’était personnel malheureusement.

« Monsieur Ophiuchus, je suis un médecin envoyé par l’hôtel. »

« Que me voulez-vous ? J’ai demandé à être tranquille. »

« Malheureusement, ce n’est pas possible. Je me dois de surveiller votre santé. Veuillez m’ouvrir sinon nous serons obligés d’appeler les services judiciaires. »

« D’accord… D’accord… Je vais vous ouvrir, je vais vous ouvrir… »

Avec lenteur, il se leva, se dirigeant vers la porte avant de faire tourner la clé. Tout de suite, un homme d’une quarantaine d’années pénétra à l’intérieur, observant les alentours. Malgré ce qu’il pensait, la chambre n’était pas dans un état déplorable… Mais cela ne voulait rien dire du tout malheureusement.

« Veuillez retirer votre haut que je puisse vous étudier s’il vous plaît. »

« Pourquoi est-ce que vous êtes là ? Est-ce qu’il y a un problème avec moi ? Ai-je causé des soucis à des personnes ou je ne sais quoi ? Je ne suis qu’un simple chasseur de primes… »

« Un chasseur de primes lié à Samus Aran, je suis au courant. Bon… Tendez-moi votre bras que je fasse une petite piqûre. Voilà… »

Il ne savait pas du tout ce qui se passait mais il se laissait faire, un trou dans la peau alors que le docteur plaçait la prise de sang dans une fiole, regardant la couleur qu’elle avait. Faisant la discussion avec lui, le docteur demanda :

« Vous n’avez aucun problème, vous êtes sûr ? Ces derniers jours, le personnel de l’hôtel m’a signalé que vous aviez quelques soucis pour manger… »

« Ce n’est pas leur souci… Si je ne veux pas manger, cela ne concerne que ma personne. Si je veux me mettre en danger, cela ne concerne que moi. »

« Quelle pensée égoïste… Enfin… C’est bien la pensée d’un chasseur de primes de toute façon. Toujours solitaire, toujours à travailler seul, c’est comme ça n’est-ce pas ? Pour tout les chasseurs de primes… »

« Samus Aran n’était pas comme ça… Malgré ce qu’elle dit, elle pense toujours aux autres avant elle… qu’importe le danger qui l’attend… Et même si elle ne connaît pas la personne… Si celle-ci n’est pas une criminelle, elle fera tout pour l’aider… »

« Hum… Il est vrai que d’après ce que je sais sur cette chasseuse de primes, elle est assez spéciale… Enfin bon… Je ne suis pas là pour parler d’elle mais parler de vous. »

Orion poussa un profond soupir, remettant son haut alors que le médecin sortait un sucre, le trempant dans un liquide avant de le tendre au jeune homme. Celui-ci l’avala avec lenteur, observant le médecin comme si de rien n’était.

« Et si je n’ai pas faim ? Et si je me rends exprès malade pour vomir ce que j’ai mangé ? Comment est-ce que cela se passera ? »

« Vous serez tout simplement viré de l’hôtel. Ce n’est pas mes soucis personnellement mais si vous avez envie de cela, c’est que vous avez des problèmes bien plus grands que vous ne le pensez. Je vous conseille de les résoudre au lieu de vous enfoncer. Je ne pense pas que les chasseurs de primes doivent se comporter ainsi : Mission, accomplir sa mission, toujours sa mission. Ce n’est pas ainsi que cela marche d’habitude avec vous ? Vous n’avez qu’à vous enfoncer dans vos missions plutôt que de rester ici… »

« Oui oui oui oui… Si vous avez terminé, je ne pense pas que vous êtes psychologue alors si vous pouviez partir… Cela me faciliterait la digestion de cet horrible sucre pour éviter que mon glucose soit trop bas. » répondit le jeune homme avec ironie en se levant de son lit.

Hum ? C’était vrai qu’il n’était pas psychologue mais médecin… Alors bon… Son rôle était de veiller à la bonne santé de ses patients même si ces derniers causaient bien plus d’ennuis que prévu. L’homme se retrouva devant l’autre côté de la porte, prenant la parole :

« Sincèrement… Je vous conseille de manger… sinon vous allez finir en-dehors de cet hôtel. Vous feriez mieux de… »

« C’est bon, merci monsieur le médecin. Bonne journée. » répliqua t-il en claquant la porte.

SEUL ! Il voulait être seul, voilà tout ! Ce n’était pas dur à deviner pourtant ! Il se recoucha sur le lit, observant le plafond sans rien dire. Merde ! Il n’avait pas de problèmes psychologiques ! Simplement… Simplement… Rien du tout… Il n’allait pas se laisser morfondre ! Il allait sortir à partir de demain ! Il devait se reprendre !

« Mademoiselle Samus, vous voulez faire autre chose aujourd’hui ? Si vous le désirez, nous pouvons sortir ! J’ai remarqué sur le chemin que les premières boutiques de pokémons commençaient à faire leurs apparitions. »

« Hum ? Dans la capitale ? C’est sûrement possible oui… »

« Alors qu’est-ce que vous en pensez ? Cela vous ferait du bien n’est-ce pas ? »

« D’accord ! Soit ! Je vais me préparer et nous sortirons ! »

C’était une bonne idée ! Elle allait pouvoir souffler un peu ! Et puis bon… Avoir de la compagnie n’était pas une mauvaise chose, n’est-ce pas ? Elle se dirigea vers sa chambre, se demandant ce qu’elle devait prendre comme habits. La tenue moulante et bleue, c’était pour la maison… ou pour se déplacer quand elle ne voulait pas se rendre féminine… Elle fouilla dans son placard, s’arrêtant devant un habit :

« Orion… Espèce d’imbécile… Tu ne sais pas du tout… ce que tu as fait… Ce que j’ai acheté à cause de toi… Je n’aurai même pas l’occasion… de te la montrer… Je ne sais pas… si un jour… Tu m’aurais trouvé féminine… de toute façon… Maintenant… C’est trop tard… Vraiment trop tard… Ah… Ah… »

Elle n’allait pas pleurer alors qu’il y avait quelqu’un dans l’autre pièce hein ? Elle allait décider… de garder sa tenue moulante et bleue… Voilà… C’était décidé. Elle ressortit de sa chambre après quelques minutes, faisant un petit sourire à Siegfried :

« Nous pouvons y aller quand tu le désires. »

« Je suis pressé de vous montrer les boutiques. Je vais vous expliquer tout ce qu’il faut pour que votre Démolosse ne se sente pas mal. »

« Je te fais confiance, Siegfried. »

Oui… Elle lui faisait confiance… Comme elle avait fait confiance à Orion. Mais avec Siegfried, elle espérait que cela ne se terminerait pas de la même manière. Lorsqu’ils sortirent de l’appartement et de l’immeuble, le jeune homme lui indiqua de bien vouloir le suivre avant de se mettre à courir. Il avait sorti sa Lockpin pour la petite trotte, la lapine le suivant avec amusement tandis qu’elle souriait à son tour. Une course ? Il allait perdre de toute façon. Elle appela Siria, lui annonçant :

« Bon ! Tu sais ce qu’il te reste à faire ? »

« GRRRR ! Démolosse ! Démolosse ! DEMO DEMO ! »

Exactement ! Elle se mit à courir à toute allure, suivie par sa chienne alors qu’elle arrivait à la hauteur de la Lockpin et de Siegfried. Celui-ci rigola en tentant de faire de son mieux mais elle le dépassait avec facilité… Sauf qu’elle n’avait pas prévu que la Lockpin fasse aussi la course avec elle ? OH ! Elle allait encore plus rapidement ?! C’était donc ça ? Elle allait donner son maximum ! Elle semblait ne pas apprécier que la jeune femme dépasse son dresseur mais bon… Ce n’était qu’un jeu, n’est-ce pas ?

« Voilà donc… Samus Aran… Celle à l’origine de la maîtresse… »

Sur un toi, une ombre encapuchonnée s’était positionnée pour observer la jeune femme en train de courir avec Siegfried. Sur le même ton neutre, elle reprit :

« Elle n’est pas avec celui que je dois élever… La mort de l’un de nos membres était quelque chose de regrettable… Vraiment regrettable… Mais il était faible… »

Vraiment faible même. Contrairement à cet Orion qui semblait être quelqu’un de spécial… Puisqu’il avait été capable de contrôler le phazon dans son corps… Un peu comme elle à la base, n’est-ce pas ? Pendant toutes ces années… Elle était la seule à s’être débrouillée pour supporter le phazon et lui montrer qui était la patronne.

« Cela sera intéressant… de l’éduquer… Dommage pour elle… Elle a perdu quelque chose d’important… Et elle va le regretter toute son existence… Dommage… »

Oh oui… C’était vraiment dommage. Elle poussa un petit rire cristallin avant de se relever du bord du sommet de l’immeuble sur lequel elle se trouvait. Samus Aran ici… Il y avait de fortes chances qu’Orion ne soit pas très loin. Mais bon… Elle savait qu’il était sur cette planète. C’était donc déjà un pas de géant :

« Je vais te façonner à ma manière… Faire de toi un ami du phazon… Te le rendre… compatible à ton corps… et ensuite… Je t’apprendrai à l’utiliser de telle manière que tu deviendras une arme… comme moi… Une arme… »

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