Chapitre 131 : Féru de missions

ShiroiRyu
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Chapitre 131 : Féru de missions

« Monsieur Orion… Vous êtes sûr de ce choix ? Vous ne voulez pas rester plus longtemps ? »

« Sidé… Je suis désolé… Je ne peux pas… Je préfère partir d’ici… Je n’aurais jamais dû venir ici… Pardonnez-moi du dérangement. »

« Vous ne m’avez pas du tout dérangé ! AH ! Avant de partir, prenez ceci ! »

La jeune femme aux cheveux bleus griffonna quelque chose sur un morceau de papier avant de le tendre à Orion avec un grand sourire.

« Si un jour, vous voulez revenir… Ca ne sera plus en tant que client mais en tant qu’ami dans ma chambre ! Je vous promets de ne rien faire… »

« Je l’espère bien… Au revoir, mademoiselle Sidé. »

Aucun problème. Elle le salua d’un petit mouvement de la main avant de venir l’embrasser sur la joue en poussant un petit rire aigu. C’était son cadeau d’au revoir. Le jeune homme s’éloigna sans un mot de l’hôtel, le regardant une dernière fois. Dommage… Mais il ne comptait pas revenir ici. Il se dirigea vers ce qui ressemblait à un gigantesque bâtiment de la fédération galactique, pénétrant à l’intérieur avant de signaler qu’il aimerait aller sur l’Exelus. Là-bas, il se sentirait un peu plus… tranquille… ou apaisé… Ou les deux… Ou rien du tout… Oui… Rien du tout… Convenait plus à ça…

« Aucune mission ? Vous n’avez vraiment rien du tout ? »

« Comme je vous l’ai dit, mademoiselle Samus Aran, toutes les missions ont été prises et sont en train d’être validées par un professionnel. La fédération galactique ne peut charger plusieurs personnes de faire les missions en même temps… Cela causerait quelques soucis… »

« Mais qui ? Quel est le nom de ce chasseur de primes ?! Vous devriez avoir son nom n’est-ce pas ? Alors je veux savoir qui est-ce ?! »

« Je ne peux pas donner son nom malheureusement, mademoiselle Samus Aran, vous m’en voyez vraiment navré. » alla lui répondre une voix masculine à travers son communicateur.

« Je suis sûre que c’est Ophiuchus ! Dites-moi clairement que c’est lui ! »

« Vous n’étiez pas au courant ? Oups… Je n’aurais pas dû… »

« J’en étais sûre et certaine ! RAHHH ! ORION ! » s’écria t-elle avant de couper la communication avec l’agent de la fédération galactique.
Vraiment ! Mais vraiment ! Hum… Vraiment quoi ? Elle n’avait rien à demander à Orion qu’elle sache… Tout était fini entre eux, n’est-ce pas ? Même si… Ses paroles restaient gravées dans sa mémoire après quelques jours… Ses paroles… Elles étaient sincères… Et elle savait que tout cela était réciproque… Mais l’ultimatum qu’elle avait donné… s’était très mal terminé… Aujourd’hui, elle devait tourner la page.

« Hey ! Mais c’est Orion ou je rêve ?! Ca faisait longtemps ! »

« Rosy ? Et comment vas Castagnette ? »

Il se prit un violent coup de poing dans le ventre de la part du Colossinge, le faisant s’écrouler au sol en lui coupant la respiration. Rosy éclata de rire avant de dire :

« C’est Tartagnole ! Regarde ses deux poings, Orion ! Tu seras surpris de voir… »

Wahou… Il n’arrivait pas à le croire… Les deux poings du Colossinge étaient recouverts d’une sorte de plaque de métal… comme des gantelets… Et il arrivait à faire apparaître des pics au bout quand il le désirait. Pour lui montrer un exemple, le Colossinge donna plusieurs coups dans le mur alors qu’elle reprenait :

« Des armes pour nos pokémons ! Ou des armures ! Tartagnole n’aime pas se prendre une armure mais sa peau est assez résistante. Par contre, ses poings, c’est pas du … »

« ROSYYYYYYYYYYYYYYY ! » hurla la voix du commandant Roan Stato.

« OUPS ! Tartagnole ! On se barre en moins de deux ! Le commandant va encore tenter de nous engueuler pour ce qu’on vient de faire ! »

Le Colossinge ne l’attendit même pas pour partir, la femme venant l’accompagner alors qu’Orion observait les trous dans le mur causés par le Colossinge. De sacrés dégâts… Le commandant poussa un profond soupir, s’approchant d’Orion :

« Tiens donc… Vous êtes donc présent, Orion ? Que nous vaut l’honneur de votre présence dans l’Exelus ? Cela faisait quelques semaines… »

« J’ai pris toutes les missions disponibles par rapport aux environs de l’Exelus… »

« Toutes ? Mais vous allez être drôlement occupé. Vous vous êtes encore disputé avec Samus Aran ? Je ne la vois pas… »

Il hocha la tête d’un air négatif pour dire que cette fois-ci, c’était bien plus grave que prévu. Devant la mine dépitée du jeune homme, le commandant toussa, l’invitant à le suivre. Orion s’exécuta, se mettant à accompagner le vieil homme alors que celui-ci le menait dans son bureau. A l’intérieur, il lui demanda de s’asseoir en face de lui, prenant le cadre photo alors qu’Orion racontait tout ce qui s’était passé.
C’était bizarre… Mais avec le vieil homme, il se sentait mis en confiance… Il n’avait pas peur de tout lui dire… De tout lui raconter… Jusqu’à la moindre bride d’informations… Tout ce qui s’était passé… Son passé… justement… Son histoire avec Séléné, la mort de Phoebe, la déclaration d’amour de Samus Aran… Il n’avait aucune honte ou crainte… Bizarrement… Il avait moins de mal à raconter tout ça au vieil homme… Celui-ci écoutait d’une oreille attentive, hochant la tête plusieurs fois de suite pour dire qu’il comprenait parfaitement ce qu’il disait tandis qu’Orion s’apprêtait à terminer sa conversation. Enfin… Roan Stato lui demanda s’il avait terminé avant de tourner le cadre pour montrer le jeune homme et la jeune femme dessus. Avec une légère émotion, Roan murmura :

« Mon fils et sa femme… Enfin sa petite amie… Mais ils se sont mariés… au beau milieu d’un combat… Pendant une attaque de pirates… »

« On voit bien qu’il vous ressemble. Il a vos yeux… Si le fils est comme le père, il doit être vraiment un soldat d’exception, j’en suis sûr, monsieur Stato. »

« Il l’était… Il était vraiment un soldat d’exception… Mais elle aussi n’était pas en reste… Au final, ils étaient aussi forts l’un que l’autre… Deux personnes qui s’aimaient malgré la guerre éternelle entre la fédération galactique et les pirates de l’espace. »

Etait ? Est-ce que… En jetant un regard aux yeux du commandant, il comprit tout de suite que cela s’était mal terminé pour eux. Oui… Les yeux de Roan brillaient légèrement alors qu’il reprenait la parole d’une voix légèrement tremblante, ne collant pas avec sa stature :

« Mais voyez-vous… Ils s’aimaient et cela malgré qu’ils continuaient de se battre, risquant leur vie à chaque instant. Ils étaient inséparables et chacun veillait sur l’autre pour le protéger… Être un soldat n’empêche pas d’avoir des sentiments humains… Être un soldat n’empêche pas d’aimer une personne… Quand on est un soldat, il faut s’attendre à des sacrifices, à des morts, à disparaître à chaque instant… Mais c’était ça qui leur permettait de s’aimer bien plus fort que n’importe qui d’autre. »

« Je ne comprend pas… ce que vous voulez dire par là… commandant Stato. »

« Car ils pouvaient disparaître à chaque instant, les moments ensembles étaient plus que précieux… Car ils pouvaient mourir à chaque attaque, ils passaient leurs moments intimes à s’aimer comme nul ne pouvait s’aimer… Je ne dis pas que je les observais pendant… n’est-ce pas ? Mais simplement que cela se voyait à leur regard… à leurs yeux… Souvent, on considère que la guerre permet à certains de se défouler, de ne pas laisser place à d’autre chose qu’à la mort mais c’est faux… La guerre n’est pas seulement une histoire de morts, d’attaques, de destructions, certains se battent pour ceux qui leur sont chers… Qui les attendent ailleurs ou qui sont sur le terrain… Vous savez, Orion… Moi-même, j’étais marié à une femme militaire… Et c’est ça qui nous a permis de… »

« Vous étiez tout les deux des militaires mais vous avez eu un enfant ? Comment est-ce possible ? » demanda t-il sur un ton surpris et intrigué, le commandant émettant un petit rire.
C’était la première fois qu’il semblait être aussi réactif depuis qu’il était là… Même si ça ne faisait qu’une demi-heure, il avait eu l’impression de voir une petite étincelle dans les yeux d’Orion… Et donc… Cela lui donnait envie de continuer.

« Et bien… Qu’est-ce qu’il y a d’étonnant à cela ? Derrière chaque soldat se trouve un homme ou une femme… Les quelques moments où nous pouvions nous aimer nous ont permis de donner vie à Loïc… Et ma femme a arrêté d’être une militaire pour élever notre enfant pendant quelques années… Cinq ou six… »

« Je ne la vois pas sur la photographie… »

C’était normal puisqu’elle n’était pas là. Il ouvrit un peu sa chemise de commandant, passant une main dessous avant d’en ressortir un pendentif. Il l’ouvrit avec délicatesse, laissant apparaître à l’intérieur la photo d’un couple d’une trentaine d’années dont il reconnu tout de suite l’homme : Le commandant Stato.

« Une belle femme… Assez impétueuse… En fait, quand j’y pense… A chaque fois que je vois Samus Aran, je pense à ma femme et à ma belle-fille… Elles n’étaient pas du genre à se faire marcher sur les pieds… De vraies teignes… Mais qui savaient être douces avec les hommes qu’elles aimaient… »

« Samus… Oui… Enfin… Qu’est-ce qui s’est passé ensuite ? Vous parlez comme si… »

« Comme si ils étaient morts ? C’est le cas… Ma femme est morte il y a une dizaine d’années, devant mes yeux… Je n’ai rien pu faire pour l’en empêcher… » annonça Roan Stato avant de refermer son pendentif, le remettant sous sa tenue.

« Pardonnez-moi… Je n’aurais pas dû poser ce genre de questions indiscrètes… »

« J’ai fais mon deuil… Ma femme était une soldate… Et quand c’est ainsi, il faut s’attendre à mourir un jour ou l’autre… De cette façon… Rares sont les soldats sur le terrain qui survivent… encore plus rares qui n’en gardent aucune séquelle. »

« J’aurais mieux fait de me taire… Oui… Je… »

« Quant à mon fils et sa femme, ils sont morts ensembles il y a quelques années… C’est à cause de la mort de ma femme que Loïc est devenu un soldat. Même si derrière la haine qu’il portait aux pirates de l’espace qui étaient responsables de ce meurtre, il restait un jeune garçon fier et droit… Qui était comme ses parents… »

« Je n’arrive pas… à savoir… pourquoi vous me dites tout cela. »

« Car toi et Samus, vous me faites penser à mon fils et à sa femme. Ils n’arrivaient pas à se supporter, chacun pensant avoir raison et se trouvant bien mieux que l’autre. Puis au fur et à mesure, ils ont appris à se connaître, à se protéger mutuellement et… »

« Samus et moi ne sommes pas comme ça. Moi, je ne ressemble pas à votre fils. Je suis loin d’être comme lui… Peut-être que Samus… »

« Non non… Je sais très bien ce que je dis. Je ne retirerai pas mes paroles. » répondit le vieil homme avant de se lever, observant l’espace à travers sa vitre.

« Mais qu’est-ce que vous avez tous à vouloir que moi et Samus soyons ensembles ?! Je ne suis pas fait pour elle ! Et même si… »

« Car cela nous paraît évident… Cela me paraît évident à mes yeux… Tu n’as jamais remarqué à quel point Samus était différente depuis qu’elle te connait ? Cela fait plusieurs années qu’elle est dans la fédération galactique. Elle a toujours montré un masque froid et dénué d’émotions. Toi, tu arrives et en moins de quelques mois, elle commence à sourire et à rire… Pourtant, je connais beaucoup de personnes qui ont essayé de faire ça… sans y arriver. Alors bon… Je ne sais pas ce qui s’est passé entre vous deux mais vous feriez mieux de vous rabibocher avant qu’il ne soit trop tard. Pour ma part, je sais que ma lignée se terminera après ma mort… C’est pourquoi j’aimerais qu’une aussi belle lignée voit le jour avec vous deux… » termina le vieil homme.

Pourquoi… Pourquoi est-ce qu’ils pensaient tous ça ?! RIEN DE RIEN ! Rien du tout ! Et Samus était déjà avec Siegfried ! Samus était déjà partie avec quelqu’un d’autre ! Pourquoi la reconquérir ?! Pourquoi hein ?!

« Tu sembles assez soucieux… Orion… Essaye de la recontacter et de parler tout les deux. »

« C’est déjà fait, monsieur Stato… »

Les deux hommes avaient changé de langage… Le commandant tutoyait Orion et celui-ci préférait l’appeler par un monsieur plus personnel que par le garde du vieil homme. Orion se releva avant de dire :

« Et Samus est déjà partie avec le jeune homme qui accompagnait Phoebe lorsqu’ils sont venus ici… Je veux parler de Siegfried si vous le connaissez. »

« Bizarre… Samus ne me donne pas l’impression d’être une femme à changer aussi facilement d’opinion… »

« Et pourtant, c’est le cas. Monsieur Stato, quand est-ce que je partirai ? »

« Hum ? Ah oui ! Ta mission ! Tu te rappelles des expériences Trésécut ? Et bien, elles ont refaites surface… Et elles sont plusieurs… Trois plus exactement. C’est pourquoi nous avions besoin d’un chasseur de primes. »

« Hum ? C’est parfait pour moi. Je sais exactement ce que je dois faire de mon côté… Mais je serai seul ou alors… » commença t-il à demander avant que le vieil homme ne le coupe.

« Seul ? Allons bon ! Maintenant que nous avons des pokémons avec nous et que ces derniers ont des armures ou de l’équipement sur eux, ils peuvent nous aider grandement. »

« Donc Rosy viendra avec moi ? Et Rock et les autres aussi ? »

« Surtout Rosy ! Que l’on puisse réparer les murs sur lesquels elle s’entraîne avec son Tartagnole ! Je n’arrive toujours pas à croire qu’un pokémon puisse lui correspondre aussi bien… Sincèrement… C’est étonnant. »

« Chaque pokémon est lié à une personne humaine… Même si cela peut mettre du temps… que cela soit en jours ou en années… Chaque pokémon trouvera son dresseur un jour… Même si ce n’est qu’un court instant. Il faut juste être patient… C’est ce que j’ai appris au fur et à mesure des années en observant tout ce que j’ai pu voir… Certains pokémons sont les reflets de nos âmes… Dans le cas de Rosy et son Colossinge… Je pense que c’est assez explicite. »

Le commandant émit un léger rire en entendant les paroles d’Orion, hochant la tête pour dire que oui, il comprenait parfaitement. Il alla lui taper le dos, lui murmurant de ne jamais abandonner pour Samus car si il y avait un dresseur pour chaque pokémon alors il y avait un homme pour chaque femme… Et son instinct lui disait que Samus était celle qui l’attendait. Le jeune homme resta muet, quittant la pièce en remerciant le commandant.

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