Chapitre 158 : Il a neigé sur Daiban

« Orion… C’est moi ou elle a l’air de vraiment… adorer cette peluche ? » demanda Samus alors que les yeux de la jeune femme étaient posés sur Orié, celle-ci étant assise sur le canapé, la peluche entre ses deux mains.

« Ce n’est pas toi… Je crois que j’ai bien fait… Et puis tu sais… Si elle a vécu comme moi… Avoir quelque chose qui la rattache à son enfance permet de s’imaginer ces instants que l’on n’a jamais reçus. »

« Un peu comme toi, Orion ? » l’interrogea t-elle tandis qu’elle se tournait vers lui, attendant la réponse du jeune homme aux cheveux blancs.

« Mes premiers anniversaires étaient toujours à deux avec le personnel… et Personia… Mais sinon, je n’ai pas eu une enfance très… sympathique… Sauf les derniers instants… Puis bon… Après la disparition de Personia… Puis la mienne… Disons que j’ai arrêté de penser à mon anniversaire et à mon enfance… »

« Oh… Je suis désolée de t’en avoir parlé, Orion. »

Elle alla l’enserrer dans le dos, collant sa poitrine contre celui-ci alors que le jeune homme émettait un petit sourire. Bah… Ce n’était pas dramatique… Mais il était content pour Orié ou plutôt Théodora… La jeune femme aux cheveux noirs bien qu’elle ne changeait toujours pas d’expression, semblait être un peu plus… amicale… Oui… Il était content… Malgré le fait que cela faisait bien quatre ou cinq jours… Ce qui lui faisait se rappeler… Hum non… Cela faisait cinq jours… Et huit jours… D’entraînement… Treize… Donc il n’en restait plus que trois avant le grand jour ? Même si… Ce n’était pas grand-chose, il voulait voir un sourire illuminer le visage de la jeune femme aux cheveux blonds derrière lui.

« Samus… Après tout ça… Est-ce que ça te gêne… Si on arrête d’être des chasseurs de primes ? Bien sûr… Il faudra trouver un moyen de faire une rentrée d’argent… »

« Sachant que je n’utilise guère mon argent depuis des années, j’ai déjà une jolie somme… Mais pourquoi cette question ? Tu as envie de passer le restant de tes jours avec moi ? »

« Si cela ne te dérange pas trop de vouloir vivre avec moi… Ou alors, on peut continuer à être des chasseurs de primes mais moins souvent qu’avant… Enfin… Tu comprends… Vivre une vie normale ? Mais la majorité du temps… »

« Hum… Un peu comme maintenant mais en plus longtemps ? Orion… Dis-toi que nos journées sont très bien comme elles sont… Nos instants en tant que chasseurs de primes ne sont pas si importants que ça… Mais bon… Pourquoi pas ? Tu voudras aussi des animaux de compagnie en plus des pokémons ? Avoir une gigantesque maison avec piscine intérieure ? Ou alors, tu te contenteras de ce que l’on pourra avoir ? »

Elle le retourna, passant ses deux mains autour de son cou avant de l’embrasser longuement. Oh… C’était des projets comme ça, mais cela leur permettait de s’imaginer un avenir alors que rien n’était jamais sûr dans ce monde impitoyable qu’était celui des chasseurs de primes. Orié fit une petite mine dégoûtée en les voyant s’embrasser, se couchant sur le canapé avant de regarder le lapin en peluche. C’était le sien… C’était celui offert par Orion !

Deux jours s’écoulèrent… Et la nuit du second jour débuta… Une nuit où ils regardèrent les étoiles ensembles. Ils n’utilisaient même plus les livres… A force, ils avaient appris à les connaître parfaitement. La jeune femme était accoudée sur le bord du balcon alors que le jeune homme se trouvait derrière elle, les deux mains placées sur son ventre avec amour. Ils observaient tout les deux les étoiles, les désignant une par une alors qu’Orion murmurait :

« Ah… J’aimerais tant que tout ça… soit réel… »

« Hum ? Car tes mains sont sur mon ventre ne sont pas réelles ? Tu penses que je suis une chimère ? » demanda t-elle avec amusement.

« Non… Non… Je n’ai pas dit ça ma grande… C’est simplement que je me demandais… Ce que cela serait d’avoir une véritable paix… Là… Nous sommes en repos et nous soignons nos plaies… Mais imagine que nous puissions vivre tranquillement pendant quelques années… »

« Tu sais bien que ce n’est pas possible, Orion. Les pirates de l’espace reviendront encore et toujours… Je n’ai pas les moyens de les détruire définitivement… »

« Tu vois ? C’est de ça dont je parlais… Samus… Rien n’est réel… Même cette paix ne l’est pas… Alors je veux juste être sûr… que l’on puisse vivre tranquillement… et définitivement… Samus… On peut se promettre de ne pas mourir ? Pas l’un sans l’autre ? Comme… Ce que m’avait dit… Le commandant… avant qu’il ne meure… Il m’avait parlé de sa femme et lui… Puis de son fils et de sa belle-fille… Nous sommes comme eux, n’est-ce pas ? » demanda t-il avec un peu d’inquiétude dans la voix.

« J’en suis sûre et certaine… Et je peux te promettre tout ce que tu veux car je te donnerai tout ce que tu désires, Orion. »

« Tout ce que je désire ? Ce tout implique t-il ce que je tiens entre mes mains ? »

« Peut-être pas tout de suite, Orion… Pas tout de suite… Je suis peut-être une chasseuse de primes mais pour ces choses… Je préfère prendre mon temps… »

« Tant mieux… Nous serons deux alors à attendre… » souffla t-il alors qu’elle se retournait pour l’avoir en face d’elle.

« Hum… Tu oserais me faire attendre ? Moi ? Malgré… Ce que je suis ? » demanda t-elle en collant tout son corps contre lui, le regard affectueux.

« Je suis loin de pouvoir me retenir très longtemps avec de tels arguments, Samus… »

Il la souleva subitement, la jeune femme aux cheveux blonds poussant un petit cri ravi et surpris avant de passer ses mains autour du cou d’Orion. Ils se dirigèrent vers la chambre, Orion déposant la jeune femme sur le lit alors que celle-ci s’engouffrait au fur et à mesure à l’intérieur du lit pendant qu’Orion refermait la porte coulissante du balcon.

Il alla la rejoindre, la jeune femme venant l’embrasser rapidement sur les lèvres avant de se coller contre lui. Il attendit qu’elle dorme pour commencer à réfléchir à demain… Oui… Demain était le jour où la jeune femme allait avoir son anniversaire.

Dès l’aube, il s’était levé en laissant la jeune femme dormir, l’embrassant sur le front en lui caressant les cheveux avant de se dire qu’il devait lui préparer un merveilleux petit-déjeuner ! Orié s’était levée aussi facilement que lui, la jeune femme aux cheveux noirs le regardant cuisiner sans rien dire.

Il lui fallut une bonne demi-heure pour qu’il estime que tout soit parfaitement prêt, Orié le regardant longuement, les deux bras posés sur les coudes. C’était donc… lui… n’est-ce-pas ? C’était bien ce qu’elle s’était imaginée… La raison qui l’avait poussée à être envoyée était donc forcément la bonne… Après tout ce temps passé avec lui et Samus… n’est-ce pas ?

« Bon… Je devrai aller réveiller la princesse des contes de fée. » alla t-il dire alors qu’Orié annonçait d’une voix calme et lente :

« Est-ce que vous voulez que je vous laisse seuls pour la journée ? Je peux disparaître complètement… J’ai l’habitude d’être transparente. »

« Hum… Sans vouloir te vexer, j’aimerai bien… Mais je ne peux pas te forcer à ça. »

« Ce n’est pas un problème et tu ne me forces pas. Je vais quitter dès maintenant et je vous souhaite une bonne journée à tout les deux. »

« Bonne journée, Théodora… »

« Si tu peux simplement éviter de m’appeler comme ça, je t’en remercierai jamais assez. »

« Je vais essayer, Orié… Pardon de t’avoir appelé ainsi… C’est simplement que toi et moi… Je pense que l’on est… »

« Que l’on est quoi ? » demanda t-elle en s’arrêtant sur le pas de la porte.

« Rien… Rien du tout… Bonne journée, Orié. Je suis désolé de t’avoir déranger pour ça. »

Oui… Ils n’étaient rien du tout… Pas avant tout cela… Pas en attendant ceci… De toute façon… Rien n’était sûr… En attendant ce moment… Un jour… Il allait devoir se battre avec elle… Pour voir s’il avait vraiment le potentiel… A partir de là… Elle allait devoir faire son choix… Celui pour lequel elle était venue…

« Tu as un problème, Orié ? On dirait que tu ne veux pas partir… Si tu préfères, tu peux rester ici… Il n’y a aucun souci… »

« Non… J’ai dit que j’allais vous laisser seuls… Alors je vais vous laisser seuls… »

Elle quitta finalement l’appartement, refermant la porte derrière elle. Elle partit de l’immeuble, son lapin en peluche entre les deux mains alors qu’Orion poussait un profond soupir. Vraiment… Qu’est-ce qu’il allait faire de tout ça ? Il devait s’expliquer avec elle un jour ou l’autre… Mais pour aujourd’hui… C’était sa journée avec Samus ! Il rentra dans la chambre, pénétrant avec douceur tandis qu’il tenait le plateau avec ses deux mains. Oh… Ce n’était pas grand-chose… Mais bon… Il avait mis tout dans son cœur dedans. C’était donc pas si mal que ça… Il vit la jeune femme qui bougeait faiblement dans le lit et s’approcha d’elle, un grand sourire aux lèvres. Il murmura avec tendresse :

« Samus ? Ma jolie Samus ? Il est l’heure de se réveiller petite mignonne. »

« Hum… L’est quelle heure, Orion ? Tu n’es pas dans le lit ? » souffla t-elle toujours à moitié endormie sans pour autant ouvrir les yeux.

« Non… Mais toi, tu devrais te mettre assise. J’ai une petite surprise pour toi ! »

Hum ? Les surprises… Elle adorait ça ! Surtout quand c’était de la part du jeune homme aux cheveux blancs ! Elle se redressa légèrement, ouvrant ses yeux avant de voir le plateau près d’Orion. Oh ! Il lui demanda de bien vouloir patienter avant de quitter la chambre, la jeune femme aux cheveux blonds commençant à manger tranquillement. Il revint quelques minutes plus tard, les deux mains dans le dos alors qu’elle l’observait avec un peu d’appréhension. Qu’est-ce qu’il cachait dans son dos ? Il annonça avec un grand sourire :

« Alors… Alors… Alors… Samus Aran est comme le bon vin. »

« Que… Qu’est-ce que ça veut dire ça ? »

« Hum… Généralement, que plus le vin est âgé, plus il se bonifie ? Désolé d’avoir fait une métaphore de ce genre, Samus… Je voulais te dire que même si tu as dorénavant vingt-et-un ans, tu deviens encore plus jolie… Enfin, tu l’étais déjà énormément mais bref… Samus Aran… Bon anniversaire ! » s’écria t-il en tendant un paquet cubique de couleur bleue avec un ruban noir autour de ce dernier.

« Bon…. Anniversaire ? HIII ! C’est vrai ! C’est vrai ! C’est mon… anniversaire… »

On ne lui avait jamais souhaité ce dernier. Toujours en mission, toujours en vadrouille, toujours seule… Elle ne pensait jamais aux… années qui passaient… Mais Orion… Il le savait ? Mais comment ? Pourquoi ? Elle lui demanda :

« Comment tu sais… Que c’était aujourd’hui ? C’est presque… comme si moi-même… Je n’étais pas au courant de mon anniversaire… »

« Nos deux… documents… Pour nos âges… Je me suis servi de ça… »

« Tu es vraiment… remarquable, Orion. Et ça ? C’est pour moi ? Je peux l’ouvrir ? »

Bien sûr ! C’était fait pour ça ! Il prit le plateau, le déposant au sol pour qu’elle puisse ouvrir son cadeau calmement. La jeune femme aux cheveux blonds observa l’emballage, le déchirant avec un peu d’appréhension avant d’ouvrir le cube en carton, regardant à l’intérieur. Quelques secondes plus tard, elle en retira une petite peluche sphérique et de couleur verte mais qu’elle reconnue tout de suite. Cette peluche… C’était…

C’était… Un Metroïde ? Mais pas à n’importe quel stade… Celui d’enfant… Un enfant metroïde… Ah… Bien sûr… Il était plus grand que ceux habituels car c’était une peluche… Mais… Mais c’était un Metroïde… Où est-ce qu’Orion avait trouvé ça ? Où est-ce qu’il avait put… comprendre… ça ? Elle serra avec insistance la peluche contre son cœur avant de dire d’une voix un peu tremblante, remplie d’émotions :

« Orion… C’est tout simplement… Merci… Je… Je vais le garder auprès de moi… »

« Samus… Est-ce que c’est vrai que tu as été… considérée comme une mère de la part d’un Metroïde ? Je sais que je ne devrai pas te poser cette question mais… »

«Comment tu as su ça ? Enfin… Oui… Orion… Lorsque j’ai quitté une planète… lors d’une mission… Un œuf a éclos… Et le Metroïde à l’intérieur m’a pris pour sa mère. C’est bizarre mais… Une créature de ce genre… me prendre pour sa génitrice… Il m’a sauvé la vie… deux fois… Une fois contre Mother Brain… Et une seconde fois contre le virus X…. Et il ressemblait exactement à ça… Bien que lors de mon combat contre Mother Brain, il devait faire au moins deux voir trois fois la taille d’un humain normal. »

« Alors tu es heureuse ? Est-ce que ton cadeau te plaît, Samus ? »

Elle hocha la tête pour dire que oui, le soleil semblant disparaître à travers les rideaux de la chambre. Elle se pencha en avant pour le remercier, le jeune homme acceptant le baiser qu’elle lui donna tandis qu’il se levait après quelques secondes pour voir pourquoi il n’y avait plus de lumière. Pourtant… Ils étaient à peine la matinée non ?

Il tira les rideaux, s’immobilisant en étant stupéfait. C’était quoi ça ? Comment est-ce que le temps avait-il put autant changer en si peu de temps ? Samus se releva tout de suite alors que le jeune homme ne bougeait plus, s’approchant de lui en serrant sa peluche contre son cœur.

« Il neige Samus… Il neige vraiment… »

« La semaine… est enfin arrivée… Avec un peu de retard… »

« C’est beau… non ? On va sur le balcon ? »

« Dans cette tenue ? Je vais attraper un rhume, j’en suis sûre… Ou alors, il faudra me serrer vraiment contre toi, Orion. »

Hum… Ca… Ce n’était pas un problème, loi de là même. Il émit un petit rire alors qu’il ouvrait la porte coulissante et transparente, une violente bourrasque les faisant tomber au sol, les recouvrant légèrement de neige en même temps.

Ils rigolèrent ensembles alors que Samus déposait sa nouvelle peluche sur le lit, se mettant sur Orion alors qu’ils étaient touchés sur le sol. Elle alla l’embrasser tendrement pendant plusieurs secondes, le vent glacé passant dans la chambre en les faisant frissonner.

« J’ai froid, Orion… Tu veux bien me réchauffer pour mon anniversaire ? »

« Je suis à ton entière disposition pour toute la journée… voir plus encore. »

Il répondit à l’embrassade par des caresses le long du dos, frottant ses mains contre celui-ci pour la réchauffer. Oh… Le froid de la neige sur Daiban n’allait pas arrêter leurs ardeurs, loin de là… C’était même cela qui allait être à l’origine de ce réchauffement simultané.