Chapitre 37 : Cache-cache et indices

ShiroiRyu
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Chapitre 37 : Cache-cache et indices

« Alors, Lieutenant Tery, vous et votre groupe, vous allez vous occuper de cette partie de la montagne. Lieutenant Lano, vous allez… »

Chacun était assigné à sa place, le capitaine du régiment s’étant mis à donner des ordres dans tous les sens tandis que Tery poussait un léger soupir. Il était resté quelques minutes dans les bras de sa mère puis ils avaient discuté de tout, de rien et de l’Ombre. L’Ombre… Ah ! Rien que le fait d’y penser lui apportait de la mélancolie. Il ne savait pas pourquoi mais il se sentait triste. Sa mère l’avait rencontré et elle ne semblait pas avoir changé après cette apparition. A part physiquement, bien entendu. Néanmoins, sa mère avait été surprise de l’entendre l’appeler comme ça et il s’était demandé si elle ne connaissait pas plus de choses au sujet de l’Ombre que lui-même.

« Lieutenant Tery, lieutenant Tery ? Vous dormez encore sur place ! » cria une voix.

« AH ! Olin ! Pardon, pardon. J’ai la tête dans les nuages, je suis désolé. »

« Ca ne fait rien, je vais pas vous embêter plus que ça ! Moi et les autres, on attend vos ordres avant de partir. On ne voudrait pas commencer la recherche sans vous. »

« Aucun problème, aucun problème. Bon, suivez-moi, on se met tout de suite en route. On ne va pas perdre plus de temps que ça. » murmura Tery.

Il toussa, passant une main dans ses cheveux avant de se dire mentalement de ne pas être malade. Cela ne devait pas se produire en mission ! Surtout pas dans son village natal. Il devait quand même montrer ce qu’il était devenu et ce n’était pas en étant allongé sur un lit, malade comme un chien. Il observa combien de personnes il avait avec lui et il poussa un petit soupir : une dizaine. Comme avant contre le Glumarx. A part Olin et lui-même, il n’y avait personne qu’il connaissait, chose normale. L’armée était très grande et surtout assez dispersée. Il était rare que les personnes restent ensemble, sauf lorsqu’il s’agissait de combattre en-dehors du royaume. Combattre en-dehors de Shunter ? Hum. Il n’y avait jamais réellement réfléchi. Il connaissait à peine son royaume alors les autres…

« Euh lieutenant, que faisons-nous ? » demanda Olin.

« Hein ? Que ? Euh, je l’ai dit pourtant, nous nous en allons maintenant. »

Il avait l’impression de se répéter mais visiblement, c’était lui qui était en faute. Il semblerait qu’il avait eu encore une petite absence. Cela devenait un peu trop fréquent à son goût. Etait-il vraiment en train de perdre la tête ? Il préférait éviter d’y penser mais est-ce qu’il avait le choix au final ? Loin de là.

« Bon, on va faire comme le capitaine l’a dit mais on reste tous ensemble. Il vaut mieux ne pas se perdre. Les Gnomolds de cette région sont bien plus dangereux que ceux près de Midès ou de vos villages. Je le sais très bien. »

Oh que oui. Il le savait plus que bien. Ces Gnomolds étaient horribles et puissants. Rien à voir avec ceux de Midès ou de la région. Non, il s’était trompé. Ce n’était pas ceux de la région, le problème. C’était ceux non-loin de Leskar. Les plus dangereux qu’il connaissait. C’était pour ça qu’il préférait faire ses recherches à pas de loup et discrètement. S’ils devaient tomber sur ces Gnomolds, les ennuis arriveraient à la vitesse grand V.

Ah ! L’air de la montagne. Depuis combien de temps n’avait-il pas pu le respirer ? Il se posait la question alors qu’il servait plus de guide envers le reste de son équipe que de lieutenant. Oui, il connaissait quand même l’endroit où ils allaient, ceux où les Gnomolds ne mettaient jamais ou trop rarement les pieds. C’était ainsi depuis que son père était mort et qu’il préférait ne plus chercher à se battre ou à s’entraîner.

« La première chose qu’il faut se dire, c’est qu’il existe des petites parties de la montagne où la végétation est importante. Certains pans sont recouverts d’arbres et même si ils vous font peur car ils sont penchés dangereusement en avant, il ne faut pas s’inquiéter. Les racines sont solidement ancrées dans le sol et il n’y a pas avoir peur que les arbres vous tombent sur la tête. » murmura le jeune homme aux cheveux bruns.

« Vous semblez vraiment vous y connaître, lieutenant. » répondit Olin.

« Que veux-tu que je te dises ? J’ai vécu ici pendant des années, c’est normal non ? Bon, suivez-moi, on est encore loin d’en avoir terminé si on doit faire toute une partie. Par contre si vous le pouvez, surveillez donc les traces de pas au sol. »

« Pour voir si des Gnomolds sont déjà passés par là. »

Il hocha la tête d’un air affirmatif pour dire que c’était bien le cas, le groupe se dirigeant vers une verte prairie se trouvant à l’est du village de Leskar. Là-bas, l’air était souvent parcouru par une odeur de sang animal. Le sang des pauvres créatures qui rencontraient les Gnomolds. Ah ! Ce n’était pas l’heure de s’apitoyer ! Plusieurs heures passèrent et la journée était maintenant bien avancée, au contraire de leurs recherches.
Il n’y avait rien : rien du tout, aucune information, aucune trace de pas ou autre pour leur donner la moindre miette d’information au sujet de cette créature. Il poussa un profond soupir de désarroi, avant que l’un de ces hommes ne pousse un cri. Enfin hommes, c’était plutôt une femme dans ce cas précis. Tous s’étaient retournés vers elle, s’approchant pour voir ce qui se passait.

« Des traces de pas ! Ce sont… des… » balbutia t-elle.

« Oui, des traces de pas, je confirme mais il n’y a pas besoin de s’exciter ainsi non plus hein ? Ce n’est pas les premières que l’on découvre. » répondit un autre soldat.

« Attendez… Ce sont des traces de pas humain et elles sont fraîches. Or, normalement, nous sommes les seuls à être ici. Et je ne crois pas que nous soyons passés par là auparavant. Du moins pas récemment… » murmura Tery.

« Qu’est-ce que cela veut dire, lieutenant Tery ? »

Qu’est-ce que cela voulait dire ? C’était simple. Très simple. Quelqu’un était en train de se balader dans la montagne et d’après les pas, il était seul. Ce n’était pas vraiment le bon moment pour ça ! Surtout que les Gnomolds étaient dans un état d’excitation et d’énervement bien plus grand que d’habitude d’après les villageois de Leskar.

« Bon changement de plan. On va essayer de retrouver ce pauvre fou qui se balade dans la montagne avant qu’il ne soit trop tard. Les autres auront surement plus de chances de trouver des informations sur notre mission. D’un autre côté, on s’ennuie, faut pas se mentir alors bon, ça nous occupera. Y a aucun problème à ça ? »

Olin et les autres hochèrent la tête pour acquiescer à ses propos tandis qu’ils se remettaient en route, suivant les traces de pas humain de la meilleure façon possible. Pfiou. Des traces aussi visibles, cela était presque une erreur de la part de cette personne de les laisser. Soit, elle n’était pas au courant qu’elle laissait des traces, soit c’était un piège. Autant imaginer le premier, ça serait moins stressant.

« Pourquoi, pourquoi a-t-il fallut qu’elle le dise à Tery ? Pourquoi ? »

Elle marchait d’un pas vif sur le flan de la montagne, s’étant juste préoccupée de ne pas partir dans la même direction que ces groupes de gardes. Ils étaient bien une cinquantaine d’après le rapide calcul qu’elle avait fait ! Rien n’allait ! Elle devait se dépêcher de trouver ce médaillon, le plus rapidement possible et ensuite de partir du village ! Dire qu’elle ne pouvait même pas se rendre dans une auberge ! Un type avec un masque blanc sur le visage, ça n’allait pas passer inaperçu ! Elle tapa dans un caillou, l’envoyant au loin tout en poussant un profond soupir. Non, vraiment, elle n’avait pas de veine ! Elle se retrouvait dans une petite partie boisée, elle n’avait même pas remarqué qu’elle avait pénétré dans cet endroit. Et voilà qu’elle était presque perdue.

« Les traces continuent jusqu’ici, lieutenant Tery ! » cria un soldat.

« Faites attention. Je ne voulais pas le dire mais c’est peut-être un traquenard. »

« Mais ce ne sont pas des traces de Gnomolds. » reprit un second soldat.

« Je ne veux pas dire ça. Mais peut-être que certains groupes ne sont pas aussi clairs qu’on pourrait le penser. Enfin faites attention, c’est tout. »

Que … Que ? Tery était là ? Elle tourna brièvement sa tête vers l’endroit d’où provenaient les voix, remarquant le jeune homme aux cheveux bruns. Il n’avait pas changé. Enfin si. Il semblait plus sérieux et plus calme mais qu’est-ce qu’elle faisait là ? Elle n’allait pas se présenter à lui ! Elle se retourna vivement, faisant quelques pas avant d’entendre un craquement. Baissant la tête, elle remarqua qu’elle venait de marcher sur une brandille. Rapidement, tout le groupe de soldats s’était mis à réagir.

« Qu’est-ce… qu’est-ce que c’est que ça ? » demanda un soldat.

« Ca provenait de là ! J’y vais ! » s’écria un second.

« Hey ! Restez tous ensemble ! Et mer… Dépêchez vous ! On le suit ! »

La dernière voix était celle de Tery alors qu’elle s’était mise à courir à toute allure, entendant les bruits de pas derrière elle. Pourquoi ? Pourquoi autant de malchance sur le moment ? Elle n’avait rien fait de mal pourtant ! Pourquoi la déesse la faisait tellement souffrir ? Plus les secondes s’écoulaient, plus la distance se réduisait entre elle et ses poursuivants.

L’Ombre. C’était l’Ombre ! Il l’avait reconnue dès l’instant où il l’avait aperçue. Cette démarche, cette façon de courir. Tout ! Même sa cape brune ! Il l’avait reconnue si facilement ! Cela faisait à peine un mois voire un peu plus qu’ils ne s’étaient plus vus mais il s’en rappelait comme si c’était hier L’Ombre était là !

« Qu’est-ce que type a à s’enfuir comme ça ? » cria un soldat.

« C’est clairement louche comme attitude ! Je vais l’arrêter avec un petit javelot de glace ! »

L’une des femmes posa deux doigts au niveau de sa bouche, des veines bleues apparaissant sur le dos de sa main alors qu’un petit souffle glacé sortait de ses lèvres. Quelques instants plus tard, un pieu de glace avait fait son apparition, fusion d’un air froid et glacial combiné à de l’eau sortie de ses doigts. Tery s’écria subitement :

« Mais qu’est-ce tu fous ? On n’est pas là pour la blesser ! »

« Je veux simplement l’arrêter ! Je ne vais pas tenter de le tuer, simplement de l’immobiliser et de lui faire peur, lieutenant Tery ! » répondit la femme.

« NON MAIS ARRÊTE ! » hurla-t-il en tentant de l’arrêter.

C’était déjà trop tard et le pieu quitta la main de la femme, se dirigeant à toute allure vers l’être à la cape brune. Celui-ci se retourna vivement, laissant voir son masque blanc à Tery et au reste de la troupe. Ses yeux bleus se posèrent quelques instants sur Tery et il cru discerner un sourire invisible sur ses lèvres. Neel fit un pas de côté, évitant le javelot de glace tout en commençant à faire quelques mouvements. Tery cria à nouveau :

« Faites attention ! Cachez vous les yeux maintenant ! »

Il connaissait assez facilement ce qu’elle comptait faire. Il se rappelait de tout ! C’était ainsi qu’ils échappaient aux Gnomolds quand ils étaient trop nombreux ! Du moins, c’était la technique qu’elle utilisait … Il se retourna rapidement, Olin faisant de même ainsi que deux autres personnes de son groupe. Une flèche partie dans les airs, brillant d’une forte lumière avant d’éclater en morceaux. Elle aveugla le reste du groupe qui poussa des cris tandis qu’il retirait la main de ses yeux. L’un des soldats dit :

« Désolé. Mais ça s’arrête ici. Rends-toi et nous ne te ferons aucun mal. »

« C’est à moi d’être désolé. Je n’ai pas de temps à perdre. La prochaine fois, je ferais tout simplement plus attention à mes pas. » murmura la personne masquée.

« Olin. Accompagne-moi ! Les autres, occupez vous donc de ceux qui se sont fait aveugler. On ne va pas la laisser s’échapper ! » répondit Tery.

Hey ! Elle aurait du s’en douter. Tery avait bien appris ses leçons. Il savait parfaitement que dès l’instant où elle sortait son arc, elle utiliserait la magie. Etait-elle aussi prévisible que ça ? Elle se le demandait mais avant, elle devait s’éloigner ! Elle reprit sa course, ne se préoccupant plus des militaires et de Tery, faisant disparaître son arc comme auparavant. Bon ! Maintenant qu’ils étaient occupés ou presque, elle quitta le petit bois, observant brièvement derrière elle pour voir si Tery et le dénommé Olin s’étaient mis à la suivre.
Malheureusement, c’était le cas et elle poussa un léger soupir de désarroi. Qu’ils étaient collants quand ils s’y mettaient ! Elle s’arrêta, leur faisant face tandis que Tery et Olin faisaient de même. Le jeune homme aux cheveux bruns sortit ses deux griffes, observant Neel longuement. Ah, s’il n’y avait pas eu Olin, il y aurait longtemps qu’il se serait déjà arrêté de combattre. Il reprit la parole :

« On s’est assez amusés. Maintenant, si tu veux bien venir avec nous. »

« Comme je l’ai dit, il y a quelques instants, je ne suis pas encore prêt à… »

« Est-ce que vous vous connaissez tous les deux ? »

Tery s’immobilisa, tournant brièvement son visage vers Olin qui avait posé cette question. Est-ce qu’ils se connaissaient ? AH ! Plus que ça ! Sa relation avec l’Ombre était bien plus grande qu’il ne pouvait jamais le penser ! Mais cela ne devait pas être connu du public. Il alla lui répondre d’une voix calme :

« Malheureusement, non. Mais quelqu’un qui s’enfuit, qui nous aveugle et qui cherche à nous éviter, je ne pense pas que ça soit un enfant de chœur. »

« Il y a bien des choses auxquelles vous ne pensez pas… » souffla l’Ombre.

« Tiens donc… Et qu’est-ce donc alors ? » murmura le jeune homme aux cheveux bruns.

Ils se regardèrent en chiens de faïence pendant de longues secondes, Olin ne sachant que faire à ce moment là. Son lieutenant se comportait bizarrement face à ce type au masque blanc. Peut-être qu’il avait un problème avec lui ? Si c’était le cas, alors …

« Vous vous ne vous en prendrez pas au lieutenant ! Je vous en empêcherais ! »

« Qu’est-ce qu’il… HEY ! Ton camarade s’excite un peu trop ! » cria Neel.

« Olin ! Arrête-toi au lieu de commettre une bêtise ! »

Mais c’était visiblement impossible de le stopper. Le jeune mais imposant homme aux cheveux noirs s’était mis à courir vers Neel, son épée longue en avant dans sa main droite, des veines bleues apparaissant sur son poignet. Neel alla réagir au quart de tour, sortant son arc en le pointant vers Olin. Tery cria de toutes ses forces en lui demandant de ne pas faire cette bêtise mais déjà, l’arc se banda avec une flèche.

Olin s’écroula au sol, un léger filet de sang s’écoulant de son front tandis qu’au niveau de ses pieds se trouvait une petite flaque verglacée. Il était tombé à cause de cette dernière, percutant une pierre au niveau du front. Il était tout simplement évanoui et sa blessure au front n’avait rien de grave. Plus de peur que de mal sauf…
Sauf que l’Ombre venait de faire quelque chose qui ne lui plaisait guère. Se redressant après avoir vérifié l’état d’Olin plongé dans l’inconscience, il serra les dents, cherchant les mots qu’il allait prononcer. Il aurait aimé que cela arrive à un autre moment mais bon. Finalement, il alla dire d’une voix qui se voulait neutre :

« Ca va ? Ca faisait longtemps, non ? »

« Qu’est-ce que c’est que ces paroles, Tery ? Tu me parles comme à un bon ami ? »

« Calme, calme-toi. Disons que j’ai réfléchi un peu à tout ce qui s’est passé. Et je suis au courant pour mes lignes noires. » répondit le jeune homme.

« Au courant ? A quel sujet ? Qu’est-ce que tu sais ? »

Est-ce quelqu’un lui avait parlé au sujet de ces lignes ? Cette personne devait être sacrément renseignée et courageuse pour oser discuter de ces lignes sauf si elle les possédait elle-même. Est-ce qu’elle ne voulait pas paraître surprise mais sa voix trahissait ses pensées ? Elle tremblait légèrement avant de bredouiller.

« Alors qu’est-ce que tu sais, Tery ? Ne me force pas à me répéter. »

« Les lignes du Dieu Alzar pour moi et les lignes de la déesse Zélisia pour toi. Est-ce que je me trompe ou alors j’ai raison, l’Ombre ? »

« Totalement raison. Tu as totalement raison et après ? Qu’est-ce que cela te fait de savoir ça ? Qu’est-ce que cela t’apporte ? »

« Rien du tout. Simplement, je comprends un petit peu mieux pourquoi tu as fait ce geste envers moi. C’est normal lorsqu’on sait ce que je suis. »

Qu’est-ce qu’il voulait ? Qu’elle le prenne en pitié ? C’était hors de question. Il devait simplement éviter de rester trop longtemps ici. Par simple mesure de précaution. Elle devait le mettre en garde contre tout ce qui allait lui tomber dessus s’il continuait sur cette voie. Elle ne voulait pas que Léa soit triste de perdre le dernier membre de sa famille.

« Tu ferais mieux de partir de cet endroit et d’emporter ta mère avec, Tery. »

« Hum ? C’est vrai que tu as fait connaissance de ma mère. Je tiens à te signaler qu’elle était vraiment différente de ce qu’elle est maintenant. Tu lui rajoutes trente à quarante kilogrammes et c’est à peu près ce que je voyais tous les jours. »

« Essaye d’avoir un peu plus de respect pour elle ! Elle, Elle t’adore ! » cria Neel.

« Et tu crois que je ne l’aime pas ? Mais pourquoi on parle de ça ?! Ca ne te concerne pas ! Je ne sais même pas ce que tu fais ici réellement ! Raconte pourquoi tu es dans mon village, tu dois bien avoir une raison non ? »

« Car je suis à la recherche du dernier médaillon qui se trouve dans le royaume de Shunter. Et devine quoi ? Il y a de fortes chances que la créature qui le possède soit la même qui vous cause des soucis. C’est pourquoi je suis ici. Je ne pensais pas vraiment que j’allais tomber dans ton village mais il risque d’avoir de sérieux ennuis d’ici quelques temps. Vu l’attroupement tout autour du village, ce n’est plus qu’une question de jours avant… »

« Que les Gnomolds deviennent complètement fous. Je le sais très bien. »

« Non. C’est encore pire que cela. Si utilisé à mauvais escient, le médaillon peut conférer une puissance bien trop grande pour la créature qui la porte. C’est pour cela que je suis l’une des seules personnes capable de prendre le médaillon et d’utiliser ses pouvoirs. »

« Comme par hasard. Enfin, on en est au même point non ? » dit le jeune homme.

Neel hocha la tête pour dire que oui avant de se retourner. Il s’apprêtait à partir, il valait mieux pour lui qu’il ne reste pas plus longtemps ici. Il se sentait mal à l’aise avec Tery dans les parages. Celui-ci s’était agenouillé, passant une main sur le sang séché d’Olin alors que des voix se faisaient entendre derrière eux.

« Ils sont en route. Ils arriveront bientôt. » murmura Tery.

« Ne te met pas en travers de ma route, Tery, c’est tout ce que je te demande. »

« Si ce sont les ordres de l’armée et du royaume de Shunter, j’y obéirais. »

« Quitte à devenir un monstre, c’est cela ? Tu es tombé bien bas, Tery. »

« Non, nous avons simplement pris des voies différentes. Je te l’ai pourtant dit. Même si je t’ai pardonné pour ton geste, tu as quand même essayé de me tuer, l’Ombre. »

« Et heureusement, je n’y suis pas arrivé. » souffla l’être masqué.

Hum ? Il paru surpris par la dernière phrase mais Neel s’était mis à sortait une main gantée de rouge de sous sa cape, la posant sur ses deux pieds. Une légère lueur blanche et dorée alla entourer ses chaussures alors qu’il ne comprenait pas ce qui se passait. Qu’est-ce qu’il allait faire maintenant ? Disparaître comme ça ? Et ce fut pourtant le cas. A une vitesse prodigieuse, Neel s’était mis à courir à toute allure, se retirant au loin alors que Tery voulait lui crier quelque chose sans y arriver. C’était ainsi que ça devait se terminer ? Déjà, la troupe qui accompagnait Olin et Tery se présenta derrière eux :

« LIEUTENANT TERY ! LIEUTENANT ! Vous allez bien ? »

« De mon côté ça l’est mais Olin est légèrement blessé au front. On rentre. »

« Mais cette personne, ce type au masque blanc, où est-ce qu’il est passé ? »

« Je ne crois pas que ça soit le moment de le chercher. On retourne à l’auberge. Il faut s’occuper de ceux qui sont blessés ou aveuglés. Enfin, ça doit être terminé de ce côté non ? Vous n’avez plus mal aux yeux ? » demanda le jeune homme.

Les différentes personnes visées hochèrent la tête d’un air négatif pour dire qu’elles ne souffraient plus tandis qu’il demandait de l’aide pour soulever Olin. L’Ombre. Il l’avait finalement revue après plus d’un mois ? Son caractère avait changé complètement. Ce n’était plus réellement la personne enjouée qu’il connaissait. Etait-ce parce qu’ils étaient maintenant ennemis ? Il eut une petite pointe au cœur, le groupe se dirigeant vers l’auberge.

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