Chapitre 44 : Un souvenir en commun

ShiroiRyu
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Chapitre 44 : Un souvenir en commun

« Ah ! C’est déjà ça de gagné. Mais maintenant, tu veux bien me donner ce médaillon ? »

« C’est la dernière chose que je ferais avant de mourir si cela devait arriver. »

« Que tu es méchante quand tu t’y mets. Ca ne se dit pas. »

Il eut un petit rire amusé alors qu’elle ne semblait pas du tout du même avis. La jeune femme aux cheveux blonds fronça les sourcils, lui offrant un regard meurtrier alors qu’elle reprenait ses deux dagues en main, disant d’une voix peu calme :

« Je vais te tuer… Encore te tuer… Toujours… JE DOIS LE FAIRE ! »

« Elen ? Tu te répètes mais tu n’y arrives pas. Tu sais, t’es peut-être un peu trop sensible au final hein ? Ce n’est pas une mauvaise chose mais sincèrement, tu n’as pas ta place au combat. Tu devrais gentiment me donner ce médaillon et arrêter de suivre l’Oracle. Pourquoi est-ce que tu ne m’accompagnes pas ? Mais maintenant, plus de relation de maître à élève, c’est à toi de voir. » déclara le jeune homme en haussant les épaules.

Hein ? Elle le regarda avec étonnement. Qu’est-ce qu’il venait de dire ? Qu’elle vienne avec lui ? Pourquoi faire ? Pourquoi est-ce qu’elle devrait le rejoindre ? Ce n’était pas parce qu’il était la première personne avec qui elle se liait réellement qu’il pouvait considérer qu’elle allait le suivre partout !

« Tu n’es pas sérieux quand même. Pourquoi… est-ce que tu me demandes ça ? » posa-t-elle d’une voix légèrement tremblante, contrastant avec ce qu’elle avait quelques minutes avant.

« Je ne sais pas. Je pensais que c’était une bonne idée. Et puis, on avait l’habitude d’être ensemble, je ne vois pas ce que ça changerait maintenant. Mais comme je l’ai dit, c’est à toi de voir. Réfléchis bien à la situation. Tu ne seras plus obligé de suivre les idées de cet Oracle. Je sais très bien que tu n’en as pas envie. »

« C’est de la pitié que tu m’offres ? Car je suis une fille ? C’est ça ? » demanda t-elle.

« Hein ? Mais non ! C’est quoi le rapport entre le fait que tu sois une fille et ce que je dis ?! »

Il venait de crier, serrant les poings alors que ses griffes étaient tournées vers le sol. Elen fit un pas en arrière : elle se sentait si faible et vulnérable sans sa cape brune et sans son masque blanc. Elle était si fragile… malgré ses paroles.

« Car maintenant que tu sais que je suis une fille. Tu vas changer complètement de comportement. Tu crois que je ne le sais pas ? »

« HAHAH A ! Si c’est ça le problème … JE VAIS VITE LE REGLER ! »

Il fit un simple geste de la main, un pieu de terre bien plus petit que les précédents passant à côté d’Elen, entaillant très faiblement sa joue alors qu’elle montrait sa surprise. Il venait de l’attaquer ? Pourquoi est-ce qu’il venait de faire ça ?

« Tu crois que parce que tu as de la poitrine, je vais être plus gentil envers toi ? Non ! Tu peux rêver ! C’est simplement parce que je t’apprécie ! Tu n’arrives pas à te loger ça dans le crâne ? Pourtant, tu devrais t’en douter ! C’est toi qui m’as remotivé et je ne te remercierais jamais assez ! Tu ne peux pas savoir comme je te dois tout… »

Il termina sa phrase avec une petite pointe de tristesse. Néanmoins, il était sérieux, très sérieux et elle pouvait l’entendre dans sa voix. Il pensait sincèrement à ce qu’il disait et elle le savait. Mais, ce n’était pas comme si c’était vrai ce qu’il disait.

« Je ne vois pas où tu veux en venir Tery. »

« Ne fais pas l’innocente, Elen. Tu le sais très bien lorsque tu m’as vu la première fois. J’étais loin d’être doué, très loin. Et puis les moments où je m’en suis pris à toi, tu t’en rappelles non ? Ce n’est pas si loin que ça ! »

« Je me rappelle aussi de la porte que je me suis pris et aussi de ta trahison verbale lorsque j’ai appris que ce n’était pas pour moi que tu t’entraînais. » murmura la jeune femme.

« Je t’ai pourtant signalé après que c’était le cas. Je voulais simplement ressembler à ces personnes qui m’ont sauvé la vie. Je trouve que c’était normal. »

« Tu te comportais comme un enfant. » soupira Elen avec tristesse.

« Et je me comporte toujours comme tel si c’est ça que tu te demandes. » annonça t-il d’une voix qui se voulait calme bien qu’il avait du mal à s’exprimer correctement.
Ils arrêtèrent de parler pendant une bonne minute, se regardant longuement alors qu’elle reprenait son arc en main, bandant l’arme tandis qu’il ripait ses griffes l’une contre l’autre. Le combat semblait inévitable mais pourtant chacun voulait retarder ce moment.

« Je ne suis pas fait pour être ta maîtresse d’armes, Tery. Tu le sais très bien. Je n’ai pas le caractère fait pour… »

« Alors soyons amis ! Je sais que c’est stupide dit de cette façon et même si nous ne sommes plus des enfants. J’aimerais bien ne pas te considérer comme une ennemie, Elen. »

« Et moi alors ?! Qu’est-ce que tu crois ? Que j’en ai envie ? Si l’Oracle n’avait pas été aussi formel, rien de tout ça ne serait arrivé ! Tu veux savoir ce qui est le plus triste dans cette histoire, Tery ? C’est que si je n’avais pas décidé d’attenter à ta vie, nous serions toujours à Midès, à faire nos petits entraînements ensembles. »

« Ca, c’est le passé, Elen. On ne peut pas revenir en arrière malheureusement. »

« Non. Tu ne comprends pas, lorsque j’ai parlé de toi à l’Oracle, il m’a signalé que ton cas était vraiment rare. Tu es capable de revenir en arrière même après t’être laissé emporter par les lignes d’Alzar. Il aurait bien aimé te voir au final. »

« Et me tuer pendant que je dors ? Je ne suis pas vraiment tenté par tout cela, je suis désolé. Tu comprendras que je fais bien moins confiance à l’Oracle qu’à toi. » dit-il d’une voix un peu amusée alors qu’elle détournait le visage d’un air gêné.

« Pourtant, si tu décidais d’arrêter tout, de tout quitter maintenant, tu pourrais venir avec moi chez l’Oracle. Nous pourrions aller là-bas… ensemble. » murmura-t-elle en reposant ses yeux bleus sur ceux verts de Tery.

« Héhéhé. Tu n’as pas remarqué quelque chose, Elen ? Quelque chose de vraiment stupide et qui nous concerne, toi et moi. Tu veux que je te le dise ? Est-ce que tu as envie de te battre contre moi ? Sérieusement ? »

Elle baissa son regard, lui répondant par ce simple mouvement de tête pour dire que ce n’était pas du tout son envie, loin de là même. Le jeune homme eut un petit rire avant de reprendre la parole :

« Et bien. Comment te dire. Eh bien pour moi, c’est pareil ! Surtout pas maintenant que je sais ce qui se cache sous ce masque blanc. »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là, Tery ? » bredouilla Elen.

« Oh, pas grand-chose ! Rien du tout même ! Est-ce que tu ne veux pas qu’on quitte cet endroit plutôt que de rester ici ? Si les gnomolds nous tombent dessus. »

Elle hocha finalement la tête pour lui dire qu’elle était d’accord. Il poussa un profond soupir de soulagement : cette fois, elle s’était ralliée à sa cause. Par contre, il ne voyait pas comment elle allait cachait son visage maintenant. Il soupira une nouvelle fois avant de lui tendre sa cape bleue pour aller avec celle de couleur brune d’Elen.

« Comme ça, tu peux rester camouflée. Suis-moi, d’accord ? »

« Merci beaucoup Tery. Nous discuterons comme des gens civilisés alors… »

« Je trouve seulement un peu dommage que tu caches ton visage sous un masque. »

Hein ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Elle allait lui poser la question mais il valait mieux ne rien demander. Il laissa passer la jeune femme aux cheveux blonds devant lui, prétextant la galanterie alors qu’elle ne savait pas comment réagir. De la galanterie ?

« Je voulais te demander, Elen. Si tu es une fille, enfin non, tu l’es. Ce n’est plus une supposition. Mais puisque tu en es une, pourquoi est-ce que tu parles de toi comme ça ? »

« Car cela fait longtemps que je m’exprime ainsi. Tu peux dire tout ce que tu veux, je ne me considère pas très féminine de mon côté. Donc je parlais ainsi. »

« Oh, tu sais, si tu te laissais pousser les cheveux et que tu commençais à parler comme une fille. Du moins, à accorder tes mots au féminin, je suis sûr que tu serais pas mal. »

Pas mal ? Elle allait lui donner un coup de pied s’il continuait à parler d’elle comme ça. Elle ne savait même plus où se mettre avec toute cette histoire ! Ils arrivèrent au bord du trou, la jeune femme aux cheveux blonds tendant sa main pour aider Tery à monter à son tour. Il la remercia tandis qu’elle jetait un regard autour d’elle, assez confuse.

« Ils sont déjà tous partis et regarde-moi tous ces corps. »

« C’est un véritable carnage, Elen. Un véritable carnage ! Mais ce n’est pas le dernier que je verrais alors je m’y habitue. » marmonna Tery.

« Tery, tu me considères vraiment comme une amie ? Malgré tout ce que je t’ai fait ? Et tout ce que je t’ai dit ? La gentillesse a ses limites. Je le sais. »

« BON ! Tu sais quoi, Elen ? Je crois que j’ai compris ton problème. Tu as un manque de confiance, vraiment flagrant et énorme. Ça, c’est un gros souci mais avant… »

Il s’arrêta de parler, tendant l’oreille comme si il venait d’entendre un bruit singulier. Un cor ? Elen sursauta légèrement en écoutant ce bruit alors que Tery poussait un profond grognement de colère. Du tout au tout, son caractère changea complètement :

« Elen, tu vas partir avec le médaillon. »

« Hein ? Que quoi ? Pourquoi est-ce que tu dis ça ? Qu’est-ce qui t’arrive ? »

« Tu vas partir ! Je te l’ordonne ! TU PARS TOUT DE SUITE ! » hurla Tery.

« Mais qu’est-ce qui te prend de me crier dessus ? Tu es complètement fou ou quoi ?! »

Il la poussa subitement, la jeune femme émettant un cri alors qu’elle se tournait vers lui. Il lui envoya le pendentif tout en reprenant :

« Vas t’en maintenant ! Et ne reviens plus jamais ici ! »

« Mais qu’est-ce qui t’arrive, Tery ?! Tu ne t’es jamais comporté comme ça avant. »

« Je n’ai pas le temps de t’expliquer, écoute-moi et quitte cet endroit. C’est bon, tu peux prendre le médaillon et partir d’ici ! Par contre, on ne se reverra plus. »

« Si tu le prends comme ça, tu ne cherches même pas à t’expliquer. Et puis si tu veux tout savoir, maintenant que j’ai le dernier médaillon, je ne remettrais plus les pieds ici, c’est bien compris ? Alors on se dit adieu ! »

Elle était en colère, autant que lui mais pas pour les mêmes raisons. Elle ne comprenait pas du tout pourquoi il s’était énervé mais quand même ! Il hocha la tête pour lui dire que oui alors qu’elle serrait le poing, celui-ci contenant le pendentif du jeune homme. Quel idiot mais quel idiot ! Il ne lui disait même pas adieu ! Elle prit une profonde respiration avant de le regarder une dernière fois, s’engouffrant dans la forêt alors qu’il poussait un léger soupir.

Ce cor. Il l’avait tout de suite reconnu et il savait pertinemment ce qui l’attendait. C’était pour ça qu’il avait demandé à la jeune femme de partir. Hahaha ! L’Ombre était une jeune femme ! Une jolie jeune femme en fait ! Mais elle ne le savait pas. Pas du tout et c’était vraiment dommage en un sens. Fort regrettable même. Elle ne savait pas ce qu’elle était réellement. Bah, s’ils se revoyaient, il le lui dirait même si c’était bien moins sûr maintenant et dorénavant, il allait au-devant de graves problèmes.


Le cor se fit entendre une nouvelle fois, la forêt devant lui se mettant à trembler alors que des grognements résonnaient dans ses oreilles. Ils étaient là. IL était là ! Il était si facile pour lui de reconnaître ce son ! Des Gnomolds, les uns après les autres. Ils apparaissaient alors qu’il s’avançait. Les Gnomolds ne l’attaquaient pas.

« Yerk ! Yerk ! Voilà l’humain ! » dit l’un d’entre eux en ricanant.

« HEY ! Le monstre est mort ! Et y a plein de cadavres d’humain ! »

« Ils ont réussi à l’abattre ?! Pas mal pour des humains ! »

Les gnomolds discutaient entre eux, tout en l’entourant alors qu’il rangeait ses griffes. Ca ne servait à rien de toute façon. Comme si il avait une chance de pouvoir s’enfuir. Ils étaient combien ? Vingt ? Trente ? Cinquante ? Ce chiffre semblait le plus réaliste alors que déjà, il se mettait à froncer les sourcils. Oui. C’était bien lui ! Une voix se fit entendre entre les arbres, bien qu’il n’était pas possible de lui donner un visage :

« Qu’avons-nous là alors ? On m’a prévenu que les humains décidaient de venir en quantité plus qu’importante et sur quoi je tombe ? Un seul humain ! »

Un seul humain ? Cela voulait-il dire qu’Elen avait réussi à s’enfuir ? Il l’espérait sincèrement et visiblement, cela ne passa pas inaperçu puisque l’un des Gnomolds reprit :

« On aurait quand même dû s’occuper de l’autre qui courait. »

« Pas que ça à perdre ! Laissez-moi voir c’est quoi cet humain ! »

Ah ! Voilà qu’il se présentait enfin à lui ! Et ce n’était guère réjouissant. Chaque pas était signe d’un cliquetis métallique. Un Gnomold bien plus grand que les autres. Il devait mesurer bien deux têtes de plus qu’eux. En fait, il était presque à la taille de Tery. Néanmoins, il portait une lourde armure rouge sur lui, que cela soit au niveau de ses mains, de ses pieds ou même de ses bosses dans le dos ? Une armure faite sur mesure. On pouvait voir aussi que l’œil gauche n’existait plus, seule une cicatrice étant visible. De l’autre côté, son œil droit brillait d’une lumière dorée comme si elle était capable d’envelopper le jeune homme pour le faire disparaître. Sur son dos était accroché un imposant maul mais qui ne semblait néanmoins pas déranger le Gnomold. Celui-ci prit la parole :

« Qu’avons-nous là ? Il a l’air bien calme pour un humain. »

« Il veut même pas nous attaquer ! Il a tout de suite rangé ses armes ! »

« Tiens donc, il préfère mourir comme ça ? Sans même se défendre ? Snif, drôle d’odeur. »

« Tu ne me reconnais pas ? Pourtant, je n’ai jamais oublié ta sale face. »

Sale face ? Ohhhh ! Il n’avait pas peur en fait ! Il jouait même le fanfaron ? Le Gnomold en armure s’approcha de lui, deux autres le mettant à genoux pour qu’il puisse se retrouver bien moins grand. Le Gnomold en armure souleva son visage pour l’avoir en face de lui et l’observer. Cet humain lui tenait tête. Cet humain, ses yeux verts.

« On se serait pas déjà vu quelque part ? Ta tête me dit quelque chose ! »

« Tiens, je pensais que tu t’en souviendras plus facilement, abruti de Rokar ! »

La lame d’une épée se planta dans son bras gauche, le faisant crier de douleur alors qu’elle s’extirpait après quelques secondes. Visiblement, les gnomolds n’appréciaient pas qu’on insulte l’un de leurs chefs. C’était tout à fait normal. Mais Rokar émit un rire gras avant de prendre la parole :

« Tu connais mon nom ! C’est déjà pas si mal pour un humain ! Tu viens de Leskar ? Ton odeur te trahit. Je le sens très bien ! »

« Ouais, je suis de Leskar, ça te pose un problème ? Tu m’avais dit que tu me laisserais la vie ! Tu ne t’en rappelles pas ? C’était inhabituel de la part d’un Gnomold ! »

« C’ETAIT TOI LE MARMOT ! HAHAHA ! Je m’en rappelle parfaitement de ton père. »

Il émit un petit mouvement pour le repousser, les autres Gnomolds commençant déjà à se préparer à le planter de toutes parts mais Rokar fit un nouveau geste pour leur dire de ne rien faire. Il donna une violente claque métallique à Tery pour le faire tomber au sol :

« Je me demande envers qui tu avais le plus de haine mon gaillard ? Ton père ? Ou son meurtrier ? C’est-à-dire moi. Quel plaisir de voir son visage se tordre de surprise après ce qu’il m’a dit. Tu veux que je te le répète ? »

« J’en ai pas besoin non merci. Tues-moi maintenant. » marmonna le jeune homme.

« Pourquoi est-ce que je devrais te tuer ? » déclara Rokar.

Hein ? Même les membres de son espèce semblaient surpris par les paroles de Rokar. Ne pas le tuer ? Encore une fois ? D’après ce qu’ils avaient compris. Enfin, certains Gnomolds connaissaient aussi le jeune homme quand il n’était qu’un enfant.

« D’après ce que j’ai cru comprendre, t’étais avec un autre type et tu as décidé de servir d’appât non ? Tu sais ce que je vais faire ? Je vais lancer tout mes gars et prévenir les autres clans Gnomolds ! On a sa description, on sait à quoi il ressemble. Je suis sûr que tu me haïras encore plus. Héhéhéhé ! »

« NON ! Arrête ça ! ELLE… » commença à dire Tery.

« Elle ? En plus, c’est une femelle. Et vu comme tu réagis, ça sera encore mieux. Laissez-le là ! Mais avant… »

Rokar s’approcha de lui avant de lui donner un violent coup de tête, faisant s’évanouir le jeune homme sans qu’il ne puisse réagir. Plusieurs rires se firent entendre tout autour de lui alors qu’il n’était plus conscient, les Gnomolds l’abandonnant dans cet endroit. Il… Elen… Zut… Il ne pouvait pas… Il devait… Ah… Zut… Pourquoi… Rokar… Non…

Où il était ? Il ne s’en rappelait pas. Il se souvenait juste de ce qui s’était passé avant et lorsqu’il avait pu ouvrir les yeux, on lui avait demandé pourquoi il se trouvait ici. Il n’avait pas pu répondre et puis, il se rappelait que l’on avait décidé de l’endormir une nouvelle fois. Où il fut emmené ? De nouveau à Midès.

« Hum ! Je vois qu’il a échoué puisqu’il n’a pas le médaillon. »

« Il fallait s’en douter. Cela était une trop grande mission pour quelqu’un comme lui dont les pouvoirs sont latents. »

Il ne savait pas pourquoi mais il avait entendu ces deux voix. L’une d’elle était féminine tandis que l’autre était masculine. Néanmoins, il n’arrivait pas à les reconnaître et il se sentait transporté. Il devait sûrement être emmené dans la salle des soins de l’armée.

« Qu’est-ce que nous devons faire ? Puisqu’il a échoué, cela va retomber sur nous. »

« Nous ne pouvons nous en vouloir qu’à nous-mêmes. Néanmoins, nous n’oublierons pas de prévenir que cela n’est guère de notre faute. »

« Faire porter le chapeau, c’est astucieux mais bon… » murmura la voix féminine.

« Nous n’avons pas vraiment le choix de toute façon ! »

« Déposons-le dans sa chambre, ses blessures ne sont pas importantes, nous préviendrons les soigneurs pour qu’ils s’occupent de lui. »

« Tant qu’ils pensent qu’il était toujours à Midès, il n’y a aucun problème. »

Qu’est-ce que ces deux voix fomentaient ? Il n’arrivait même pas à ouvrir les yeux. Il aurait bien aimé que la voix féminine soit celle d’Elen mais non, il n’y arrivait même pas. Il était simplement plongé en léthargie, sans possibilité de faire ne serait-ce qu’un mouvement ou de parler… Il aurait bien aimé avoir son mot à dire mais il n’en avait pas la possibilité.

Combien d’heures s’étaient écoulées ? Il ne le savait pas du tout mais il aurait bien aimé connaitre la réponse. Lorsqu’il ouvrit les yeux, ce fut pour voir qu’il avait un bandage sur le front et quelques bandages sur le reste du corps, à cause de ses blessures. Ah. Il avait échoué, réellement échoué. C’était difficile à croire mais c’était la vérité

« Enfin réveillé ? L’entraînement a été plus dur que prévu ? Ou c’était une mission, lieutenant Tery ? Vous savez, vous devriez éviter de trop en faire. »

« Je vous remercie de vous préoccuper de moi mais ne vous en faites pas. » répondit-il tout en se tournant vers la personne qui s’était occupée de lui.
Maintenant, il ne verrait plus jamais l’Ombre ou plutôt Elen de son vrai nom. Elle n’allait plus jamais mettre les pieds dans le royaume de Shunter et donc plus jamais le voir. Il ne pouvait s’empêcher d’être triste à cette idée. Mais bon, c’était comme ça la vie. Il devait se dire qu’Elen aurait une certaine place dans son cœur : cette jeune femme lui avait permis d’être ce qu’il était actuellement : un soldat de l’armée de Shunter. Cette jeune femme … Il n’arrivait pas à le croire mais oui … Elle en était une.

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