Chapitre 246 : Mes enfants

ShiroiRyu
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Chapitre 246 : Mes enfants

« … … … … … »

Rien ne sortait de la bouche de la jeune femme aux yeux verts, ces derniers laissant simplement des flammes vertes émaner d’elle. Oui… Elle restait parfaitement immobile et stoïque, ses deux mains sur sa faux alors qu’elle serrait les dents. Son grand frère… venait de tout gâcher… Il essayait de faire quoi ? De faire que Personia soit comme eux ? Elle baissa la tête, soufflant avec lenteur comme pour bien montrer à son frère que ce n’était pas aussi simple que cela. Finalement, elle murmura doucement :

« Personia ? Avec du phazon ? Non… Ce n’est pas pareil que nous… Ce n’est pas pareil que toi… Grand frère… Tu es stupide… Tu n’es pas raisonnable… Surtout toi… Je pensais que toi, tu comprendrais ce qui se passait… Que tu comprenais pourquoi je faisais ça. Mais non… Tu as fait l’idiot… Combien d’années vivons-nous avec le phazon ? Combien d’années vis-tu avec le phazon en toi ? Quasiment deux fois plus que moi-même et Théodora… Et tu veux qu’en un instant… Je pardonne à Personia ? Tu veux vraiment ça ? »

« Ce n’est pas une idée qui me gênerait… Je dois te l’avouer… Ce n’est pas ça qui m’embêterait… Mais au moins, tu te serais calmée… Et nous aurions pu faire quelque chose de convenable. C’est ça que je veux, Dorothéa… »

« Tu veux quelque chose d’impossible… Tu n’es pas raisonnable dans tes propos… Tu as perdu la raison, grand frère… Personia te manipule comme ma petite sœur… »

Il n’était pas raisonnable ? IL avait perdu la raison ? Il aurait presque pleuré en écoutant les paroles d’Oria… Qui n’était pas raisonnable au final ? Il remarquait que la faux grandissait de plus en plus, prenant une taille bien plus importante qu’auparavant.

« Grand frère… Ne te met pas en travers de mon chemin… Ce n’est pas ta tête que je veux… Pas du tout… Grand frère… Tu sais que Personia nous parlait souvent de toi ? »

« Très souvent même… D’après ce que j’ai cru comprendre. »

« Elle… Elle… nous disait tellement de choses à ton sujet… Elle ne tarissait pas d’éloge par rapport à toi… Tu étais vraiment spécial, je crois. »

« Est-ce que tu étais jalouse ? Jalouse de moi ? » demanda t-il en posant cette question. Celle-ci lui taraudait l’esprit bien qu’il réfléchissait à tout ça. Etait-ce tout simplement possible ? Elle hocha la tête d’un air négatif, reprenant la parole après quelques instants :

« Jaloux de toi grand frère ? C’est tout simplement impossible… Je ne pourrai jamais être jalouse de toi… Tu es tellement au-dessus de nous… Oui… Disons plutôt que moi et Théodora… On te visualise comme un prince charmant… Un prince qui viendrait nous sauver… Qui viendrait me sauver… Qui viendrait nous chercher après… »

« Je n’ai jamais pensé ça, Dorothéa ! Je ne l’ai jamais pensé ! J’aime grand frère ! »

« Et moi ? Est-ce que tu ne penses pas que je l’aime, Théodora ? J’aime aussi… notre grand frère… Je veux être sa princesse… Et je veux qu’il vienne me sauver de Personia. »

Cela devenait vraiment saugrenu. Elle préférait ne rien dire mais elle n’en pensait pas moins. Dans la famille des tarées, elle demandait la grande sœur. Elle poussa un profond soupir, passant une main sur son front en se demandant si elle ne rêvait pas. Pourtant, elle avait toujours son canon dans sa main droite et heureusement pour Oria, elle ne se sentait même pas la motivation de l’attaquer. Non… Elle préférait rester auprès de Personia.

« Vous allez bien, Personia ? Je ne pensais pas qu’Orion était capable… de ça… »

« Oui… Je vais très bien… C’est bizarre… J’entends des petits grésillements dans ma tête et une sorte de murmures… Mais j’arrive à les faire taire et à les ignorer… »

« Pourquoi est-ce qu’Orion a fait ça ? Il est complètement fou ! Injecter du phazon dans votre corps sans même réellement vous demander ! »

« … … … … … Je préfère ne pas lui demander… Je préfère essayer de comprendre plutôt pourquoi il a fait ça… Et je l’accepte parfaitement. »

« Personia… Ce n’est pas une raison pour cela… Vous savez très bien que… » commença Cynthia alors que la dranienne l’arrêtait aussitôt, l’empêchant de continuer. Elle n’avait pas besoin d’en dire plus à ce sujet. C’était même classé secret.

« ATTENTION ! ELLE ATTAQUE ! »

La femme aux yeux émeraude venait de s’élancer vers Personia, Samus et Cynthia, sa faux tenue dans une main, des lignes de phazon sortant de l’autre qu’elle projetait vers elles. Néanmoins, Orion l’empêcha de continuer sa folle course, la prenant par les deux bras pour la jeter avec violence au niveau du sol. La faux d’Oria disparaissait alors qu’il se retrouvait au-dessus d’elle. La jeune femme aux cheveux noirs et verts lui souriait, disant délicatement :

« Grand frère… Contrairement à ce que tu le penses… Je n’aime pas la violence… Surtout pas quand elle est aussi intime que ça. Nous sommes en public. »

« Ce n’est même plus drôle, Dorothéa. Est-ce que je dois te briser les bras ? » demanda t-il alors qu’il pressait les deux épaules plus violemment, la jeune femme émettant un petit gémissement de douleur. Ah… Ah… Cela faisait plutôt mal.

« Tu peux me briser… autant de fois que tu le désires… Tant que je n’aurais pas tué Personia… Je ferais tout pour l’éliminer… Tu ne peux pas m’en empêcher. »

« … … … … … Oria … … … … … … Réfléchis sincèrement à ce qui se passerait si tu commettais ça … Si tu avais l’idiotie… »

« Orion … Tu serais sauvé … Et Orié aussi … Vous seriez tout les deux sauvés… C’est ce que je veux … Je veux vous protéger … vous aider … Vous voir et vous guérir de ce fléau. Le phazon a besoin d’être purgé … et je veux tuer celle qui est responsable de ce que nous sommes. C’est aussi simple que ça. Et pourtant, vous ne voulez pas… cela ? Pourquoi ? »

« Car Personia est vraiment très importante pour moi et pour Orié. Si tu veux bien… comprendre ça… Alors… Tu devrais savoir que ce n’est pas la bonne solution. »

Elle ferma ses yeux émeraude, prenant une profonde respiration. Le temps s’écoulait avec une lenteur horrible et extrême alors qu’il restait sur elle. La pression de ses mains sur ses deux épaules s’était fait moins imposante mais il la surveillait. Il ne voulait pas de mauvaise surprise. Il était toujours sur ses gardes mais elle souleva sa main gauche, la tendant vers les cieux alors qu’il se mettait tout de suite en position de défense bien que cela était difficile vu comment il se trouvait.

« J’accepte… Je l’accepte complètement… Je l’accepte finalement… Je l’accepte… J’accepte que vous aimiez Personia… J’accepte que vous lui portiez un amour et une dévotion sans faille… J’accepte que vous vous en fichiez qu’elle vous ait mis du phazon en vous. »

« Dorothéa… Merci… de bien comprendre. » dit-il alors qu’elle lui souriait, sa main gauche venant se poser sur sa joue. C’est vrai que lorsqu’elle souriait ainsi, tendrement, elle était si différente… Si elle n’avait pas été la seconde dans cette famille… Il se serait dit qu’elle aurait fait office de figure maternelle. Ses doigts passaient le long du sang presque séché du jeune homme alors qu’elle soufflait peu à peu :

« J’accepte ma punition… »

Punition ? Il n’allait pas la punir. Il en était même hors de question. Pourquoi est-ce qu’ils feraient ça ? Elle n’avait rien fait de mal. Non… Elle n’avait pas à être punie… C’était même tout le contraire… Maintenant que tout était terminé… Ils pouvaient à nouveau parler et discuter tranquillement… Et puis… Elle pourrait même venir habiter chez eux. Ils allaient simplement devoir trouver un nouvel endroit car cela devenait relativement petit chez eux.

« J’accepte que vous me détestiez… Je l’accepte… Cela ne ferait que remplacer cette souffrance au fond de mon cœur. »

« Mais de quoi est-ce que tu parles, Dorothéa ? Tu ne vas plus souffrir ! »

« J’accepte… que tu me haïsses… J’accepte que Théodora me déteste… Veuille me tuer… Je combattrais jusqu’au bout… pour mes idéaux… Pour ce que je pense être juste… »

« Dorothéa… Tu m’inquiètes… Tu ne comptes quand même pas… »

Si… Sa main gauche arrêta de caresser sa joue alors qu’une sorte de faucille apparaissait. Sans une once d’hésitation, la pointe se planta dans le dos d’Orion, lui faisant cracher du sang sur le visage d’Oria. Elle était forte… Très forte… Le jeune homme chavira sur le côté alors qu’elle se redressait. Orié hurla de toutes ses forces :

« GRAND FREREEEEEEEEEEEEEEEE ! »

« Il n’est pas mort… Mais seulement dans un état assez grave… Cette faucille, contrairement à ma faux… est bien plus puissante… Elle me permet simplement d’y mettre toute ma force si je le désire… Orié… Pousse-toi… Avant qu’il ne soit trop tard… »

« … … … Grand… Frère… Grand frère ! ORIA ! TU VAS LE PAYER ! JE VAIS TE LE FAIRE REGRETTER ! TU VAS … » criait la jeune femme aux yeux vairons bien qu’un tir fusait en direction d’Oria. Celle-ci fit un petit mouvement sur le côté, l’évitant avec aisance.

C’était terminé… Elles ne pourraient rien faire maintenant… Orion était au sol et ne bougeait plus… Ou peut-être que non ? Quelques mouvements se faisaient voir alors qu’il gémissait. Il était encore vivant ? Samus se calmait aussitôt, courant vers lui en ignorant presque Oria. Cynthia criait aussitôt de son côté :

« SAMUS ! Tu dois rester ! Et Personia ?! Tu oublies de la protéger ?! »

« Je préfère protéger mon homme que sa mère ! C’est qu’une question de principe ! »

Ah… Pfff… Elle ne pouvait pas nier qu’elle avait entièrement raison de ce côté. Mais alors… Il n’y avait plus que les pokémons et elle-même pour retenir Oria ?! Enfin… Et Orié aussi qui semblait vraiment très remontée… La jeune femme au katana en avait fait apparaître un second dans son autre main, donnant plusieurs coups qui frappaient à chaque fois dans le vide alors qu’Oria la regardait longuement.

« C’est terminé… Orié… Dis au revoir à Personia. »

Deux crânes gigantesques venaient d’apparaître, fusant sur Cynthia et sur les pokémons. Ce n’était même pas pour les tuer qu’ils étaient présents non… Dès qu’ils furent ciblés, ils explosèrent avec violence, faisant voler en arrière la jeune femme aux cheveux blonds et les pokémons présents. Voilà… Il ne restait plus que Personia… La dranienne restait parfaitement immobile… Ses yeux verts fixaient ceux d’Oria. Ah… Elle n’avait pas peur hein ? Elle ne la craignait pas hein ? POUR QUI ELLE SE PRENAIT ?! Elle projeta la faucille à toute allure en direction de la dranienne, une vitesse telle que nul ne pouvait l’arrêter. Ah… Elle n’aurait même pas le temps de l’éviter ou de faire quoi que ce soit !

« MAMANNNNNN ! PAS TOI ! »

Elle ne pouvait pas s’en empêcher… Elle ne pouvait pas s’empêcher de crier ! Cynthia s’était relevée, courant vers Personia pour venir la protéger mais elle savait que c’était trop tard. Oria avait déjà son sourire… C’était elle qui venait de gagner… Oui… Elle allait la voir disparaître à tout jamais… HEIN ?! C’était quoi cette aura qu’elle ressentait ?! C’était quoi ce malaise ?! Elle eut à peine le temps de tourner son visage vers Orié que celle-ci disparaissait complètement de sa vue, laissant derrière elle une traînée violette. Avant même que la faucille n’arrive vers Personia, la jeune femme aux tresses noires se trouvait devant elle, ses deux katanas ayant fusionnés en un seul no-dachi. En poussant un hurlement de rage, elle frappa de toutes ses forces dans la faucille, les yeux de Personia s’ouvrant en grand en même temps que ceux d’Oria.

« Que… Qu’est-ce qui… Qu’est-ce… Hahaha… C’est une blague hein ? »

Oui… C’était une blague… C’était quoi ça ? Cette faucille qui arrivait droit vers elle… Elle venait de lui renvoyer son arme ? Ce n’était pas du jeu ! Ce n’était pas du jeu ! Ca ne devait pas être autorisé ! Sa petite sœur… voulait la tuer ?! Hahaha… Quelle bonne blague… Dommage… C’était vraiment dommage… La faucille fonçait vers elle, tournoyant dans tout les sens… Cela allait lui laisser une sacrée blessure mais bon… Hors de question qu’elle soit la première à partir ! La faucille disparaissait déjà à moitié tandis qu’elle souriait. Son sourire disparut au moment où elle se retrouve projetée au sol sur le côté, du sang aspergeant sa robe noire et son visage une nouvelle fois.

« Hein ?! Mais… Mais… »

Elle était révulsée par ce qu’elle voyait mais surtout étonnée… La faucille avait disparue… Mais ce n’était pas pour ça qu’elle n’avait pas fait son office sur… Personia. Comment ? Comment est-ce qu’elle avait fait ça ? Elle tournait son visage vers Orié, remarquant que celle-ci était allongée sur le sol comme si elle avait été repoussée.

Sur le corps de Personia qui était toujours debout, une longue plaie était visible au niveau de la poitrine, une plaie en diagonale… Sur ses mains et son visage, de nombreuses veines vertes… Oria eut un tic nerveux, disant en tremblant :

« Pour… Pourquoi… Ha… Ha… Hahaha… »

« Il est hors… de question… qu’une mère… voit… ses enfants… disparaître avant elle… Hors de question… » souffla la dranienne en s’écroulant en arrière, une flaque de sang se formant autour d’elle.

« Hahaha ! IDIOTE ! IDIOTE ! Tu crois que c’est pour ça que je vais te pardonner ?! Tu crois que je vais te remercier ?! Je ne pouvais pas mourir par ma propre attaque MAIS TOI… TOI ! JE VAIS T’ACHEVER ! »

Elle s’était relevée, faisant apparaître sa faux dans ses deux mains alors qu’elle observait le visage souriant de Personia. Hahaha… Elle allait lui retirer ce sourire de son visage ! Elle levait l’arme, prête à l’abattre en pleine poitrine de Personia.

« Je me hais… Je me hais tant… Qu’importe que Théodore… m’ait pardonnée… Qu’importe ce que Théodora disait pour me montrer qu’elle m’aimait… Moi… Je ne pouvais pas oublier ça… Je ne pouvais pas oublier les visages souffrants… Je ne pouvais pas oublier la douleur… Mais j’étais stupide… Comme toute ma race… Je l’étais… Qu’importe la souffrance, j’ai recommencé… Avec Théodora et toi… Les gens apprennent de leurs erreurs… Mais pas moi… Il fallait… Les objets vivants… se rebellent toujours contre leurs utilisateurs… Mon peuple est mort… tué par le phazon… Comme le peuple des chozos a disparu à cause des metroïdes… et des pirates de l’espace. Ah… Ah… Mais au moins, tu es vivante… »

« Et toi TU ES MORTE HAHAHAHA ! » hurla la jeune femme aux yeux émeraude, abaissant sa faux au niveau du cou avant de s’arrêter à quelques centimètres. La pointe piquait le cou, laissant apparaître une petite goutte de sang… Les yeux grands ouverts, dirigés vers ce ciel sombre, Personia ne respirait plus.


La faux émit un bruit métallique en tombant au sol, un puissant rire se faisant entendre. Elle était morte ! MORTE ! ENFIN ! ELLE ETAIT MORTE ! Cette femme qu’elle haïssait tant ! Elle l’avait enfin tuée ! Elle était enfin débarrassée d’elle ! HAHAHA ! Elle continuait de rire, des larmes se mélangeant au sang de Personia qui recouvrait son visage. Elle était enfin morte ! C’était si… spécial… La boucle était bouclée… L’histoire était terminée ! C’était fini… fini… Elle avait enfin… payé le prix de ses expériences…

Dans un léger soubresaut, le corps d’Orié se relevait, hoquetant plusieurs fois. Elle n’avait rien fait… Elle n’avait rien pu faire… Simplement voir… Maman… était morte ? Même… avec… ça ? Ses deux yeux étaient devenus violets, des flammes en sortant.

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